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jeudi, 10 septembre 2009 10:15

France-Inde : l'effet miroir

France-Inde : l'effet miroir.

France-Inde : l'effet miroir

L'Inde : multi-culturelle, pluri-religieuse, étonnamment bien ancrée dans la démocratie, admirée pour ses contrastes de traditions et de modernité, ouverte au tourisme, attire le voyageur. L'Inde, comme la France, fait partie des grandes destinations touristiques enrichissantes.
Bénares (Varanasi) est située sur la rive gauche du Gange. Chaque hindou désire, au moins une fois dans sa vie, pouvoir se laver de ses péchés dans ce fleuve sacré ou mieux encore : terminer son existence et être incinéré sur les bords du fleuve.
Les Ghats : sorte de grands quais en escaliers bordant le fleuve. Il s'en dégage une atmosphère étonnante, une étrange fascination qui vous conduit à observer toutes ces pratiques de purification par l'eau et par le feu. Nombre de voyageurs, bardés d'appareils photos et camescopes s'approchent au plus près pour immortaliser ces instants.
Des bateaux chargés de touristes mitraillent les ablutions rituelles. Des groupes ou touristes isolés déambulent sur les ghats et font des gros plans sur le bûcher, le défunt ou les familles dans le recueillement.
Portraits typiques de femmes et d'hommes aux visages sereins malgré la douleur.
Parfois un rictus saisi au hasard ou l'expression d'un visage plus sensible, plus émotif et l'on sait à l'avance que cela fera une bonne photo.
La France : multi-culturelle, pluri-religieuse, étonnamment bien ancrée dans la démocratie, admirée pour ses contrastes de traditions et de modernité, ouverte au tourisme, attire le voyageur.
Notre pays fait partie des grandes destinations touristiques enrichissantes.
Notre ville, notre quartier fait partie d'un circuit touristique. Des bus de touristes viennent d'Asie, d'Afrique même pour flâner quelques instants avant d'assister à l'attraction principale : une cérémonie particulière qui se déroule lors d'un enterrement. Bardés d'appareils photos et de camescopes, ils font de gros plans sur les visages des familles endeuillées. Le cercueil est mitraillé par les flashes qui crépitent. L'activité économique tourne bien grâce à cet apport de devises. Les touristes sont généreux et donnent même de l'argent aux enfants qui font la manche (depuis qu'ils ont cessé d'aller à l'école pour préférer l'argent facile). De nombreux artisans se sont reconvertis dans cette nouvelle économie touristique en organisant (en relation avec les tours-opérateurs) des simulacres de funérailles, des spectacles aussi réalistes que possible malgré tout.
Tout se passerait bien s'il n'y avait quelques incidents avec des adolescents qui rackettent les plus jeunes en les obligeant à voler certains touristes, un peu trop crédules et tête en l'air, il est vrai. On espère que ce n'est pas le prélude à de futures luttes mafieuses dans la région.
Certains experts prédisent que dans dix ans, vingt ans, trente ans peut-être, le tourisme, lassé de cette attraction devenue folklorique, se détournera de notre ville et laissera une économie en ruine car il n'y aura plus d'artisans ni d'industrie... à moins que les étrangers n'investissent de gros capitaux et dirigent l'économie locale.
Rassurez-vous, relaxez-vous. Aucun bus asiatique ou africain ne vient dans notre ville. Ce n'était qu'une fiction stupide, une plaisanterie de mauvais goût. Nos funérailles n'ont rien de particulier, notre économie locale se porte bien et tous nos enfants sont scolarisés.
Au fait, vous pouvez me rappeler où vous partez en vacances cette année ?
- D. W. -



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