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Le coin des bourlingueurs (145)

Le coin des bourlingueurs, ce sont des nouvelles d'ABémistes partis aux quatres coins du monde. N'hésitez pas à nous envoyer les vôtres à !

mercredi, 09 octobre 2019 14:53

Sur la route de la Mongolie, une semaine en Géorgie

> 6 mars :

Nous sommes partis de France il y a un mois avec notre vieux Defender équipé d’une cellule camping avec l’objectif d’atteindre la Mongolie d’ici quatre mois. Nous allons aujourd’hui entrer en Géorgie.

Il a neigé cette nuit quelques flocons qui ont légèrement blanchi notre parking.

Avec le lever du jour la neige fond. Nous quittons Kars en Turquie et ses rues boueuses vers 9h30.

Nous parcourons une route de montagne et passons un col à 2450 mètres, longeons un torrent avant d’atteindre la côte de la mer noire.

Nous arrivons au poste frontière avec la Géorgie vers 15h30 heure Turque, 16h30 heure du Caucase.

Les formalités sont assez rapides. Les douaniers jettent un coup d’œil dans la penderie, tamponnent nos passeports, nous donnent un document précisant l’obligation de prendre une assurance et nous disent d’y aller. J’ai du mal à trouver une place de stationnement en sortie de contrôle pour aller chercher l’assurance et faire un minimum de change.

La jeune fille qui fournit les assurances ne trouve pas sur la carte grise et mon passeport les infos dont elle a besoin pour faire mon contrat d’assurance. Je l’aide. Le montant pour 15 jours est de 30 Lari soit environ 10 €.

C’est la première fois que je viens en Géorgie et dès mon entrée, je me suis cru en Inde pour deux raisons : l’écriture qui me rappelle le sanscrit et les vaches qui se baladent seules au milieu de la route. 

Je prends du gasoil à la première station-service et apprécie de payer 100 lari soit environ 35 € pour 50 litres.

Nous longeons la côte. 1er arrêt : forteresse de Gonio. Nous traversons en fin de journée Batoumi, station balnéaire surprenante par ses différents aspects Turque, Russe, Géorgien, son architecture très moderne qui côtoie des bâtiments très modestes et même pour certains vétustes. Nous poursuivons jusqu’aux jardins botaniques du cap vert où nous stationnons pour la nuit face à la mer.

Comme en Turquie il y a quelques jours, notre petit coin tranquille va s’avérer animé. Il y a déjà une voiture sur le parking quand nous arrivons. Ses occupants doivent être à l’intérieur, les vitres sont embuées. Elle ne repartira que deux heures après que la nuit soit tombée. D’autres véhicules viendront stationner plus ou moins longtemps, jamais je n’entendrai les portes s’ouvrir. J’imagine que les jeunes viennent chercher ici quelques moments d’intimité qu’ils n’ont pas chez eux dans leurs logements exigus avec toute leur famille.

22h : on frappe à la porte. C’est la police. Ils sont deux l’un me parle en géorgien, je ne comprends rien, le second s’aventure en anglais : -You from ? je réponds :- France, - arrive today ? – yes. Je crois qu’on venait de faire le tour de toutes ses connaissances en anglais car il me fait signe que tout va bien et ils s’en vont. Le reste de la nuit sera calme, on sera seulement réveillé vers 5 h du matin par le train qui passe en contrebas.

> 7 mars :

Visite du jardin botanique du cap vert le matin et visite du palais Dadiani à Zugdidi l’après-midi.

Diner et nuit passée chez l’habitant pour changer un peu du camping-car et faire la lessive. Un bon moment passé dans une famille.

> 8 mars :

J’ai failli souhaiter bonne fête aux femmes mais il parait que cela ne se fait plus ça serai de la discrimination. Dommage.

Une journée sous la pluie.

Le GPS nous indique un raccourci qui commence par une belle route très sinueuse et qui finit par une piste défoncée.

L’église de Tslalendjikha est fermée mais une femme âgée sort de nulle part et nous fait signe d’attendre. Au bout de 10 minutes une autre femme âgée se présente avec les clés, ouvre le portail de la cour, s’approche d’un crucifix, l’embrasse, puis ouvre la porte de l’église que nous pouvons alors visiter.

L’église est dans un état de délabrement moyen. J’aurai d’abord dit délabrement avancé mais depuis que j’en ai vu d’autres, celle-là ne me parait pas trop mal.

Fin de journée dans la station thermale de Tskaltoubo. Il y a des bâtiments magnifiques qui datent du temps de l’union soviétique et qui sont aujourd’hui totalement abandonnés et d’autres plus modernes que je trouve personnellement moins intéressant dont un sanatorium.

On passera la soirée dans le resto d’un hôtel récent pour fêter mes 65 ans.

> 9 mars :

Visite de la grotte Prometheus puis direction l’usine Atlantic de Kaitusi. Une usine acquise depuis mon départ en retraite du groupe et dont je connais le directeur. Je l’appel pour le rencontrer mais il me dit etre absent pendant les quinze jours à venir. Qu’à cela ne tienne il me donne le contact de son chef d’atelier. Celui-ci a du voir le 4x4 camping-car se stationner sur le parking et immédiatement se douter que c’était moi car il arrive à ma rencontre avant même que je ne me sois présenté à l’accueil. Où dormez-vous ce soir ? Dans notre voiture. Non, chez moi. Et c’est ainsi que nous allons passer le weekend invité chez lui comme si nous étions des amis de longue date alors que nous ne connaissions pas hier encore.

Merci à Denis de nous avoir reçu chez lui, et à Sandro et Raphael pour la soirée passée ensemble à porter des toasts pour l’amitié et la paix des peuples.

> 10 mars :

Denis nous emmène visiter le marcher de Koutaisi, la cathédrale de Bagrati, le monastère de Guélati, puis le canyon de Okatse. Et là, faut pas avoir le vertige : la visite se fait sur une passerelle accrochée à flanc de falaise au-dessus du torrent en contrebas.

Sandro nous a rejoint pour la soirée que l’on passe au restaurant à tester la nourriture Bulgare.

Merci à eux pour les bons moments qu'ils nous ont fait passer.

> 11 mars :

Ce matin nous sommes partis à regret de chez nos amis tellement ils nous ont bien reçu.

Première visite : l’Eglise de Nikortsminsda à une heure et demie de route de Koutaisi.

Puis le pilier de Katskhi, un piton rocheux au sommet duquel est construite une toute petite église. Les moines y accèdent par une échelle extérieure.

Nous passerons la nuit au pied du monastère d’Oubissa que nous visiterons demain.

> 12 mars :

Deux monastères aujourd’hui, Oubissa et Sapara, cela me suffit. Pour changer nous passons par la forteresse de Khertvissi et enfin le site troglodytique de Vardzia.

> 13 mars : Direction l’Arménie. Nous continuons notre route vers la Mongolie en prenant le chemin des écoliers.

Jacques Foucault (85)

jeudi, 15 août 2019 10:09

Balade à Cuba

C’est dans une vieille américaine que nous découvrons LA HAVANE.  Première surprise, les rues sont peu éclairées. Notre casa, située dans le cœur historique de la Habana Vieja, nous plonge dans l’ambiance avec ses ruelles étroites très fréquentées. Pour notre 1er repas cubain, Rolando et Marisol ont cuisiné des …. langoustes. Dès le lendemain, nous arpentons ce quartier reconnu au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses places, monuments et maisons avec arcades, balcons, grilles en fer forgé et cours intérieures.

La Havane a toujours attiré les convoitises des colons et des pirates. Pour la protéger, des forts furent construits dont le Castillo de la Real Fuerza, symbole officiel de la capitale. La célèbre girouette la Giraldilla, qui le surmonte, orne les étiquettes du rhum Havana Club.

A deux pas de la cathédrale du 18ème, nous marchons sur les traces du célèbre écrivain Ernest Hemingway en nous arrêtant à La Bodeguida del Modio, bar le plus populaire et touristique de la ville.  Les murs sont couverts de signatures, photos des hôtes qui le fréquentèrent. Au rythme de la salsa, la Calle Obispo nous fait passer devant des galeries d'art et bars musicaux dont le célèbre El Floridita affectionné par Hemingway !  Chaque matin il s’installait sur son tabouret au coin du bar, depuis 2003 sa statue y est accoudée.

Au hasard des rues, les danseurs échassiers musiciens déambulent dégageant un esprit de fête et faisant revivre la tradition, A l’origine les danseurs étaient des commerçants qui voulaient se faire remarquer.

Blotti entre la Vieille Havane et le moderne Vedado, le Centro Habana est dominé par le Capitole -copie de Washington-. Près de lui, le théâtre néo-baroque est l’un des plus imposants au monde. A leurs pieds, les chauffeurs alignent leurs vieilles décapotables américaines multicolores, rutilantes pour attirer les touristes. Ce quartier posséderait la densité de population la plus élevée et une des plus âgées du pays. La décrépitude des bâtiments est étonnante. Les maisons aux multiples couleurs sont enduites d’une saleté qui leur donne des allures d’autres temps. Les scènes de la vie quotidienne y abondent générant une atmosphère très agréable et en toute sécurité.

Sous les yeux de huit lions en bronze, le Paseo de Martí nous conduit au Malecon. Cette promenade-là plus authentique et connue de Cuba longe la baie sur 8 km. Elle est le théâtre de scènes typiques pêcheurs et chanteurs s’y réunissent. Devant des bâtiments en piètre état, les belles voitures défilent revivant un passé révolu.

A Cayo Hueso, lieu peu fréquenté par les visiteurs, nous découvrons une ruelle fantastique, surréaliste, loufoque : le callejon de Hamel. Laissé aux mains d’artistes, il regorge de peintures, d’œuvres décalées telles les baignoires incrustées.  Ce musée street art a été créé en 1990 par Salvador Gonzalez Escalona qui s’est inspiré de sa religion, la Santeria.  Cousine du vaudou, elle mêle catholicisme et croyances apportées par les esclaves africains. L’orishas ou saint le plus mentionné est Ochun correspondant à la Vierge Del Cobre patronne de Cuba.  Dans toute l’île, nous croiserons de nombreux hommes et femmes vêtus tout de blanc : ce sont des initiés à la Santería qui voit dans cette foi une renaissance.

La place de la Révolution dans le Vedado est l'une des places publiques les plus grandes du monde.  Elle a été le théâtre de nombreux évènements marquants de l’histoire cubaine : adieux au Che, discours de Fidel. Elle est entourée de monuments gouvernementaux habillés des fresques du Che et du guérillero Cienfuegos, au centre, trône le mémorial à José Marti. 

Nous réservons un taxi collectif pour le lendemain matin, direction CIENFUEGOS. Sur la route, et ce sera ainsi tout au long de notre séjour, les cubains font du stop des billets à la main.

Fondée par des colons français, Cienfuegos est située au bord de la baie la plus grandiose de l’île. Elle est surnommée "la Perle du Sud" en raison de la beauté de son centre historique où prédominent d’élégants édifices. La grande chanteuse Benny Morré disait « La ville qui me plaît le plus », il est vrai qu’ici tranquillité et propreté sont de mises.

Au centre du parc José Marti, s’élèvent sa statue et l'Arc de Triomphe construction unique à Cuba dédiée à l'indépendance du pays. Le Palais du Gouvernement a vu Fidel Castro inciter le peuple à le suivre dans sa marche triomphale vers La Havane en janvier 59,

Nous traversons des quartiers populaires pour arriver au Cimetière de la Reine, le plus ancien de la ville et le seul à avoir des sépultures dans des niches. Au centre, se dressent de magnifiques pierres tombales, parmi lesquelles une statue dite « La Belle au Bois Dormant », dédiée à une femme de 24 ans décédée d’un chagrin d’amour.

Nous achetons nos billets de bus Viazul pour rejoindre SANTA CLARA. Nous réglons avec des CUC -peso convertible- réservés aux touristes, les locaux utilisant le Peso cubain. Cette double monnaie a été mise en place par Fidel Castro pour remplacer le dollar américain. L’économie est pratiquement toute nationalisée. Les étagères des épiceries, tenues par des commerçants fonctionnaires, proposent une trentaine de produits de base subventionnée par l’état, rationnée et équitable. Pour acheter ces produits de première nécessité, les familles utilisent la "libreta", carnet d'approvisionnement et emblème de l'égalitarisme communiste. "Faire la queue" est le quotidien des cubains dans les magasins et les administrations.

Santa Clara est un lieu incontournable pour l'histoire moderne du pays. Envoyé par le dictateur Batista, le Train blindé fut attaqué et pris par le Che et ses hommes après l'avoir fait dérailler le 29 décembre 1958. Dans les 4 wagons du musée sont exposés des photos, documents et objets.  

Le mémorial du Commandant Ernesto Che Guevara occupe une vaste esplanade. Sa statue en combattant domine sa célèbre devise « Hasta la victoria, siempre !» (Jusqu'à la victoire, toujours !) et le grand panneau rappelle des événements marquants de sa vie. De nombreux effets personnels et documents sont présentés dans le musée,  Sa dépouille et celles de compagnons auraient été retrouvées en 1997 en Bolivie 30 ans après leur mort et transférées ici, Dans le mémorial austère, silencieux et émouvant, ils demeurent pour l'éternité, une flamme éternelle a été allumée par F. Castro.

Le parc Vidal se tourne vers la statue de Marta Abreu, bienfaitrice de la cité. Elle consacra une partie de sa fortune à la construction d’édifices essentiels à la population. Marta Abreu et le Che sont les personnes les plus admirées de la ville.
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24 décembre, nous partons en taxi collectif vers REMEDIOS. Cette bourgade de style colonial est réputée pour être un village tranquille, à l’écart du tourisme. En cet après midi, il y règne une grande animation. Alors que la fête foraine bat son plein, de nombreuses personnes préparent les chars, les autres élaborent agapes et alcool. A 16 h démarre le moment le plus important et attendu par les participants et spectateurs : Les Parrandas. Reconnues patrimoine Culturel de la Nation, elles sont l'un des festivals les plus importants et les plus anciens des Caraïbes.

En 1820, le prêtre local a envoyé des enfants dans les rues avec des cuillères, casseroles et cloches afin d’appeler les paroissiens à assister à la messe de minuit. Cette tradition a évolué pour être aujourd'hui une "bataille" de sons et lumières. La ville se divise en deux groupes, les Carmelitas et les Sansaries. Chacun dévoile ses oeuvres sur la place principale et la fête atteint son apogée avec feux d'artifice, pétards, musique, chaque char brillant d’une multitude d’ampoules. Le ciel, le clocher de l’église, les arbres sont à peine visibles. Nous sommes entourées de fumée, de poudre. La fête continue jusqu'à 7 h 30 le lendemain matin lorsque les deux quartiers revendiquent la victoire. Nous avons pris un énorme plaisir à assister à cette fiesta survoltée et haute en couleurs.  Nous ne voulions rien manquer au milieu de ces gens qui savent faire la fête malgré les litres de rhum ! Cette expérience authentique, angoissante, excitante, effrayante, bruyante, colorée, captivante restera un de nos plus beaux et intenses souvenirs.

C’est avec des embrassades que nous quittons Edouardo et sa famille pour CAMAGUEY classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité et surnommé «la ville des églises ».

Nous découvrons : San Juan de Dios et son couvent hôpital, Saint-Christ, la seule à posséder un cimetière lié à ses murs, une forêt de pierres tombales parmi lesquelles le héros indépendantiste Agramonte, Nuestra Señora de la Soledad et sa tour pittoresque, la baroque del Carmen avec sa jolie place embellie des statues de Martha Jimenez. En bronze, elles représentent des personnages marquants de son quartier. Martha Jiménez est une artiste cubaine de renom international. Dans son atelier nous admirons bon nombre de ses œuvres peintures et sculptures. 

Nous prenons et continuerons d’emprunter le taxi collectif. Bien qu’un peu plus cher que le car Viazul, c’est un moyen rapide, chaleureux pour les rencontres entre voyageurs. Il nous prend à l’heure dite devant notre casa et nous dépose à la porte de la suivante : confortable, pas de bagage à porter, ni de négociation ardue pour aller au lieu de résidence. Nos chauffeurs ont tous été prudents, agréables, sérieux, compréhensifs. Des personnes se plaignaient de l’autoritarisme de certains, nous ne pouvons pas aller dans ce sens.

Nous arrivons à SANTIAGO DE CUBA, 2ème ville du pays, fondée en 1514 par Diego Velázquez au bord d'une baie protégée. Elle était la capitale mais La Havane a pris la relève. Berceau de la révolution castriste, elle est aussi une ville culturelle à l’origine de nombreux styles musicaux comme le Boléro ou la Trova.

Le coeur de la ville bat au Parc Cespedes, Cette belle place est un lieu de rendez-vous. On y flâne, se repose en musique à l’ombre des bâtiments coloniaux qui la bordent dont la Cathédrale considérée comme un des joyaux de l'architecture de la cité,

 De la musique résonne, elle vient de La Casa de la Trova, lieu des amateurs de musique cubaine, Nous entrons, savourons ce moment et nous initions à la danse, Les murs de la salle sont couverts de photographies d’artistes célèbres.  Rova, son, mambo, jazz, salsa, cha cha cha…Autant de termes qui définissent des musiques, toutes originaires de Cuba. La musique fait partie de la culture, du matin au soir et du soir au matin s’élève des mélodies. Les cubains chantent dans les moments difficiles, soit tout le temps.

