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Carnet de route


Balade à Florès !

Cela fait maintenant près d'un an que nous sommes partis sur les routes du monde, tous les deux, en sacs-a-dos, à la rencontre d'autres terres, d'autres cultures, d'autres modes de vie aussi.
Nous avons traversé des pays très diffèrents autant géeographiquement que culturellement, mais nous devons avouer que l'Indonesie est l'un des pays qui nous a le plus seduits. Des paysages à couper le souffle, des fonds marins exceptionnels, des autochtones chaleureux, un climat agrèable... la recette ideale pour découvrir un pays dans les meilleures conditions!

Flores2
Nous avons atterri sur l'ile de Lombok, à l'est de Bali, le 26 avril dernier. Grace aux rencontres que nous avons faites et aux recommandations qui nous ont été données, nous avons rapidement changé notre programme pour partir a la découverte de l'ile de Flores, encore préservée de l'afflux touristique.
Nous avions choisi de nous y rendre par le moyen de transport local : le bâteau. Après 30h de navigation dans des conditions d'hygiène qui laissaient à desirer (pire que les trains en Inde!), nous avons fini par arriver a Labuanbajo, la seconde ville la plus importante de l'ile.

Labuanbajo : un petit port de pêche tout coquet où l'on trouve restaurants, guesthouses, boutiques touristiques et centres de plongée sur l'artère principale de la ville. C'est aussi le lieu ou les églises côtoient les mosquées, ou l'on apprend a être tolérents lors des appels à la prière qui nous reveillent à 4h du matin, ou les gargottes ambulantes vendant de délicieux nasi goreng et martabak côtoient les restaurants les plus "chics"...

Au total, nous y avons passé 15 jours... 15 jours à faire de la plongée dans la réserve des iles Komodos, sur des sites magiques, à admirer des raies mantas, requins, barracoudas, dauphins qui se baladaient parmi les coraux de toutes les couleurs... "L'un des meilleurs sites de plongee au monde" nous avait-on dit...et on a été gâtés!
A chaque coup de palme, nous découvrions quelque chose de nouveau, de coloré, d'anodin, à tel point que nous nous croyions être dans un reportage sur France 5!

15 jours aussi pendant lesquels nous sommes allés nous perdre sur les routes en terre de l'arriere pays, à bord de notre scooter loué 3 francs six sous au bouiboui du coin...  15 jours, enfin, où nous avons fait des rencontres extraordinaires...
Un jour, nous etions partis à la visite des paysages et des habitants des campagnes.

Il etait environ 14h lorsque nous nous sommes retrouvés au bout d'une route, dans un village perdu. Nous avons alors croisé une habitante à qui nous avons demande, grâce à quelques gestes et mots d'indonesien, où nous pourrions trouver un lieu où manger.
Elle nous a repondu que l'endroit le plus proche se trouvait à plus d'une heure de route...

Flores 1Et puis elle s'est arrêtée de parler et nous a regardé en nous disant de l'attendre ici. Elle est revenue quelques minutes plus tard, accompagnée d'une autre femme et d'une dizaine d'enfants, tous contents et excités de voir "des étrangers". Elles nous ont alors dit de les suivre, nous ont amené dans la maison de l'une d'entre elles, et nous ont invité a manger...!

Elles nous ont ensuite préparé un festin de rois : des nouilles, du riz, des oeufs...et même l'unique poisson frais que l'une d'elles était allé chercher le matin même au port de Labuanbajo, à plus de 3h de route...! En échange, nous avions mis sur la table notre régime de bananes et nos biscuits que les enfants ont adoré... Grâce aux quelques mots et phrases d'indonésien que nous avions appris "sur le tas" et grâce aussi aux tours de magie que nous faisions avec notre jeu de cartes, nous avons pu rapidement rentrer en communication avec eux et, de ce fait, passer un agréable moment ensemble!

Nous avons refait cette experience deux autres fois, dans deux lieux diffèrents, où les locaux nous ont invité a manger...
On pense notamment à cette vieille dame habitant seule près d'une cascade, qui nous à épluche les 3 concombres de son jardin et offert tout le riz qu'elle s'était préparé... "Comment ? Vous n'avez pas encore d'enfants ?" nous avait-elle dit avant d'ajouter en riant : "Il faut que vous mangiez pour avoir des enfants, et il faut que vous arrêtiez de dormir aussi, vous dormez trop!".

Nous avons été trés touchés par cette grande hospitalité de la part de ces hommes et femmes qui nous ont ouvert leur maison, leur coeur, qui ont pris du temps pour nous sans rien nous demander en retour...

Le simple fait que nous partagions bananes et biscuits avec eux leur suffisaient... "Surtout pas d'argent!" nous avait dit l'un d'eux, "car nous croyons que si nous avons les moyens de nous nourrir, alors nous avons aussi les moyens de nourrir et partager avec nos frères et soeurs..."
Quelle grande lecon d'humilité pour nous, occidentaux, qui vivons pour l'instant dans une socièté individualiste... Et dire que nous disons de la majorité des indonésiens qu'ils sont "pauvres"... Mais qu'est-ce que la richesse, finalement ?

