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Le coin des bourlingueurs (145)

Le coin des bourlingueurs, ce sont des nouvelles d'ABémistes partis aux quatres coins du monde. N'hésitez pas à nous envoyer les vôtres à !

mardi, 11 mars 2014 14:53

Globe Trot'art au Burkina Faso

Nous sommes partis en janvier dernier, pour un tour du monde des lieux dédiés à la création artistique.

Nous avons travaillés sur plusieurs projets, avec le collectif  Face-o-scéno au Burkina Faso sur la création du spectacle "Nabi-bila", le Festival Rendez-vous chez nous...

Nous avons fait de belles rencontres que nous ne sommes pas prêts d'oublier.

Nous avons à présent migré vers Brazzaville, le Fleuve Congo et le projet de construction du lieu de résidence du Chorégraphe Delavallet Bidiefono.

Ce projet est un rêve pour Delavallet, un projet un peu
fou dans un contexte ou les artistes sont très peu considérés, le ministère de la culture inexistant et les financements absents. Le chorégraphe mène ce projet sur ses propres fonds. Le travail a déjà commencé même si les moyens financiers manquent pour acquérir le matériel. Nous allons lancer une campagne de dons en espérant récolter un peu d'argent pour acheter le fer, construire une dalle en béton...

 Nous continuons la route, nous nous épanouissons un peu plus chaque jour, nous découvrons d'autres façons de travailler, d'organiser le travail, de développer des projets artistiques.

Et puis nous pensons à l'après, maintenir ce lien avec les artistes, continuer à les aider dans leur travail, même après notre départ...

http://globetrotart.com/


vendredi, 14 février 2014 12:00

Costa Rica

Colibris, grenouilles et forêt primaire à Monteverde

Le Costa Rica compte de nombreuses forêts aux écosystèmes différents. L’une d’entre elles est la forêt de nuages, une forêt de montagne qui, comme son nom l’indique, est perdue dans les brumes. C’est une jungle très dense, très luxuriante, où le moindre centimètre carré est recouvert par la végétation. Mêmes les arbres abritent des dizaines d’autres espèces de plantes.

Près de Santa Elena où nous sommes hébergés, deux grandes réserves comportent des forêts primaires et secondaires. La forêt primaire n’a jamais été coupée et n’est pas entretenue par l’homme. On y trouve des ficus de 40 mètres de haut, des arbres plusieurs fois centenaires, une trentaine d’espèces de colibris et le fameux quetzal, l’oiseau symbole du Guatemala mais qu’on ne rencontre plus qu’en de rares endroits. Nous aurons la chance d’en apercevoir un.

Le Costa Rica est également le pays des grenouilles multicolores.

Au rainarium de Santa Elena nous admirons les plus jolies.

Certaines mesurent à peine un centimètre… nous aurions du mal à les voir dans leur milieu naturel.

< Liseet Guillaume (75)
http://goodmorningvoyage.tumblr.com/

mercredi, 05 février 2014 09:50

L'Ouganda, l'inconnue des grands lacs

L'Afrique de l'Est s'est fait malheureusement récemment connaître par ses guerres civiles (Somalie, Rwanda, Burundi, Kénya) ou parfois ses attentats, comme à Nairobi fin 2013 dans un centre commercial. La plupart des voyageurs préfèrent se cantonner aux parcs animaliers ou aux plages du Kénya ou de Tanzanie ou grimper le Kilimandjaro. L'Ouganda semble l'oublié de cette région des Grands Lacs alors qu'il a tant à offrir, tant en parcs nationaux avec une superbe faune, en montagnes, en volcans et en lacs sans omettre sa végétation luxuriante et sa population très accueillante. Seule la mer est absente du tableau. En outre, la période des dictatures des années Amin Dada et Obote (1970 à 1985) est finie depuis près de 30 ans.

Départ début décembre à la fin de la saison sèche et avant la haute saison touristique dans ce pays n'accueillant que 70000 touristes étrangers par an.

Raid sur Entebbe

Mon raid sur Entebbe est moins glorieux que celui de l'armée israélienne en 1976 pour libérer ses otages : il se limite à occuper un coin du salon d'attente pour y passer la nuit et à changer mes dollars. Non loin, les employés de l'aéroport, en attente du prochain avion, vibrent aux péripéties du championnat de football anglais.

Au lieu de me rendre à la capitale Kampala, je reste tranquillement à humer l'ambiance du pays dans cette petite ville aérée, au bord du Lac Victoria. Les Anglais ont colonisé la région du temps de cette reine, à la fin du 19ème siècle.

Déambuler dans le jardin botanique, peu à peu grignoté par les quartiers pauvres voisins, dans le refuge pour reptiles en danger, mais surtout dans le "centre d'éducation de la vie sauvage" me fait prendre conscience du souci des Ougandais pour leur nature, bien mise à mal lors des années de dictature. A côté des classiques lions, girafes et rhinocéros enfermés, les singes et les élégantes grues couronnées ont repéré la tranquillité des lieux et y ont élu domicile.

Au bord du lac, des pêcheurs à pied ramènent difficilement un filet. Non loin de là, le gardien de l'église en béton me gratifie d'un salut militaire. Au marché, dans la section des restaurants populaires, une femme se fait pédicurer par un jeune homme. Je commande un "Rollex", venant de "Rolled eggs" chapati aux oeufs, ayant ainsi le sentiment d'avoir presque réussi ma vie selon les critères du célèbre publicitaire français Ségala "On n'a pas réussi sa vie si on n'a pas une Rolex à 50 ans".


Le Lac Victoria

Plus grand d'Afrique (100 fois la surface du Léman), le lac Victoria est partagé entre la Tanzanie, le Kénya et l'Ouganda. A 3 heures de bateau s'étend l'archipel des îles Ssesse. A part les bateaux-taxis coulant parfois lors de soudaines tempêtes sur le lac, il reste le ferry moderne mais pas de trace de gilets de sauvetage ! Avant d'embarquer, les passagers se voient fouiller leurs sacs car les cigarettes sont interdites dans l'archipel. Les 100 sièges sont vite occupés et tous les ponts et passerelles sont vite envahis d'habitués pendus à leurs téléphones portables ou autres Ipod/pad/truc.... on se croirait dans le métro aux heures de pointe.

Mon voisin, Sam, se présente comme "docteur des yeux", il se rend avec sa fille et 10 collègues sur l'île principale pour donner des consultations gratuites à la chaîne aux nécessiteux. Il me raconte son enfance pendant laquelle son père a malencontreusement fait tomber un arbre sur lui. Pendant quelques minutes, les voisins ont voulu le lyncher mais Sam est sorti miraculeusement de l'arbre. Certains malades lui demanderont de l'argent après la consultation.

Il semble nostalgique de l'époque d'Amin Dada quand, selon lui, la corruption était inexistante et les salaires payés à temps. Outre les 300000 morts, ce tyran sanguinaire a tout de même expulsé la communauté indienne qui dominait le commerce. Résultat, l'économie a été ruinée et a eu beaucoup de mal à remonter la pente. Le président actuel, Museveni, au pouvoir depuis 1986, a apporté la stabilité et la majorité de la population préfère le voir rester plutôt que de prendre le risque d'émeutes voire de guerre civile éclatant parfois en Afrique lors des élections.

Sam n'a pas froid aux yeux, il me demande des conseils voire de l'aide pour développer une activité commerciale de vente de verres de lunettes entre l'Europe et l'Ouganda.

Pendant ce temps, les passagers tuent le temps en commentant la nouvelle du jour, la mort de Mandela, buvant de la bière à gogo, riant à gorge déployée, remplissant leur sudoku, dégustant du poisson frit et des frites ou parcourant le journal. On assiste également à un quasi-défilé de mode de boubous et de robes africains.

Les îles longées sur le parcours ne sont peuplées que de quelques pêcheurs. L'île principale de Buggala nous accueille dans la superbe baie de Lutoboka, son village de baraques contrastant avec les hôtels de bungalows les pieds dans l'eau. Les bords du lac sont envahis d'algues. Celà ne gène pas les les lavandières qui tapissent les rives de tissus multicolores. Malheureusement, baignade interdite à cause de la billiarzose.