Créé par les espagnols au 17e, les ruelles pentues du quartier de El Tívoli regardent vers la mer.  Nous y errons en profitant des embruns et de la tranquillité, Nous montons un escalier pour rejoindre le Balcón de Velázquez, Cet ancien fort espagnol donne une vue imprenable sur le port et les toits de la ville.

C’est à la caserne de Moncada, le 26 juillet 1953, que Fidel Castro et ses comparses lancèrent la première offensive contre le régime de Batista. Attaque qui se termina par un échec mais qui symbolise le début du mouvement révolutionnaire. Sur l'un des murs de l'ancienne caserne, l'impact des balles est encore visible.

Dans cette ville, le Cimetière de Santa Ifigenia mérite une visite. Il regroupe 10 000 tombes d'habitants et surtout d'illustres personnages de l'histoire cubaine : le héros national José Marti, homme politique, philosophe, penseur, journaliste, poète, Mariana Grajales et Carlos de Céspedes, estimés comme mère et père de la patrie et depuis 2016 Fidel Castro. Ses cendres sont sous un bloc de granit symbolisant la force de la Révolution cubaine. Nous assistons à la relève de la garde, unique cérémonie militaire de ce type dans le pays.  Fidel l’a créée en 2002 pour rendre hommage à son maître José Marti.

Surprenant, nous sommes réveillées par des pleurs de porcs... En sortant de la casa, nous comprenons, ils ont été tués et les voilà embrochés au dessus de la braise. Des dames se font coiffer, des gens poireautent derrière des camions de fruits et légumes…. Et oui, demain, 1er janvier, sont organisées des réunions de famille pour célébrer le 60e anniversaire de la révolution.

Une vieille américaine nous conduit au Sanctuaire de la Vierge de la Charité du Cuivre -édifice religieux le plus connu de Cuba-. Il abrite la Vierge Del Cobre, minuscule statue vêtue de doré, qui fait l'objet d'un culte très important. A l’intérieur une multitude d’ex-votos sont exposés, Ernest Hemingway y a même laissé son Prix Nobel jusqu’en 1986.  Sur les collines d’El Cobre, les mines de cuivre étaient exploitées pendant l’époque précolombienne. Elles ont fermé en 2000.

Nous retenons nos places Viazul pour le 1er janvier direction BARACOA. Des taxis collectifs nous proposent de nous y conduire pour le même tarif. En ce jour de fête, nous pensions que le bus était plus sécurisant. Quand le rhum coule, il coule. Tôt le matin, nous sommes devant le guichet : fermé et on entend : no Viazul to day. Pourquoi ? Haussements d’épaules. Bus en panne, accidenté -nous apprendrons à la Havane l’accident mortel sur cette route-. Les taxis collectifs sont à la fête, ils en profitent car le prix de la veille est doublé.  Hou…. La jeep bondée, nous quittons Santiago en empruntant la route Farola. Sinueuse, elle offre de beaux panoramas sur la mer, la forêt tropicale et apparaît Baracoa dans un milieu exceptionnel. Loin des foules et du bruit, ce village est un secret à bien garder. Première ville fondée par les Espagnols en 1895, les siècles suivants elle devient la plaque tournante de la contrebande, Pour la protéger, des forteresses ont vu le jour.

Bein installées chez Ykira, femme chaleureuse, indépendante, déterminée, excellente cuisinière, nous partons découvrir cette ville. La Cathédrale doit sa notoriété à une fameuse croix, la  Santa Cruz de la Parraque, que Christophe Colomb a planté en découvrant les lieux en 1492. Les rues sont fréquentées par des musiciens et danseurs rassemblant les visiteurs. Alors que des paysans proposent des cucuruchos faits à base de noix de coco emballés dans une feuille de palmier, des arômes de La Casa del Cacao nous chatouillent le nez. Impossible de ne pas y déguster un chocolat chaud délicieux. Dans une telle ambiance, il faut prendre son temps pour profiter du moment. 

Les toits de la ville font une palette de couleurs posées devant le ciel et la mer.  La promenade sur le Malecon nous permet d’en prendre plein les yeux mais attention aux vagues... si on tient à rester sec. Nous sommes trempées mais le soleil est notre allié pour le séchage.

Sur les conseils d’Ykira, nous rejoignons Yumuri à une trentaine de kilomètres. La route verdoyante est très agréable. Nous ferons halte à la Finca Las Mujeres où, pour la 1ère fois, des cacaoyers se dévoilent à nous avec leurs cabosses pleines de merveilleux grains. La famille, porte-étendard de la tradition cacaotière, détaille les phases de la culture jusqu’à la fabrication du chocolat. Nous goûtons les grains à chaque étape. Quel beau et bon moment. Les migrants français se sont lancé les premiers à la production de cacao. Après bien des difficultés, et suite à la Révolution en 1959, il redevient un produit central de la région. De fins chocolatiers viennent y chercher leur matière première.

Nous arrivons à Boca de Yumurí où vit une petite communauté de pêcheurs. Avec Galy, notre guide, passionnée de plantes médicinales, nous marchons dans la montagne pour les découvrir. Elle nous explique les bienfaits de ces végétaux et nous présente les polimitas genre d’escargot endémiques de l’île. A l’embouchure du Río Yumurí aux eaux transparentes, nous naviguons dans le canyon et nous régalons des paysages. Sur la petite île de las Almendras, des colibris virevoltants se présentent, nous tentons d’apercevoir le Tocororo emblème national que nous entendons sans le voir. Galy nous émeut en interprétant une chanson accompagnée des seuls chants d’oiseaux. Dans toute sa simplicité, que la vie est belle.

Le cœur serré, nous quittons Baracoa mais aussi Ykira, son sourire et sa gentillesse. Avec une jeep hors d’âge, un chauffeur un peu fou fou, une piste défoncée par les ouragans, nous fonçons vers MOA. Nous changeons de véhicule, de chauffeur et la route s’améliorant, nous arrivons à HOLGUIN troisième province avec plus d'un million d'habitants.

Dans le quartier historique l’Église San José, emblématique de l’époque coloniale, avait des fonctions de défense, elle dominait la ville.

Nous grimpons les 458 marches jusqu’à Loma de la Cruz. Grâce à son altitude, elle était l’un des points stratégiques pour la défense de la ville. Elle doit son nom à la croix en bois qu’un prêtre franciscain y a installée en 1790 espérant la fin de la sécheresse.

Pour continuer notre périple, un taxi collectif nous conduit vers la belle SANCTI SPIRITUS dont le centre historique a conservé ses façades pastelles et ses grilles en fer forgé. Une belle église bleue Parroquial Mayor surplombe la plaza Honoratol, ancien lieu des pendaisons publiques. Elle est la plus ancienne de l’île et est un des joyaux de style roman et baroque,

En vagabondant à travers de très jolies rues pavées, nous atteignons le pont del Río Yayabo symbole du patrimoine de la ville, il ressemble à un pont médiéval.  Un mythe dit qu’il a été fait avec du lait de vache pour humidifier le mélange de chaux et de sable, à la place du ciment. C’est pourquoi il aurait résisté à près de 2 siècles.

Nous nous arrêtons dans une école avec un accueil souriant. Les enfants et étudiants portent un uniforme fournit à un prix bon marché.  Il est surprenant que ce pays ait réussi à développer un système éducatif d’une excellente tenue alors que l’île bénéficie d’un accès restreint aux fournitures élémentaires et aux outils informatiques. Cuba conçoit l’accès à la culture comme droit humain fondamental selon les principes de José Marti.

Nous n’oublierons pas notre chambrette chez la super Mercedes et son mari.  Ils nous ont accueillies comme des membres de la famille. Certes le logement était minimaliste mais la chaleur de ce couple valait un 5 étoiles.

Le salaire moyen cubain étant de 20 CUC, jeunes et vieux sont dans l’obligation de trouver des petits boulots. Pratiquement tous les cubains vivent grâce au lucha -marché et travail au noir- et à l’art de la débrouille. Les "casas particulares", sortes de chambres chez l’habitant, se sont développées car il est désormais possible d’accueillir des étrangers. C’est une belle occasion de découvrir le mode de vie et la cuisine cubaine.

C’est dans la VALLEE DE LOS INGENIOS que les sucreries se sont développées et ont assuré la prospérité de Trinidad jusqu'au 19ème. La canne à sucre c’est toute l’histoire de l’esclavage et aussi la fortune de Cuba.  Les haciendas en sont la mémoire.

Sitio Guaimaro est bien conservée avec son mobilier authentique et ses tableaux d'origine peints directement sur les murs. Elle est la seule à disposer d’une chapelle. Sur la terrasse, le propriétaire dominait son domaine en épiant le travail des esclaves et domestiques.

Autre hacienda, Manaca-Iznaga, Sa tour de 50 mètres permettait la surveillance des 12 000 esclaves africains travaillant dans les champs. Par un étroit escalier de bois nous sommes montées pour découvrir la campagne environnante, Cette maison a conservé un dernier moulin à cannes à sucre en état de marche.  Autour se tient un marché artisanal où sont vendus des tissus brodés devant nous.

San Isidro de los Destiladeros révèle la prospérité de ses propriétaires alors que de l’autre côté des cellules hébergeaient les esclaves.  Il reste les vestiges du système hydraulique, sa fonction étant de canaliser les eaux du ruisseau qui alimentait le processus. Le lieu va devenir un "musée à ciel ouvert » consacré à l'industrie du sucre.

P1060303Voulez-vous faire un bond en 1850 ? alors rendez-vous à TRINIDAD, troisième cité fondée par Velázquez. Son riche passé colonial, et son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, lui ont permis de garder son caractère authentique. Les maisons colorées donnent une atmosphère unique et les calèches circulant sur ses rues pavées créent un agréable fond sonore.

La Plaza Mayor, coeur historique, constitue l'un des ensembles les plus homogènes de la période coloniale. Elégante, elle concentre les belles demeures édifiées par les grandes familles locales. Ah, la Casa de la Musica, des concerts de musique s’y produisent tous les soirs. Bien que très bruyant, c’est un excellent moyen d'avoir un avant-goût de la culture musicale mais…. pour dormir il vaut mieux prévoir les bouchons d’oreilles. 

Pour découvrir la vraie vie, nous nous éloignons du centre touristique, Dans un joli décor et en toute simplicité, les enfants jouent dans la rue, les femmes se font belles en portant de gros bigoudis, les autres vaquent à leur occupation.

Un petit cuicui émane d’une maison et on remarque un oiseau en cage protégeant le logis. Animal de compagnie ou porte-bonheur, de nombreux cubains se promènent une cage à la main. 

Lorsqu’ils ne travaillent pas, ils se balancent dans leur rocking-chair ou s’adonnent à leur passion. Le base-ball, sport national, est suivi de près par les dominos joués partout sans oublier les jeux de dames et les centres de boxe dont celui de Rafael Trejo, lieu d’entraînement de l’équipe de France.

En voiture puis en camion, nous arrivons dans la région de VINALES classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

La première ressource du pays est le tourisme, suivie de la canne à sucre et des cigares, les meilleurs du monde !  C’est à Viñales, village tranquille, accueillant, au charme bucolique que se trouvent les meilleures plantations de tabac. Il révèle aussi de beaux paysages parsemés d’emblématiques mogotes couvertes de végétation luxuriante. Fruit d’une lente érosion, les mogotes aux formes étranges sont apparues après l’effondrement de grottes creusées par l’eau.

Yanelky, anticipant nos souhaits, a réservé pour le lendemain un guide parlant français.  Sur la terre rouge très fertile, nous marchons approcher ces merveilles et découvrons les plants de tabac, les petites maisons de bois appelées bohíos, les greniers où sèchent les feuilles de tabac. Le travail est manuel de l’encensement à la récolte. En janvier, les hommes prélèvent les fleurs de tabac afin que les feuilles grossissent. Dans une ferme, un paysan nous fait goûter le rhum de goyave, hou…. Dans une autre, ce sera la fabrication des cigares. Après la récolte, dont 90 % revient à l’état, le séchage et la fermentation, les feuilles sont triées selon leurs types, assemblées et roulées à la main avec des gestes précis, le but est d’obtenir des cigares homogènes. Un bon cigare demande 20 minutes de préparation.  On nous propose d'y goûter et, en copiant le Che, nous le trempons dans du miel.  La vallée de Vinalès restera un grand moment.

Le Mur de la Prehistoria, plutôt moche, est une grande fresque de 120 m à même un mogote. Commandée par le régime castriste, cette peinture avait pour but de représenter l’évolution de l’île.

Le samedi soir c’est la fête. La rue principale se transforme en discothèque pour le bonheur des locaux et des visiteurs. On y mange, danse en savourant un délicieux cocktail cubain. Le lendemain, c’est jour de nostalgie, nos 5 semaines cubaines s’achèvent en beauté : Yanelky nous a préparé une langouste que nous dégustons sur la terrasse de notre chambre en contemplant les mogotes.

Nous nous sommes émerveillées mais nous avons surtout rencontré un peuple chaleureux et des voyageurs conviviaux. Cette expérience nous rappelle combien la solidarité entre humains est importante. Nous reprenons les paroles de Coco artiste peintre : « vous êtes en vacances, ne vous préoccupez pas de notre situation car vous allez devenir folles, par contre profitez de tout et incitez votre entourage à venir nous voir », Nous avons suivi ses conseils et vous les transmettons, Alors à l’avance : bon voyage,

  • Marie-Claude Burge (72)
jeudi, 01 août 2019 14:41

Bonjour de Hong Kong

Bonjour de HK

Les magasins d’articles de luxe ont des entrées en marbre, de larges vitrines brillantes pleines de montres grosses comme des soucoupes ou de lourds bijoux d’or, d’argent ou de jade.

Les mêmes marques bien connues se répètent dans chaque grande avenue, beaucoup d’autres dont je n’ai jamais entendu parler aussi.

Les boutiques de fringues ou de chaussures ou supermarchés, plus classiques, vastes comme un hall de gare sont plutôt en sous sol, ou alors au premier, avec escalator quand même. Ces grandes boutiques rutilantes semblent vides, bizarrement avec beaucoup de personnel en uniforme. Les larges portes ouvertes dégagent sur le trottoir une bouffée de climatisation glacée.

Qui achète ? On ne peut que penser : des chinois, des asiatiques certainement puisque les visages européens sont rares, juste quelques familles ...

Du trottoir on ne perçoit pas le gigantisme des immeubles, il faut pour cela être sur les promenades de Victoria Beach, au deuxième étage des bus ou bien franchement en hauteur sur le Victoria Peak où la vue est extraordinaire, ou bien de nuit sur une terrasse, un des fameux roof-top !

Le Sky Line s’étale en largeur, reflété dans l’eau de la baie où avance lentement une jonque de carte postale. Ce paysage, entouré de montagnes molles et verdoyantes, n’a rien d’agressif, ni d’arrogant. Les buildings sont là simplement, certains très beau reflètent le ciel, d’autres jouent l’originalité, les lignes un peu étranges, de légères courbes, des teintes vertes, des reflets vernissés. De jour ou de nuit c’est un paysage agréable. Les bus à deux étages qui sillonnent les avenues, le petit tram étroit également à deux étages et le funiculaire, bien caché dans la verdure, tous avec leur look English début XX ème savamment décoré moderne, ont quelque chose de familier et de tranquille.

La foule des trottoirs n’est pas si compacte que prévue, pressée ou jeune et oisive, toujours en pleine conversation au portable bien sûr ... il faut être vigilant, slalomer et bien sûr respecter les feux, et les passages souterrains obligatoires, comme tout le monde ici !

Sur Nathan road, la grande avenue de Kowloon, à chaque carrefour, des pakistanais ? proposent furtivement des cartes et chuchotent : « Rolex, Rolex, costume, tailleur. ». De pauvres chinoises édentées fourguent des prospectus pour des massages ou des restos.

J’ai choisi pour les trois premiers jours, le logement le moins cher et le plus central, Chungking Mansions, que le routard qualifie de « style tour infernale » : un gigantesque rez-de-chaussée où l’on accède par une longue et large entrée (il faut laisser aux belles boutiques l’espace sur rue sur cette grande avenue) et six ou sept blocks de 17 étages, entièrement dédiés aux locations de centaines de mini chambres et mini apparts. Le rez-de-chaussée est un bazar indien, ou pakistanais, la clientèle est masculine rarement européenne, souvent indifférente et quelquefois cordiale. On zigzague entre les étals de curry et de gâteaux orientaux, de multiples déballages de téléphones portables, d’austères officines de change et d’épiceries bourrées jusqu’au plafond. Etonnant au début...et puis, apostrophé toujours par les mêmes qui proposent des cartes SIM ou des currys, on s’habitue à rentrer dans son chez-soi. La chambre est minuscule, huit mètres carrés peut-être, WC-douche compris, c’est propre, pas de bruit et il y a une fenêtre, alors ! Idéal pour aller à pied sur les promenades de la baie et pour rejoindre les ferrys pour Central, c’est à dire pour Hong Kong. En fait nous sommes à Kowloon, en face de l’île de HK.

> François Brun (75)

mercredi, 08 mai 2019 12:04

L’insolite et rurale Isla Sol de Tasajera au Salvador !