Ces rencontres nous ont ému, nous ont questionné, fait réflechir et nous ont fait nous remettre un peu plus en question aussi, comme ce que nous faisons depuis que nous avons commencé notre periple...

Après 15 jours merveilleux et enrichissants, nous avons pris l'avion pour poursuivre notre route.

Nous recommendons à tous ceux qui souhaitent visiter l'Indonesie d'aller sur des îles reculées comme celle de Florès pour découvrir les vraies richesses de ce pays.
Et si vous voulez précisement aller à Florès, tachez de vous dépêcher car certains locaux affirment que Florès sera l'équivalent de Bali d'ici quelques années!

Fanny et Nicolas, Aix-en-Provence





TRAVERSEE INTEGRALE
 D’EST EN OUEST DE BORNEO (DE SAMARINDA A PONTIANAK)

1500 km. PARCOURUS A PIED ET EN PIROGUE

Maurice THINEY

Borneo_carteTRAVERSEE DE BORNEO D’EST EN OUEST ? MAIS POURQUOI PAS ?
 
1

er Janvier : ce jour là, au cours de la nuit qui a précédé, tout le monde a fait la fête, tout le monde est « vaseux », a mal au foie. Nous ?. Merci tout va bien, nous sommes en pleine forme. Nous sommes à SAMARINDA sur la côte Est de BORNEO, nous sommes sur un bateau et nous voguons sur la « MAHAKAM river » en partance pour la traversée d’Est en Ouest de BORNEO. « Avoir toujours un défi d’avance ». Ce pourrait être notre devise, et, si ça ne l’est pas ça y ressemble étrangement.

         La fièvre de l’aventure nous a repris. Nous a-t-elle vraiment quitté ? La traversée de WAMENA à la mer d’ARAFURA en IRAN-JAYA, terminée il y a trois semaines, aurait pu suffire. Au contraire, euphoriques suite à sa réussite, la soif de découvrir et encore découvrir nous tenaille. Nous avions le matériel sur place alors pourquoi s’en priver ? En route pour la découverte du territoire des DAYAKS et des PUNANS.

         Trois jours après au village de LONG-BAGUN, nous rencontrons nos premiers DAYAKS. La modernité a déjà fait des ravages. S’il nous est permis de rencontrer des femmes tatouées autour des chevilles, des poignets et avec de longues oreilles percées, nous sommes obligés de constater qu’il ne leur reste plus que cela de leur civilisation première.

         Une pirogue à moteur a été dénichée nous permettant ainsi de continuer notre périple. Il faudra la quitter souvent afin de l’alléger et de pouvoir franchir des rapides particulièrement turbulents. Cet endroit est dangereux, très dangereux. L’an dernier, plusieurs bateaux s’y sont retournés, 15 personnes s’y sont noyées. Il y a 2 ans, la bateau d’un couple d’anglais s’est cassé en deux, seule la femme en réchappa.

         Le calme ne reviendra que quelques 50 kilomètres plus loin. Nous « serpentons » au cœur de la forêt profonde, haute, majestueuse, celle-ci semblant soudain nous protéger des rayons brûlants du soleil.

De nombreux oiseaux multicolores sillonnent le ciel. Des singes amusés nous observent du haut de leur perchoir.

Des orangs-outans se hissent avec une aisance particulière au faîte des arbres pour mieux nous observer. Insolite. Quelques jeunes sangliers ballottés par les flots tumultueux se dirigent vers la berge juste en face pour disparaître dans la forêt profonde.

Borneo_3         Apres plusieurs jours de navigation incertaine, il faut mettre le pied à terre. Nous sommes à LONG-APARI et, diable ! Que se passe-t-il donc ici ? Il y règne une fébrilité toute particulière. Nous sommes dans une région où les hirondelles construisent leurs nids à flanc de falaises avoisinant les 500 mètres de haut.

Pour récolter ces nids, il faut d’abord escalader, pour ensuite s’introduire à l’intérieure des grottes et souvent redescendre une centaine de mètres plus bas. Un kilo de cette substance vaut environ 10 millions de roupies (10 000 F) sur les tables de HONG-KONG et de JAKARIA. Les autochtones sont payés cher, très cher pour effectuer cette cueillette particulière. Il est facile d’imaginer que nombreux sont ceux qui perdent la vie au cours de cet exercice périlleux. L’appât du gain est la cause de bien des malheurs. Cela engendre d’autres activités annexes et, bien souvent, vols, coups de feu, mort sont monnaie courante.