L'île fait les gros titres des journaux. Quelques jours avant mon arrivée, un hôtel pour routards tenu par des Allemands a été détruit par la police car le terrain aurait été occupé illégalement depuis 20 ans, le propriétaire est en prison car il ne peut ou ne veut pas payer la caution. Les journaux annoncent également l'arrestation d'un pédophile européen dont le lit était "pris d'assaut" par les jeunes filles pensionnaires de son refuge pour enfants...

Mes voisins de bungalow sont des cormorans, des ibis, des faucons ou des hérons sans compter nombre d'échassiers inconnus. Ils élisent domicile sur des pontons abandonnés et semblent habitués aux promeneurs. Le haut de l'île offre une superbe vue sur la baie et l'archipel mais le village administratif de Kalangala est tristounet : rues boueuses, habitations en béton, boutiques pauvrettes. Seules la mosquée et l'église adventiste du 7ème jour sortent du lot : en ce samedi, toute l'assemblée chrétienne sort sur son 31 et les chants envahissent la rue, à peine troublés par l'appel peu envahissant du muezzin. De nombreuses églises aux noms variés éclosent dans le pays, comme par exemple "Living god church"...




Mes quelques jours de "vacances" sont terminées, départ vers la capitale Kampala où Sam me dépose en voiture, nous sommes 4 à l'arrière et même les remarques de la police militaire sur cet "excess" ne me feront pas débarquer. En ce dimanche, la ville aux multiples collines de terre rouge est une ruche sans charme mais bien aérée. Deux mosquées énormes se font face, la saoudienne et l'indienne mais la population chrétienne est prépondérante à 85%. Les marchés se tiennent à même les trottoirs. La population a été multipliée par 20 depuis l'indépendance en 1960 et celle du pays est passé de 5 à 35 millions d'habitants. L'âge moyen est 15 ans.

Je découvre à l'occasion le coté pratique du taxi local à deux roues, des motos de 125 cm3 appelées "boda-boda" car elles étaient à l'origine consacrées au passage des frontières ("border to border"). Elles sont généralement conduites par d'intrépides jeunes gens toujours pressés. Le prix se négocie toujours dans la bonne humeur. Le fort taux de mortalité de cette activité a conduit le gouvernement à suggérer le port de casques pour le conducteur mais pas pour le ou les passagers car on peut parfois être 7 sur l'engin (version "body-body"), les femmes montant souvent en amazone avec leurs petits dans le dos. On les voit parfois transporter des cercueils, vides, ou des meubles comme des coiffeuses. Pour ma part, je préfère la version luxe, avec le siège arrière et la conversation du pilote pour moi tout seul, mon sac à dos étant posé sur le volant et les cadrans. Pour sa sécurité, il est conseillé de demander de temps à autre d'aller lentement... Je deviendrai ainsi un frequent-rider à la fin du séjour, au point de parcourir jusqu'à 30 km pour éviter d'attendre un minibus.

Le Lac Albert

Courage fuyons : je préfère sauter dans le bus, annoncé comme partant pour Masindi, porte d'entrée du Parc national des Murchinson Falls. Deux heures plus tard, après maintes visites de vendeurs de journaux (en gros titre, la mort de Mandela bien sûr), de chaussures, de semelles, de montres et de victuailles et installations de passagers, le bus, quasiment plein, se fraye un passage dans la gare routière bien encombrée. En sortant, il nous faut vaincre le bouchon de minibus collectifs et de boda-boda. Il fait nuit à l'arrivée et deux compagnons de voyage décident de m'escorter jusqu'à un hôtel. En effet, pas d'éclairage public. Je découvre ainsi que tout l'Ouest du pays souffre, sans jeu de mot, de "black-out", de pannes d'électricité récurrentes.

Au lieu de me joindre à un quelconque groupe de touristes, me voici dans le taxi de Moïse qui me fait découvrir, non seulement le fameux parc national des Murchinson Falls mais ses environs. Moïse m'explique que les études au collège coûtent 200 euros par an et par enfant, je ne marchande pas trop son offre très raisonnable.

Sur la route de campagne très verdoyante vers le Lac Albert (le mari allemand de la reine Victoria), il fait un détour vers la plantation de cannes à sucre de Kyniara appartenant à un groupe indien de Maurice et au gouvernement. Le paternalisme est ici à l'oeuvre mais sans doute que les 500 ouvriers et leurs familles ne s'en plaignent pas : logements collectifs coquets, hôpital, vaste école, bicyclettes fournies. Nous rentrons sans montrer patte blanche dans l'enceinte de l'usine, dominée par une très grande cheminée, nous faisant tout petits par rapport aux énormes tracteurs et leurs remorques apportant par dizaines de tonnes les cannes coupées dans les immenses champs environnants. Il y a deux récoltes annuelles. Étonnamment, les ouvriers me laissent approcher des pressoirs et des cristalliseurs et m'indiquent le poste de commandement où je suis très bien accueilli. Dommage, une visite plus approfondie prendrait trop de temps.

Non loin de là, surprise : une église polonaise, construite en béton pendant la deuxième guerre mondiale, échappe encore à la canne à sucre. Au vu des tombes, elle a été vite abandonnée mais pas par tout le monde. Les étudiants de l'école des forêts viennent y reviser leurs cours et ... se conter fleurette.

Nous descendons le fameux escarpement (100 m en pente douce), symbole géologique du Rift se préparant à séparer l'Afrique en deux jusqu'à la Mer Rouge mais il faudra encore quelques dizaines de millions d'années. Au loin, le Lac Albert et de l'autre côté, les montagnes du Nord-Kivu, région de la République soi-disant Démocratique du Congo, à feu et à sang depuis 20 ans. Une petite balade à pied me permet de rencontrer les habitants qui remontent difficilement à vélo, les pick-up qui descendent des jerrycans chargés d'alcool de canne à sucre bon marché, des babouins bien paisibles et un policier et une policière tout de blanc vêtus attendant l'excès de vitesse au carrefour peu emprunté....

Encore quelques km et nous voici arrivés au village de Butiaba où s'entassent 5000 à 6000 personnes vivant essentiellement de la pêche au bord du lac, depuis l'arrêt du commerce trans-frontalier. Les fortes vagues sapent les bases du village, un peu comme nos tempêtes atlantiques. Les jeunes gens et les jeunes filles, certains complètement nus, se baignent et se lavent dans le lac, dans des endroits séparés tout de même. Sur les plages sont tirées les barques de pêche sur lesquelles les immenses marabouts, bien peureux, se perchent, en quête de restes de poisson. Tout près, des troupeaux de buffles aux cornes de un mètre de long, paissent paisiblement.

Charité et Myenga, même pas 20 ans, m'abordent et la conversation passe vite au français, ils font partie des nombreux Congolais réfugiés en Ouganda. Je leur apprends la mort de Mandela. Ils sont pêcheurs et risquent leur vie pour 5 euros par jour car beaucoup de naufrages ont lieu. Ils aimeraient tout de même retourner dans leur pays pour étudier. Ils m'expliquent que les barques sont remplies d'eau pour être protégées des fortes pluies. Une grande partie du poisson est séchée, sur les toits ou par terre, pour être vendue sur les marchés des villes ou consommée sur place, les plus petits étant réservée à la volaille. Les filets très fins jonchent le sol des ruelles. Mon charme auprès des jeunes filles opère, mes dents métalliques étant signe de richesse mais elle ont peur quand j'approche... Après un repas de poisson bien frais accompagné de farines de bananes et de riz, voici l'heure du départ : mes deux amis pensent que "Dieu est avec moi", au contraire de nombreux voyageurs blancs de passage (les fameux "muzungu", c'est ainsi qu'on m'appellera souvent) qui n'osent pas ou ne veulent pas aborder la population locale.

