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Carnet de route

Résumé de trois mois passés dans les Rocheuses et sur le fleuve Yukon (environ 6.000 km en vélo et 2.750 km en kayak).

Yukon5Ce nouveau petit voyage commença le 10 juin 2011 depuis Calgary en direction de Whitehorse, capitale d’un territoire du Canada, le Yukon territory qui est presque aussi grand que la France mais avec seulement 33.000 habitants et qui doit son nom aux rapides qui montraient des chevaux blancs (crinières) à l’entrée de cette petite bourgade de seulement 20.000 habitants !

Autant dire que la route prenait d’emblée le chemin des étoiles la nuit et des vues sur les grands espaces le jour, que du plaisir donc, d’autant plus que les américains et canadiens des Rockies (les Rocheuses) sont très avenants et sympathiques. Bref déjà les ingrédients d’un très bon voyage.

Ensuite le parcours traversa l’Alaska, un autre territoire grand comme trois fois la France avec seulement 700.000 habitants dont plus de la moitié dans les deux principales villes, Fairbanks et d’Anchorage, encore un beau périple au sein des grands espaces alaskans.

On compte environ 40.000 grizzly en Alaska et 10.000 grizzly au Yukon territory ; il y a aussi environ 600.000 ours noirs sur le continent nord-américain (principalement dans le nord des Rockies), on peut aussi croiser des Moose (l’équivalent des Elks en Europe scandinave, on en trouve plus d’un million dans les Rockies et leur poids peut atteindre 700 kg pour un adulte mâle!), des coyotes, des cerfs bien sûr, des marmottes, des renards, des aigles et autres rapaces et si on est plus chanceux (ce qui ne sera pas mon cas cette fois-ci) des loups ou des lynx.




Il n’y a jamais eu de soucis vis-à-vis des animaux que l’on dit « sauvages », en fait ils sont bien élevés et respectent des règles établies depuis la nuit des temps. Les ours profitent surtout de la bonne herbe, des fleurs et des fruits. En effet, l’été est court, à peu près 3-4 mois seulement car dans les nuits d’août il peut déjà commencer à geler et, dans ces régions septentrionales, le printemps et l’automne ne durent guère plus de deux semaines. C’est donc tout un tableau qui s’étale devant nos yeux en trois mois et tout un art : beaucoup de couleurs – de fleurs oranges, jaunes, bleues, rouges, violacées…, des arcs en ciels, des couchés de Soleil magnifique qui n’en finissent pas et toute cette faune et cette flore vivent en symbiose grâce à la faible densité des habitations et des activités humaines.

Yukon2Alors oui, ce monde est « sauvage ». Non pas dans le sens où ses « habitants » ne seraient pas civilisés (ils n’en ont vraiment pas besoin et heureusement le climat rude ne s’y prête pas) mais plutôt parce que ceux-ci vivent librement sans les contraintes et règles « sociétales » qui existent chez « nous » en « Occident ». Les populations autochtones de l’Alaska vivent donc en harmonie avec la mère nature et simplement, ils ne recherchent pas forcément à être « riches » ni toute sorte de biens de consommations, ce qui n’empêchent pas les enfants de jouer toute une après-midi dans l’eau à 10-15°C du fleuve Yukon ! Bref, les animaux tels que les ours et autres, qui font « peur » à certains pyrénéens notamment (pourtant chasseurs bien souvent) et aux français en général, ont ici toute leur place dans la vie de tous les jours et dans les légendes orales. Je n’ai jamais été inquiété par un ours (noir ou grizzly) sur les 55 que j’ai pu croiser, il ne faut jamais oublier qu’ils sont à 95% herbivores, les seules viandes qu’ils mangent sont des saumons et des truites, très rarement des petits mammifères. Beaucoup d’idées reçues chez les citadins et les personnes « civilisées » engendrent des peurs inexplicables.

Après cet éloge à la mère nature qui sait vivre d’elle-même en équilibre (seulement si l’Homme ne s’y mêlait pas pour y créer des crises), il ne faut pas omettre le plaisir de rouler en vélo de Calgary à Whitehorse (environ 3.000 km, en juin 2011), à travers les jolies montagnes des Rockies, les parcs nationaux de Banff et de Jasper (avec leurs glaciers) par la Icefield parkway, puis en suivant l’Alaska Highway jusque Whitehorse où plusieurs groupes de bisons (bien plus impressionnant que les ours !) peuvent s’agiter en bord de route lors du passage d’un cycliste, sans oublier les mooses et autres cerfs… Beaucoup de fleurs aussi égaient les journées.

