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mardi, 05 novembre 2013 17:35

Pérou : vallée sacrée

Trek  sur les chemins en balcon dominant la Vallée Sacrée.
Paysages magnifiques hors des sentiers battus à la rencontre des habitants de ces montagnes oubliées.


A l'office du tourisme de Cusco, alors que nous cherchons Pinchec, lieudit entre Cusco et Pisac d'où part un trek décrit dans le guide "Pérou" de Vincent Geus, on se moque de nous : "ce nom n'est pas en quechua et ce lieu n'existe pas"... Le lendemain nous prenons le bus pour Pisac et demandons au chauffeur s'il peut nous arrêter à cet endroit. Il voit bien, lui, de quoi nous parlons.

GT149 P005 INTEn route pour Patabamba
Le bus nous dépose au milieu de nulle part. Face à nous, un chemin nous invite à grimper à travers la montagne. Après avoir passé un premier hameau, nous continuons de monter et croisons des villageois chargés de fagots, ravis de nous indiquer le chemin. Nous manquons de nous tromper mais on nous interpelle de l'autre versant pour nous remettre sur le droit chemin.

Nous voici à présent sur un sentier en balcon qui longe la crête de la montagne, un peu en dessous de 4 000 m. Le chemin devient plat, sans difficulté technique. Il ne reste plus qu'à admirer le paysage. Et quel paysage ! La Vallée Sacrée des Incas suit le cours de la rivière Vilcanota puis Urubamba qui serpente entre deux majestueuses chaînes de montagnes.
Sur le sentier, on croise un troupeau de moutons ou une vache qui rumine paresseusement.

Des hommes cultivent de minuscules lopins de terre accrochés à la falaise sur une pente vertigineuse.
Pisac se dresse sur le versant opposé, de l'autre côté de la vallée. Sans doute le plus beau site inca de la région de Cusco. Ses terrasses agricoles forment un dessin qui révèle le travail de l'homme pour façonner la montagne.

Le chemin est balisé de grandes flèches bleues. Dans l'après-midi nous arrivons au village de Patabamba où nous avons prévu de passer la nuit. Une flèche bleue sur une maison, identique à celles du parcours, nous invite à entrer. Une jeune fille nous accueille et nous montre la chambre où nous pourrons dormir. En attendant le retour de ses parents, nous regardons les enfants jouer au cerf-volant, assurément le jeu le plus populaire du Pérou fabriqué avec trois fois rien : deux bouts de bois et un sac plastique. Sur les hauteurs de Cusco, on en voit des centaines. Le soir, nos hôtes, Mamerto et Dominga, nous apprennent qu'ils sont amis avec l'auteur de notre guide. C'est lui qui a peint les flèches avec Mamerto. Ils ont aussi aménagé la maison afin de pouvoir accueillir des visiteurs. Cependant, il ne passe par ici que les rares voyageurs qui, comme nous, ont découvert ce livre. Dominga y est en photo, ce qui les fait sourire. Mamerto nous parle de la situation politique du pays, de la vie dans la montagne. Ces gens sont pauvres et accueillants.

C'est un plaisir de toucher de plus près la réalité d'un pays dans des moments comme ceux-là. La cuisine est simple et bonne : traditionnelle soupe composée de farine de blé grillé et de pommes de terre, riz, patates et oeufs brouillés. La variété des tubercules que l'on trouve au Pérou ne cesse de nous surprendre.

Après le dîner, il ne reste plus qu'à se coucher car, à 18 h 30, il fait nuit noire et il n'y a pas ou peu d'électricité. La nuit est très fraîche à cette altitude et, sans chauffage, il vaut mieux dormir tout habillé et empiler les couvertures.

Perou1Un paysage aussi beau que vertigineux
Aux premières lueurs de l'aube, nous repartons. Sur le chemin, nous croisons des queñuales, ces arbres endémiques dont l'écorce ressemble à un millefeuille. Il s'agit de l'arbre vivant le plus haut au monde. Dans un village, sur chaque maison ou presque, on peut lire PAUL PAN. Le boulanger du coin serait-il si populaire ? Le PAN est en fait un parti politique.
Dans un Pérou en pleine période électorale, les murs font office de panneaux d'affichage.
Il est d'ailleurs étonnant de voir l'orientation politique des populations en passant d'une région à l'autre simplement en observant ces peintures murales.

Après un moment d'hésitation sur le chemin à prendre, l'ascension reprend à flanc de montagne.
Au bout de quinze minutes nous atteignons la crête. Pas d'altimètre mais nous savons que nous avons franchi la barre symbolique des 4 000. Le paysage qui s'étale à nos pieds est aussi beau que vertigineux. De l'autre côté de la crête, une autre vallée s'étend.
Comment savoir si c'est le bon chemin ? Au loin une bergère quechua garde son troupeau.
Une chance, c'est la première personne que nous croisons depuis le village. Elle ne parle pas espagnol et nous pas quechua. "Puca... marca", elle nous indique le chemin.

Pucamarca, le "village rouge"
Un ensemble de maisons en terre au toit de chaume traditionnel niché au creux de la montagne semble se fondre en elle. Un village endormi, oublié depuis des siècles dans son écrin de pierre tel un tableau où l'ocre dominerait.
À côté du village se dressent les vestiges de bâtiments incas d'où part un chemin parfaitement conservé avec son dallage de pierre caractéristique. Il rejoint une porte dont le linteau s'est écroulé et qui garde l'entrée d'un canyon. Nous nous engageons dans les gorges.
Le sentier inca est entrecoupé de ponts en bois suspendus qui nous donnent de faux airs d'Indiana Jones.

Perou4Huchuy Qosqo, le petit Cusco
À la sortie, le chemin continue en balcon et débouche à nouveau au dessus de la Vallée Sacrée. Après une heure de marche, l'objectif de la journée est en vue : Huchuy Qosqo, le petit Cusco, dresse fièrement sa muraille gardée par un troupeau d'alpagas et de lamas qui gambadent au milieu des antiques cultures en terrasse. À l'arrière plan, la cime du Sahuasiray à 5 818 m se détache sur le ciel azur. Ce palais fut le refuge de l'Inca Wiracocha lors du conflit qui l'opposa à ses voisins chancas.

Ce qui frappe au premier abord, ce sont les pierres volcaniques de couleur rouge qui ont servi à sa construction.
Une fois passées les deux tours qui marquent l'entrée du site, un escalier monumental descend jusqu'aux bâtiments royaux toujours debout. Le site est désert : la route qui devait faire de Huchuy Qosqo un concurrent de Pisac n'a jamais été construite à cause de la falaise impressionnante qui borde le palais et peu de touristes arrivent jusqu'ici.
Il faut maintenant redescendre à pic les 700 m qui nous séparent de la vallée. L'arrivée au village de Lamay est un soulagement. Il ne nous reste plus qu'à attraper un colectivo pour poursuivre notre périple.

< Laurie Martin et Matthieu Triolaire.
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