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lundi, 15 février 2010 11:40

Asie Centrale


Depuis 2002, Audrey Le Mault explore en solitaire l’Asie Centrale, le Proche Orient, le Maghreb…

LemaoultDans un premier temps, c’est un DEA à l’IFG puis un doctorat à l’EHESS sur les Iranophones d’Asie Centrale qui donne prétexte à des séjours et à des errances sans fins « entre Boukharie et Tartarie ». Elle passe en tout deux ans dans cette région, menant son enquête de Boukhara (Ouzbékistan) à Tashqorghan (Xin Jiang, Chine) sur ceux qu’on dit ou qui se disent « tadjiks ». Depuis les cités de Sogdiane, elle explore les Hautes Montagnes de l’Est : le Tian Tchan, le Badakhshan, les hauts plateaux du Pamir, le Karakoram et le Cachemire Pakistanais.

Mais surtout, dès 2002 elle franchit l’Amou-Darya pour se rendre en Afghanistan. Cela faisait trop longtemps que ce pays animait ses rêves jusqu’à l’obsession.


Mais comment tout cela avait commencé ? C’était quelque mois avant que les Talibans ne fassent parler d’eux : un livre de Roland et Sabrina Michaux, « les cavaliers d’Afghanistan » grand ouvert sur la table du galeriste afghan Farouq. Ce dernier est devenu son ami de toujours.  Très vite il lui a enseigné les bases du persan d’Afghanistan.
Mais déjà, les Talibans avaient pris Kaboul…
Ce qu’avaient dit Hérodote et Xénophon en matière de chevaux et de Perse… Une fascination inhérente, intrinsèque pour les peuples cavaliers… C’est par là que tout a commencé. En 2002, le but inavouable de ses incursions dans steppes de Tartarie, c’était la rencontre des centaures à la découverte de leur sabbat : le Bozkashi…

Itinraire-Pamir_MdParisC’est au Kirghizstan qu’Audrey découvre le grand jeu des steppes. Là-bas, on le nomme « kök-böru », le jeu du « loup-bleu » dont les origines sont hautement chamaniques. Dès cette première fois, elle n’a aucun mal à se faire prêter un cheval et à se jeter dans la mêlée, armée d’un appareil photo. Même chose en Afghanistan quelques mois plus tard, puis au Tadjikistan, puis encore en Afghanistan où le jeu fait sa plus belle renaissance (interdit par les Soviétiques puis par les Talibans).

En septembre 2002 elle rencontre Shavkat Boltaev, photojournaliste de Boukhara. Celui-ci l’initie au reportage anthropologique et sa façon « d’appréhender le terrain ». Dès lors ses rencontres centrasiatiques donnent lieu à quelques photoreportages. Le premier sera dédié aux Djugis, les Tziganes de Boukhara.

À l’automne 2006 elle expose pour la première fois ses photographies prises à cheval du Bozkashi de Mazar. Mais ce n’est que depuis l’hiver 2007 qu’elle rompt avec la recherche pour se consacrer au photoreportage.

Aujourd’hui encore, elle a du mal à porter le regard ailleurs que vers ces pays jalonnés d’amitié et d’empathie.
Mais la découverte de cette approche originale qu’est la photographie à cheval la conduit vers d’autres horizons.
En octobre 2007, elle découvre la tbourida marocaine (fantasia), ces démonstrations traditionnelles et très codifiée de charges de cavalerie. Le fait que la Tbourida ait été récemment investie par des femmes cavalières retient tout son intérêt … un chemin semé d’embûches … Mais c’est aussi le terrain de nouvelles amitiés…

Autres espaces, autres peuples, autres langues… pour un même cheval de bataille…

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