Le lendemain, nous voici dans le parc national de Murchinson Falls. Ce parc a été créé à la fin du 19ème siècle suite au décès de 250000 personnes causés par la mouche tsé-tsé, le gouvernement anglais ayant alors décidé d'évacuer cette zone ainsi que d'autres zones infestées dans le pays. Le taxi passe partout car nous sommes encore en saison sèche. Malheureusement, c'est également le cas des camions des compagnies pétrolières qui commencent à sérieusement s'installer après la découverte de gisements prometteurs, tant pis pour le statut de parc national et de réserve de biosphère... Le Nil, sorti du Lac Victoria et prêt à se jeter dans le Lac Albert, coupe le parc national en deux et ne fait ici que 300 à 400 m de large.

En cette saison, les animaux ne s'en écartent pas trop pour venir se nourrir et s'abreuver, une chance pour les visiteurs, beaucoup plus rares que dans les parcs kényans ou tanzaniens. Un défilé de girafes, de babouins, de perdrix, de phacochères et d'antilopes à longues cornes nous accueille le long des routes. De mon bateau "African Queen" qui remonte vers les chutes du Nil, on peut observer des crocodiles, des éléphants, des centaines d'hippopotames et de buffles et leurs petits. Des hirondelles ont fait leurs nids dans les falaises de tuf. Au dessus de ces scènes évoluent des aigles africains, des martin-pêcheurs noirs et blancs ne cessant de plonger, des "mangeurs d'abeilles" multicolores et de nombreux échassiers, parfois perchés sur le dos des hippos ou des buffles.

On peut débarquer du bateau pour remonter sur le fleuve à pied. Les rives du plus long fleuve d'Afrique (ici il ne fait que 300 m de largeur) sont envahies d'ajoncs jusqu'aux spectaculaires chutes, non par leur hauteur (45 m) mais par leur largeur et leur volume. Le goulet de 6 m de large est le point le plus impressionnant. Les végétaux et les animaux brassés par cet énorme lave-vaisselle engendrent une mousse brûnatre en aval.

A condition de faire abstraction des omniprésentes enseignes de téléphones mobiles (on envoie de l'argent par internet), la ville de Masindi permet une remontée dans le temps colonial : ont logé dans le Masindi Hotel Hémingway après ses deux accidents d'avion en deux jours dans la région et le couple mythique Hepburn / Bogart pendant le tournage du film African Queen, la cour de justice fonctionne encore à l'anglaise avec perruques et les prisonniers sont gardés dans une prison au fond du jardin.




En Ouganda, il est préférable de privilégier les taxis collectifs ("matatu") pour les trajets secondaires mais il ne faut pas être exigeant sur la sécurité, la vitesse ou le confort. La règle est de remplir le plus souvent possible les véhicules en multipliant les arrêts, quel que soit le volume de bagages, rangés entre les jambes ou sur le toit. Mesurer plus de 1,70 m est un gage d'inconfort. Le trajet Masindi - Fort Portal sur 150 km est épique. Le premier matatu, minibus qui met 4 h à quitter la ville après avoir fait le plein (de 25 passagers serrés comme des sardines) se fait arrêter à la sortie de la ville pour "excess" de passagers. Le chauffeur ne se démonte pas face aux policiers, frisant l'outrage et ne faisant débarquer que deux d'entre eux. Il les récupère quelques km plus loin, allant jusqu'à rembourser à un chauffeur de boda-boda (les fameuses moto-taxis) le transfert sur un km. En cours de route, le reste de mon billet est vendu à un autre chauffeur et je suis transféré, bien sûr en boda-boda, à la périphérie de la ville à bord d'un autre matatu. Après quelques faux départs, nous sommes à nouveau sur la piste mais le véhicule épuisé tombe en panne plusieurs fois. Nous sommes quelques passagers à fuir et monter dans un autre matatu qui nous mènera à bon port, après 8 heures de voyage.

Vue du ciel, la région de Fort Portal est boutonneuse de ses lacs de cratère. Il y a 8000 ans, à peu près à la même époque que la naissance de la chaîne des Puys d'Auvergne, de nombreuses éruptions volcaniques ont causé des cratères de 100 m à un km de diamètre qui se sont peu à peu remplis d'eau. La végétation en a pris possession et les bords sont devenus des hâvres de paix pour la faune locale. Certains malins ont construit de superbes lodges en bois tout au bord des cratères, tombant parfois en falaises dans les eaux du lac. Les prix ont aussi subi des explosions. J'ai l'occasion d'assister aux travaux des champs très fertiles grimpant à l'assaut des bords extérieurs des cratères ainsi qu'aux jeux des enfants. Des prisonniers tout proches, habillés en jaune vif, sont également de sortie. Des pistes et des chemins permettent d'accéder au bords des cratères mais il est souvent nécessaire de se faire guider, généralement par les gamins de villages proches. Au retour des chutes Mahona, une pluie diluvienne m'oblige à m'abriter dans les cases traditionnelles en terre cuite très pauvres où je suis très bien accueilli.

La chaîne du Ruwenzori, dépassant 5000 m, barre l'horizon. Une route, récemment asphaltée par les Chinois, permet d'en faire le tour et d'atteindre la ville de Bundibugyo, à 25 km du Congo. Il n'y a pas grand chose à faire sinon déambuler dans les ruelles sales du centre entre les échoppes de fruits et légumes ou les boutiques de téléphones portables et de cartes SIM, voire sur les trottoirs parfois envahis de fèves de cacao en cours de séchage.

Coup de chance : en recherche d'une douceur à l'unique boulangerie, je rencontre Irène, la secrétaire du directeur de l'unique usine de traitement du cacao du pays. Quelques mots à son patron et nous voici

à arpenter l'usine de mise en sacs. Une fois sorties de leurs cabosses, les fèves sont collectées chez 10000 producteurs locaux et mises à sécher à l'air libre sur deux hectares de séchoirs dans l'usine. Au moindre risque de pluie et tous les soirs, ces séchoirs sont recouverts de bâches. Les manutentionnaires, payés 50 euros mensuels, sont logés avec leurs familles dans de petits pavillons. Au lieu d'utiliser des chariots, ils préfèrent porter un sac de fèves (62 kg !) et parfois deux pour impressionner les copains ou le patron. Entre deux sacs, un petit coup d'oeil à l'écran TV pour voir le score du match de football anglais en cours. Des visites sont régulièrement organisées pour convaincre de nouveaux planteurs de fournir leurs fèves. Je repars déçu car aucun chocolat n'est fabriqué ici ni ailleurs dans le pays car la matière première est exportée vers les industriels et les artisans chocolatiers du monde entier. L'Ouganda est loin d'atteindre les productions ivoiriennes et ghanéennes totalisant 70% de la production mondiale. J'attendrai donc Noël dans quelques jours pour me rattraper.

Une autre curiosité de la région est la récolte des sauterelles. Elles sont leurrées la nuit par d'immenses pièges de tôles métalliques de 6 à 7 m de hauteur et 10 m de diamètre fortement éclairées puis tombent dans des barils avant d'être grillées. Excellent amuse-bouches pour ouvrir l'appétit mais à consommer avec modération !

Un jeune me mène jusqu'au producteur de vanille qui a malheureusement cesser toute production car il n'était payé que sur la base d'un euro le kg.

Le parc national de Semliki, du nom de la petite rivière séparant l'Ouganda du Congo, est un paradis pour les ornithologues. Un chemin de 15 km permet d'aller jusqu'à la frontière. Vu l'heure tardive, je me contente avec mon guide Justice d'une boucle plus courte passant par deux sources chaudes, sorte de mini-geysers, en arpentant les chemins boueux tracés par les petits éléphants et les buffles. La mythologie locale en restreignait l'accès à l'un des sexes. Il utilise parfois son téléphone portable pour attirer avec les chants enregistrés des oiseaux repérés de loin. Nous ne voyons aucun humain et apercevons le fameux "hornbill" et également deux serpents vert vif.

