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mercredi, 26 octobre 2011 13:19

Partir autour du monde avec des enfants petits

Marie et Joanne ont fêté leurs 2 ans et 5 ans en Amérique latine. Avec l’idée que nos fillettes pourraient se révéler de formidables ambassadrices, nous sommes partis en famille au mois d’août 2001. Loin d’être un obstacle à notre projet, elles ont magnifié ce voyage d’abord maritime sur un voilier aux Antilles, puis itinérant à Cuba, au Mexique, au Chili, en Bolivie, en Argentine, et en Nouvelle-Calédonie. Ces onze mois d'aventure ont constitué un formidable rêve devenu réalité, et resteront à jamais un souvenir à partager. 
 
De sa préparation à sa réalisation, le voyage avec des enfants présente des particularités que nous avons essayé de synthétiser par thèmes ci-dessous. Avant même le départ, si la préparation du voyage n'est pas très différente de celle d'un tour du monde sans enfant,  il s'y ajoute toutefois une pression familiale et de l'entourage qui murmure notre inconscience de partir avec des enfants si petits... La motivation doit être forte pour expliquer et rassurer, alors que nous-mêmes avons nos interrogations légitimes.

¤ Une expérience unique formidable :

Qui peut prétendre avoir passé toute une année 24h/24 avec ses enfants ? Peu de parents connaissent cette aventure incroyable que représente un voyage de longue durée avec ses enfants. Il génère un vécu familial commun unique, et tisse des liens très forts dans la cellule familiale et dans la fratrie ; ce voyage a probablement joué un rôle dans la complicité qui unit Joanne et Marie. Partager le voyage avec ses enfants partager ses découvertes, ses joies, ses moments plus difficiles, ses rencontres ... est une formidable expérience pour eux et pour nous.
 
 
¤ Les conditions matérielles, la nourriture, les couches, les maladies :

Nous avions choisi de voyager léger, en utilisant  uniquement les transports en commun. Nos affaires étaient regroupées dans  2 sacs à dos de 15 kg chacun, et nous avions également une poussette ultralégère et très compacte. Au cours du voyage, nous avons renouvelé régulièrement les vêtements et les chaussures de nos filles qui grandissaient. Les vêtements subissaient une usure précipitée car ils étaient lavés à la main tous les soirs ; en effet, pour voyager léger, pas de secret, il faut laver ses vêtements très fréquemment.
Sur des conseils de récits de voyageurs, nous avions emporté au départ des couches lavables, par crainte de ne pas trouver de couches jetables dans certains pays pauvres comme à Cuba ou en Bolivie ; au poids des bagages s’ajoutaient alors celui des couches sales ou des couches qui n'avaient pas eu le temps de sécher à la dernière escale... En constatant que nous pouvions trouver des couches jetables même à Cuba, nous nous sommes alors rapidement délesté de quelques kilos de couches en coton, qui ont fait le bonheur d'une maman cubaine pour qui le prix des couches jetables était prohibitif.

Nous transportions également une trousse de pharmacie bien garnie, constituée avec l'aide de notre médecin de famille. Heureusement, les médicaments ont très peu servi car nous avons été très peu malades. Les enfants ont été moins malades durant onze mois de voyage que durant l'hiver précédent le voyage en France ; il faut dire que nous avions bien choisi les saisons de visite des pays que nous traversions, et que nos filles ne fréquentaient pas de collectivité. Nous avons consulté des médecins deux fois seulement, au Chili et en Argentine, pour une angine et une otite, les maladies de prédilection de nos enfants à l'époque.

Nous mangions le plus souvent dans des petits restaurants sans prétention. En général, les enfants ne sont pas attirés par les spécialités locales, d'autant moins lorsqu'elles sont épicées ; ainsi, leurs repas se composaient souvent de poulet, de pommes de terre (sous toutes les formes mais avec une préférence pour les frites), de pâtes, de pizzas ou d'omelettes au jambon, quel que soit le pays visité. Nous prenions le plus souvent notre petit-déjeuner dans notre chambre (en le prévoyant la veille), et nous utilisions du lait et du chocolat en poudre pour les biberons, pris à température ambiante, sans aucun souci d'approvisionnement.
 
¤ La vie des enfants en voyage :
Avant de partir, il faut être convaincu qu'on ne voyage pas de la même manière seul qu'avec des enfants. Il vaut mieux avoir fait quelques petits voyages avec ses enfants avant de se lancer dans un tour du monde. Le rythme du voyage doit en effet s'adapter au rythme des enfants.
Parmi ces adaptations, citons par exemple la nécessité de manger à des heures à peu près régulières, l'impossibilité des sorties nocturnes en couple, le rythme des visites beaucoup plus lent, et surtout la nécessité de ménager du temps pour les enfants, pour jouer avec eux ou les laisser jouer, courir, leur raconter des histoires, faire des travaux manuels ...

Malgré toutes ces contraintes, le bonheur de voir ses enfants grandir, d'être acteur de leur éveil au monde en leur faisant découvrir une partie de cette vaste planète est une expérience unique. C'est pour nous le plus beau cadeau qu'on peut faire à ses enfants. 

Les enfants s'adaptent beaucoup plus vite que nous aux changements de lieux, pourvu que leurs parents soit présents, qu'ils puissent manger, dormir et jouer. En voyage les enfants  ont des repères différents que lors d'une vie sédentaire (maison, chambre, école, maîtresse). Le principal repère en voyage sont les parents, auxquels s'ajoutent quelques objets comme la poussette, un doudou, un petit sac de jouets. 
 
Les rencontres avec d'autres enfants sont toujours un plaisir pour les enfants en voyage. Ces rencontres se font naturellement et très rapidement des jeux se mettent en place. Quel plaisir pour nos filles (et pour nous) lorsqu'il y avait des enfants dans la pension ou nous logions ! C'est arrivé assez souvent à Cuba où le système de logement chez l'habitant est la norme, et également au Mexique.
Le choix de pays de langue espagnole était délibéré pour que nos enfants puissent avec le temps apprendre quelques mots et échanger avec les autres enfants.
 
La participation à des activités pour les enfants telles que jouer dans les jardins d'enfants, aller voir des spectacles de théâtre, des films au cinéma, ... est aussi une manière de découvrir les pays visités. A Cuba par exemple les spectacles pour enfants sont courants dans toutes les villes et sont souvent de bonne qualité, à des prix volontairement abordables par tous ; les artistes sont rémunérés par l'Etat. 

Au Mexique, les spectacles de cirque ne sont pas du tout accessibles à tout le monde, mais réservés à la classe supérieure en raison du tarif. En Bolivie où les enfants travaillent très jeunes, il est difficile de trouver des activités spécifiques pour les enfants. Il est intéressant de constater quelle attention est apportée aux enfants dans les différents pays et ainsi toucher du doigt les différences sociétales.
 
Marina et William MAUREL
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