De Sapit à Gili Gede.

De Sapit, je suis parti par les moyens de transport locaux jusqu’à Gili Gede au sud-ouest de Lombok. Succession de bemo (minibus), cidomo (carriole à cheval) et ojek (moto taxi) pour y parvenir. Cela permet de partager un peu la vie réelle des Sasaks, les habitants de Lombok, traversant des villes où se tiennent des marchés aussi intensivement fréquentés que colorés : étals de fruits et légumes, d’objets manufacturés en tout genre, entourés de cidomos à l’arrêt, richement décorés, qui attendent les clients chargés de marchandises. Les bemos aussi prennent leur lot de femmes portant des poissons séchés, des montagnes d’oeufs, de durians odorants, d’hommes ayant acheté un coq de combat ou une pièce mécanique, le toit portant un chargement pas toujours bien fixé…
La dernière partie de ce périple se fait en ojek le long de la côte de la péninsule au sud-ouest de Lembar, le port où arrivent les ferries en provenance de Bali.

Paysages splendides, succession de caps et d’îles, plages de sable blanc sous un soleil clair et un ciel bleu intense, vent dans les cheveux... Cent cinquante kilomètres et huit heures plus tard… me voilà face à mon petit paradis, Gili Gede qui signifie “grande île” en Sasak. Cette île étant la plus grande des douze îles longeant cette côte, elle ne fait pourtant que 4 km de long sur moins d’un kilomètre de large… La traversée s’effectue en quelques minutes à peine à bord d’un prahu à moteur, ces bateaux à balanciers typiques de l’Indonésie.

La guesthouse où je descends — il n’y en a que trois sur l’île — est un ensemble de quelques bâtiments répartis sur une colline, le tout dans un jardin magnifique ; le sentiment de repos commence déjà à se faire sentir.

L’accueil de Peter, le propriétaire américain retraité et la douceur de ses employés font tout de suite pressentir que le séjour sera serein. Le lendemain matin, Nasra le conducteur de bateau nous emmènera, un couple d’Espagnols et moi pour une sortie vers des spots de snorkeling au large de trois petites îles au nord de Gili Gede, trois spots différents par leur composition en coraux de toutes les couleurs, anémones de toutes les formes et poissons multicolores de toutes tailles, tous exaltants de beauté. L’après-midi, je marcherai tout autour de l’île en longeant les plages, traversant les quelques villages et hameaux de pêcheurs.

Presque personne ne parle l’anglais sauf les enfants et les jeunes qui en possèdent quelques notions. Cela ne les empêche pas de s’intéresser aux étrangers encore considérés ici comme une curiosité. Le peu d’indonésien que je connais me permet de communiquer. Les questions d’usage lors d’une rencontre étant toujours les mêmes, il m’est facile de les comprendre et d’y répondre.

Les jeunes qui sont au collège à Mataram, capitale de Lombok, pendant l’année, trouvent l’ambiance de l’île ennuyeuse : on les comprend mais en tant que voyageurs nous ne cherchons pas la même chose, bien sûr… Ici, il n’y a rien, pas de bar, pas de magasin, aucune voiture, les chemins et les distances n’y sont pas adaptés, même les scooters n’y sont pas visibles, pourtant c’est le mode de transport roi en Indonésie. En fait, il semble que dans cette île, tout se fait par bateau. Les habitants sont tous plus ou moins pêcheurs ou du moins ont une activité liée à la mer ; toutes les familles possèdent un bateau.

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Il est agréable de voir un lieu peu touché par le tourisme avec des habitants simples vivant isolés dans leur environnement, toujours curieux de l’étranger. Cela durera-t-il ? Peut-être pas ici mais il restera encore en Indonésie des coins reculés où ce sera le cas, je l’espère.
Le tour de l’île m’a pris presque quatre heures, m’arrêtant pour discuter avec des habitants, prendre des photos de la vie rurale insulaire, observer les “champs” de perles de culture ou les superbes prahus décorés. Coucher de soleil incroyablement coloré, d’un rose orangé intense tirant vers le mauve avec comme arrière-plan, les reliefs des autres îles et de la pointe extrême du sud-ouest de Lombok vers Bangko-Bangko et Desert Point où une vague mythique attire des aficionados du surf venant du monde entier.

Gili Gede est encore préservée mais la côte sud-ouest de Lombok et les douze îles qui la bordent sont appelées à se développer fortement d’un point de vue touristique dans les années à venir, tout autant que la côte sud autour de Kuta-Lombok. Bali étant un peu saturée, les liaisons par ferry avec Lombok ont été renforcées et permettent de venir ici facilement.

Même si l’ambiance culturelle musulmane n’est pas la même qu’à Bali l’hindouiste, les paysages n’ont rien à envier à l’île voisine.

Un nouvel aéroport international devrait voir le jour dans un futur proche dans le sud entre Praya et Kuta. Ces nouvelles conditions changeront probablement définitivement l’ambiance de Lombok.

Lombok est mon île préférée en Indonésie et j’espère qu’elle saura garder sa spécificité sans verser dans un tourisme massif comme sa voisine Bali.


Texte et photos Guy Colombet

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Comment y aller :

Avion : aéroport de Selaparang à Mataram, quelques liaisons internationales notamment Singapour. L’aéroport de Denpasar à Bali est mieux desservi.

Bateau : depuis Bali, liaison par ferry entre Padangbai et Lembar, il y a un bateau chaque heure, la traversée dure de 4 à 5 heures

(36 000 Rps, 3 €).

Route : depuis Mataram

– gare routière de Bertais - ou Lembar à la sortie du ferry, liaison par bemo ou bemo charterisé. Il est possible d’y aller aussi en taxi avec compteur, compagnie Blue Bird : 100 000 roupies entre Lembar et Tembawong (juste avant Pelangan) près de la station essence

“Pertamina”, d’où partent des bateaux pour Gili Gede.

La traversée se négocie de l’ordre de 10 000 roupies pour la guesthouse “Secret Island Resort” qui est juste en face à 3 minutes en bateau,

Hébergement : il y a trois guesthouses

_Secret Island Resort au sud : tenue par Peter un Américain http://www.secretislandresort.com/

_Via Vacare à l’ouest : tenue par une Hollandaisehttp://www.viavacare.com/

_Madak Belo à l’est : ouverte en mai 2011, c’est la dernière, tenue par un couple de Français http://madak-belo.com/, très peu de chambres.

Sortie en bateau de trois heures environ pour le snorkeling, trois lieux différents,

150 000 rps/pers (env. 12 €) avec un minimum de deux personnes.

(1 € = environ12 000 Rupiah).