Retour de l'autre côté du massif du Ruwenzori, cette fois au pied de la montagne, à Kilembe, porte d'entrée du parc national. Une vingtaine de maisons et une partie de la route ont été emportées en mai dernier par les crues des énormes torrents qui encerclent le village. La plupart des bâtiments d'habitation sont d'anciens baraquements de mineurs de la mine de cuivre abandonnée il y a 40 ans mais en cours de réouverture par les Chinois. Le marché se tient en fin d'après-midi et propose classiquement fruits, légumes, viande fraîche mais également des vêtements donnés par les pays occidentaux, ce sont les plus malins qui profitent de la donne...

Il faut une semaine pour grimper, souvent dans la pluie et le brouillard, jusqu'à la cime. Pour moi et mon genou flageolant, ce sera simplement les contreforts jusqu'aux chutes de Rokoki de 30 m de haut. Les paysans vaquent à leurs occupations et peu connaissent l'anglais. Les flancs très verdoyants sont plantés de bananiers, d'avocatiers, de caféiers et d'arbres aux fruits de la passion. A chaque passage en vue d'une case, les enfants me crient "Hello" jusqu'à ce que je disparaisse de leur vue. Au sommet, les bûcherons m'assurent qu'à chaque arbre coupé, un autre est planté. A voir...




Direction le parc national Queen Elizabeth, le plus beau et le plus varié du pays, tant en faune qu'en paysage. De la route nationale, on voit même des éléphants. A peine sorti du matatu, un chauffeur de minibus avec plate-forme d'observation m'aborde pour me proposer, ainsi qu'à mon voisin, des "game-drive", des visites du parc national au coucher et au lever du soleil, les meilleurs moments pour observer les animaux en quête d'eau et de nourriture. Nous acceptons son offre raisonnable.

Une partie du parc est recouverte de savane avec des papyrus ou de nombreux cactus de 6 à 7 m de haut, rappelant des denses bouquets. Les antilopes et les oiseaux sont les plus répandus et détalent devant le véhicule. D'énormes troupeaux de buffles se voient à quelque distance. Quelques éléphants et phacochères nous évitent. Dans le village de Kyseni au bord du canal de Kazenga, une quinzaine d'hippopotames cohabitent avec les pêcheurs dans leurs canots. Au retour, de nuit, une hyène fuit en sifflant.

Le lendemain matin, les arbres flottent dans la brume. Il semble que la faune s'est habituée à nous. Outre les animaux de la veille, nous voyons quelques grues couronnées, l'oiseau symbole du pays, au sol et en vol et, cerise sur le gâteau, un groupe de 10 lions finissant sa nuit au milieu des antilopes. Notre chauffeur a été informé de leur présence par portable par ses collègues, à charge de revanche. Les premiers rayons du soleil les réveillent et les femelles repèrent le petit déjeuner. Certains mâles se battent avec leurs cornes pour s'assurer les femelles au point qu'ils ne voient pas approcher une lionne. Un autre broute tranquillement alors qu'une lionne se cache derrière une butte à 20 m. Aujourd'hui, les antilopes sont plus malignes et ne laissent pas approcher. Tant pis pour les visiteurs, tant mieux pour les élégantes antilopes !

De l'autre côté du parc national, non loin du Lac Edouard (le fils de la reine Victoria qui lui succédera), près du village de Katwe, se trouvent de nombreux cratères volcaniques, certains vides, certains remplis d'eau, salée ou non, selon la saison. L'eau salée attire les buffles malades ou des milliers de flamants roses qui iront sous d'autres cieux vers les lacs Natron et Turkana au Kénya, une fois le lac vide. Un troisième, à très haute salinité, est exploité depuis 400 ans par diverses familles possédant des concessions. Hommes et femmes se partagent le travail. On se croirait à Guérande avec les nombreux paluds créés pour l'évaporation de divers types de sel sur la moitié des rives. L'usine de traitement ayant cessé de fonctionner à l'époque d'Amin Dada, les lourdes plaques de sel, à raison de 80 tonnes quotidiennes, sont exportées vers les pays voisins.

La nuit, après un bon repas au lodge, je salue les gardiens avant de rejoindre ma modeste pension, à 200 m. Etre poli me sauve peut-être la vie car ils m'annoncent avoir vu, lors de leur ronde, un hippopotame et un éléphant avant d'arrêter le véhicule de leurs collègues pour me transférer en toute sécurité. Le lendemain, sur la piste de l'aéroport tout proche, d'énormes bouses encombrent le terrain...

Avant de quitter ce superbe parc, j'embarque à Mveja sur un petit bateau pour longer les bords du canal de Kazenga : troupeaux d'éléphants buvant au bord de l'eau, nombreux hippopotames avec leurs petits se coursant parfois sur terre et dans l'eau, quantités de buffles, quelques crocodiles bien tranquilles non loin d'une réserve d'oiseaux (hérons, cigognes, pélicans, marabouts). Un enchantement partagé tant par les muzungus que par les Ougandais !




Je partage mon dernier matatu vers le lac Bunyoni, à quelques km du Rwanda, avec le préfet local voyageant incognito pour se rendre compte de la vraie vie de ses concitoyens. Il comprend comme moi que Dieu est sourd, au vu du volume sonore des paroles échangées par les trois prêtres également montés à bord pour participer à un séminaire.

Dehors, des plantations de thé étendues jusqu'à l'horizon attendent les petites mains féminines qui viendront cueillir les feuilles une par une.

La route d'accès est en travaux et les cailloux sont cassés à la main, hommes et femmes étant mis à contribution. De manière générale, les femmes travaillent souvent sur les chantiers ce qui ne les empêche pas d'assurer les corvées d'eau et de bois. Les mauvaises langues disent que les hommes se contentent de bâtir la maison...

L'arrivée au bord du lac de cratère est féérique, les dizaines d'îles semblant flotter dans la brume, notamment au coucher de soleil. Ce lac d'origine volcanique a le même âge que les volcans auvergnats. Il faut négocier un bateau à moteur ou une pirogue pour se rendre sur les îles. L'île d'Itambira s'est en partie transformée en hôtel écologique, les chambres étant des bungalows sans porte ouverts sur les terrasses ou des cabanes en bois. L'électricité est produite par le soleil est c'est d'ailleurs le seul moment du voyage où je peux me connecter sans problème au réseau internet en deux semaines. Les oiseaux nous offrent en permanence des concerts philarmoniques. Les nombreux volontaires des ONG tant ougandaises que rwandaises viennent se reposer ici entre deux missions ou rencontres avec les gorilles ou les chimpanzés.

Le lendemain, jour de marché au bord du lac : les pirogues fendent la surface de l'eau et les discussions des passagers portent loin dans cette atmosphère de brume. Après mes emplettes, je décide de jouer contre le champion local de billard, il me met la pâtée par 4 fois mais me ramène dans sa pirogue à l'hôtel.




Il me faut malheureusement quitter ce petit paradis et parcourir en bus les 450 km jusqu'à l'aéroport d'Entebbe. L'arrivée à Kampala est chaotique à quelques jours de Noêl, les bouchons n'ayant rien à envier aux nôtres. Les journaux annoncent l'envoi de troupes ougandaises pour restaurer l'ordre au Sud-Soudan voisin, en guerre civile depuis une semaine (heureusement que les formalités douanières m'ont dissuadé d'y faire un saut !), et protéger les 200000 ressortissants ougandais y travaillant.

J'ai juste le temps de négocier un taxi pour mon deuxième raid sur l'aéroport d'Entebbe, il lui faudra près de 2 heures en doublant n'importe comment et même en prenant le sillage d'un convoi officiel...

< Conclusion

L'Ouganda résume l'Afrique que j'aime : sourires omniprésents, agressivité absente malgré la misère, chaleur tempérée par l'altitude, luxuriance et variété des paysages, faible fréquentation touristique, nourriture correcte, système D à l'africaine, conscience environnementale des autorités, faibles distances.

