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Un marché porteur :

A priori on peut penser que le marché des voyages se porte bien. Du moins pour les éditeurs de guides, car chaque année ce sont au minimum une ou deux collections et plusieurs centaines de titres nouveaux qui abordent le marché français. Et encore, ne s'agit-il là que d'ouvrages francophones.
Depuis une bonne décennie, les chiffres sont à la hausse. Et si pendant longtemps le nombre de nouveautés n'a tourné qu'aux alentours de 200 à 300, actuellement on atteint des sommets avec chaque année 700 à 800 titres nouveaux ou réédités.
L'envie croissante de séjours à l'étranger et surtout en France (plus de 50% de la production) pour une grosse partie de la population en est l'une des raisons. A cela s'ajoutent l'aspect commercial et les bénéfices non négligeables que peut représenter le tourisme pour de nombreux professionnels. En 2008, le secteur des guides de voyages a rapporté 130 millions d'Euros aux éditeurs et a encore augmenté de 4% par rapport à l'année précédente. Le voyage en tant que business...
C'est ainsi que désormais nombre d'éditeurs se doivent de posséder quelques ouvrages ou collections de guides, histoire de se positionner sur le marché. Gentille utopie pour certains quand on sait que Hachette et Michelin occupent déjà à eux seuls 60% du marché français avec respectivement 40 et 20% en 2008 (devant Gallimard et le Petit Futé à chacun 8%), ou que le Routard et Lonely Planet trustent la grosse majorité des ventes dans le domaine des guides pratiques.
A ce sujet, sur l'ensemble des ventes annuelles, c'est le Guide du Routard qui se vend le mieux (2,8 millions en 2008) devant le Guide Vert, le Petit Futé (1,6 million), Lonely Planet (500 000) et les collections de chez Gallimard. Au niveau mondial, c'est toujours Lonely Planet qui domine avec plus de 6 millions de ventes annuelles.

Et la qualité ?

Cette tendance pourrait quand même s'avérer intéressante pour le voyageur. On serait en droit d'espérer des choses attractives et nouvelles, sur des destinations peu traitées, des thèmes nouveaux, ou vus sous un angle original. Mais dans l'ensemble c'est loin d'en être toujours le cas. Donc, force est de constater que, si la quantité augmente, la qualité, elle, au contraire stagne, ou en tous cas se trouve grandement noyée dans la masse. Et contrairement à ce que pensent certains, le créneau du voyage et du tourisme n'est pas indéfiniment extensible, tout comme d'ailleurs les rayons des libraires. Alors, encore une fois, plutôt que de louer la quantité, mieux vaudrait peut-être rechercher la qualité ou du moins la vraie nouveauté et cesser de vanter ces guides qui n'en portent simplement que le nom, ces titres soit-disant réactualisés chaque parution, ces ouvrages thématiques plutôt mal fichus, ou ces collections étrangères (plutôt bas de gamme) mal adaptées, sinon parfois même mal traduites.
Dans un autre domaine, il serait peut-être également utile de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces anciennes collections à demi-achevées ou non réactualisées depuis des années qui traînent depuis des lustres chez les libraires. Sur la cinquantaine de collections que l'on trouve en France, près de la moitié n'est en fait plus du tout d'actualité. Et s'il est tout à fait compréhensible, et même souhaitable, que l'on garde des titres sur des destinations ou des sujets vraiment peu traités, par contre pour tout ce qui est sur-représenté, ou qui se veut à dominante pratique, autant faire un tri sévère et sans pitié. Il y aurait enfin de la place pour des ouvrages bien plus intéressants.
Par conséquent, depuis déjà quelques années, c'est malheureusement trop souvent le souci de mettre en place des produits purement commerciaux et rapidement rentables (à boycotter sans hésitations) qui prime plutôt que celui d'apporter quelque chose de vraiment nouveau, de qualité, voire même fiable. Heureusement qu'il reste quand même quelques valeurs sûres...

Guides et nouvelles technologies :

En attendant, le développement d'Internet et des nouvelles technologies pourrait bien un de ces jours changer la donne et réduire fortement l'importance actuelle des guides papiers. Et améliorer ainsi la qualité et la mise à jour ? Pas sûr pour autant...

De nouveaux supports :
En ce XXIeme siècle sont donc apparus de nouveaux supports. A commencer par les guides audio à écouter sur son baladeur, ceux au format pdf à consulter sur son ordinateur, les guides multimédias plus sophistiqués alliant vidéos, photos et audio, pour arriver maintenant à des "ouvrages" toujours multimédias mais en plus interactifs et personnalisables à visualiser sur son portable ou tout autre support similaire. Et les choses ne devraient pas en rester là...

De nouveaux contenus ?
Reste cependant que si cette évolution technologique représente un plus formidable dans le domaine des guides de voyages, il n'en demeure pas moins qu'au delà du support c'est aussi et surtout le contenu qui doit continuer à prévaloir.Car au final ne risque-t-on pas de voir apparaître les mêmes travers que ceux que connait le guide papier ? Des contenus survolés ou bâclés, assez peu réactualisés (même si techniquement on peut avoir en théorie un mise à jour continue) et surtout orientés en fonction d'annonceurs potentiels. Un peu d'ailleurs comme ce que l'on trouve encore trop souvent sur le Web...

Le Web 2.0 :
Le Web 2.0 appelé aussi Web participatif. C'est finalement peut-être de cet outil que naîtra réellement l'innovation. A savoir la possibilité donnée à chacun d'apporter un contenu (texte, son, photo, vidéo), une information, une modification en fonction de son vécu ou expérience de terrain en tant que voyageur. Le tout afin de faire évoluer ("réactualiser") en permanence par son public des guides virtuels diffusables ensuite via les différents canaux.Mais attention, le Web 2.0 n'est pas lui non plus exempt de tout reproche au niveau de la qualité finale de son contenu. Car à l'évidence, chacun pouvant apporter sa contribution, les erreurs, approximations, voire désinformations, et surtout l'info orientée y trouvent souvent aussi leurs places; même si dans le principe tout peut être (re)corrigé.C'est pour cela qu'à la contribution de chacun doit - ou devrait - s'ajouter celles de "spécialistes - correcteurs - modérateurs" chargés de cadrer et trier tout cet apport permanent. Bref, peut-être un nouveau rôle pour les éditeurs de guides qui, au delà de récolter simplement de l'info avant de la diffuser, pourraient un jour devoir d'abord synthétiser et (re)cadrer ce que d'autres seront allés chercher pour eux.

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