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Ouganda (6)

Ouganda

Gorilles dans la brune

À la recherche des grands primates noirs, dans les pas des « trackers ».

A l'arrière d'un pick-up 4x4 en compagnie des rangers armés qui vont nous escorter, nous avalons une demi-heure de piste pour atteindre le point de départ de la randonnée.

Rwanda1Pendant la première heure de marche nous traversons des champs de pommes de terre et de pyrèthre qui ont envahi ces dernières années les flancs des volcans et réduit d'autant l'habitat des gorilles des montagnes. À l'époque de Diane Fossey, il était possible de les voir là où les 4x4 se sont arrêtés. Aujourd'hui il nous faudra près de trois heures pour les rencontrer.

Partout des paysans, souvent des femmes avec un bébé dans le dos, travaillent la terre pendant que nous passons entre les rangées de fleurs.

Nous arrivons à la lisière de la forêt de bambous, là où les cultures s'arrêtent. C'est le moment du briefing, où toutes les consignes de comportement face aux gorilles nous sont données. Il est question de sécurité bien sûr, mais également de la protection des gorilles face aux microbes dont nous sommes porteurs : il ne faut pas tousser, ni éternuer et respecter une distance minimale de sept mètres.

L'approche. Mais avant de les voir, nous avons encore beaucoup d'efforts à fournir. Nous grimpons sur le flanc du volcan à travers la forêt de bambous géants. Il fait très chaud et l'ascension est pénible. Suivant les allées et venues des gorilles, on peut mettre de une à trois heures pour les rejoindre.
Nous avançons groupés, encadrés par les rangers lourdement armés qui nous protègent des rebelles et des braconniers qui peuvent rôder dans les environs.

La montée à travers les bambous n'en finit pas mais nous ne nous plaignons pas car il ne pleut pas et nous échappons à la boue et aux glissades. Après avoir transpiré toute notre eau, nous atteignons enfin le groupe de trackers, les éclaireurs qui ont localisé les gorilles. Ceux-ci ne sont pas loin et nous nous mettons en tenue d'observation : nous laissons nos sacs et nos bâtons de marche qui peuvent être confondus avec une arme. Pour les gorilles nous devons ressembler à des touristes et pas à des braconniers.

Nous progressons sur un sol instable constitué d'un tapis de fougères, d'orties et de divers arbustes dont les gorilles raffolent mais qui se révèlent être autant de pièges pour nous autres humains.

Rwanda3La rencontre. Puis soudain, au détour d'un bosquet d'épineux, une grosse masse noire nous regarde. Il nous examine et nous scrute attentivement de son regard très humain. Nous avons rejoint le groupe Suza qui comprend 36 gorilles. Ils sont éparpillés par petits groupes et nous les suivons à distance au fur et à mesure de leurs mouvements. Un calme étrange règne et nous ne nous sentons pas du tout en danger. C'est fascinant. Toute la fatigue accumulée pendant la montée disparaît comme par miracle et nous observons les jeux des jeunes gorilles, les femelles avec leurs petits, les démonstrations des trois mâles à dos argenté, les chefs. Les guides nous donnent doucement des indications sur leur comportement, tout en veillant à nous placer de manière à assurer notre sécurité et à respecter le bien-être des gorilles.

La durée d'observation est limitée à une heure par jour et pour le seul groupe de huit touristes maximum que nous sommes afin de diminuer l'impact négatif de la rencontre. Cette heure défile à toute allure, il est déjà temps de redescendre. Le lendemain, nous partons à la rencontre du groupe Sabinyo constitué d'une quinzaine de gorilles. Le paysage est assez différent : moins abrupt, plus vallonné et couvert d'une forêt de bambous plus petits mais plus denses. Beaucoup plus de boue aussi, le bâton nous évite la glissade à plusieurs reprises.

Nous atteignons le groupe de gorilles relativement facilement mais les conditions d'observation sont plus difficiles. Ils se sont réfugiés dans la forêt et nous devons progresser en écartant les lianes et les cannes de bambou, nous accroupir pour passer en dessous des branches basses. Mais les gorilles sont bien là. Par moment la distance de sécurité est difficile à maintenir car ce sont les gorilles qui viennent vers nous et nous ne pouvons pas reculer, coincés par la végétation. Nous ne pouvons rien faire d'autre que les laisser passer à trois mètres de nous.

Les guides émettent des grognements d'apaisement et effectivement les gorilles semblent être rassurés. Seul un grand mâle se montre plus nerveux et nous l'évitons soigneusement en faisant profil bas.

Spectacle magique dans le cratère. Le jour suivant, pour notre dernière visite nous allons rencontrer le groupe Amahoro sur les flancs du volcan Visoke. Il a plu fortement durant une bonne partie de la nuit et du matin, annonçant une ascension plutôt boueuse. Nous partons confiants, mais les nouvelles des trackers ne sont pas très bonnes : les gorilles s'éloignent et grimpent de plus en plus haut sur les flancs du volcan. La montée paraît interminable mais nous finissons par arriver tout en haut du cratère. Les gorilles se sont réfugiés à l'intérieur, pour les voir il nous faut à notre tour descendre dans le cratère.

Heureusement ils ne sont pas loin. Ils se sont enfin arrêtés et, une fois installés en équilibre précaire, nous pouvons commencer à les observer. Ils nous enchantent par leur comportement et leurs attitudes. La brume et le brouillard qui montent dans le cratère ajoutent une note magique dans ce spectacle résolument sauvage.

Une fois de plus, nous les quittons à regret, les laissant dans leur royaume encore préservé.

Le seul lieu au monde où il est encore possible de trouver des gorilles des montagnes en liberté est partagé entre trois états parmi les plus pauvres de la planète : le Rwanda, le Zaïre et l'Ouganda. S'ils survivent aujourd'hui c'est uniquement parce que l'argent des touristes les rend plus précieux vivants que morts. Grâce à cette nouvelle activité des centaines de personnes ont trouvé du travail et le nombre de braconniers diminue. Mais les conflits récents et l'augmentation régulière de la population humaine sont autant de menaces pour l'avenir.

Jusqu'à quand y aura-t-il de la place pour les gorilles ?

Textes et photos Vincent Brahamcha

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