Volez vers l'Ouganda, l'inconnu des Grands Lacs !

Patrick Kernen (75)
Janvier 2014

< Fiche pratique


mercredi, 08 janvier 2014 12:01

Kirghizstan

À partir du lac Issy kul, la perle du Tian Shan (deuxième plus grand lac de montagne après le lac Titicaca) une piste chaotique s’élance à travers vallées verdoyantes, plateaux semi-arides et cols. Et c’est accroché aux cimes kirghizes à plus de 3 000 mètres d’altitude que surgit le lac Song kul véritable miroir d’eau douce. Une herbe rousse, tourbe par endroits, enveloppe ce décor sauvage où sont plantées les yourtes, symbole de la présence humaine sur ces lieux.
Les Kirghizes, semi nomades, ont investi les pâturages avec des milliers de bêtes (yacks, moutons, chèvres, chevaux...). Hommes et bêtes vivront sur ce tapis herbeux tant que les températures seront clémentes, et l’herbe nourrissante c’est-à-dire mi-septembre. L’hospitalité des nomades dans ce pays est légendaire. Dans ces vallées sans limites, lait de jument, pain, beurre de yack, crème fraîche sont offerts avec beaucoup de spontanéité et de sincérité.
Le soir, lorsque le vent devient mordant, on se réfugie dans l’ambiance feutrée de la yourte réchauffée par un vieux poêle ali - menté par des bouses séchées. Après presque 70 ans d’emprise soviétique la population est en quête de sacré. Les Kirghizes pratiquent un islam modéré mâtiné de chamanisme. Ça et là quelques poches de radicalisme se forment au niveau des villes. La famille joue un rôle très important dans la société.
Elle est souvent nombreuse et soudée, parfois étouffante, mais indispensable.

< Claudette Thomas (07)

Après avoir visité Java, nous avions besoin de silence, de grands espaces, de quiétude. Nous sommes donc partis à la rencontre des Monts Célestes et là nous avons été comblés. Des paysages superbes, une population ado - rable, un voyage hors du temps. Notre seul regret a été la difficulté à dia - loguer avec la population, faute de parler leur langue ou le russe.
Nous étions accompagnés de nos deux adolescentes (14 ans et 17 ans) qui ont adoré ce voyage, certes décalé, généralement très “rustique”, mais riche en émotion et propice à la curiosité et à la compréhension du monde et des autres. Bon voyage à tous ceux qui décident de partir à l'aventure de ce pays encore très méconnu...

< Michel Brejon (35)
vendredi, 06 décembre 2013 11:39

Mon eden (Laos)


De l’autre côté du monde, un paradis où la douceur de vivre vous emporte entre rêve et réalité

Il existe au nord du Laos une région couverte de jungle et peu fréquentée car difficilement accessible. Du moins il y a quelques années, lorsque je l’ai découverte. Découverte, car, quand on débarque dans un endroit comme celui-ci, on se prendrait presque pour un pionnier, un aventurier des siècles passés… Nous sommes arrivés en pirogue et avons accosté sur les rives du village. Les quelques habitations se fondaient parfaitement dans leur environnement : des cases en bambou sur pilotis, un temple bouddhiste... et tout autour l’eau, l’air, la terre, la nature brute.

Le paradis ? Après un long trajet sur la rivière, les fesses endolories, les yeux aveuglés de soleil, le coeur bercé par les flots, poser le pied sur la terre ferme dans cet endroit du bout du monde, avait quelque chose d’irréel. Et pourtant, paradoxalement, je ne me suis jamais sentie aussi présente, “ici et maintenant”.

Un sentiment trouble d’être “arrivée”, comme si tous mes voyages n’avaient existé que pour m’amener là. Nous avons marché le long de la “rue principale” faite de terre battue, et nous avons trouvé une cabane où dormir : une échelle de bambou, un matelas, une moustiquaire, et au-dehors un glacis avec un réservoir d’eau et un arrosoir en guise de douche.

Et bien sûr des hamacs d’où nous pouvions voir les gosses jouer dans la rivière au milieu des buffles.

Et puis… finalement nous sommes allés nous baigner avec eux !

Et puis nous avons goûté des mets improbables puisque nous ne pouvions communiquer avec nos hôtes que par gestes.

Et puis nous sommes allés marcher dans les rizières aux alentours, et visiter les grottes, le coeur frais des montagnes.

Le mot doux... Et puis nous avons pénétré comme des voleurs dans la salle d’une l’école ouverte à tous les vents. Je me suis assise sur un banc d’écolier, j’ai ressenti l’ambiance de la classe, entendu les rires, vu l’application, la langue tirée… et j’ai trouvé sous mon banc un cadeau : un mot doux d’enfant amoureux, un mot avec un alphabet que je ne comprenais pas mais avec des coeurs aussi, langage universel…

Et puis nous avons eu la visite d’une petite fille aux grands yeux noirs, qui se balançait gracieusement dans notre hamac, et qui faisait des dessins et des guirlandes pour décorer notre cabane, et qui faisait aussi des bulles avec un morceau de paille enroulé, et qui restait là avec nous, et qui riait, qui riait…

Et puis cette gamine est venue accompagnée d’un bébé qu’elle m’a mis dans les bras pour jouer, et que j’ai cajolé. Et la gamine aux grands yeux noirs est repartie en sautillant, légère, et me laissant le bébé dans les bras, jusqu’à ce qu’une dame vienne le récupérer le plus naturellement du monde avec un grand sourire et un salut les mains jointes !

Et puis il y avait le calme, le silence, les sourires bienveillants, les gazouillis des oiseaux, les rires des enfants, et le balancement des corps dans les hamacs, quand la chaleur est si lourde et moite qu’elle vous enveloppe et vous paralyse, et la fraîcheur du soir dans les montagnes, quand les corps enfin se réveillent et revivent, et les discussions entendues au vol, dans cette langue inconnue mais devenue familière au fil des semaines et dans cette position accroupie toujours aussi inconfortable pour nos pauvres articulations occidentales !

Et puis une évidence : notre modèle de vie n’est peut-être pas le meilleur. En tous cas il n’est pas le seul : il y d’autres vérités, d’autres façons d’exister, d’autres valeurs, d’autres manières d’être heureux.

Et puis, et puis…

Il y a ce bout du monde, tellement loin, tellement différent, tellement inimaginable… et où l’on se sent pourtant chez soi, à sa place.

Une force ou plutôt une douceur nous empêche de quitter cet endroit où nous ne comptions que passer.

Nous pourrions tout aussi bien poser notre sac et rester là. Mais nous ne le faisons pas.

Alors finalement nous repartons, et de la pirogue qui m’enlève, mon regard embrasse ce bout de monde si spécial pour ne jamais l’oublier, pour le garder dans mon coeur pour toujours, comme un autre “chez moi”.

Parfois aujourd’hui, je me demande si je n’ai pas rêvé. Mais non, puisque j’ai au creux de la main ce bout de papier chiffonné, ce mot doux d’un enfant amoureux à l’autre bout du monde…

< Texte et photos Sylvie Dupont (26)

http://ailleurs-land.net/

_“Bamako Terminus, histoire d’un tour du monde raté”

lundi, 25 novembre 2013 09:44

Traversée du Haut Atlas

Le Maroc...Terre de contraste autant par son peuple, sa culture que par ses montagnes.
Une traversée empreinte de paysages captivants, riches en couleurs, de cols dont l'ascension fut éprouvante car la chaleur en ce mois d'octobre était plus qu'au rendez vous !
Les sentiers, rocailleux à souhait et parfois bien étroits ont guidé nos pas vers le troisième sommet du Maroc (le fameux M'GOUN à 4068 mètres) et la longue traversée de l'Assif Melloul, les pieds dans l'eau pendant 4 jours tout de même, mémorable dans sa durée.
Nous avons fait de belles rencontres: José à Anergui ou encore Mohammed qui nous a fait visités son village, au lendemain de notre nuit dans son gite!
Moult échanges avec d'autres touristes ont égayé nos journées et les sourires spontanés des marocains nous ont fait chaud au coeur.
Notre "toutoute" berbère qui nous a suivie pendant trois jours fut également une inoubliable rencontre.
Il y a eu beaucoup d'émotions, quelques larmes de fatigue par moment vite effacées par de pétillants éclats de rire mais surtout une immersion, une communion totale dans cette nature marocaine sauvage, abrupte mais au combien vivifiante....."

