Depuis longtemps nous rêvions d’aller randonner aux îles du Cap-Vert.
Situé à 500 km des côtes sénégalaises, l’archipel du Cap-Vert, ce “Petit Pays” comme le chante si bien Césaria Evora se compose de dix îles encore peu connues, à 5h30 d’avion de Paris.
Notre but était de randonner dans l’île de Santo Antâo et de gravir le volcan Pico dans l’île de Fogo.
Le trajet d’île en île se fait en avion si les vents de sable venus du Sahara le permettent ; seule l’île de Santo Antâo est reliée en une heure depuis l’île de Sâo Vicente par un ferry.
Santo Antâo est l’une des îles les plus fantastiques du Cap Vert avec ses imposantes montagnes et ses vallées profondes dont le relief ressemble aux cirques de l’île de la Réunion et aux paysages andins. Ce relief offre des conditions idéales pour la randonnée : il existe une cinquantaine d’itinéraires.
L’île est traversée par une route en lacets de 38km, entièrement pavée et sans goudron, qui s’élève à 1100m d’altitude. En arrivant par le ferry à Porto Novo, nous gravissons en minibus le versant sud aride et lunaire, puis au sommet la végétation commence à apparaître et nous descendons sur l’autre versant par une route qui parfois se rétrécit en franchissant la crête de la montagne avec le vide impressionnant de chaque côté de notre minibus.
Nous randonnons une semaine dans ces paysages magnifiques ne rencontrant que quelques cap verdiens vaquant à leurs occupations. La rando la plus fabuleuse nous prend 6h par un sentier empierré : 200m de montée et 1600m de descente par une température de 30°.
Grâce à nos bâtons de randonnée , nous épargnons nos genoux dans les descentes très raides et difficiles...
Fogo : nous nous envolons pour l’île afin de gravir le volcan Pico à 2829m d’altitude.
Après une montée de 2h en aluguer (minibus collectif) nous atteignons le village de Châ das Caldeiras construit dans un cirque de hautes falaises de 9km de diamètre né de l’effondrement de la partie centrale du cône d’un volcan. A l’intérieur, le volcan Pico culmine à 2829m avec à son sommet un cratère de 500m de diamètre.
Nous partons à 7h du matin, avant qu’il ne fasse trop chaud, de Châ das Caldeiras à 1700m d’altitude et pour plus de sécurité avec un guide local.
La montée dans les coulées de lave, d’abord facile, devient de plus en plus difficile dans un cahot de rochers sur une pente à 45° où les pieds glissent sans arrêt dans la pierraille. Nous nous arrêtons très fréquemment pour reprendre notre souffle. Nous mettrons 5h pour monter, mais la descente en “ramasse” (1) de 1000m de dénivellation dans 1m de “pouzzolane” (2) sera notre récompense ! ... ne pas oublier ses guêtres pour éviter que la cendre noire ne pénètre dans les chaussures...
Nous confions nos bagages à un taxi collectif qui les ramènera dans la vallée à Sâo Filipe où nous avons réservé un hôtel que nous retrouverons le lendemain. Pendant ce temps nous redescendons au niveau de la mer juste avec un petit sac à dos par un petit sentier serpentant dans la forêt tropicale, dans la brume. La descente nous prendra 7h pour une dénivellation de 1600m sur un terrain très glissant. C’est notre dernière randonnée !
Les capverdiens sont très accueillants, la vie n’est pas chère, les transports collectifs et les hébergements sont nombreux ... Le Cap-Vert est une merveille, mais ...chut... il ne faut pas le dire !
1- "en ramasse" descendre en glissant sur les genous
2- pouzzolane : "cendre" volcani
Michel Pla