Départ très tôt de la capitale. Enchainement de bus de San Salvador à la Puntilla sur la cote et lancha (bateau) pour l'ile Sol de Tasajera où on va participer à un projet de tourisme communautaire. 

La lancha (qu'on a dû négocier et c'est la 1ère fois de tout le voyage) accoste sur l'ile et tout de suite la misère saute aux yeux. 

Sol de Tasajera est un territoire extrêmement pauvre. Les 2 communautés villageoises sont nées de salvadoriens qui ont fui la guerre civile. Pas de route, pas de voiture. Les gens subsistent grâce à l'agriculture et la pêche. Ici tout est calme, tranquille, et rural : un petit havre de paix.

Il y a quelques années des étudiants en médecine espagnole sont venus pour des programmes de vaccination et ont crée un projet de tourisme communautaire pour aider la population.

Une auberge éco-responsable a été bâtie (bungalows indépendants, toilette sèche, douche à l'extérieur) un programme d'activités mis en place. Les bénéfices vont à la population. Erika et sa famille vivent sur les lieux.

Quand on débarque sur l'ile, il est clair pour tous qu'on va à l'auberge espagnole comme ils l'appellent puisque c'est le seul hébergement possible. Erika n'est pas là mais une femme nous ouvre et nous propose un bungalow. Dehors, c'est très agréable, un grand jardin, des poules, chats, chiens et tout plein de hamacs ! Un frigo aussi. Pas d'autres touristes comme d'habitude.

Il fait très chaud. On fait connaissance avec les lieux et le mari d'Erika va nous chercher à manger (poisson, noix de coco).

Balade sur les pistes de l'ile pour la découvrir. La population est souriante mais timide.

De tous cotés, poules, vaches et chevaux déambulent en liberté. On rencontre quelques charrettes et des vélos et de nombreux enfants qui jouent.

De retour au bungalow, avec Erika, mettons en place notre activité de ce soir (je garde la surprise ..) et partons à la plage qui est à moins de 10 minutes à pied.

A nous les grandes vagues du Pacifique. On a la plage pour nous et le chien de l'hostal qui nous a accompagnés, veille sur nous.

Et puis le soleil se couche. Explosion de couleurs !  C'est magique.

Pas de restaurant ni de comédor sur l'ile, mais 2 pupuserias en plein air où les locaux viennent manger. Comme Erika travaille dans l'une d'elle, c'est là que l'on va. Les pupusas (le plat national salvadorien) y sont délicieuses. On est les seuls étrangers sur l’ile. 

Au mégaphone, est donné le programme des activités du lendemain sur l'ile : les petits n'auront pas école, des visiteurs étudiants sont attendus par l'association, un match de foot est organisé…

On ne traine pas car on doit se préparer pour notre activité. On a rendez-vous à 20 heures.

 A l'heure prévue, Yvan, ami d'Erika, vient nous chercher et nous amène sur la plage. Il fait nuit et nous ne devons pas utiliser nos lampes. Juste la lumière de la lune sur l'écume des vagues, le reflet de l'océan, et d'immenses éclairs qui zèbrent le ciel. 

Une dizaine d'autres personnes sont là aussi, à arpenter la plage. Ce sont des collecteurs d'œufs de tortues marines. Les gens de la communauté les ramassent pour se faire un peu d'argent dans le cadre d'un plan de repeuplement des tortues marines.

Avant les œufs récoltés étaient vendus sur les marchés ou mangés. Aujourd’hui les collecteurs les apportent à l’association qui les rémunèrent 2 dollars les 14 œufs.

On va donc participer à la récolte et par une contribution aiderons ainsi l'association de défense des tortues.

De juin à novembre, c'est la période de pondaison, et comme de nombreuses tortues viennent pondre sur l'ile Sol de Tasajera, on espère avoir de la chance cette nuit. D'après Yvan, c'est une bonne nuit. On marche pendant 2 heures en guettant les tortues qui pourraient sortir de l'océan et se rendre sur la plage pour pondre.

Soudain Yvan en voit une. Un jeune collecteur se précipite car il veut avoir le bénéfice de la récolte. Le 1er arrivé pourra amener les œufs à l'association. La tortue est aussitôt portée plus haut sur la plage, un peu à l'abri. Elle pourra y pondre tranquillement Par contre le collecteur doit se montrer calme et silencieux, afin que l'animal ne soit pas stressé, ce qui pourrait bloquer la pondaison. 

Comme la tortue enterrera ses œufs lorsqu'elle aura terminé, le collecteur creuse avec sa main, une galerie dans le sable, sous la tortue, ainsi les œufs pourront être ramassés facilement et sans les abimer.

Soudain, sous nos yeux et dans dans nos mains puisque le collecteur nous a laissé sa place, les œufs tombent. Ils sont petits, environ 3 cm de diamètre, blancs, gluants et au toucher semble extrêmement fragiles. Ils tombent par dizaine puisqu'une tortue peut en pondre jusqu'à 100. Notre récolte sera de 70 environ. C'est super émouvant. Expérience unique et intense.

Yvan nous dit qu'il s'agit d'une tortue Dolfin. Elle fait bien 50 cm je pense.

Elle pond tous ses œufs en 20 à 25 minutes puis se met à les recouvrir de sable énergiquement avec ses pattes-palmes. Elle les cache soigneusement, cela lui prend un quart d'heure. Puis elle se dirige vers l'océan, traverse la plage et entre dans l'eau. On la suit tout le long, impressionnés et émus par ce que l'on vient de voir. 

Ce soir, de nombreuses tortues sont venues pondre. 

Yvan nous amène alors au corral de l'association, le lieu où sont déposés les œufs jusqu'à leur éclosion dans 45 jours. Ici, le travail est de noter toutes les récoltes, le nombre d'œufs, le lieu de ponte sur les différentes zones de la plage, la description de la tortue, ainsi que le nom du collecteur. Le corral est un endroit en plein air mais fermé et grillagé.  Il y a un quadrillage fait dans le sable, pour le traçage et le suivi puisque chaque carré correspond aux œufs d'une même tortue,  

Rendez vous demain pour la suite de cette aventure merveilleuse avec les tortues marines.

On rentre dans la nuit au bungalow et rêvons de ... bébés-tortues !

Carole Guyon (26)

 

lundi, 06 mai 2019 09:20

Sulawesi : Célébration funéraire en pays Toraja

Nous allons participer à une cérémonie funéraire dans les montagnes du pays Toraja, sur l’île des Célèbes.

Il s’agit d’honorer un mort en organisant une fête très importante dans la culture toraja, parfois plus d’un an ou deux après le décès de la personne.

En effet, il faut beaucoup de temps et d’économies, stocker le riz dans les greniers à céréales avant de pouvoir nourrir de riz et de viande les membres de la famille qui viennent du pays tout entier. Pendant presque une semaine, les repas et les célébrations s’enchaînent.

Le cercueil est installé sur une sorte de palanquin qui fera l’objet de déplacements au cours de danses et de simulations de luttes, puis au bout de la semaine de festivité il sera transporté jusqu’à sa demeure définitive : une falaise ou un tombeau construit. Mais avant cette cérémonie, le corps est conservé chez lui, embaumé, et traité comme si la personne était encore vivante.

 Ces fêtes de famille sont une tradition au cours de laquelle les visiteurs étrangers sont les bienvenus sans invitation particulière. Mais cela n'a rien d'un folklore touristique, c'est une tradition extrêmement respectée.

Nous avons choisi une cérémonie annoncée dans le village de Palawa à une vingtaine de kilomètres de Rantépao. La coutume veut qu’un présent soit remis à la famille. Avant de partir nous achetons donc 1 kg de sucre et 4 paquets de cigarettes en guise de cadeaux. Nous prenons un bémo (minibus) jusqu’à la station de Bolu puis trouvons un véhicule pour Palawa. Le village est constitué de plusieurs hameaux de maisons traditionnelles ; chaque hameau correspond à une famille ou un clan. A notre arrivée, de nombreuses personnes s’agitent pour préparer la fête. On nous invite à nous rapprocher d’un homme habillé de blanc, micro en main. C’est le chef du village qui annonce les arrivants, énumère les cadeaux apportés. Il nous présente à la famille de la défunte (une mamie de 90 ans a priori car personne n’est vraiment certain de son âge, morte il y a 2 ans) et les petits-fils nous remercient pour les présents. Le papi veuf quant à lui, voudrait bien récupérer les cigarettes mais il semble que cela lui soit interdit et il n’est pas très content de ne pas y avoir droit. On nous montre le cercueil immense puis on nous dirige vers une sorte de plateforme en bois, construite pour l’occasion et numérotée car il y en a beaucoup et les invités y sont répartis en fonction de leur proximité avec la famille. En tant qu'étrangers, nous avons une place de choix. Sur cette plateforme, on s’assoie déchaussé, on nous offre un café. On observe les préparatifs de la fête, c’est le 2ème jour, (le 1er était réservé aux combats de coqs et buffles), consacré aux élaborations de plats pour nourrir tous les invités durant 5 jours.

Devant nous des dizaines de cochons sont attachés vivants sur des branches de bananiers puis tués, dépecés. Les morceaux de porc, avec la peau, sont mis dans l’eau bouillante avec herbes et légumes dans d’immenses contenants qui sont sur des feux sur le sol. Le tout mijote puis est transvasé dans des plats qui seront distribués sur les plateformes où nous sommes assis. Avant le repas, tout le monde se recueille, une prière est faite au micro en l’honneur de la défunte. Les enfants jouent avec nous et nous apprennent à compter en indonésien. Puis vient l’heure du repas, des enveloppes en papier kraft servent d’assiettes et au milieu de chaque plateforme sont déposés un plat de cochon et une bassine en plastique remplie de riz. Les locaux avec qui nous partageons la plateforme se jettent sur le plat de viande an de prendre le peu de maigre qu’il y a, car les morceaux sont pour la plupart uniquement du gras du cochon cuit dans l’eau. On se rattrape sur le riz ce qui fait rire nos voisins les petits vieux. On goûte aussi l'alcool de palme, appelé tuak. Ce n'est pas très fort mais il faut rester prudent.

Après le repas, c'est le moment du portage du cercueil sur un palanquin jusqu'à l'étage d’une habitation, ce qui amuse petits et grands car les jeunes font un simulacre de lutte en riant et en poussant des cris. Certains poussent et d'autres retiennent le cercueil puis finalement il est déposé sur son drapé de décorations traditionnelles.

Après cela deux buffles sont amenés devant les participants pour être poignardés, vider de leur sang et leurs tripes. Ce n’est pas vraiment un spectacle agréable, les bêtes hurlent et se débattent. Les bons morceaux sont mis de côté et offerts aux personnes importantes dans la communauté et aux anciens. Le buffle est un animal très prisé dans la culture indonésienne, également symbole de richesse. On peut connaitre le statut social d’une famille au nombre de buffles tués (plus de 24 bêtes, la famille est très riche). La famille qui nous reçoit est de la classe moyenne (de 12 à 23 buffles seront tués durant la semaine de cérémonie).

 Nous continuons à jouer avec les enfants puis un peu secoués par la vision des bêtes entièrement dépecées, nous prenons congés après avoir salué le chef du village et les vieux avec qui nous partagions la plateforme et le repas.

Touchés par cette découverte culturelle, nous quittons le village et commençons à repartir à pied pour Rantépao espérant trouver un véhicule car il fait très chaud. Beaucoup de motos nous dépassent. Finalement c’est un camion de chantier à la benne vide que nous stoppons et qui accepte de nous conduire. Nous filons donc au travers de merveilleux paysages de rizières et de villages traditionnels.

Texte et photo : Carole Guyon (26)

 

vendredi, 05 avril 2019 13:41

Voyager au Rajasthan

Le Rajasthan est une région caractéristique de cette Inde mythique, celle des maharadjahs et des forteresses, celle spirituelle et laborieuse, celle des castes, des écarts entre le progrès des grandes villes et la pauvreté absolue.

Les incontournables pour moi au Rajasthan sont Jaisalmer, Jodhpur et bien sûr Agra.

Arrivée à Delhi. Une ville surprenante ! 

De l’aéroport, il est simple de rejoindre le centre de New Delhi en métro. Les jetons sont en vente à la station.
La qualité de l’air laisse à désirer mais quel plongeon immédiat, dès la sortie du métro, dans l’Inde des contrastes, des couleurs, des odeurs, de la vie !
Les embouteillages et le niveau sonore des klaxons sont indescriptibles. Tout le monde trouve sa place dans ce tumulte où tout est possible sans que l’on puisse comprendre comment tout cela s’organise.
À visiter : le fort rouge.
Pour se loger : autour de la gare principale pour relier facilement les villes par le train ou dans le quartier de Karol Bagh pour louer une moto pour environ 9 euros par jour chez Tony Bike Center. Cela coûte 100 roupies en tuc tuc pour aller de la gare à Karol Bagh 
1 euro = 80 roupies (en février 2019)

En route vers Jaisalmer, la zone désertique de l’ouest près du Pakistan !

Jaisalmer, la ville dorée, aux portes du désert du Thar, était un important comptoir commercial sur la route de la soie et tira sa fortune en taxant les caravanes. La forteresse et son palais témoignent de cette opulente période de l’histoire. 
On imagine aisément les caravanes de chameaux arriver à Jaisalmer près avoir traversé les étendues désertiques.
Le commerce des dattes, de l’opium, des pierres précieuses, des tapis, du cuir et du sel ont fait la richesse des commerçants qui ont fait construire de magnifiques maisons, les « Havelîs ».
Actuellement, dans chaque contrée du Rajasthan, vit toujours un Maharaja qui n’a pas de rôle politique proprement dit mais suffisamment d’influence sur son territoire pour résoudre les questions locales des habitants.
Les petites boutiques de tissus brodés aux couleurs chatoyantes, les étals de légumes de toutes sortes forment un camaïeu devant lesquelles s’attardent quelques femmes aux saris rouges et dorés.
Il fait bon se promener tôt le matin ou à la tombée de la nuit dans le fort lorsque les touristes sont moins nombreux. Les temples jaïns peuvent se visiter tout en restant discret pour ne pas troubler les cérémonies.
À visiter : Le fort plutôt le matin.

> Pour se loger à Jaisalmer, prendre un Hôtel dans le fort pour bénéficier d’une vue imprenable sur la ville. 
Une bonne adresse avec des chambres magnifiquement décorées et où l’on mange bien aussi : le Surya paying guest house. 
Attention : 2 hotels portent presque le même nom l’un à côté de l’autre mais le 2ème n’a pas l’air aussi bien. Si besoin, ils peuvent venir vous chercher à la gare.
Bien sûr, on vous proposera des circuits dans le désert. Il est possible de dormir une nuit dans le désert et profiter du coucher de soleil lors d’une balade en chameau. 
Pour autant, il ne faut pas s’attendre à voir la beauté des dunes du Sahara.

Autour de Jaisalmer, il s’agit davantage d’un désert de cailloux, semés de broussailles, avec quelques dunes ici et là.
Pour stabiliser les zones désertiques ont été semées des graines de petits arbres et arbustes épineux originaires d’Afrique. 
La route vers Jodhpur traverse de grandes étendues de terre aride. Des centaines d’éoliennes se dressent dans ce paysage poussiéreux. Au milieu des petits arbustes retentissent parfois quelques cloches de chèvres ou de moutons, dont les troupeaux sont gardés par des hommes ou des femmes solitaires. Les chèvres hautes sur pattes arrivent à se tenir debout pour grignoter quelques feuilles d’arbustes aux épines redoutables.
Bien sûr vous croiserez aussi de nombreuses vaches qui ressemblent à des zébus, des buffles, des dromadaires qui transportent du bois et toutes sortes de marchandises.
Parfois des daims et des élans couperont votre route.
L’approvisionnement en eau est problématique au Rajasthan. Il faut descendre à plus de 150 m sous le sol pour trouver l’eau dans des nappes phréatiques et parfois elle est salée. 

Jodhpur : la ville bleue !

Jodhpur est un méli­mélo de cubes bleus, un labyrinthe de rues médiévales sinueuses, dans lesquelles on déambule au milieu des odeurs d’encens... et d’égouts aussi 
Au dessus des toits se dresse une magnifique forteresse érigée à la verticale d’un piton rocheux.
Entouré de remparts mesurant entre 6 et 36 m de hauteur, le fort fut direc­tement taillé dans la roche. C’est une incroyable architecture à visiter absolument !
Vous serez sans doute étonnés de voir autant d’animaux dans la rue. Chaque jour, les habitants des villes nourrissent les pigeons, les chiens et les vaches pour apporter du bonheur dans leur journée.
Dans le vieux Jodhpur, vous croiserez peut-être aussi des singes qui peuvent être agressifs.