Murielle et Laurent

Voir le site

Infos pratiques



Lien "infos pratiques"
https://sites.google.com/site/laurentsenechalautourdumonde/telechargements-et-liens-utiles/maroc



Le film sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=4WAaN9ZqDYI
mardi, 12 novembre 2013 14:21

VOYAGE EN TERRE AUSTRALE


NAMIBIE

Pendant trois jours nous avons sillonné les pistes du Parc Etosha (surface 22912 km2) à la découverte de la faune africaine. Nous avons campé, certains soirs, nous nous retrouvions à manger en compagnie d’une chouette, un autre des babouins ou encore un ratel venu vider la poubelle après notre passage !

Pays magnifique ! bordé par l’océan atlantique et riche d’une vie incroyable, désert comprenant les plus hautes dunes du monde (300 mètres de hauteur), très belles montagnes avec le spitzkoppe et le brandberg. On trouve tout en Namibie (désert, mer, montagnes et animaux).

Nous sommes allés à  la rencontre du peuple Himba en visitant un de leurs villages (peuple fier et proche de la nature).

Voyage super interessant et inoubliable !

< Francoise BONNAUD (60)
mercredi, 06 novembre 2013 13:46

Népal L'école du cirque à Bodnath


Béatrice, 26 ans, éducatrice spécialisée à Orléans depuis deux ans, des désirs de voyages et des idées germent dans sa tête depuis quelques mois et viennent d'aboutir sur un projet concret : "J'avais envie de m'investir auprès d'enfants sur une longue durée. Par le biais d'ABM, j'ai trouvé une association qui correspond à mon projet et vice versa !

C'est une children home franco-népalaise où 25 enfants, entre 6 et 17 ans, issus de familles très pauvres vivent et sont scolarisés. Mon rôle consiste à aider et suivre les devoirs, mettre en place un spectacle, voir avec les plus âgés quels sont leurs désirs professionnels, mettre en place un groupe de parole, rencontrer les familles des jeunes, organiser des sorties...

À Bodnath, avec un couple de bénévoles francais qui sont clowns, nous travaillons à la construction du spectacle. Nous sommes fiers des enfants qui ont énormément progressé depuis quinze jours en accrobaties, jonglage et clown. Ils sont prêts pour jouer leur "première" demain dans un centre pour enfants handicapés. Ils sont souriants et volontaires, c'est un réel plaisir de s'investir auprès d'eux !

Des questions ou commentaires, n'hésitez pas à me contacter"

Béatrice Menatory (45)  
lundi, 04 novembre 2013 16:01

Fête des lumières en Thaîlande


Loï khratong : fête des lumières

Après trois années passées sur les routes du monde à bord de notre pick-up aménagé, nous voici à Chiang Maï, dans le nord de la Thaïlande. Nous avons traversé tout le pays pour assister aux cérémonies de Loï Khratong, la fête des Lumières, qui marque la fin de la saison des pluies. Tout le royaume est en effervescence.

Le festival de Chiang Maï rivalise avec celui de Bangkok. Nous allons nous joindre pendant trois jours à la liesse et la ferveur populaires.

Dans les rues comme dans les temples, de jour comme de nuit, la fête bat son plein. Sur les bords de la rivière Mae Ping, on s’agenouille pour prier avant de mettre à l’eau les grà-tong, minuscules embarcations fleuries qui emportent bâtonnets d’encens et flammes de bougies le long du courant. Sur les rives, mais aussi dans les cours des temples et sur les places publiques, on gonfle à la flamme les lanternes qui s’envolent pour consteller le ciel de centaines d’étoiles éphémères.

Pendant trois soirées et pendant des heures, les chars fleuris défilent le long de la rue Tha Phaé, entre la vieille ville et la rivière. En costume traditionnel, représentant leur région, leur village, leur corporation ou leur école, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants défilent au son des orchestres traditionnels.

Tous portent un grà-tong pour l’offrir à la rivière. Gong, tambours, hautbois, cymbales rythment la marche. On fait du bruit, beaucoup de bruit. Des petits feux d’artifices sont tirés à chaque coin de rue.

Émerveillés mais épuisés, nous rentrons à l’hôtel complètement étourdis par la musique et la foule. Depuis notre chambre, nous entendons les bruits de la fête qui se poursuivra jusqu’au bout de la nuit.

Georges et Chantal Giraud (69)
mercredi, 23 octobre 2013 15:22

Découvrir l'Indonésie

Voyage en Indonésie pendant 7 semaines sans parler l'anglais...

Après un retard de plus de six heures à cause de la neige à paris, mon avion décolle enfin pour Hong Kong puis Jakarta.
Arrivée à Jakarta, on m'annonce que mes bagages ne sont pas arrivés !

L'aventure commence ! Trois jours plus tard, en pleine nuit, un jeune indonésien arrive en taxi devant mon petit hôtel avec tous mes bagages ! Ouf, pas très fraîche avec cette chaleur humide.

Après de longues heures de marche, de bus, de scooter, de bateau et d'avions locaux, découverte de Sumatra.... Chez l'habitant. J'ai vu dans cette région des petits singes enfermés dans de toutes petites cages, sans eau, au soleil, pour être vendus.
Ensuite Mentok, puis Pangkapinang et j'arrive sur l'île de Belitung à Tanjungpandan, j'y reste quelques jours merveilleux, laissée seule sur une île déserte, puis partie à la pêche en mer toute une journée sur un vieux bateau et ses deux pêcheurs. Le plus avéré plongeait 7 à 8 fois par jour pour remonter les casiers (fabriqués par lui-même) qu'il avait jetés la veille.

Après une bonne insolation, je continue mon périple, décolle pour Bornéo où là, je suis accueillie par une famille formidable qui m'hébergera plusieurs jours et me fera partager sa vie au quotidien. Pendant cette période, j'ai aussi fait la connaissance d'un groupe de jeunes musiciens (les Suka-suka) qui m'ont embarquée avec eux pour assister à l'un de leurs concerts, formidable soirée.
La température est de 36°, il fait chaud et lourd malgré l'apparition de quelques pluies torrentielles. J'ai les pieds pleins d'ampoules, les soirs quand la nuit me surprend et que je me pose pour manger, j'ai droit aux défilés de rats qui partagent mes repas dans les ruelles sombres et sales, ainsi que celui des chiens et des chats errants qui sont tolérés et doivent se débrouiller seuls. Je repars ensuite de Balikpapan pour Samarinda, puis Melak (23 heures de bateau, couchée sur un parquet de planches) de là, je pars dans la jungle en pirogue pour découvrir le mode de vie de ces gens retirés des villages.

Je découvre des orangs outangs et puis à Palankaraya, j'ai la chance de tomber sur une équipe qui a bien voulu que je l'accompagne dans leur expédition afin de relâcher 2 mamans orang outang et leurs petits ! Moment mémorable pour moi.

< Florence Blot
mercredi, 02 octobre 2013 15:32

Sous le regard des dieux

Khuri est un village de terre entouré de dunes, situé à 40 km au sudouest de Jaisalmer, dans le Rajasthan. Les touristes débarquent vers 17 heures pour le "safari en chameau". Ils s'installent, à peine arrivés, dans des camps de toile, montent sur leur chameau et, par centaines, progressent vers les dunes, jusqu'au soleil couchant.

À la nuit tombée, ils regagnent leur toiles, dînent et, dès le réveil, s'en vont vers d'autres destinations.
Nous sommes installés dans une maison traditionnelle au mur en pisé et toit de chaume. Ambiance tranquille, loin de l'agitation de Jaisalmer. L'après-midi, un ballet de femmes aux saris colorés s'active autour des nombreux points d'eau des environs situés en bordure des dunes. Chaque communauté religieuse a son puits. Les cruches sur la tête, les silhouettes forment un beau spectacle dans cet environnement désertique.