         Un autre trafic, horrible, trouve en bout de chaîne la médecine chinoise. Quelques singes, très peu, possèdent un dépôt calcaire cristallisé au fond de l’estomac, ce petit caillou réduit en poudre aurait des pouvoirs de guérisons face à certaines maladies de l’homme. Ce sont des proies faciles pour la sarbacane silencieuse des DAYAKS…

         Les orangs-outans ont aussi leurs prédateurs et sont chassés pour garnir certaines tables Japonaises. A JAKARTA, un restaurant vous propose même du tigre… Tous ces animaux sont censés être protégés mais ceci semble bien difficile à réaliser au fond de ces régions recouvertes de Jungle quasi-impénétrable. Ainsi va la vie dans cette partie du monde…


AU CŒUR DE BORNEO

         Afin de poursuivre notre aventure, deux porteurs DAYAKS nous accompagnent. Ils ressemblent beaucoup plus à des pirates qu’à des Borneo1porteurs. Ils sont armés de fusils et de pistolets de leur propre fabrication qui menacent d’exploser à chaque fois qu’ils font feu. Cependant, démonstration fut faîte en tuant quelques sangliers que les fusils et les cartouches « made in DAYAK » sont efficaces. La fabrication des cartouches est un art DAYAK difficilement imaginable. Jugeons nous-mêmes. La pointe sulfureuse d’allumettes patiemment détachée du bâtonnet sert de poudre, de vulgaires morceaux de fer découpés menus servent de chevrotines et des amorces de jouets d’enfants à la mise à feu. La fabrication des cartouches nécessite de passer de longues heures le soir avant de s’endormir. Nous n’avons pu que constater le résultat. C’est ahurissant !

C’est ainsi que parfois au cours du repas du soir, assis devant un gros feu de bois, nous nous délectons en dégustant un cuissot croustillant de jeune sanglier. Ensuite, bien installés dans nos hamacs, il ne nous reste plus qu’à écouter la mélodie nocturne s’élevant de la Jungle avant de s’endormir. C’est une féerie de sons, une symphonie que seule la Jungle peut nous procurer.

         Huit jours plus tard nous sommes dans la région de PUNANS. Notre guide nous explique qu’il est fort probable qu’il y en ait autour de nous. Peut-être nous observent-ils ? Mais ils resteront invisibles. Ils vivent d’une manière itinérante dans la Jungle profonde, là ou nous nous trouvons, fuyant à la moindre approche et refusant tout contact.

Ils ont un sens olfactif très développé et sont ainsi prévenus de notre présence et, à ma grande déception, nous ne les verrons pas. C’est aussi une satisfaction car cette attitude est protectrice et garante de survie. Cependant pour les préserver, il faudrait aussi préserver la forêt, mais ceci est une autre histoire…

         La forêt ici est fantastique, majestueuse, immense, vierge, elle est de celles que l’on qualifie de primaires. Il faudrait 10 personnes se donnant la main pour encercler certaines essences atteignant près de 100 mètres de hauteur. Minuscules, nous cheminons sous des arbres gigantesques, fiers, protecteurs, laissant pendre de longs chapelets de mousses et de lichens que l’eau que l’eau des rivières vient lécher lorsque l’orage éclate. Il faut parfois traverser ces rivières à gué. Emporté à plusieurs reprises par le courant, je réussirai à m’agripper à quelques rochers salutaires.

         Ici aussi l’humidité est omniprésente et c’est par dizaine que le soir nous retirons les sangsues nichées entre nos doigts de pieds, sur nos mollets, sur nos fesses, sous les aisselles. C’est avec un plaisir sadique que nous les écrasons entre deux pierres libérant ainsi un jet de sang rougissant l’environnement immédiat.

OU NOUS FAISONS NAUFRAGE

         Quinze jours sont suffisants pour traverser la forêt et pour se retrouver à la source de la KAPUAS river. Après avoir déniché une pirogue et 2 piroguiers, nous entamons la descente vers PONTIANAK. C’est à l’aide de la pagaie qu’il faut se frayer un passage. La rivière naissante est cachée sous une voûte de feuillage et un entrelacé de branchages qu’il faut parfois dégager à la machette. Puis le passage entre les rochers devient de plus en plus laborieux, les cascades et les rapides se multiplient. La pirogue se cabre pour  retomber lourdement dans un bouillonnement tumultueux. Cela devient un exercice périlleux, elle tangue, se penche au ras de l’eau, passe en force. Mais nous n’échappons pas au naufrage.

La pirogue chavire et tout le monde se retrouve dans un rapide bouillonnant. Agrippés à des rochers nous finissons par regagner la berge. Tant bien que mal. Les sacs à dos ont disparus dans le lit de la rivière. Il faut aller les récupérer. C’est à plusieurs reprises qu’il faudra plonger pour y parvenir. Heureusement la préparation méticuleuse du matériel aura permis qu’aucun réel dégât ne soit constaté. Pellicules et appareils photos avaient été parfaitement emballés pour être ensuite enfermés dans un bidon de plastique étanche. Ils ne seront pas endommagés. Cette mésaventure se renouvellera plusieurs fois.

On ne descend pas la KAPUAS river impunément.

         Puis le cours d’eau s’élargira, le calme reviendra, le bateau à moteur remplacera la pirogue et le cours de la vie redeviendra moins périlleux.

         Le 28 Janvier PONTIANAK est en vue, une autre traversée, qui elle aussi n’a d’égale qu’elle-même, se termine. C’est déjà nostalgiques que nous reprenons contact avec « la dite » civilisation…

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