Il peut faire jusqu’à 55 degrés l’été.
Pour se loger : Durag Niwas Guest House ! Pas très loin de la gare. http://www.durag-niwas.com/
Attention sur Booking, l’hôtel d’à côté profite d’un flou artistique au niveau du nom pour attirer des clients mais il n’y a pas de comparaison possible entre l’accueil et l’intérêt des ces 2 hôtels.
Durag Niwas est une jolie guest house qui est également le siège d’une association, Sambhali, qui œuvre pour l’alphabétisation de 450 femmes de la caste des intouchables et pour leurs enfants. Ils font un travail formidable à travers 7 centres d’accueil. http://www.sambhali-trust.org/
Vous pourrez loger et rencontrer les bénévoles féminines qui viennent nombreuses de tous les pays donner des cours d’Anglais et de Mathématiques à ces femmes et les aident à regagner de la confiance en elle.
Dans cet hôtel, demander Bounty, un adorable guide qui pourra vous emmener visiter différents lieux dont les villages des Bishnoïs. Cette communauté a une conscience écologique très développée. Elle construit d’abord l’espace pour les animaux avant même de construire leur maison. 
Les femmes sont facilement reconnaissables à leur bijou dans le nez et de lourds anneaux en argent à chacun de leurs pieds. 
Les Bishnoïs prônent la non violence et défendent tout ce qui est vivant, y compris les arbres. Ils se sont fait connaître lors d’un triste massacre perpétué en 1730 où 363 "martyrs" Bishnoïs ont été décapités alors qu’ils s’étaient attachés aux arbres pour empêcher le Maharadjah de Jodhpur de raser une forêt. Aujourd’hui le combat des Bishnoïs est devenu une question de survie pour l’Inde, un pays où l’environnement est fortement dégradé.
Entre villes et campagnes, les conditions de vie sont extrêmement contrastées. Elles le sont également en fonction de la caste à laquelle on appartient. Les castes existent toujours même 
si la notion d’intouchabilité est normalement abolie depuis 1950. Le mot « intouchable » est effectivement remplacé par le terme « dalit » qui signifie « opprimé ».
Plus les conditions de vie et de travail sont difficiles, plus des addictions à l’alcool et à l’opium apparaissent dans les foyers, entraînant leur lot de violences et de désespoir.

Agra et le Taj Mahal !
Nul ne peut rester indifférent devant la merveille architecturale qu’est ce monument de marbre blanc qui porte en son sein l’histoire d’un amour infini.
On ne peut que s’émerveiller devant cette splendeur et profiter de la sérénité des jardins.
Certes, les touristes sont nombreux mais en s’y rendant tôt le matin, vous pourrez ressentir la douce atmosphère qui se dégage de ce lieu.
Réservez un hôtel proche du Taj Mahal avec une terrasse permettant de découvrir le monument à la première heure lorsqu’il sort de l’obscurité ou de la brume : Hotel Taj Plaza sur Booking.

Si vous avez le temps :
Passez par Alwar, une ville située entre Jaipur et Delhi.
Sur la route, les palmiers ont remplacé les petits arbustes desséchés ou les arbres taillés jusqu’à la dernière limite pour recueillir branchages pour se chauffer et feuillages pour nourrir les animaux.
Les singes n’hésitent pas à s’asseoir sur le bord de la route pour regarder les voitures et les motos passer à côté des chameaux, des chiens errants, des vaches et des buffles.
Les perroquet verts et jaunes volent à tire d’aile d’arbres en arbres.
Les paons sauvages courent dans la nature mais aussi près des habitations.
Le parc d’Alwar organise des safaris où on peut éventuellement voir quelques tigres. Un autre aspect du Rajasthan.

L’Inde est un pays accueillant où les sourires enchantés des enfants et des femmes et la bonne humeur des hommes vous accompagneront sur la route.
Vous serez sans aucun doute touchés par la sincérité des gens, leur chaleur humaine et leur volonté de vous aider à tout moment.

Pensez à prendre des boules Quies pour la nuit car le niveau sonore est élevé :) Il y aura toujours quelque chose qui animera vos nuits : des hurlements de chiens, la sirène des trains, la circulation, les fêtes ... c’est la vie en Inde !

Bon voyage !

> Nathalie Nowik (37)

lundi, 17 septembre 2018 08:33

Visions d'Ailleurs

Ecrire ses voyages. Voyager pour écrire. Ecrire pour partager la beauté de l’Ailleurs, et ainsi réveiller notre sensibilité, à la nature surtout, pour mieux la protéger.

A travers ce blog, Lauren partage une expérience de globetrotteuse de plusieurs années, ses photos et récits de voyage au long cours (seule, en sac-à-dos), immergée dans les cultures locales, de la Suède à Madagascar en passant par le Laos ou le Québec.

Diplômée en Sciences de l’Environnement, elle privilégie les voyages hors des sentiers battus, à l’affût de bonnes adresses écoresponsables.

Adepte des missions d’écovolontariat et autres moyens de voyager différemment, elle partage ses conseils et offre un soutien à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans une aventure similaire.

http://visionsdailleurs.com/

mercredi, 05 septembre 2018 11:24

Trois facettes du Brésil

Cet été nous avons mis le cap sur le Brésil : Rio de Janeiro (6 jours – 5 auraient été suffisants), pour y faire les parfaits touristes, Ilha Grande (3 jours ½) et Paraty( 2 jours ½).

Le gros inconvénient de partir au Brésil au mois d'Août est la météo.

Si en France c'est l'été, là-bas au Brésil c'est l'hiver... .

Ce qui nous a valu 2 jours de pluie à Rio de Janeiro, pas toujours facile à occuper, surtout avec une ado, et un soleil qui se couchait à 16 H 30, c'est un peu tôt.

Mais les beaux jours nous avons pu profiter de la vue imprenable du Corcovado (et de Mirante Dona Marta, juste en dessous du Corcovado que notre taxi nous a gentiment fait découvrir) et du coucher de soleil au Pain de Sucre (c'est vraiment l'heure idéale pour y monter) et nous baigner dans les vagues de Copacabana (même en hiver au Brésil, la température de l'air et la mer restent chaudes si on va à la plage avant la tombée de la nuit).

Le gros avantage (et si c'était à refaire nous repartirions au mois d'août) : l'absence de touristes !

Nous avons pu profiter de Rio de Janeiro, sans jamais avoir besoin de faire la queue, sans jamais attendre ou courir après un taxi, et sans être pris dans des flots de touristes (comme nous je l'avoue, mais quand même, quand on a l'impression d'être les seuls touristes au milieu des locaux c'est plus sympa).

Après avoir épuré une grande partie des lieux touristiques de base à Rio de Janeiro (et il y en a assez pour nous avoir occupés pendant 4 jours sans avoir l'impression de courir), nous avons mis le cap sur l’île paradisiaque d'Ilha Grande et le petit village de Abraão.

Abraão est magnifique, le village est « resté dans son jus » : pas de véhicule motorisé, pas de route goudronnée, et pas de banque (prévoir de retirer du liquide avant de partir même si chez la plupart des commerçants il est possible de régler en CB).  Après la folie urbaine de Rio de Janeiro, le calme d'Abraão, ses plages et ses randonnées en forêt étaient très agréables (il n'y a rien à faire, si ce n'est profiter du temps qui passe, les vacances quoi).

Après ces quelques jours idylliques, cap sur Paraty, village classé à l'UNESCO. Là encore le village est resté intact, avec ses pavés, son architecture particulière et colorée et ses petites maisons basses. Vous pourrez y visiter les distilleries aux alentours et savourer ensuite une bonne Caïpirinha (avec modération, la cachaça reste très fortement alcoolisée), et manger des pastéis (chez Pastelonni, à gauche après le pont en sortant du village historique – à l'angle de la rue Octavio Gama et Vanessa Oliveira Porto, il vend des pastéis pour tous les goûts, et délicieux).

Le dépaysement était au rendez-vous à chaque fois et nous avons pu voir différentes facettes du Brésil, de la mégapole avec ses favelas, aux endroits plus typiques en passant par une île paradisiaque et qui restera, pour moi, un des plus beau endroit.

C'est donc avec tristesse que nous sommes rentrés en France après ces 15 jours de voyage.

Notre seul regret aura été de ne pas parler portugais, car les brésiliens ne parlent pas anglais (et encore moins français bien évidement). La communication était quasi-nulle, dommage.


NB :

Pour y aller : Ibéria, compagnie low-cost mais très agréable

Pour les déplacements à Rio : nous n'avons utilisé que les taxis (jaune avec une bande bleue, les seuls taxis officiels à Rio), qui restent à un prix raisonnable, mais c'est vrai qu'à force la note totale est élevée. Nous n'avons pas testé les transports en commun, uniquement par peur (alors même que nous nous sommes jamais sentis en insécurité à Rio de Janeiro) et en l'absence de langue pour communiquer avec les brésiliens et de plan du réseau de bus (j'ai eu beau chercher sur internet, impossible de même la main sur un plan du réseau de bus).

Pour les transferts : Easytranfert, très bien organisé et très bon rapport qualité/prix et Rdj4u (pour le transfert de l'aéroport à l'appartement, mais cela doit revenir au même qu'un taxi).

> Florence Lejeune.

mercredi, 27 juin 2018 15:35

Un circuit incontournable en terre maya!

> sites archéologiques, ville coloniale et cénotes.

- Le célèbre site archéologique de Tulum est un des trésors de la culture maya ; c’est la seule cité maya érigée en bord de mer. Ce magnifique port précolombien était relié à Chichen Itza via Coba par un ’’sache’’ (chemin de pierre) dont on a retrouvé les vestiges.

- Coba est situé à 42 km de Tulum. Elle fut la cité maya la plus puissante du nord de la péninsule. Elle occupe un immense territoire de 70 km2 dont la plus grande partie est encore enfouie dans la forêt. Le site possède l’une des pyramides les plus hautes (42m) de toute la zone maya ;

Faire l’ascension (autorisée) de Nohoch Mul vous offre une vue admirable et imprenable sur la jungle et les 5 lacs qui entourent Coba.

- Chichen Itza est situé à 159 km de Coba.

Chichen itza signifie en maya ‘’la bouche du puits des sorciers de l’eau ; c’est l’une des splendeurs de la région et ce fut la cité la plus puissante du Yucatan. Ses ruines sont spectaculaires et s’étendent sur 300 ha. Parmi les plus importantes structures à admirer : le somptueux Castillo (la pyramide de kukulkan) le gigantesque terrain de pelote et le groupe des Milles Colonnes…

- Valladolid, située à 50 km de Chichen Itza, est surnommée “la sultane de l’Est’’. C’est une jolie ville au charme colonial et à l’atmosphère authentique, où il fait bon d’y séjourner et de visiter dans ses environs Ek Balam et des cénotes.

 

  • > Les cenotes du Yuvatan : 

On estime à 8.000 voir à 10.0000 le nombre de cénotes dans la péninsule !

La nature calcaire du sol rend sa surface très perméable et empêche l’existence de cours d’eau.

Ceux-ci se trouvent en dessous de la surface du sol ; parfois, le sol calcaire s’effondre, laissant à découvert une partie des rivières souterraines. Ces espèces de puits naturels dissimulés en pleine jungle constituent les cénotes.

Pour les Mayas, les cénotes étaient des lieux sacrés qui servaient de porte d’entrée au ‘’monde d’en dessous’’.

Il y a 4 grands types de cénotes : ouverts, semi-ouverts, cavernes et souterrains.

Un nombre impressionnant de cénotes ont été aménagés et ’’commercialisés” afin de recevoir un maximum de visiteurs souhaitant s’y baigner ; faire de la plongée-tuba ou de la plongée sous-marine ou encore de l’exploration de rivières souterraines…

Je vous conseille de choisir et découvrir des cénotes gérées par des communautés mayas et non par des sociétés commerciales de lieux d’amusement !

> Lionel Adnot

mardi, 08 mai 2018 14:07

De retour en Colombie !


Dans le cadre de mon premier voyage en Colombie, 35 ans après mon adoption, j’ai pu visiter avec ma femme en 18 jours Bogota, Villa de Leyva, Medellin, Guatape, Carthagène, la partir Est du parc national Tairona (sur la côte Caraïbes) et la fameuse et mythique Cité Perdue (Ciudad Perdida) !

C’est donc cette dernière destination que je vais vous raconter car en tant que colombien d’origine, j’avais à cœur de découvrir cette ancienne civilisation précolombienne, fondée par les indiens Taironas au 2ème siècle. Située dans la Sierra Nevada de Santa Marta au Nord de la Colombie, longtemps protégée par la jungle à 1.300 mètres d’altitude, ce centre urbain précolombien appelé Teyuna par les indiens présente une spectaculaire architecture en terrasses ovales, d’édifices circulaires et d’un réseau de ruelles unique en Amérique du Sud.

Cette cité perdue a été découverte en 1976 par Luisa Fernanda Hererra, archéologue de l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire. Des trésors d’orfèvrerie ont été mis au jour et exposés aujourd’hui au musée de l’or de Bogota. La ville semble avoir été abandonnée à l’arrivée des conquistadors espagnols au XVIème siècle. Peu de temps avant l’arrivée des espagnols, les Tayronas avaient fondé une civilisation extrêmement évoluée, basée sur une organisation sociale et politique complexe, et sur des techniques d’ingénierie avancées. Ils vivaient sur les versants nord de la Sierra Nevada, où ils avaient établi des centaines de villages (de récentes études ont permis de localiser environ 300 villages tayronas). Du fait d’un relief très accidenté, ils durent ériger de nombreuses terrasses en pierre soutenues par de hauts murs pour y construire leurs maisons en bois et chaume. Les ensembles de terrasses étaient reliées entre eux par des escaliers et des sentiers en pierres.

La zone fut à un moment affecté par le conflit armé colombien entre l'armée colombienne, les paramilitaires d'extrême droite et les groupes de guérilla d'extrême gauche (FARC ou ELN). Le 15 septembre 2003, l'ELN kidnappa 8 touristes étrangers qui visitaient Ciudad Perdida, demandant au gouvernement des investigations sur des violations des droits de l'homme en échange des otages. L'ELN relâchera le dernier otage trois mois plus tard. Le groupe paramilitaire AUC s'autoproclamant protecteur de la région. L'Institut Colombien d'Anthropologie abandonna la zone après ces kidnappings et l'accès aux touristes fut restreint… En 2005, les parcours touristiques devinrent à nouveau possibles. L'armée colombienne patrouille activement la zone qui est à présent considérée comme sûre pour les visiteurs et où il n'y a pas eu d'autres enlèvements.

Désormais visitée grâce à quelques agences touristiques officielles depuis 10 ans environ (seulement 4 agences agréées pour entrer dans ce territoire), ce trek de 4 à 6 jours de marche est gardé par les indiens Kogis, descendants des anciens Taironas. Ils sont facilement reconnaissables par leurs tenues blanches traditionnelles, par leurs petites tailles et par leurs traits de visage spécifiques aux tribus indiennes de la région. Notre circuit organisé a été effectué avec le tour opérateur « Expotur » qui est la seule agence à mettre à disposition un interprète anglophone pour chaque groupe, en plus d’un accompagnateur local.
Elle propose des circuits de 4 à 6 jours depuis 10 ans et travaille avec des guides amérindiens qualifiés. Le circuit part de Santa Marta pour arriver au départ du trek dans le petit village d’El Mamey (Machete). Il faut marcher plus de 15km par jour et attendre 3 ou 4 jours de marche avant de gravir le légendaire mais très glissant escalier rocheux et ses 1.260 marches qui mènent au site et au niveau des premières des 170 terrasses que comptent la cité.

Le premier jour de marche est très éprouvant car il fait très chaud avec nos petits sacs à dos de 5 à 10kg. Il est fortement conseillé d’apporter le minimum mais il faut bien un peu de nourriture, d’eau et d’affaires de rechange… Le sac de couchage n’était pas indispensable par exemple. Les produits anti moustiques locaux ont été efficaces mais n’ont pas empêchés les nombreuses piqures de moustiques pendant le trek (surtout en bas des jambes !), de jour comme de nuit…

Nous partons avec un groupe de 10 personnes (dont des français, des danois et des hollandais) + nos 2 guides vers ce sentier boueux et effondré, entouré d’une végétation luxuriante et d’une rivière grondante que nous traverserons plusieurs fois. Au départ, le chemin est large, le panorama dégagé, on peut voir loin et le paysage montagneux est très beau. Toutes les 2 heures, nous faisons une halte pour boire et manger des fruits. Petit à petit le sentier grimpe, les paysages changent et alternent entre une végétation épaisse et fournie et des champs. Des huttes sont disséminées, il s’agit des habitations des Kogis, le peuple indigène de la région. Ceux qui sont à ce niveau- là de la Sierra sont en contact avec la population colombienne et les randonneurs. Ils ont des chevaux et les utilisent pour aller chercher des produits dans les villages.
En fin d’après-midi le chemin devient couleur rouge/orange (on se croirait à Madagascar) et descend abruptement vers une rivière et un campement. Première halte dans notre camp du soir après cette première journée éprouvante pour nos jambes. Ces camps ont été créés par les agences de trek accréditées et elles sont gérées par des familles Kogis, ce qui leur assure un revenu et améliore ainsi bien leurs conditions de vie. Ils sont équipés de cuisines, de douches et de dortoirs où dormir. L’eau potable est fournie dans chaque camp, ainsi qu’un déjeuner et dîner. Nous serons récompensés de nos efforts en étant les premiers à aller se rafraîchir le corps dans une belle piscine naturelle et cascade à proximité du camp. Les autres groupes nous y rejoindront juste après. Le soleil se couche vite et la soirée nous permettra de mieux connaître les français et les guides. Surtout le guide espagnol qui parle anglais et qui va nous raconter son histoire personnelle émouvante fortement liée à l’histoire de cette région. Réveil à 5h du matin après une nuit légèrement agitée par le bruit de la rivière et par les lumières du camp et le bruit des chiens qui m’empêchent de dormir…

2ème jour de marche et les seules personnes que nous pouvons croiser sur notre chemin, mis à part les 4 autres groupes d’Expotur qui sont partis le même jour que nous, sont les paysans locaux, quelques soldats colombiens et les indiens Kogis. Sur le trajet, on trouve des aires de repos qui proposent des produits locaux (jus de fruits, fruits, sodas, nourriture et artisanat local), des petits restaurants de qualité et des hébergements confortables (choix entre lits et hamacs). Petit à petit nous découvrons l’environnement magique. La forêt et les montagnes sont noyées dans le brouillard percé par les rayons de soleil qui donnent des couleurs éclatantes. La marche est longue, le sentier va en zigzag mais la difficulté vient du dénivelé (nous montons et redescendons sans cesse) et surtout de la chaleur humide qui augmente au fur et à mesure de la journée. L’environnement est de plus en plus sauvage et la végétation dense et nous montons toujours. Finalement nous arrivons devant un village isolé d’indiens Kogis constitué de grosses huttes rondes en bois et de toit de feuilles de palmes. La plus haute et grande appartient en général au chef spirituel une sorte de chaman, appelé « mamu ». Ses connaissances en médecine naturelle sont importantes et reconnues, il est aussi le guide de tous pour la tradition et la transmission de la culture.

