Après un premier voyage au long court en Océanie et Amérique du Sud il y a 4 ans, nous recherchions une autre façon de voyager. Comment se sentir utile pendant le voyage ? Comment lutter positivement et concrètement pour la préservation des espaces naturels tant mis à mal par le tourisme de masse ? Comment rencontrer la population locale et dialoguer avec elle afin de créer une relation différente de celle habitant-touriste ?

C'est en répondant à ces questions que nous avons construit le projet Green-Trotter. Depuis maintenant un an, nous préparons le voyage à la recherche de projets agissant concrètement sur le terrain et prêts à accueillir des volontaires bénévoles.
Les ONG ou associations rencontrées sont sélectionnées en fonction de critères listés dans une charte de l'écovolontariat écrite pour l'occasion : la structure d'accueil doit privilégier le travail du volontaire plutôt que l'argent qu'il apporte pour participer, elle doit sensibiliser la population locale à son environnement et travailler en partenariat avec elle, elle doit s'inscrire dans uneoptique de développement durable …

Au Costa Rica, nous travaillerons à la sauvegarde des tortues marines au sein de l'association ASVO. Elle propose à des volontaires des actions sur le terrain : patrouille de nuit pour surveiller la ponte des tortues, sensibilisation à la population, comptage des œufs, prélèvement pour étude scientifique...A Madagascar, nous souhaitons rejoindre une ONG qui lutte pour la protection des coraux et la mise en place de zone marine protégée. Le rôle du volontaire sera la récolte de données sur la zone : aussi bien sous l'eau pour constater l'état du récif corallien qu'auprès de la population afin de connaître la façon dont est exploitée la zone.

Pendant ces 12 mois en tant que volontaires, nous serons suivis par 5 classes d'élèves de primaire (CM1/CM2). L'objectif, en accord avec les maîtres d'école, est d'ouvrir l'esprit des élèves vers de nouvelles cultures et les problèmes environnementaux bien différents des nôtres. Nos expériences en tant que green trotters seront aussi utilisées afin d'introduire ou illustrer des points du programme scolaire (géographie, histoire, éducation civique...). Pour nous, il est important de transmettre ce que nous allons vivre à la jeune génération afin qu'elle réagisse face aux problèmes environnementaux auxquels elle devra faire face.

Afin de rester cohérent avec notre volonté de protéger l'environnement, nous avons choisi de limiter les transports aériens pour se déplacer. L'avion est en effet le transport le plus émetteur de gaz à effet de serre. Nous privilégierons les transports alternatifs comme les voiliers (traversée de l'Atlantique à la voile), les cargos et autres transports moins polluants (bus, train, stop…).

Nos première mission d'écovolontariat, nous les avons vécu en France. Pour la première, au mois de Mai dernier, nous avons rejoint Gérard, le gérant de la Dame Blanche, une association qui gère un centre de soin pour animaux sauvages et une ferme pédagogique dans le Calvados. Nous avons participé pendant une semaine au fonctionnement de la ferme (nourrissage des animaux, entretiens des parcs, accueil des classes d´élèves en visite à la ferme...).

Ce qui nous a le plus enchanté, c'est l'infirmerie. Des oiseaux (chouette, hibou, buse...), des mammifères (lièvres, hérissons...) arrivent tous les jours dans un état de santé plus ou moins grave. Avec l´aide de Gérard, nous nous improvisons vétérinaires : nous donnons la becquée à des oisillons tombés du nids ou le biberon à des bambis trouvés en forêt par des marcheurs et ramenés au centre. Le moment fort, c'est lorsque nous relâchons les animaux qui ont été soignés et qui peuvent retrouver leur liberté. A la fin de la semaine, c'est avec une larme à l'œil que nous avons quitté les chouettes, les mésanges, la corneille... encore en convalescence à l'infirmerie.

Pour la deuxième, nous avons choisi une association qui travaille dans le golfe du Lion à l'étude des cétacés. Trois fois par an, Breach organise un comptage et identification des dauphins et baleines en suivant un protocole scientifique. Avec l'aide de skippers bénévoles, mettant à disposition gratuitement leur bateau, nous partons en mer en suivant un parcours prédéfini, dans des zones choisies pour la variété des profondeurs ou du trafic maritime. Les écovolontaires se placent à l'avant et sur les cotés du bateau et scrutent la mer à la recherche de splashs trahissant la présence de dauphins. Quelles sensations que de voir jouer les dauphins à l'étrave du bateau.

C'est fort de ces deux premières missions que nous partons pour un an d'écovolontariat, à la rencontre d'acteurs exceptionnels et d'expériences incroyables.

Un an pour participer à notre échelle à la sauvegarde de la nature et la préservation de la biodiversité.

Notre projet se concrétise jour après jour :
demain nous embarquons pour rejoindre les Antilles depuis le Cap Vert en traversant l'Océan Atlantique à la voile.

Sylvain et Valérie
http://www.green-trotter.fr