A Whitehorse, le voyage se poursuit par la descente du fleuve Yukon en juillet 2011 sur environ 2.750 km, sans aucun entraînement spécifique effectué auparavant et sans avoir fait de kayak depuis plus de 18 ans (la dernière fois étant à l’âge de 15 ans sur les belles rivières de la Dordogne et de la Vézère). Pas besoin donc d’être un expert pour faire la descente du Yukon, on peut très bien la faire en famille, c’est très calme et très plaisant d’arriver la plupart des soirs sur une île de sable et de pierre pour y planter la tente (utilisée seulement pour la partie en kayak - lors du parcours en vélo, les nuits se passent sous les belles étoiles ou sous une cabane construite en une vingtaine de minutes pour s’abriter de la pluie, dans les forêts de sapins). Il n’y a pas de danger donc et cette descente du fleuve en kayak est vraiment facile pourtant seule une quarantaine de personnes l’effectue chaque année ! On peut stocker beaucoup de provisions dans un kayak et donc le coût de cette mini-aventure n’est pas excessif, ce n’est pas plus cher que pour faire ses course au supermarché ! Seul le billet d’avion est à ajouter et l’achat du kayak (qu’on peut revendre une fois la descente finie).




Yukon3Arrivé à Saint Marys, à une centaine de kilomètres de l’embouchure du Yukon avec la mer de Béring, je rejoins Anchorage grâce à un petit avion et où le kayak a pu se vendre grâce à une bonne rencontre due au hasard de quelqu’un passionné par les « aventures » en kayak et en vélo. Entre Anchorage et Prince Georges (à 750 km au nord-est de Vancouver), la route continue avec le vélo qui était resté jusque là sagement accroché à l’arrière du kayak (ce qu’on m’avait dit irréaliste à Whitehorse, à cause des vagues et du vent sur le fleuve et pourtant si simple à faire !). Il y a encore eu de beaux passages dans des parcs nationaux (Wrangell-St Elias, Kluane) et la joie de rouler sur plus de 800 km sur la Cassiar road, une belle petite route à travers la forêt canadienne qui venait juste d’être finie et goudronnée complètement ! Encore de belles occasions de rencontrer des ours noirs (très « pathétiques » en les prenant en photo avec des brins d’herbes dans la bouche), des cerfs et des mooses, sans compter les aigles alaskans.

La plupart des nuits se sont encore déroulées sous les étoiles comme dans tous les voyages précédents et sans aucun souci avec la faune malgré l’absence de tente (mais il n’y a jamais eu de feux de camp !). Un seul sac à dos a suffi pour transporter ce qui est nécessaire (quelques vêtements, des chambres à air et pneus, et des victuailles pour tenir jusqu’au prochain ravito). Léger et plus mobile donc comme d’habitude ce qui a pu permis de faire 300 km avant Whitehorse dans la forêt boréale alors que la luminosité reste toute la nuit en été. Contrairement aux idées reçues de beaucoup de français rencontrés avant le voyage, le climat n’est ni froid ni rude dans ces contrées traversées, comme en Scandinavie deux ans auparavant, il fait plutôt doux, rarement frais la nuit en juin et en juillet, et le temps est plutôt sec mais avec une température agréable de 20-30°C dans l’après-midi.

Après ces trois mois de petites aventures, le retour se fît par avion entre Vancouver et Nice pour rejoindre mon double et ma complice connue huit mois auparavant afin de faire la belle traversée de la Corse grâce au GR 20. Véritable Dauphin dans l’eau de mer et Volcanique sur terre, avec Delphine nous décidons de poursuivre ce partage en continuant l’idée de traverser les Amériques par un retour en Patagonie, en novembre 2011, pour parcourir cette contrée de Punta Arenas à Santiago du Chili, à travers plus d’une dizaine de parcs nationaux, en vélo et à pieds, par des routes difficiles car souvent non goudronnées et à travers Eole : le « dieu vent » a trouvé ici un lieu où s’exprimer paraît-il. Aussi on peut espérer vous conter à notre retour, en mars 2012, cette nouvelle petite aventure…

Frédéric Barbier. 
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