En milieu de journée, nous arrivons à un campement pour le déjeuner et nous allons nous baigner dans la rivière un long moment. L’après- midi nous continuons notre marche. Les corps souffrent, nous devons faire des haltes très souvent pour boire et pour souffler. Le soir, nouveau campement et nouveaux échanges avec le groupe pour mieux connaître nos compagnons de trek, sauf le petit groupe de danois qui préfèrent rester entre eux. Nous ne leurs en voudrons pas car ils se sont retrouvés ici en Colombie pour profiter de quelques jours ensemble avant de se séparer après le trek.

Le 3ème jour de marche est prévu pour la découverte de la Cité Perdue. Nous débutons difficilement, et devons traverser la rivière à plusieurs reprises parfois à l’aide d’une corde car, bien que le niveau de l’eau soit faible cette année, il est arrivé lors d’un débit de l’eau plus important que des touristes soient emportés et donc les guides prennent toutes leurs précautions.

Enfin commence la montée. Des centaines de marches dans la pierre vont nous amener aux ruines de l’ancienne cité. Après un ultime effort, nous arrivons au sommet et là c’est une succession de terrasses que nous découvrons. C’est vraiment magnifique et émouvant ! Nous oublions les efforts et la nuit difficile. Sous ces terrasses se trouvaient les habitations, les tombeaux et tous les monuments des Tayronas ainsi que leur trésor. Il y a peu de ruines mais c’est l’ambiance qui se dégage et la beauté du site avec les terrasses qui se suivent, qui sont remarquables.

Dans cet environnement naturel un peu mystique, il y a aussi la réalité : quelques militaires sont là en permanence pour veiller au lieu, mais également sur les randonneurs…

Après un bon temps de contemplation, il est l’heure de repartir, à nouveau les marches plus difficiles à descendre qu’à monter du fait de leurs surfaces très glissantes, à nouveau la rivière à traverser plusieurs fois, à nouveau les montées et descentes dans la chaleur de la forêt humide.

La randonnée se poursuit donc jusqu’au soir où nous passons notre dernière nuit en campement.

L’ultime jour du trek, nous démarrons très tôt car de longues heures de marche nous attendent. Nous devons faire le trajet inverse car il n’est pas possible de rentrer de la Cité Perdue par un autre chemin. Ce qui n’est pas dérangeant car sinon, cela voudrait dire qu’il faille aménager un nouveau chemin de retour dans la forêt sauvage… Ce qui n’est donc pas forcément du goût des locaux qui ne veulent sûrement pas que leurs terres et ce site sacré soient envahies de touristes et de complexes hôteliers…  

La Ciudad Perdida n’a pas vocation à ressembler au Machu Picchu en y subissant les mêmes conséquences écologiques désastreuses… Petit à petit nous nous rapprochons de la civilisation, de la maison des guides, et de l’arrivée. Tandis que des gens d’autres groupes font la course pour arriver les premiers, nous marchons sereinement et tranquillement, fiers de terminer ce trek mémorable ! Il y a une quinzaine d’années, il fallait 21 jours pour l’atteindre. Aujourd’hui en moins d’une semaine, les 60 kilomètres sont parcourus. Demain probablement et malheureusement si des mesures de protection ne sont pas prises, si les indiens ne sont pas entendus et défendus, des grands sentiers pourraient être faits dans la jungle, l’idée d’un téléphérique a heureusement été abandonnée. Les colombiens voudraient que le site devienne aussi célèbre que le Machu Picchu au Pérou…

Espérons que cela ne soit pas le cas et que cette cité perdue garde ce mystère et son charme le plus longtemps possible !

Nous récupérons nos gros sacs à El Mamey et nous profitons d’une dernière pause déjeuner bien méritée ! Notre petit groupe reprend la jeep qui repart à Santa Marta et faisons nos adieux à nos 2 super guides et à nos compagnons de trek au moment où le 4 x 4 nous dépose dans notre Finca qui se situe juste à l’extérieur du Parc National Tayrona, sur la Playa Los Naranjos. 2 nuits de repos bien mérité dans ce cadre spectaculaire où le Rio Piedras jaillit de la Sierra Nevada pour se déverser dans la mer des Caraïbes, avant de retourner à Bogota et de s’envoler pour la France avec de nombreux et merveilleux souvenirs pleins la tête de ce pays en pleine reconstruction et en plein essor économique et touristique !

VIVA COLOMBIA !

> Julien Kerisel

lundi, 09 avril 2018 18:20

Impressions cubaines

Après deux semaines à Cuba il me reste une sensation étrange, faite de douceur et de peine.
Un soleil éclatant (25/30 d°) inonde ce pays/île, attachant, resté figé dans les années 50, pour notre plus grand bonheur à nous touristes. Les cubains sont "muy amables", souriants et pacifiques (ici je n'ai ressenti aucun racisme même si, à y regarder de plus près, les difficultés semblent croître avec la couleur noire de la peau !) Il y a tous les métissages possibles !

Les slogans révolutionnaires auxquels je suis indifférente ou tout au plus curieuse, fleurissent encore sur les murs délabrés et les panneaux de bord de route. Et tout ce qui peux ou roule...  avance ! voitures vieilles souvent russes, ou américaines magnifiques, âgées de plus de cinquante ans, chevaux attelés à des carrioles, camions transformés en bétaillère humaine, cavalieros aux sombreros, side cars, vélos et j'en passe. Et beaucoup vont à pied ! Ceci pour les villes car en dehors les routes sont désertes ou presque. 

A l'abri du soleil sous un pont par ex, les mains se lèvent avec espoir et détermination car le transport est un vrai problème ici : facile pour les "ricos" que nous sommes (qui payent par exemple un trajet de 100 km le prix d'un salaire mensuel là-bas avec cette double monnaie qu'est le CUC pour nous et les pesos pour eux et auxquels je n'ai pas eu accès (1€=environ 1 cuc, pratique !) qui ont leur bus climatisés à horaires respectés. Les cubains manquent de tout sauf de "scolarité" et le monde des pesos et celui des Cuc se côtoient sans jalousie apparente bien que tout cubain essaie d'en récolter ; ceci fait que les propositions de repas sont nombreuses et insistantes (au lieu d'aller dans un resto. chaque chambre d'hôte vous propose le dîner pour environ 12€).

Les années soviétiques ont laissé un sens du partage entre cubains, mais aussi la délation, par ex. en ce qui concerne les chambres d'hôte par ex. ; à ce propos il y en a partout ; certains cubains ont de sérieux problèmes financiers car ils ont misés sur la venue des américains mais D. Trump a sabré leur venue ; nous n'en avons pas rencontré et ils passent toujours à nouveau par le Canada ; Les maisons sont si belles et leur murs souvent délabré, et on y voit des monuments énormes comme ce Capitole (20 cm de + que l'américain !) ou d'autre de style sovietique. Les nombreuses maisons à colonnes essaient d'être retapées avec amour, des bâtiments art deco datant des années "américaines" bordent des rues en piteux état,  .etc...

cuba 1 285LA HAVANE en est le plus grand conservateur et une visite de la ville surtout le long du Malecon, fouetté par de fortes vagues, dans une de leur belles mustang rouges est un régal. Dans cette ville la pollution est maximale. Si plein de gens sont assis à même le sol avec des tel. portable c'est que sur qlq mètres il y a internet. A une centaine de km de là, VINALES, belle petite ville dans une verte vallée (classée au Patrimoine de l'Unesco) nous enchante et nous permet d'embarquer pour CAYO LEVISA. Mer transparente, turquoise et poissonneuse, plage de sable blanc scintillant vont de pair avec leur délicieuses pina colada. Puis le taxi collectif nous amène à  CIENFUEGO qui offre ses maisons coloniales dont l'une magnifique, oscille entre château arabisant et style art deco. Petit tour de 150 km par la montagne :   villages en désordres, un peu plus de slogans révolutionnaires, palmiers et toits de chaume, chiens errants comme partout,  ...  nous arrivons à TRINIDAD.

Belle ville coloniale, au charme indéfinissable et pleine de touristes qui foulent ses ruelles pavées aux nombreuses boutiques de souvenirs. Deux vieux cubains fument le cigare assis à même les marches de la Plaza Major. Ne pas oublier les cigares !! (salaire mensuel à la fabrique : 40cuc  mais ils peuvent vendre personnellement un certain nombre de cigares toutes les semaines. Ai-je parlé de la couleur qui est partout, qui masque peut-être la grisaille politique, le bleu majorelle côtoie un rose fushia ou un vert ou jaune, appliquées tant sur les choses roulantes que sur les maisons. La végétation elle-même semble plus colorée ;  La musique est partout ainsi que la salsa (delante ! detras! a été pour moi un apprentissage en mouvement") quoi d'autre ne pas oublier... la qualité des repas, fruits et légumes non falsifiés, pas de poissonnerie mais poisson et homard dans l'assiette ; d'où vient-il ? de la mer cubaine sur laquelle on ne voit aucun bateau !

CUBA ?  J'adore ! belle, pauvre, privée de liberté et pacifique est UNIQUE !


> Note: nos hôtes charmants Arun, Juana, Maria, Anna, Alex ; Merci ; Hasta luego y buena suerte

> Geneviève
jeudi, 29 mars 2018 10:53

Les Afar du Danakil (Ethiopie)

> Les Afar

Bien que partagée en différents clans antagonistes, cette population reste très homogène.
L'immense majorité se disperse sur le territoire désertique et aride du nord/est de l'Ethiopie, avoisinant les 50° centigrades au cours de la saison sèche.
La dépression du Danakil, 116 m. en-dessous du niveau de la mer, constitue le point central de leur territoire.
Ils sont de confession islamique sunnite et la loi du talion est toujours appliquée.
A 15 ans, les garçons sont circoncis, les jeunes filles subissent l'excision et l'infibulation.
Ils sont majoritairement pasteurs semi-nomades, d'autres arrachent le sel des plaines torrides du DALLOL, sel en plaques acheminé par d'impressionnantes caravanes de dromadaires vers les hautes terres.
Pendant longtemps, cette zone considérée comme hostile et dangereuse à tenu les voyageurs à l'écart et continue à inspirer une crainte certaine parmi les Ethiopiens.
De nos jours, un circuit touristique sous contrôle AFAR, est autorisé par l'Etat
AFAR duquel il ne faut pas s'écarter sous peine de lourdes sanctions. Le fait d'être porteur d'un permis de visite émis par le Gouvernement AFAR n'est pas toujours suffisant. La légendaire hostilité des populations AFAR se vérifie par ce qui suit : Le 03 janvier 2018, un allemand n'ayant pas respecté certaines règles AFAR a été abattu.

> Au contact des Afar

Fascinés par ces contrées hostiles, un vol nous dépose à MEKELE, aux portes du Danakil. Après plusieurs jours de recherches intenses, elles nous conduisent vers une personne influente de la ville qui nous invite à déjeuner à sa table VIP.
Après plusieurs heures de discussion tout ce qui est « laissez-passer » et intendance est réglé par notre interlocuteur.
Deux jours plus tard la traversée du Danakil nord/sud débute.
Il est mis à notre disposition, 2 policiers AFAR armés de Kalachnikov, 2 véhicules 4X4, 1 cuisinier, 2 chauffeurs.
En cours de route nombreux sont les AFAR portant des armes identiques.
Seuls, les policiers nous accompagnant pouvaient s'engager à pied sur le territoire des villages où ils demandaient l'autorisation de notre venue qui était accordée pour une heure, la matinée, la journée ou pas du tout. Les policiers réglaient ce qu'ils pouvaient mais ne dépassaient aucunement les limites autorisées.
Pour ma part, on m'a fait comprendre que si je prenais des photos non autorisées on me couperait la tête...
Tout cela précise, qu'une traversée nord/sud du Danakil sans le concours de représentants AFAR est tout à fait impossible.
Nous évoluons dans des zones où une autorisation spéciale est indispensable.
Pourtant, rarement il nous est accordé de dormir sur le territoire d'un village aussi, nous rapprochons-nous des sites autorisés au tourisme pour le faire.
Sur le tracé de notre parcours, nous montons la nuit au volcan ERTA ALE et on en redescend à 5 h. du matin avant que la chaleur nous accable.
Le jour se levant, on découvre que de nombreux militaires sont embusqués tout le long du parcours contrôlant les visiteurs par l'intermédiaire des guides. Ceux n'étant pas dans la légalité risquent tout simplement la mort.
Etonnamment, dans un village nous sommes accueillis avec beaucoup d'enthousiasme.
Une peau de tigre, récemment abattu, est exposée debout sur le bord de la piste.
Un AFAR gesticule autour nous montrant les orifices par lesquels les balles de sa Kalachnikov ont pénétré. Il nous fait comprendre que malgré cela le tigre l'avait terrassé et qu'il avait pu lui tirer une balle dans la tête malgré sa position désavantageuse. Tout le village traitait cet homme en héros.

> Les forçats du sel dans la dépression du Danakil

Le 5ème jour du périple nous nous dirigeons au plus profond de la dépression du Danakil à DALLOL à la rencontre des forçats du sel. Il se situe sur le circuit touristique où les visiteurs séjournent de 1 à 2 heures. Nous y resterons 2 jours.
Le 1ier jour, nous resterons discrets distribuant des cigarettes, des casquettes, du pain, des graines, de l'eau et d'autres objets de pacotille de manière à installer un contact amical. J'irai même les aider à transporter des plaques de sel. Le lendemain, j'étais autorisé à prendre des photos et des images.
Les dromadaires chargés de plaques de sel, les uns derrière les autres, quittaient la mine en impressionnantes caravanes. Autorisés à les accompagner, puis à les conduire en cheminant devant, nous avions l'impression de vivre un rêve.
En fin de journée au coucher du soleil, en cheminant en bordure d'une mer de sel, les caravanes constituaient un spectacle fantastique.
Nous étions entourés d'hommes portant des Kalachnikov en bandoulière. Les rayons du soleil couchant projetaient des ombres hallucinantes.
Véritable privilège vécu par des êtres venant d'un autre monde !

> Traversée de la partie sud du Danakil

Le lendemain, nous entamons la 2ème partie de la traversée du Danakil en direction du sud.
Le regard se perd au loin sur une immense plaine désertique. On emprunte une piste rectiligne traversant un désert aride où dardent les rayons du soleil. Cet itinéraire menant à SERDO, à proximité de Djibouti, n'est quasiment utilisé que par l'armée AFAR.
Les quelques villages rencontrés sont constitués de petites huttes rondes très calfeutrées, mais les 40° centigrades extérieurs transforment ces huttes en véritables fours solaires.
Bien qu'étant précédés par nos représentants de la loi, nous essuyons plusieurs refus de pénétration dans les villages.
Rencontrant un homme boitillant, il nous vient à l'idée que Christine faisait partie du personnel soignant des hôpitaux de France et transmettons, par l'intermédiaire de nos policiers, cette nouvelle aux AFAR.
Christine soigne cette personne blessée, et d'autres encore, ce qui nous permet de nous introduire dans les villages pour soigner les souffrants, obtenant ainsi le contact avec la population, mais aussi l'autorisation de prendre des images. Après 2 jours passés dans cette configuration, nous constituons un véritable trésor d'images !

> Conclusion
Atteindre SERDO signifie que la traversée du Danakil est réussie.
Véritable privilège !
Il est certain que le séjour vécu au Danakil constituera une étape importante de notre vie de bourlingueurs.

Maurice Thiney (21)
vendredi, 23 mars 2018 10:59

Aux sources du Mekong

François revient d'un périple en Asie du sud-est, il nous en dévoile les contours :

 Bangkok

Premier matin à Lamphu house, notre guest-house, près de Khao San Road, le quartier routard du centre de Bangkok. Nous sommes arrivés hier soir après 15h 30 de vol, dont une escale à New Delhi, et je ne sais plus combien de décalage horaire.