Le lendemain, de bonne heure, nous partons à la découverte du village où nous pouvons apprécier les belles maisons décorées de différents motifs. Les enfants sont envahissants, mais avec un peu de bonne humeur et de fantaisie, tout se passe très bien. Ruelles étroites, cours intérieures ouvertes, l'ensemble a un charme fou.

En soirée, petit tour dans les dunes, rencontre de deux gazelles et retour au village. C'est la fête de divali, fête des lumières, les lampions sont installés en bordure des maisons, sur les toits, à l'intérieur des habitations et les happy divali sont sur toutes les lèvres. Feux d'artifice et pétards accompagnent notre nuit sans pour autant nous perturber. Au lever nous sommes invités à boire le thé au village. L'après-midi les femmes sont nombreuses aux puits, alors que les hommes vaquent avec leur dromadaire. Un petit village comme il en existe des milliers en Inde.

Claudette et Michel Thomas (07)
lundi, 09 septembre 2013 13:23

Suède, à la découverte de l'habitat suédois

Musée Skansen : à la découverte de l'habitat suédois...

Le meilleur moyen de découvrir l'habitat traditionnel suédois reste incontestablement le musée en plein air Skansen — l'un des tout premiers musées en plein air au monde—situé sur l'île de Djurgården à Stockholm. Il a été fondé en 1891 par le spécialiste des langues nordiques, Arthur Hazelius, qui voulait réunir dans ces lieux une collection de maisons et de fermes provenant de toutes les régions de la Suède. Et ce afin de conserver le savoir-faire et la culture ancestrale suédoise face, selon lui, à la menaçante industrialisation de l'époque. Pari réussi ! Aujourd'hui, petits et grands pourront se plonger dans un fascinant voyage temporel et régional à la découverte de 150 édifices : maisons, églises, manoirs, fermes et ateliers datant du XVIIIe au XXe siècle, reconstruits dans ce musée ethnographique vivant.

L'attraction phare de Stockholm offre ainsi une véritable excursion à la rencontre de l'histoire de ce pays et de ces bâtisses à travers le dédale de chemins et de surprises...

Cet incroyable musée de plus de 300 000 mH retrace également la manière dont vivaient et travaillaient les gens d'autrefois grâce à des comédiens-artisans en costume d'époque, mimant les gestes d'antan. Les artisans villageois reproduisent ainsi des procédés anciens de travail.

Avis aux gourmands, vous pourrez acheter du pain cuit au four traditionnel ou encore des gâteaux à la boulangerie et connaître les saveurs du passé ! Mais c'est la reconstitution d'un village Sami — bien loin de l'architecture actuelle de la capitale suédoise — qui constitue le clou du spectacle ! Ces édifices et chalets en bois, plus ou moins anciens, témoignent de la dureté des hivers scandinaves et du courage de ce peuple.

Cette petite ville surplombant Stockholm réunit de nombreux Suédois avides de se retrouver lors des concerts d'été, des festivals traditionnels ou du célèbre marché de Noël, où vous pourrez trouver de jolies décorations artisanales.

Le musée dispose aussi d'un parc zoologique accueillant notamment des espèces venant de toute la Scandinavie : lynx, loups, élans, ours bruns, rennes, gloutons et bien d'autres encore. Cette authenticité suédoise recréée permet une balade des plus agréables et enrichissantes au coeur d'une capitale européenne.

> Mickaël Meloni (75)

• Monnaie
1 SEK = 0,12 _
1 € = 8,66 SEK
• Prix
150 SEK (12 _) pendant la haute saison
60 SEK pour les enfants de 6 ans à 15 ans
Les édifices sont ouverts au public de mai à septembre.
• Durée de la visite
Prévoyez entre 2 h et 3 h pour profiter du cadre.
Une visite guidée payante est possible.
www.skansen.se 
mardi, 20 août 2013 17:09

Expédition Yasawa réussie !

En juillet 2013 Jean-Christophe Rabiller a réalisé sa troisième expédition sur un prototype de kayak gonflable.

Cette fois-ci il s'agissait de parcourir la partie nord de l'archipel des Yasawa aux Fidji.

Conçu et réalisé par ses soins, le bateau a il été à la hauteur de ses espérances ?

La réponse sur ce compte rendu photo/texte:


mercredi, 31 juillet 2013 09:00

Afrique du sud, terre de contrastes


Voyage de 5 semaines en camping-car de location en juin 2013

Dès notre arrivée à Johannesburg nous avons filé vers le parc national Kruger.
Pendant six jours nous avons sillonné les pistes à la découverte de la faune africaine, le Big Five (lion, léopard, buffle, rhinocéros, éléphant) mais aussi quantités d'antilopes, zèbres, girafes, phacochères, hyènes, mangoustes...et quelques oiseaux colorés.

Par la suite nous avons visité d'autres parcs avec parfois de nouvelles espèces qui se sont laissées admirer. Les parcs sont bien organisés, nous y avons campé ce qui permet d'être à pied d'oeuvre dès le lever du jour.

Pour rejoindre Le Cap les paysages sont très beaux, variés, vallonnés voire montagnuex dans le Drakensberg au centre du pays.
Forêts, pâturages et cultures alternent sur ces grandes étendues. Dans le Kwazulu-Natal les collines sont couvertes de cases colorées. Dans cet ancien bantoustan l'habitat est diffus, pas de village, pas de township.

Après les vignobles au nord-est du Cap, le retour sur Jo'burg s'est fait dans un environnement semi-désertique, le Karoo.

Côté culturel, nous avons été surpris de voir que l'apartheid est abolie dans les textes mais malheureusement encore présente dans la réalité. Noirs et Blancs ne se mélangent pas.

Les stations balnéaires « blanches » aux maisons luxueuses contrastent avec les très nombreux townships qui se terminent toujours par un bidonville.

Malgré la criminalité très élevée on peut visiter ce pays en prenant des précautions. Voyage très intéressant qui suscite beaucoup de questions au retour.

Sylvie et Bernard Frachet (69)

Voir la fiche pratique (réservé aux adhérents) 
lundi, 10 juin 2013 12:43

Vibramim

Vibramim est un blog qui partage en mots et en images des instants de voyage.

Stef & Ben, journaliste et ingénieur passionné de photo, partis en janvier 2013 pour un périple en Asie/Micronésie, tentent de retranscrire leurs vibrations de voyageurs.
En d'autres termes, leurs frémissements, tremblements, battements de cœur, tous leurs sens en éveil. Le blog s'attache à faire part de la diversité culturelle, des us et coutumes des différents pays parcourus et à donner la parole ou l'image aux habitants.

Vibramim vous emmène, par exemple, à la Kumbh Mela en Inde, le gigantesque rassemblement hindou qui a eu lieu en février 2013, en Birmanie en pleine transition touristique, ou encore à Yap, petite île de Micronésie méconnue où la monnaie pèse une tonne.

Quand on aime, on ne compte pas, le blog compte aussi des articles sur des régions du monde visitées depuis 2009 : du retournement des morts à Madagascar aux Amérindiens du Darien au Panama.

On vous embarque ? À vos clics, c'est parti!!! "

http://vibramim.wordpress.com/
jeudi, 06 juin 2013 07:11

Bénin

Facile d'accès, à l'abri de la tourmente qui secoue les pays du Sahel, le Bénin petit pays de 670 km de long, dont on parle peu, vit essentiellement de l'agriculture.

Il offre du nord au sud, au voyageur curieux, toute une gamme de découvertes simples et authentiques liées à :

> sa géographie : façade sur l'Atlantique avec le port de Cotonou (seule porte maritime ouverte pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger), plages, lagunes, cités lacustres, végétation tropicale luxuriante au sud, parc animalier dans une savane arborée au nord.

