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jeudi, 10 septembre 2009 10:21

EchoWay




EchoWay
01 43 65 34 35
(de 10 à 14 h00 du lundi au vendredi)



EchoWay est une association Loi 1901 dont l'objectif est d'informer les voyageurs sur les lieux existants du tourisme solidaire et écologique, et de les sensibiliser au "voyager responsable". Le site www.echoway.org recense les lieux et associations qui proposent un tourisme équitable, solidaire et écologique et qui sont accessibles au voyageur partant seul.



Entretien avec Anne Vigna,
présidente et fondatrice de l'association



Comment est née cette idée de sensibiliser au tourisme solidaire et écologique ?

C'est au cours d'un voyage au Laos, à Yang Yieng, en 2001 que j'ai été sensibilisée par l'initiative d'un restaurant biologique tenu par un dénommé Solangkoun Thanongsi. De fait, au-delà de cette vitrine que peu de touristes, à l'époque, connaissaient, ont été créées une ferme embauchant une dizaine de personnes et formant des paysans aux différentes étapes de la fabrication de la soie, une pépinière et quatre écoles primaires. J'étais alors avec deux autres voyageuses; cette initiative a provoqué chez nous un engagement.
Nous effectuons aujourd'hui un travail de sensibilisation (pourquoi ce restaurant est différent des autres échoppes de la rue principale) et de communication sur le tourisme solidaire. Mais ce n'est pas évident. S'il existe des voyages organisés dans le tourisme solidaire, souvent chers et donc élitistes, il n'y a pas d'information sur ces lieux ou communautés pour les voyageurs individuels. Le travail d'EchoWay est de recenser les lieux du tourisme solidaire et écologique dans le monde sur son site Internet pour que les touristes soutiennent ces initiatives. Depuis 2001, nous sommes parvenues à promouvoir 52 associations communautaires ! Par "promouvoir", il faut comprendre que l'on entend : les dénicher, les tester sur place, les recenser et diffuser l'information sur leur existence et leur fonctionnement. A partir des 3 voyageuses initiales, nous comptons aujourd'hui 40 membres actifs...

"Associations communautaires", c'est-à-dire ?

On nous pose souvent cette question. Dans un pays donné, une communauté crée une activité touristique tout en préservant en même temps un patrimoine écologique. Les touristes sensibles au site protégé - en payant un hébergeant chez l'habitant qui sera en même temps un "droit d'entrée" modique - vont ainsi apporter à cette population, consciente de son environnement, un petit pécule. Celui-ci, plutôt que de revenir exclusivement à la poignée d'individus qui entretient le lieu, lui reviendra pour partie et pour partie reviendra à la communauté, c'est-à-dire, à une école, une clinique ou à des transports profitant à tous.
Ce fonctionnement reste assez peu connu des touristes indépendants alors que, sans même parler de son aspect solidaire, ni de son côté durable, l'intérêt financier est réel - le touriste paye toujours moins cher ce type d'hébergement qu'il ne payerait un hôtel au confort sommaire classé "routard" - et la rencontre est privilégiée.


Comment "émerge" une telle initiative à l'échelle locale ?
Au Mexique, pays sur lequel nous travaillons plus particulièrement en ce moment, il convient de reconnaître le rôle joué par les universitaires et les associations. Ils sensibilisent une population définie à son environnement, la rend soucieuse des aménagements écologiques, la familiarise au développement de l'écotourisme. Par ailleurs, depuis 10 ans, un accord de libre échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique contribue à encourager l'immigration du Mexique vers les USA. Les villages du sud se vident et il fallait trouver un moyen de retenir les Mexicains chez eux. Le tourisme en est un.
Le projet touristique se développe souvent très bien grâce à l' implication d'universités, mais sur un périmètre strictement défini. Ainsi tel village qui aura reçu de l'aide sera convaincu de l'action à défendre alors que le village suivant, à 2 kilomètres de là, n'aura ni le même raisonnement, ni par conséquent le même comportement.


Et le touriste dans tout cela, commence-t-il lui aussi à être "impliqué" ?
Trop peu ! De nombreux touristes préfèrent le village où le guide n'hésite pas à retourner une tortue pour la montrer comme "la belle bête à l'écaille superbe" plutôt que celui où le guide refusera qu'on la dérange parce qu'elle est en période de ponte. D'où l'importance du travail de promotion de l'engagement de ces communautés villageoises. Il ne s'agit pas seulement de dresser une liste des points de chutes écotouristiques qui existent mais d'expliquer aussi en amont aux touristes quels intérêts ils ont à y aller...


Sur le plan international, de quelle reconnaissance bénéficie ce nouveau type d'accueil ?

Bien que l'écotourisme reste encore très marginal, il commence à gagner du terrain en termes de reconnaissance. Alors qu'en septembre 2003 il y avait environ 400 communautés dans le monde entier au premier Forum International du Tourisme Solidaire (FITS), on en comptait dans les 600 pour le deuxième qui s'est tenu en mars 2006.
Par exemple sur notre site nous avons aujourd'hui des pays où l'on peut aller de communautés en communautés : après le Mexique et le Guatemala, nous aurons en 2006 de nouvelles communautés en Afrique de l'Ouest (Mali, Mauritanie, Burkina-Faso, Sénégal), puis en Asie, (Inde et Cambodge).


Aux voyageurs qui n'ont pas fait encore cette démarche mais qui demeurent pourtant sensibles à l'environnement, qu'auriez-vous envie de dire ?

Le voyageur individuel rencontre plus facilement les locaux, donc cela lui permet de mieux découvrir un pays mais, même sans le vouloir, il pollue. Prenez un groupe de 10 touristes. Ils profitent moins du pays certes mais ils polluent moins que 10 touristes individuels voyageant chacun de leur côté. Un exemple simple : un groupe va acheter un grand bidon d'eau alors que les individuels achètent une bouteille d'eau. Donc pour une journée, les déchets plastiques seront d'un côté un bidon de 20 litres et de l'autre, 10 bouteilles. Détail ? Peut-être mais le nombre de déchet augmente vite. C'est aussi pour cela que nous tentons de donner des réponses au matériel à choisir accessible sur le site Internet : la lampe de poche sans pile que l'on recharge en remontant une petite manivelle, les filtres à eaux, les produits naturels pour le lavage. On l'a nommé "le sac à dos écolo" : si un touriste part avec ce sac, il ne polluera que très peu.
Ensuite, je lui dirai que choisir de s'arrêter une nuit ou quelques jours dans ces villages écotouristiques ne doit pas être vu comme contraignant. Vous les contactez comme vous contacteriez un hôtel, deux jours avant pour être sûr qu'ils ont de la place et réserver. Donc cela peut se faire en cours de route sans avoir à anticiper son trajet avant son départ...


Et aux voyageurs qui connaissent déjà et sont des adeptes convaincus ?

Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues ! Il y a tant à faire entre recenser les sites et les promouvoir. Nous proposons aux voyageurs de nous faire connaître les lieux qu'ils découvrent au cours de leurs voyages et qui répondent à ces critères dans un livre d'or sur le site Internet. Ils peuvent aussi nous contacter avant leur départ pour leur expliquer comment procéder, et pour les former à l'utilisation de notre grille d'analyse pour expertiser un lieu.




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