La cour est sympa avec des fauteuils en rotin, des buissons de fleurs et de verdure et des chats maigres, siamois évidemment. Elle est vaste cette cour, à peine occupée par quatre ou cinq mobylettes, quelques vélos, une voiture dans un coin, et ombragée. Quelques westerners sont accrochés à la Wi fi et à leur téléphone qui charge, exactement comme moi. Les tous petits enfants du personnel tournent en rond sur leurs vélos. L’odeur est chaude, moite comme tout le reste, un peu boisée aussi, c’est incroyable en centre-ville, un peu café allongé, ça c’est le bar juste à côté de moi, un peu baume du tigre, rapport au salon de massage dans le passage d’entrée. Le ronronnement incessant vient des ventilos et de la ville tout autour.

Un scooter vient de rentrer dans la cour, « Airport... airport... » annonce le gars. Un jeune couple avec deux sacs à dos conséquents l’appelle et ils le suivent. Non ce n’est pas possible, l’aéroport est bien trop loin pour le scooter... ok, il va simplement les diriger vers un bus forcément garé en dehors des rues grouillantes d’ici.

On a envie d’utiliser les navettes fluviales pour se balader dans Bangkok, on a envie du paysage de buildings au loin et de boui-boui sur pilotis tout près, du va et vient des bateaux tout fins qui filent, des trains de trois ou quatre grosses barges tirées par un petit remorqueur. Vaguelettes d’eau marron et grosses touffes vert brillant de lotus flottants. Une fois que l’on a repéré l’accès aux pontons, plutôt dissimulés dans des ruelles encombrées d’étalages de souvenirs, on n’utilise plus que les navettes et aussi beaucoup la marche à pied, largement dix kilomètres chaque jour au compteur de pas.

Le grand palais royal, What Phra Kaeo, est pas mal, à la fois kitsch et somptueux, avec de grands stupas dorés.
Le grand bouddha allongé du What Pho est vraiment sympa, on en fait le tour lentement, après s’être déchaussés bien sûr. Sourire goguenard de cet énorme bouddha lui aussi doré, que l’on voit de très près. Il est impressionnant, un peu à l’étroit dans son temple. Beaucoup de touristes, dans une ambiance respectueuse. Le cliquetis des piécettes qui tombent dans les vases d’offrandes tout le long de la galerie, on peut acheter un petit bol de piécettes pour 20 baths.

CuisineLes deux rues du quartier de Khao San Road s’animent le soir, c’est une succession de restos, de bars plus ou moins clinquants, de néons, de boutiques de fringues, de tatoueurs. La rue est pleine d’une foule de vendeurs qui interpellent gentiment, de stands de brochettes, de cuisines à roulettes de soupes de nouilles ou de brochettes, de vendeurs de scorpions grillés en mini brochette, à manger peut-être ou à garder comme trophée ?

On observe la foule des touristes, plutôt jeunes, en débardeur, une bouteille de bière à la main, souvent lourdement tatoués, barbe de quelques jours, suants. Il y en a de plus âgés, bedonnants, plus fatigués, les tatouages délavés par les années, toujours suants. Je suis content d’avoir échappé au tatouage.

On repère des groupes de chinois, qui suivent sagement leur guide. Stéphane me fait remarquer de très très jeunes filles asiatiques, chinoises ? Peut être coréennes ? proprettes et autonomes, une glace au lait de coco à la main, elles s’amusent aux portraits avec leurs portables sur manches télescopiques.

Demain départ pour Ayutthaya, d’abord traversée de Bangkok en navette fluviale, puis un ou deux kilomètres de marche sac au dos en ville, puis deux heures de train omnibus.

Lop Buri, 140 km de Bangkok.

Comme Ayutthaya hier, Lop Buri est une ancienne capitale du royaume du Siam.
C’est là qu’en 1675 a été reçu très favorablement une ambassade de Louis XIV.
Du coup cela mérite bien une petite visite au musée national de Somdet Phra Naraï, au centre de la ville historique, dans une large boucle de la rivière.
Le musée montre l’implantation humaine depuis l’époque de la pierre taillée, puis l’âge du cuivre... jusqu’aux splendides petits royaumes rivaux de cette grande plaine de culture du riz, au centre des multiples royaumes guerriers de l’ensemble de la péninsule indochinoise.
On nous explique que l’influence des khmers d’Angkor diminue au cours des siècles et que les birmans prennent de plus en plus d’influence à coup de destructions de villes.
Lop Bhuri
Beaucoup de statues de Bouddha dans le musée, en pierre, en bronze, assez grandes ou minuscules amulettes : on finit par reconnaître le sourire « Khmer » des statues : bouddha au visage carré, bouche large et chignon de lotus sur le sommet du crâne.

Les palais en ruines de Lop Buri, en briques rouges, gardent une disposition carrée, une enceinte et quelques stucs qui rappellent Angkor. L’enclos à éléphants est debout, bien restauré, un arbre énorme et magnifique au centre.

Mais la vraie attraction de Lop Buri ce sont les singes, des macaques, partout dans la ville. Un temple, en briques noirâtres et en ruine, leur est dédié. Ils sont vaguement protégés, et il parait qu’il y a un jour de fête en leur honneur, ils sont alors les enfants de la divinité et tout et tout. Bref une partie de la population leur apporte du pain ou des sacs de vieux légumes, une autre se tient bambou en main pour protéger son étalage, voire leur tire dessus des petites billes dures avec une kalachnikov en plastique quand ils s’approchent de la boutique.
Les touristes achètent des graines de courges pour les singes et on vous donne, en même temps que le ticket pour le fameux temple, une badine bien utile quand ils commencent à se poursuivre et à grincer entre eux ou s’intéressent d’un peu trop près à vous.

Ce matin dans la rue on était moins méfiants, et on s’est fait chaparder un sac plastique que Stéphane tenait à la main. C’était une vraie attaque, concertée à plusieurs, vaguement inquiétante. Pour récupérer nos mangues, il a fallu se disputer ferme avec un petit pas, sympa du tout, qui nous montrait les crocs.

Stéphane est ravi : nos chambres ce soir donnent sur les toits où les singes gambadent. Ils viennent grimper sur les grilles de nos fenêtres et mangent du pain dans la main.
Sous la petite pluie de cet après-midi, ils arrêtent un peu de courir sur les fils électriques en couinant, de s’épouiller avec langueur et de s’enfiler chacun leur tour, furtivement, en regardant ailleurs... pour venir se blottir tendrement tête contre épaule par petits groupes de deux ou trois, les tout petits au centre.

Noom’s guest-house est une adresse à retenir, une adresse typique routard.
Nos chambres sont à 250 baths (moins de 7 €), elles donnent sur la rue et le traffic des scooters est un peu bruyant.
Chambres spartiates, murs blanc-rose, rideaux à fleurs délavés et déco absente, les matelas sont fermes, tout est ok.

Chez nous c’est escalier en bois un peu branlant et ventilo chuintant qui tourne au plafond, mais il y a des chambres avec une vraie clim, qui donnent sur une petite cour sympa encombrée de plantes en pot, de belles verdures grimpantes en liberté, de quelques totems colorés et de vieux vélos déglingués déco.

Dans la salle de resto, boiseries défraîchies et tentures, un billard tout neuf et un piano dans un coin, mais personne ne joue pour le moment. Aux murs des publicités manuscrites pour des excursions à la journée : ni la “foot print” sacrée du bouddha, marque naturelle sur le rocher, ni la grotte aux innombrables chauve-souris ne nous tentent.

Le patron, Noom, est accueillant, les serveuses, T shirt uni et jean coupé aux genoux, sont sympas et plutôt discrètes.

Il flotte dans ma tête l’idée des années 60/ 70 et des GI’s en permission... les gars qui parlent fort et américain à côté de nous seraient les fils ? imagination !!
De jeunes hommes thaï fluets, l’air très doux, nous sourient... on évoque Proust et le mot giton, dont on a un peu oublié le sens, péjoratif ou pas trop ?

Pour nous c’est “curry porc ou chicken, sauce lait de coco légèrement spicy”, il en existe plusieurs variantes, jaune rouge ou vert, un délice à chaque fois. Pour nos voisins on voit passer l’inévitable international spaghetti bolognaise et d’énormes hamburgers frits. Bières thaï bouteille ou pression de 500 ml pour tout l’monde.

On revient surtout pour la musique des années soixante-dix ou quatre-vingt : Bob Marley, Santana, Dire strait, Steppen Wolf, Pink Floyd .... Les psychédéliques qu’on avait un peu oubliés.
Stéphane reconnaît le titre et le groupe aux premières mesures, souvent le nom du leader et même l’année, il anticipe le solo de guitare et on chantonne en cœur.

On serait bien resté une nuit de plus, mais on n’a bien sûr rien réservé, et c’est complet. Allez, on va prendre un mojito pour changer de la bière !

Jusqu’à l’arrivée à Chang Raï

Lors de mon précédent voyage en Thaïlande.... en sortant d’un petit temple isolé dans la campagne, une vieille femme vendait de petits oiseaux en cage.
Elle nous avait fait comprendre qu’il s’agissait de libérer le petit oiseau en échange d’un mérite ou d’un vœu.
J’avais été ému quand elle avait accompagné Héloïse dans son geste et que l’oiseau avait disparu dans les airs vers les grands arbres.
Le don de la vie, le don de la liberté et la façon simple d’en transmettre l’idée m’avaient touché.

J’ai retrouvé cela au marché qui entoure le temple de Way Phra Si Ratana à Phitsanulok. Ici ce sont des sacs transparents de petits poissons qui sont vendus pour être relâchés dans la rivière juste à côté, en bas d’une longue série de marches. Il s’agit de demander des grâces en les libérant : les bigorneaux pour le bonheur en amour, les petites anguilles pour chasser le chagrin et les poissons argentés pour la prospérité. Je ne résiste pas à cette idée de liberté et j’ai plaisir à voir disparaître dans les herbes les petites anguilles, surtout en hommage à toutes les anguilles fumées que j’ai dégustées.

Jusqu’à Phitsanulok, nous avons voyagé en train, deux fois deux heures puis quatre heures, très facile ! Charme désuet des wagons et des gares, ambiance bon enfant et pour se distraire les vendeurs qui déambulent dans l’allée centrale panier au bras, et qui sans arrêt proposent de l’eau, des plats avec du riz, des fruits découpés ou des sucreries un peu mystérieuses que j’ai envie d’essayer.

Aujourd’hui c’était le bus jusqu’à Chang Raï, tout au nord du pays. Les heures d’attente au départ à cause de l’horaire modifié, les huit heures de bus bruyant et les derniers kilomètres agrippés stressés dans un tuk tuk parce que trop speed le gars... pour arriver enfin au centre ville, fatigués et un peu éberlués.

On découvre Chang Raï à la nuit noire, on est crevés et je trouve la ville moche et beaucoup beaucoup trop de touristes. Je regrette Phitsanulok et sa tranquillité provinciale, quand nous étions les seuls de notre espèce.

À la recherche d’une guest house, on remonte Jet Yod road où s’alignent les bars, qualifiés joliment par le guide du routard, de bars à filles. Elles nous interpellent tout le long de la rue d’une voix un peu haut perchée « hellooo... massaaage... ». Plus imposantes que jolies, il nous faut répondre d’un geste ou d’un sourire et elles nous paraissent ... je dirais encombrantes.

Je me réconcilie avec Chang Raï pendant notre balade au marché de nuit. Il y a toujours autant de bibelots et de tissus pas vilains, beaucoup de touristes mais ce n’est pas vraiment la foule et on s’y est déjà réhabitués. Le hot-pot au porc et poulet dans un brasero en terre est délicieux et la scène de musique et de danses thaïlandaises, avec la lune presque pleine au dessus, c’est très agréable.
à suivre ....

Les gorges du Mékong

On est à Pak Beng, c’est l’étape obligée à peu près au milieu du parcours de deux jours en bateau.

Petit dej sur la terrasse de la guest-house, avec vue sur le fleuve. Café noir et cigarette locale pour Stéphane, soupe au lait de coco, avec des pommes de terre, et thé vert pour moi. Le petit chat câlin de la maison nous glisse entre les mollets.

Le soleil se lève dans la brume au dessus des collines bleutées qui enserrent le Mékong marron clair. Sur la berge en face on devine deux éléphants qui traînent avec leur maître.

Un bateau de transport descendant fait de lentes manœuvres pour accoster au port face au courant. Le port... ce sont une douzaine de longs bateaux de passagers qui paraissent accrochés en grappe, une autre grappe de transports où des hommes déchargent à l’épaule des sacs de ciment, et une large route en béton gris qui remonte dans le village.
Un minuscule speed boat aux couleurs fluos file, suivi d’une gerbe d’écume, les cinq ou six passagers portent curieusement un casque intégral, pas très rassurant.

Les brochettes fumantes et les étals des échoppes nous attirent, c’est vrai qu’il nous faut des provisions pour la journée en bateau. Saucisses et cuisses de poulet enveloppées dans une feuille de bananier, baguettes de pain héritage français, en fait plutôt une brioche allongée et spongieuse. Dans un sac plastique, une petite soupe d’épinards au gingembre, à moins que ce soit une salade, on verra bien, et des petites bananes. On s’y perd avec la monnaie laotienne, cent mille kips valent dix euros.

On est en saison sèche, la marque des plus hautes eaux est parfois huit-dix mètres au dessus. Le Mékong n’est souvent pas très large, 100 mètres à peine, mais quelquefois beaucoup plus. Les énormes remous et les contre-courants derrière chaque rocher sont impressionnants. Des amas de roches noires aiguës sont alignées dans le sens du courant, des écueils pointus à fleur d’eau. Le bateau louvoie dans le courant principal, roule un peu dans les vagues, hier je trouvais cela un peu inquiétant mais aujourd’hui ça va.

Avec le vent de la route il fait froid, pull et coupe-vent suffisent à peine. La petite fille laotienne assise à côté de moi, est enroulée dans sa couverture rose hello-kitty, elle mange des springles, elle s’ennuie. Aujourd’hui on s’est prudemment installés à l’avant du bateau, loin du moteur assourdissant et on profite bien plus du paysage.

Le fleuve tourne entre des collines escarpées couvertes de jungle un peu brumeuse, la plupart du temps c’est désert et sauvage, on suit le trajet sur la carte. On distingue des bananiers, quelques plantations d’hévéas, droits et bien alignés, déplumés à cause de la sécheresse.

Rarement un village, aux toits de tôles rouillées et murs de bambous, un marché de quelques toiles sur une plage avec les petits bateaux fins amarrés et les gamins qui font des signes. Des jardins, entourés d’une palissade de bambous entrelacés, descendent sur les dunes.

Loin des villages, on voit des orpailleuses, dans l’eau jusqu’aux cuisses, qui tournent leur battée, des vaches, des buffles blancs et des chèvres en liberté le long de la berge.

Le Mékong, paraît-il le 5 -ème plus long fleuve du monde, traverse ici un mélange de collines escarpées couvertes de jungle et de campagne perdue.

Les collines s’adoucissent, le fleuve s’élargit, et c’est toujours autant campagnard. Il est 17 h et on arrive à Luang Prabang.

Luang Prabang

Assis au pied du stupa au sommet de la petite colline de Phousi on voit bien le site de la ville : le Mékong, doré, majestueux et le méandre de la rivière Nam Kham qui enserre la ville ancienne. De la verdure partout, quelques palmiers qui flottent, de vastes temples avec leurs cours blanches et leurs toits à étages et, à perte de vue...aucun immeuble.

Sur les marches en descendant la colline je retrouve les petits oiseaux à vendre. Au plumage des ailes légèrement différent je comprends qu’ils sont « boy and girl » comme le précise la vendeuse. Aussitôt libérés les petits oiseaux s’appellent frénétiquement d’une branche à l’autre, ils se cherchent !

À Luang Prabang, quasiment pas de construction de plus d’un étage, des rues droites et des maisons coloniales françaises bien restaurées. Pour la frime, une traction avant flambante, comme neuve, est garée devant l’ancienne maison du district. Sur le fronton, à gauche le drapeau laotien, à droite le drapeau rouge faucille et marteau.

Le Palais Royal, vieillot, actuellement un musée, est fermé. Le jardin avec ses palmiers maigres, ses allées et ses massifs à peu près taillés est digne d’un film nostalgique.
Nombreux temples un peu tous identiques : la cour, le ticket d’entrée, les dragons accueillants, les logements des bonzes derrière sous des arbres, le panneau “take off your shoes “ celui avec « donation for monks ».

J’aime entrer pieds nus dans la pagode, son plafond sombre rouge et doré, ses colonnes et la forêt de bouddhas de toutes tailles debout ou assis, de chapelles, de cierges et d’offrandes, le tout surmonté par un grand bouddha d’or au sourire tranquille.

Il fait froid ici, ciel couvert, 15-18 degré, on a tous nos habits sur le dos et c’est un peu juste. On n’est pas seuls à avoir froid, sur le pas de leurs maisons les laotiennes sont accroupies ou assises sur de petits tabourets groupés autour des feux de bois, en ville autour des braseros, et les petits enfants dorment sur des nattes près des feux, enroulés dans une couverture.
Les bonzes, un bonnet safran enfoncé sur la tête, sont assis devant leur cellule autour d’un petit tas de braises, un chat s’y réchauffe aussi. Il flotte dans toute la ville une odeur de feu de bois.