> son histoire : berceau du vaudou, haut lieu de l'esclavage, rivalités entre les différents royaumes.

> sa population : les neuf millions de Béninois appartiennent à plus de quarante ethnies différentes, parlent plus d'une dizaine de langues, pratiquent plusieurs religions : animiste, chrétienne, musulmane... Cet ensemble réuni par un ciment très puissant : le vaudou qui permet à ce patchwork de vivre en bonne intelligence. Chaleureux et ouvert (sauf dans la cité lacustre de Ganvié), le Béninois est heureux de passer du temps avec vous pour vous permettre d'approcher sa culture et son histoire.

Marie-Françoise Proeschel (94)
mercredi, 05 juin 2013 12:02

Tchad, une destination de choix


N'Djamena, un minuscule aéroport, une ville déjà plombée par le début de la chaleur, 20 °C de plus qu'en Provence, en cette fin de janvier.

On nous avait annoncé trois jours fastidieux pour rejoindre le massif de l'Ennedi. Pas du tout. Malgré la vitesse à laquelle nous roulons, nos yeux absorbent paysages et gens du Sahel.

Palmeraies, acacias, vastes plaines, cavaliers solitaires, le bol de lait de chèvre que nous offre cette femme aux yeux perdus. Rouge du soleil qui se couche apaisé, le 4x4 qui s'ensable encore et qu'il faut pousser, bivouacs, acacias, étoiles. Étape à Khalaït. Le sable est partout. La vie est très dure dans cette petite ville sud-saharienne.

Nous sommes chez les Touvous, le contraire du cliché habituel : on n'est pas sympa, on ne prend pas les gens en photo... ni les "chameaux". Pas question de déroger. Difficile d'arracher un sourire. Innombrables et immenses troupeaux de "chameaux" dans leurs pâturages. Dans la brume de midi, les premières tours de l'Ennedi se dessinent. Massifs fortifiés gardés par des tours où courent nos fantasmes, sables colorés au gré du soleil : c'est le comité d'accueil !

jeudi, 16 mai 2013 09:57

Les P'tites Poucettes

Etoile IstanbulLes P'tites Poucettes ont passé l'été 2012 à écumer le bitume des stations essence, aires d'autoroute et bandes d'arrêt d'urgence.

Sans carte ni guide, au gré du bon vouloir d'automobilistes solidaires, d'hôtes éphémères, vacanciers ou autochtones, aux hasards des carrefours, de hameaux en métropoles.

Aurélie et Sandra ont parcouru 4000 kilomètres, franchi 9 frontières et traversé 10 pays à l'aide de 50 véhicules pour atteindre Istanbul au terme de 28 jours de route et d'un itinéraire tracé au gré des recommandations, des avertissements, des contraintes et aléas de la circulation.

Autant de rencontres improbables et de péripéties mémorables quotidiennement retranscrites et partagées en mots et en images sur ce carnet de voyage suivi par des milliers de lecteurs.

Près d'un an après le retour à la vie parisienne, les pouces démangent...

"On remet ça ? Le 15 juillet 2013, direction Odessa !

Voir le blog
dimanche, 05 mai 2013 08:42

Cap au Nord

Norvège1
Florian, apres avoir été enseignant puis démissionné pour devenir bûcheron, il a décidé de vivre ses rêves faits de voyages et de défis.

Sur son site www.cap-au-nord.com , on y trouve les résumés et les photos de ses expéditions, les dates des conférences, ses livres et ses projets.

Par exemple en 2012 il a enchaîné 1200 km à vélo (Oslo – Cercle polaire arctique) et 1400 km à pied (cercle polaire arctique – Kinnarodden) afin de traverser entièrement la Norvège.

Deux mois d’aventures en solitaire pendant lesquels il a composé avec une météo catastrophique (50 jours avec de la pluie sur 60 jours), un été en retard de 3 semaines et de nombreux imprévus.



jeudi, 18 avril 2013 08:34

Retour de voyage


Certains pensent que le voyage, ce sont des vacances. D'autres pensent que partir sur les routes pendant deux ans, ce n'est pas à leur portée, que certains pays ne peuvent être traversés sans connaître la langue. Après deux années passées sur les routes des Balkans, de l'Asie centrale et du Maghreb, nous pouvons témoigner aujourd'hui que si nous sommes prêts mentalement par un projet de voyage, tout est possible.

Notre idée était de rencontrer les populations des pays traversés. Avec les contraintes administratives (Durée des visas) nous avons essayé de passer le plus de temps possible avec les familles.

Découvrir des tranches de vie sur cette terre que l'on aimerait sans mal, c'est ce que nous avons vécu durant ces deux années de voyage. Des histoires, des gens, des paysages. Des gens dans les paysages, des paysages sur le visage des gens. Burinés, teintés par les éléments puissants de la nature. Nous avons gardé la mémoire des visages. Nous avons gardé la mémoire des paysages.

Nous avons trouvé sur notre route des êtres avec les mêmes difficultés dans les têtes, dans les corps. Les difficultés de vivre.
Nous avons trouvé une puissance sans faille chez les femmes de tous les peuples rencontrés, dans les Balkans, en Turquie, en Iran, au Turkménistan, au Kazakhstan, en Russie, au Maroc.

Saudubois1Des femmes travailleuses, sensibles, aimantes, réconfortantes.
Nous avons vécu la récolte du coton avec Azar et sa famille, à Adyaman en Anatolie centrale.
En Iran, partagé la vie quotidienne de Fatima et ses deux filles, Shilin et Shima.
Un mariage kazakh nous a montré la fraternité et le respect apportés lors de cette occasion.
A Chypre, nous avons été témoins du courage d'Ayfer pour fabriquer son pain.

Enfin au Maghreb, nous avons échangé, chaque jour, nos connaissances respectives et l'apprentissage d'un vivre ensemble avec des cultures si différentes, mais une ressemblance si forte dans la difficulté pour certains de vivre et pour d'autres de se situer dans ce monde.

Et là, hop ! Petit à petit, pas à pas, nos croyances ancrées au plus profond apparaissent et notre conscience s'élargit. Nous avons essayé de gérer nos peurs, l'inconnu et combattre nos croyances pour mieux se connaître et comprendre l'autre. Nous ne nous sommes plus sentis des étrangers dans ces pays, et avec les familles, nous avons partagé nos impressions et montré que nous ne sommes pas que l'image véhiculée par les médias.

Pendant ce périple, nous avons travaillé sur cet état si fort, si puissant provenant de notre enfance, (Nos croyances), et le poids porté depuis des millions d'années de cette mémoire des cent milliards d'êtres humains apparus sur la terre. Mémoire collective de peuples vivants en paix et de peuples se faisant la guerre.

Le voyage nous a permis de trouver les énergies positives, celles que nous avons partagées avec d'autres êtres vivants, ces inconnus rencontrés sur la route, devenus des amis, des frères et des sœurs de sentiments. Nous avons essayé de trouver des chemins où les énergies des uns et des autres nous ont aidés à mieux nous comprendre.

Saudubois2La «réalité», cette impression pleine, claire, de regarder le vrai sens de la vie, nous l'avons touchée au contact des habitants sur les routes de notre périple.

Ce voyage, cette parenthèse, ce déplacement géographique, ces géographies secrètes, ces mouvements, ces errances et ces contemplations, ces dérives piétonnes, ces fêtes, ces instants partagés, ces constructions visuelles et ces imaginaires (dont il faut en sortir), ces signes, ces significations, ces traces éphémères ou séculaires, ces regards, ces souvenirs et ces directions vers lesquels tourner son visage. Ce temps donné pour cela, pour un mode de vie qui laisse place à l'inconnu, à l'émerveillement est aussi un temps pour faire des choix, trouver un autre chemin, toujours au plus près des hommes et de la nature.

Et finalement, au retour de ce voyage, pourrons-nous dire que nous avons changé, réussi à aller à l'essentiel ? Le temps nous le dira. Les autres aussi !

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