On prend la pirogue passager pour passer sur la rive droite et c’est tout de suite la pleine campagne, les maisons de bois et les routes de terre. Balade dans les sous bois jusqu’à la grotte sacrée de Sakarindh : il n’y a plus d’électricité et un petit garçon nous prête des torches en plastique et nous accompagne. Temple de Wat Long Khoun, Bouddha en ciment doré et escalier qui descend droit jusqu’à la berge du Mékong. On cherche et on finit par deviner sur le mur du temple les anciennes fresques aux femmes opulentes « qui témoignent de l’illusion du monde avant l’arrivée de Bouddha dans la vie réelle » (dixit le guide).

Sur le chemin du retour on déjeune d’une omelette aux herbes dans une gargote. Odeur du feu qui couve et odeur du bois coupé travaillé : juste en dessous, des hommes scient et rabotent, ils assemblent le fond d’une pirogue.

Coucher de soleil sur les collines bleues, le Mékong et les rochers, on apprécie les sympathiques et frêles passerelles de bambou.

À peine la nuit tombée, le marché de nuit s’installe, impeccablement aligné dans la rue principale. Les étalages de souvenirs, de bibelots, d’étoffes, de cartes. On cherche quelques petites choses qui pourraient faire plaisir au retour, sans beaucoup d’énergie. Discuter, diviser le prix par deux, tout ça nous fatigue à l’avance. On aperçoit des chinoises bien plus habiles que nous, qui marchandent, s’éloignent, sont rappelées, reviennent ... et font affaire.
Les prix qui varient, les billets qu’il faut soigneusement recompter, les petites taxes à chaque entrée de temple finissent par nous agacer.

Comme d’habitude on s’inquiète de savoir où manger seulement quand on commence à avoir faim. On discute un peu du lendemain, très très peu de ce qu’on fera dans deux jours. Stéphane, guide du routard bien en main, est le maitre? de la route.

Demain matin, trois heures de minibus pour le village de Nong Khiaw au bord de la Nam Ou.
à suivre...

Treks à Noung Noï

Ce matin une heure de bateau, accroupis, serrés avec d’autres touristes, pour débarquer à Noung Noï, encore plus au nord, un peu plus en montagne. C’est la seule façon d’y arriver, même si sur la carte il existe une piste que j’évalue à 40-50 km.

Une seule rue, alternativement poussiéreuse et boueuse, beaucoup de guest-houses et d’échoppes mais pas grand chose à vendre. Le routard, toujours dans la catégorie “très bon marché”, nous guide vers chez Nickas. Un bungalow pour nous, avec balcon au dessus de la rivière, feuilles des bananiers à toucher et paysage de collines escarpées couvertes de jungle.

Grandioses ces hautes collines karstiques, avec plusieurs plans de gris bleu dans la brume. Des rochers, des pans de falaises, de grands arbres dépassent de la forêt moussue. Au pied d’une falaise on visitera la grotte où les habitants se réfugiaient pendant les bombardements américains en 67-72.

C’est exactement la couleur vert bleu et les crêtes déchiquetées des paysages d’estampes chinoises et japonaises, le symbole de la montagne. Juste devant, il ne manque ni la cabane isolée au milieu des rizières, actuellement toutes sèches, ni la famille de buffles. Une mobylette devant la cabane et un jeune homme ahuri confirme de la main quand je lui demande notre chemin.

Après la grotte, on poursuit la balade une dizaine de kilomètres jusqu’à Ban Nan. Sur la route, à chaque personne que l’on croise : « sabaïdee... » (bonjour-ça va) en trainant sur la fin, c’est notre seul mot en laotien.

Ban Nan, village Hmong aux maisons de bois sur pilotis, les murs sont en tressage de bambou. Coqs qui chantent, volailles qui grattent, chiens allongés et cochons noirs en liberté qui fouillent les ordures. Les enfants courent dans la poussière rouge et nous regardent du coin de l’œil, de loin. Deux femmes enveloppées dans leur sarong se lavent les cheveux au robinet entre les maisons.

Une bière dans la première petite échoppe. L’échoppe, c’est un volet relevé sur trois étagères, de l’eau, des cigarettes, des sachets de soupe chinoise, des rubans de dosettes de shampooing et de lessive et quantité de biscuits salés en sachet. Le vieil homme est ravi, sympa, il va nous chercher des verres dans sa maison et s’assoie avec nous. En anglais à peu près et avec les mains, on échange les informations essentielles sur la vie : nos noms, notre âge et combien d’enfants nous avons ?

Enhardis, on repart le lendemain pour une balade plus longue vers le village de Houay Bo, une autre ethnie. Marrant de traverser la rivière (petite ?) sur un pont d’un gros tronc abattu, chemin qui zigzague sur les murets des rizières à sec... on manque se perdre, sans l’aide de maps.me puisque mon portable est déchargé.

On rentre à la maison juste à la nuit tombante. Une douche bien agréable, en fait un filet d’eau un peu chaude, et on se retrouve sur la terrasse au dessus de la rivière Nam Ou, bière pour Stéphane et Lao whisky pour moi. Jeu de mémoire entre nous sur les innombrables BD, de quêtes et de luttes dans la jungle humide et hostile ; Tiger Jo, Jungle Jim, Kim Brazil.... Ceux qui savent sauront.

Van Vieng,

Van Vieng, c’est une toute petite ville entourée de belles collines déchiquetées, karstiques, couvertes de jungle, avec à peu près au centre, une large chaussée gravillonnée de 1,5 km de long, une ancienne piste d’aviation secrète de la CIA.

Il y a aussi une belle petite rivière courante, la Nam Song. Sur une de ses rives des hôtels et sur l’autre une longue plage de galets. Une ribambelle de mini terrasses de bois les pieds dans l’eau : des restos où les gens du coin viennent déguster des grillades, assis en tailleur autour d’une petite table et aussi lâcher des lanternes dans le ciel de la nuit, pour porter bonheur, bien sûr.

Ce sont peut-être nos soirées tranquilles tout près de la rivière qui nous ont fait bien apprécier Van Vieng, et rigoler de la foule de touristes.

Les jeunes touristes coréens adorent les buggys, ces petites voitures bruyantes. Ils sont sympas ces coréens, ils nous font des petits signes et des sourires malgré leur masque médical. À vélo sur les routes en terre, on arrive à leur pardonner le nuage de poussière des buggys qui nous dépassent.

Pour nous ce sont balades à vélo, grimpettes au sommet de la colline d’où la vue sur la vallée est magnifique, grottes vastes et intéressantes... et le « blue lagoon », piscine naturelle où nos amis coréens sautent et plongent en riant aux éclats, prudemment ou ridiculement équipés de brassières de sauvetage et de caleçons anti UV.

La descente de la rivière en kayak semble minable. On est un moment tenté par le tubing : descendre la rivière, doucement allongé sur une chambre à air de camion. Trop sage maintenant, me dit Stéphane, qui raconte les années folles de Van Vieng en 2005, où le tubing, arrosé de beaucoup d’alcool le long du parcours, était une attraction dangereuse ! (« I survived Van Vieng tubing ! » était la devise).

Le comble est à venir : de grands panneaux annoncent l’ouverture bientôt d’un parc aux dinosaures ? Soon opening c’est marqué !... mais personne ne sait ni quoi ni où.

*****

Mais je n’ai pas présenté « sérieusement » le Laos, et cela doit vous manquer ?

Petit pays de 7 millions d’habitants, à 70 % rural.

Petit pays arrosé par les bombardiers US. Il reste des millions de bombes à fragmentation non explosées, (UXO) toujours enfouies, plutôt du côté Viêt Nam, dans la plaine des jarres et le long de la piste Ho Chi Minh.

Petit pays enclavé entre deux puissants voisins, la Thaïlande et le Viêt Nam, chacun dix ou quinze fois plus peuplés. L’ensemble étant surmonté de l’énorme Chine bienveillante et redoutée.

Et le Mékong qui parcourt le pays du nord au sud, le plus souvent il est la frontière avec la Thaïlande. L’eau du Mékong est un enjeu régional bien sûr,

On nous parle des gigantesques chantiers d’autoroutes et de TGV qui vont traverser le Laos, joindre Kunming au Yunnan en Chine avec Bangkok et même Singapour. Ils ont démarré, capitaux chinois et chantiers chinois bien sûr, l’inauguration serait même prévue pour 2021... Il y a aussi une autoroute en projet vers Hanoï, un train et un accès à la mer avec les Viêt Namiens. Le long des routes, on voit de grands chantiers et des barrages avec d’immenses panneaux bilingues, chinois-Lao.

Notre interlocuteur, Philippe, un français installé ici depuis dix ans insiste : « cette semaine, vous allez voir, avec le nouvel an chinois... des gros 4x4 qui se suivent, avec des plaques bleues, c’est les chinois, ils viennent ici en vacances ! la frontière n’est qu’à 450 km, c’est rien !»

Ça reste très très paisible ici, et je vous souhaite à tous un très bon nouvel an chinois, avec les tambours, les dragons de papiers qui ondulent, et les lanternes rouges dans les rues.

Vientiane, la fin du voyage

Je suis à Vientiane depuis hier.
J’ai toujours bien aimé la sonorité douce et charmante, féminine, de “Vientiane”. D’ailleurs, ils écrivent « Vientiane-Capitale » sur les panneaux, pour faire un peu sérieux.

Stéphane a préféré rester plus au nord, dans la campagne, sortir du guide du routard, découvrir un bac improbable, explorer les zones les plus blanches de la carte du Laos.

Ma première visite est pour notre fil conducteur, le Mékong sur la belle promenade du centre ville. À part quelques jolis jeux d’eau, c’est un marché de nuit comme les autres, des gens du coin aussi à en juger par l’immense parking à mobylettes. Je suis un peu déçu, on est séparé du fleuve par une bande de terre herbue de 500 m de largeur au moins et l’eau est à peine visible, sans aucune activité vue d’ici.

Les noms des rues sont écrits aussi en français, c’est touchant. Des rues larges et ombragées, peu de circulation, quelques maisons du début du vingtième. J’ai lu que Vientiane est la capitale la plus tranquille d’Asie, ce doit être vrai !

Visite au Pha That Luang, grand stupa doré de carte postale, emblème national visible sur chaque billet de banque, puis au temple Wat Sisakhet, seul temple très ancien, 16ème siècle, bien restauré, et du Wat Ho Phra avec ses rangées de bouddha de bronze et de pierre aux beaux visages patinés par les caresses des fidèles.

Visite d’émotion au centre COPE qui s’occupe des victimes des bombes à fragmentation, en fait surtout du déminage des villages. Penser que des enfants, en grattant le sol pour récupérer le métal, sautent sur des bombes qui ont été larguées alors que leurs parents n’étaient pas encore nés.

Pour éviter les restos à touristes, je déjeune dans une gargote un peu sombre sur une rue transversale, ma deuxième soupe de nouilles de riz, après celle du petit déjeuner.

Agréable massage des pieds, mais j’ai beau être averti, ça fait rudement mal quand elle appuie sur la plante du pied avec une espèce de petit bâton rond...
Et la masseuse se moque de moi.

J’achète deux bouteilles d’eau et une grappe de petites bananes pour la route : ce soir je prends le train de nuit pour Bangkok... ça sent la fin du voyage.

> François Brun (Paris)
mercredi, 07 mars 2018 10:58

Bac Ha se mérite !

En effet, partis de Sapa, à 13h30 nous y arrivons vers 17 h.

Vous nous direz . Tout ça pour un marché ! Ah oui mais quel marché !

La veille, pratiquement personne dans les rues et le matin dès 6h, ils sont tous là avec toutes sortes de marchandises !

Les épices embaumante, le curcuma, les poivres noirs, gris, blancs, l’anis étoilé enivrant, et puis tant d’autres ignorées de nous, les piments par centaines de kilos. Le gingembre frais ...On n’a pas pu résisté...

Les cannes à sucre débitées à la demande ...

Les herbes fraîche, menthe, basilic......Les sacs de thé, les plantes médicinales...

Les orchidées avec leurs racines nues pour les jardins futurs.

Tous les légumes possibles! La patate douce si goûteus. Les champignons qui sont à toutes les sauces dans ce pays si extraordinaire, et les choux, matière première avec le riz pour confectionner le repas.

Deux mètres plus loin, le chanvre indigo est prêt pour les futures tisseuses ...

Vous voulez une aiguille à coudre? Regardez bien la grosseur du chat, madame!

Quelques boutons du fil ?

Et tous les vêtements et costumes possibles sont là aussi ...

Les étals de viande fraîche rapidement dégustée, aussi, sous le marché couvert, de bonne heure, le matin avec une bonne soupe...par les vendeurs de tous les horizons ....

Oui les représentants des différentes ethnies des environs sont là : les Hmong fleuris, les Dzao...

Ce sont les femmes principalement qui vendent leurs productions pendant que les hommes plus haut sont au marché aux bestiaux !

Un buffle se négocie à 25 000 000 de Dôngs (plus de mille dollars) pendant qu’un vendeur de flûte joue sans discontinuité, ignorant la foule qui l’entoure... Moment magique...


Quand on sait que le revenu minimum est de 150 euros environ, on se dit que ce n’est pas à la portée de toutes les bourses ...

Pas loin de là, dans des nasses de bambou ce sont les chiens et encore la volaille ...

Les hommes s’empressent autour du stand des araires en bois et des bâtons à accrocher aux buffles.

De grands récipients à piler, taillés dans des troncs attendent l’acheteur ....

Et puis surtout ces couleurs chatoyantes, ces tissus si particuliers, tissés, brodés ... Ces familles vacants à leurs tâches diverses et cet accueil si chaleureux...


Yes, we LOVE VIETNAM ....

                                     

>  Marie-Claire Dupont
ABM MONTPELLIER

mercredi, 07 février 2018 14:12

Ko Trong Island une belle surprise.

Située à 250 Kms au nord de Phnom Penh, soit environ 5 Heures de bus, vous débarquez dans la petite ville de Kratie. Cette ville n’a pas un grand intérêt mais elle vous permet de faire une halte sur la route du nord Cambodge.

Malgré tout plusieurs lieux y sont à découvrir. À quelques kilomètres de la ville, à ne pas rater, les fameux dauphins d’eau douce du Mékong dans la ville de Kampie. Ou encore la très belle Phnom Sambok Pagoda qui vous donnera une bonne séance d’exercice avec ses 300 marches.

Mais le vrai intérêt de ce stop est la découverte de la fameuse ile de Koh Trong coincée entre deux bras du Mékong. Petit coin de paradis encore bien préservé du tourisme de masse.

L’ile se trouve seulement à deux Kilomètre du port de Kratie. Un petit bateau en bois où locaux et touristes s’entremêlent vous emmènera de l’autre côté.

À votre arrivée vous aurez décidé de passer une nuit sur ile ou de la découvrir à Vélo ou à pied le temps d’une journée.

Notre conseil, prenez le temps !

Ici on est loin de la cohue de la ville, tout est beau et serein. Le temps semble si être arrêté ! 

La vie rurale y est toujours présente, chaque habitant s’y partagent la terre, entre agriculture et élevage. Sillonnant, les petites routes vous découvrirez leurs maisons traditionnelles bordées d’arbres fruitiers et de fleurs à faire rêver.  Tout autour vous longerez de grandes plages quasi désertes. Sur celles-ci vous pourrez admirez les villages flottants Vietnamiens où les pécheurs pratiquent encore la pêche aux filets.

L’apogée de cette visite sera sûrement le couché de soleil qui inondera d’or les rives du Mékong.

Je vous le disais dès le départ, un véritable petit paradis !!!!

 

Infos Travellers :

 

Hôtels :

 

Restaurants :

  • Les deux hôtels font restaurants, pour le Arun compter 5USD le plat.
  • Vous trouvez quelques petits restaurants tenus par des familles locales pour 4 à 5 USD le plat.

 

Transports :

  • Bateau, prix de la traversée 0,25USD
  • Location de vélo 2USD / Scooter 8USD

 

 

> Vous voulez en savoir plus, suivez-nous sur www.asieadeux.com

jeudi, 25 janvier 2018 11:52

Voyage au pays du sourire !

> Bangkok

 
Nous sommes arrivés hier soir après 15h 30 de vol dont une escale à Delhi et je ne sais plus combien de décalage horaire.

La cour est sympa avec des fauteuils en rotin, des buissons de verdure et des chats maigres, siamois évidemment. Elle est vaste et ombragée, à peine quatre ou cinq mobylettes, quelques vélos et une voiture . Quelques westerners sont accrochés à leur téléphone qui charge et à la free wi fi.

IMG 1520L’odeur est chaude, moite comme tout le reste, et un peu boisé, c’est incroyable en centre-ville, un peu café allongé, ça c’est le bar juste à côté de moi, un peu baume du tigre, rapport au salon de massage dans le passage d’entrée. Le ronronnement incessant vient des ventilos et de la ville tout autour. Une mobylette vient de rentrer dans la cour, « Airport... airport... » annonce le gars. Un jeune couple avec deux sacs à dos conséquents l’appelle et le suivent. Non ce n’est pas possible, l’aéroport est bien trop loin... ok, il va simplement les diriger vers un bus, forcément garé en dehors des rues grouillantes d’ici.

On a envie de se balader avec les navettes fluviales, on a envie du paysage de buildings au loin et de boui-boui sur pilotis tout près, du va et vient des bateaux tout fins qui filent, des trains de barges tirées par un petit remorqueur. Vaguelettes d’eau marrons et grosses touffes de lotus flottant. Une fois que l’on a repéré l’accès, plutôt dissimulé dans des ruelles encombrées d’étalages de souvenirs, on utilise plus que les navettes et aussi beaucoup la marche à pied, dix kilomètres par jour au compteur de pas.

Le grand palais royal, What Phra Kaeo, est pas mal, à la fois kitsch et somptueux, avec de grands stupas dorés.

Le grand bouddha allongé du What Pho est vraiment sympa, on en fait le tour, après s’être déchaussé bien sûr. Sourire goguenard de cet énorme bouddha lui aussi doré, un peu coincé dans son temple et qu’on voit de très près, impressionnant. Beaucoup de touristes, mais une ambiance respectueuse.
Les piécettes tombent dans les vases d’offrandes tout le long de la galerie, on achète un bol de piécettes pour 20 baths.

Les deux rues de Khao san s’animent le soir, succession de bars plus ou moins clinquants, de boutiques de fringues, de tatoueurs . Foule de vendeurs qui interpellent gentiment, stands de brochettes, cuisines à roulettes de soupes ou de brochettes, vendeurs de scorpion grillé, en brochette, à manger ou à garder comme trophée ?

La foule des touristes occidentaux, plutôt jeunes, débardeur, bouteille de bière à la la main, souvent lourdement tatoués, barbe de quelques jours, suants. Il y en a de plus âgés, bedonnants, plus fatigués, toujours suants, les tatouages délavés par les années. Je suis content d’avoir échappé au tatouage.

On repère des groupes de chinois, qui suivent sagement leur guide et Stéphane me fait remarquer : on voit souvent de très jeunes filles asiatiques, proprettes et autonomes, une glace au lait de coco à la main, qui s’amusent bien avec leurs portables télescopiques.

Demain départ pour Ayutaya, navette fluviale bien sûr, puis deux heures de train...
> François Brun (75)

vendredi, 22 décembre 2017 10:46

Cap sur les rêves coréens !

Into the Dream est un voyage à la découverte des rêves de l'humanité entamé en janvier 2017. Depuis le mois de septembre nous sillonnons l'Asie, retour sur notre séjour de quelques jours en Corée du Sud.

Nous faisons désormais cap sur la Corée du Sud afin de découvrir les rêves des habitants de cette péninsule située entre deux géants : la Chine et le Japon. Pour effectuer les quelques centaines de kilomètres qui nous séparent de Fukuoka sur l'archipel nippon à Pusan en Corée du Sud nous avons décidé de prendre un ferry. D'où nous vient cette idée ? Tout simplement d'un coup d'œil à une carte qui nous a fait prendre conscience que les deux pays étaient proches.

Après plusieurs heures de traversée un peu mouvementée sur un vieux bateau, nous débarquons sous la pluie à Pusan. Il s'agit de la seconde plus grande ville du pays située au sud est. Nous explorons alors pendant deux jours cette ville portuaire où la pêche est la principale industrie. Nous découvrons d'ailleurs les rêves de Dean, un jeune coréen, sur le marché de poisson de la ville. Par ailleurs, nous profitons d'une belle journee ensoleillé pour découvrir les collines et les plages de la ville. Pour rester dans le thème nous regardons le frissonnant blockbuster du cinéma coréen "Dernier train pour Busan", que nous vous recommandons vivement.

Il est déjà l'heure de quitter Busan pour nous rendre en bus à Séoul la capitale coréenne où nous avons prévu de rester une semaine. À notre arrivée nous sommes accueillis par nos hôtes Mi-ok et son mari que nous avons rencontré grâce au site d'échange de maison Guesttoguest. Nous découvrons les lieux et notre quartier avant de rejoindre un ami coréen pour fêter comme il se doit l'anniversaire d'Océane autour d'un succulent barbecue coréen et de la boisson locale, le soju, un alcool de riz.

À Séoul, nous découvrons les superbes palais, les parcs, la N Séoul Tower et la vie des coréens. De nos échanges avec les locaux nous retenons notamment leur amour pour les Etats-Unis qui s'explique par le soutien du pays lors de la guerre de Corée dans les années 50. Nous remarquons également que la société coréenne est très accès sur la consommation et le travail. Nous apprenons avec effroi le fort taux de suicide chez les jeunes étudiants coréens soumis à la pression de la réussite sociale. Pour la première fois depuis notre départ un rêve revient régulièrement : gagner beaucoup d'argent pour maintenir sa famille.

Un séjour en Corée ne peut être complet sans s'intéresser au conflit qui oppose le Nord et le Sud du pays depuis bientôt 70 ans. Nous décidons donc de nous rendre sur la zone démilitarisée, une bande longue de XX km et large de 4 kilomètres qui coupe le Nord et le Sud de la péninsule. Cette "frontière" date du cesser le feu signé entre les deux pays. En effet, dans les années 50 un violent conflit opposa le Nord communiste soutenu par l'URSS et la Chine au Sud capitaliste soutenu par les Etats-Unis dans un contexte de guerre froide. Que de frissons lorsque nous pensons aux familles séparées par ce terrible conflit et lorsque nous nous tenons à quelques dizaines de mètres de la Corée du Nord. Nous comprenons mieux après cette expédition les ressorts du dossier Nord coréen dont nous entendons quotidiennement les rebondissements aux informations. La zone que nous avons découvert est l'une des plus militarisées au monde contrairement à ce que son nom indique et d'autant plus depuis le récent regain de tension entre les deux pays qui sont officiellement toujours en guerre depuis 1949. On retiendra également que le service militaire est toujours obligatoire en Corée du Sud pour tous les jeunes entre 18 et 30 ans, ce qui explique aussi l'âge relativement élevé de départ de leur famille des jeunes coréens.

Voilà, il est déjà l'heure de quitter la Corée et de nous envoler en Chine. De notre court séjour en Corée du Sud nous retiendrons évidement le superbe accueil des locaux mais aussi les fantastiques mets tous plus délicieux les uns que les autres, pleins de saveurs et d'épices qui ont ravis nos papilles.

En bonus, quelques succulents plats coréens et une liste de films que nous avons apprécié :

A déguster

Kimchi : choux à la sauce piquante qui accompagne tous les plats
Bibimbap : mélange de riz, de viande et de légumes sautés
Mandus : raviolis coréens à manger en soupe, cuit à la vapeur ou frits
Kimbap : roll de riz, légume et poisson ou viande
Bulogi : barbecue coréen de boeuf ou de porc
Milmyeon : pâtes à la sauce piquante, spécialité du sud du pays
Soju : alcool de riz, à consommer avec modération :)
Ssomaek : mix entre bière et alcool de riz

A regarder
Old Boy
Mademoiselle
Dernier train pour Busan
Opération chromite
vendredi, 15 décembre 2017 13:08

- 东川 红 土地 - Coup de coeur Red Lands

Situé à 40kms de Kunming, l'emplacement exact des Red Lands est gardé secret par quelques photographes chinois. La beauté du paysage est telle que les experts la considèrent comme la deuxième plus belle « terre rouge » au monde après celle de Rio au Brésil. Ses montagnes en arrière-plan, ses cultures, ses arbres et sa topographie si particulière offrent, un cadre coloré, spectaculaire et unique !

Les paysans locaux, qui sont les peintres et les artistes de cette image naturelle, labourent, récoltent l’orge et le blé, et non intentionnellement, créé la plus belle peinture à l'huile terrestre au monde. Siècles après siècle, le climat unique de la région contribue à l’accélération de l’oxydation du minerai en fer dans le sol. Au levé et au coucher du soleil, l’éclairage met alors en évidence le contraste entre les cultures sur pied verts et jaunes et les champs rouges. En hivers vous aurez même la chance de voir danser au vent les fleurs de chou blanches unique au Yunnan. Vous traverserez ces « jardins » immenses et organisés et croiserez les regards encore interloqués et curieux des habitants.

> Infos pratiques Les Red Lands sont indéniablement notre coup de cœur du Yunnan.
Encore peu touristique, ils sont pourtant l’un des plus beaux paysages du Yunnan. Le gouvernement entend cependant bien en faire LA nouvelle destination à la mode. L’autoroute se construit, les hôtels poussent rapidement, nous ne donnons pas plus d’un an ou deux avant l’invasion du tourisme chinois.
DEPECHEZ VOUS !

Les meilleurs périodes pour s’y rendre sont de mai à juin et de septembre à novembre. Vous ne pourrez pas rater vos photos des terrains rouge sang.

Chine 2Les Red lands possèdes 8 spots principaux à ne surtout pas manquer (vous retrouvez la carte de ces spots ci-jointe) . Une voiture est nécessaire pour les visualiser, chaque hôtel propose une location.

Nous vous conseillons l’hôtel Kun Ming Yingju No 7 Huashitou Lvyou Shifan Village Hongtudi Fengjing District Hongtudi County, 654109.
La location de voiture est à 260 yuan la journée, chauffeur et guide compris. Annulation possible en cas de mauvais temps. (Horaires 6H30/ 12h et 14h/ 17h) L’hôtel est très moderne, vous offrant tout le confort possible (hors chauffage bien sûr). Attention en hiver, les températures peuvent très vite variées, passant de 20° en journée, nous passons à 1° la nuit. Couvrez-vous bien.
Vous avez aussi la possibilité d’y prendre chaque repas. Le village n’ayant qu’une petite épicerie rudimentaire, leur excellente cuisine est un véritable atout.

Cependant en cas de petit creux ou d’envies sucrées faites le plein en ville avant de venir.
Côté transport trois solutions s’offrent à vous :

> Trajet 1 :  Le bus Kunming – Dongchuan – Huashitou
- Kunming – Dongchuan : Départ tous les jours entre 7h et 19h (toutes les 20 minutes environ) depuis la North bus station (accessible par la ligne 2 du métro). Compter 4 heures de route. Prix : 58 yuan / pers
-  Dongchuan – Huashitou : Départ à 9h00 depuis la Bus station de Dongchuan (il est conseillé de réserver son billet la veille). Compter 2 heures de routes sinueuses mais juste magnifiques. Prix : 19 yuan / pers

Dongchuan n’offre pas grand intérêt à une exception près, elle se trouve à seulement 2 heures des Red Lands. Ce site est encore peu développé. Il y est relativement difficile d’y trouver un hôtel correct, du chauffage et de quoi se nourrir. En cas de brouillard sur les Red Lands, il est donc recommandé d’attendre l’arrivée du soleil depuis Dongchuan. Le village de Huashitou quant à lui, se trouve au plein cœur des Red Lands, vous pouvez donc dès votre arrivée randonner aux alentours et atteindre deux des plus beaux sites à pied.

> Trajet 2 : Le bus direct Kunming – Huashitou
Deux départs par jour 8h00 et 14h00 depuis la North bus station (accessible par la ligne 2 du métro). Compter 8 heures de route. Si vous prenez le bus de 8h00 vous pourrez assister au coucher du soleil sur les Red Lands à votre arrivée. Pour ceux qui souhaitent s’arrêter à Huashitou, prévenir le chauffeur au départ. Prix à vérifier.

> Le retour : Le bus Huashitou – Kunming
La réservation se fait directement via votre hôtel. Départ à 9h30 depuis le centre de Huashitou. Compter 4 heures, la route est bonne mais une place assise n’est pas toujours assurée. Prix : 45 yuan / pers
N’hésitez plus allez profiter du spectacle.

Vous voulez en savoir plus, suivez-nous sur www.asieadeux.com ou contactez-nous
dimanche, 03 décembre 2017 14:35

Des circuits pour découvrir le Brésil

Même sans il n’y être jamais allé, tout le monde a en tête au moins une image liée au Brésil. Pour certains il s'agit de joueurs de football évoluant dans le célèbre stade Maracaña. Pour d'autres il s'agit de danseuses couvertes de plumes multicolores se déhanchant au son d'une musique festive au carnaval de Rio de Janeiro, ou bien la plage de Copacabana, le mont du Pain de Sucre ou encore les danseurs de Capoeira.
Pour d'autres enfin ce pays évoque les plages paradisiaques de la Costa Verde où l'on savoure langoureusement un verre de Caïpirinha. Or si tout cela existe bel et bien au Brésil, il y a tant d'autres choses à voir, de paysages merveilleux dans lesquels plonger des regards admiratifs, qu'il est préférable de ne pas en rester aux clichés et de se décider à s'y rendre, pour le découvrir par soi-même, en suivant par exemple un circuit précis et organisé.

> Avant la découverte du Brésil

Avant tout il est nécessaire de prendre quelques renseignements avant de choisir le Brésil pour destination de son prochain voyage. En effet le pays est extrêmement vaste, ses vingt-six états couvrant plus de 8 millions de kilomètres carrés.
Cela signifie que, pour voyager au Brésil en voyant le maximum de lieux de paysages et de monuments, il faut du temps, ainsi que des moyens financiers suffisants pour se rendre de l'un à l'autre durant son périple et se loger à chaque étape.
Or de l'Amazonie au Nordeste, du Mato Grosso à Rio de Janeiro et des côtes atlantiques de l'Amapá à celles du Rio Grande do Sul, la découverte du Brésil est longue, tant il y a de choses à voir, de l'architecture coloniale à la forêt tropicale luxuriante.
L'idéal est donc d'opter pour un circuit touristique à travers le Brésil, qu'il s'agisse de circuit individuel ou d'un circuit en groupes.

> Un voyage au Brésil

Il existe plusieurs possibilités pour réaliser un circuit au Brésil,en fonction du temps et des moyens dont l'on dispose. L'idéal est bien entendu de pouvoir faire un tour complet du pays, en prenant son temps, et en découvrant étape par étape les différentes régions brésiliennes.
Cependant se lancer seul dans cette aventure est risqué, vu la diversité des lieux et la taille du pays. Il vaut mieux s'adresser à des personnes qui connaissent bien les différentes régions, leurs trésors cachés et leurs points incontournables.
Un circuit pas à pas permet ainsi de profiter de chaque moment de fascination pleinement. Vu que tout le monde ne peut pourtant pas se permettre un voyage long et onéreux -du fait des voyages internes en avion et des différents lieux d'hébergement – on peut aussi opter pour des circuits régionaux au Brésil.

> Le Brésil, région par région

L'une des régions les plus connues au monde est sans conteste l'Amazonie. Celle-ci a en effet servi à de nombreux écrivains et cinéastes à imaginer les histoires les plus extraordinaires comme les plus fantasmatiques.
Cela fait d'ailleurs partie intégrante de l'attirance que beaucoup ont aujourd'hui à son égard. La forêt amazonienne a vu de nombreux héros et héroïnes croiser des populations locales plus ou moins accueillantes, être en contact avec des animaux parfois extrêmement féroces et inhospitaliers. Voilà une autre bonne raison d'aller à la rencontre de ce mythe, afin de lever le voile sur sa réalité et sur sa faune et sa flore incomparables, sans oublier de visiter Manaus, la capitale de l'Etat.

> Tout le Brésil à portée de main

Pourtant il faudra un jour revenir au Brésil, si l'on n'en voit que l'Amazonie, ne serait-ce que pour profiter d'un séjour balnéaire dans le Nordeste - l'une des côtes les plus merveilleuses du continent sud-américain.
Il faudrait de plus ne pas manquer d'admirer les chutes d’Iguaçu, de visiter la capitale du Brésil, Brasilia, mais aussi Belém, Sao Paulo ou Salvador de Bahia... et ce hors des sentiers battus, dans l'idéal. Quitte à faire un voyage en famille, voir le Christ Rédempteur est certes recommandé, mais découvrir le Brésil plus en profondeur l'est encore davantage.
mercredi, 04 octobre 2017 10:56

Un voyage hivernal au cœur de l’Extrême orient russe.

Sportif et aventurier Normand (Cherbourgeois résidant au Havre), je prépare actuellement un projet d’expédition dans l’Extrême Orient russe qui débutera fin décembre 2017 : la descente hivernale inédite du fleuve Amour pris par les glaces en Fatbike et pulka. Le projet se veut à la fois un défi sportif engagé, mais aussi une aventure humaine à la découverte d’une région du globe peu connue.

30 jours durant, bravant l’hiver sibérien, je vais tenter de rejoindre l’embouchure de l’Amour en utilisant comme seule route le lit glacé du fleuve, un parcours de 1 200 kilomètres encore jamais réalisé.  Outre l’aspect sportif de cette expédition, les objectifs sont les suivants :

  • < Réaliser une descente inédite du fleuve Amour pendant l’hiver sans moyen motorisé ;
  • < Explorer une région méconnue de la planète, aller à la rencontre des populations locales ;
  • < Créer des moments de partage et d’échange avec les jeunes et moins jeunes autour des thèmes comme la richesse et à la variété géographique et culturelle de notre planète, les enjeux environnementaux, notre manière de voyager et de vivre ;
  • < Faire émerger les valeurs d’audace, de persévérance et d’adaptation dans vie de tous les jours.

D’ores et déjà, des rendez-vous sont pris avec des établissements scolaires du Havre (Lycée Francois 1er, Ecole primaire Saint Léon,…).

https://www.facebook.com/amurxp/

http://www.amurxp.strikingly.com
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