Allo le monde
Nous avons commencé par trois mois aux USA puis 1 mis et demi à Cuba, nous sommes ensuite parti à la découverte des merveilles d'Amérique centrale pour deux mois et demi, nous continuerons par 3 mois en Amérique du Sud puis partirons à la découverte de l'Océanie puis de l'Asie.
Notre voyage est ponctué de rencontres avec les habitants et notamment les enfants au travers de nos filles ainsi que de rencontres avec d'autres globetrotteurs.
Vous pouvez suivre nos aventures sur notre blog allolemonde1.wordpress.com
Retour sur 6 mois de marche en Amérique du sud
Deux mois sur l’Altiplano (hauts plateaux) nous attendent, avec en plus quelques sacrés défis en perspectives: 4 ascensions mythiques - Potosi, Sajama, Tunupa, Licancabur - et les traversées de deux salars (Coipasa et Uyuni)...toujours à pied.
Nous sommes Hervé (26) et Elliot (24), et notre aventure The 10K Walk, est une marche au long cours du Mexique à Ushuaia, en Argentine : objectif 10 000 kilomètres à pied en un an… !
Un pari fou dont l’objectif kilométrique ne sera pas réalisé, tout simplement puisque notre aventure change, nous change, et que nos objectifs évoluent à chaque épreuve.
< Explications :
Nous avons traversé le Costa Rica de bout en bout sous la pluie en rejoignant la côte pacifique via l’ancienne voie ferrée avant de s’enfoncer dans la jungle panaméenne au contact de la communauté indigène Ngöbe.
98 jours de marche déjà très sportifs (3100 km, 31.5km/jour en moyenne), riches en découvertes et assez éprouvant (moustiques, humidité pesante, chaleur étouffante…).
Ces 2 derniers mois (Juillet/Aout), en Equateur puis au Pérou, ont marqué une nouvelle étape dans l’aventure….la cordillère des Andes ! Cette mythique chaine montagneuse dont nous faisons notre fil rouge jusqu´á Ushuaia. Des montées interminables, un temps capricieux rendant cette aventure encore plus dure mais des paysages incroyables et surtout la découverte du chemin Inca et de ses vestiges.
Ainsi, depuis 6 mois, The 10K Walk c'est des échanges et des bons moments avec les gens qui ont toujours un mot gentil ou une attention à notre égard (fruits, eau, ou encore … des énormes papayes de 3kg pas facile à transporter..!). C’est ce que nous attendions de notre périple; en marchant hors des sentiers battus, nous allons aléatoirement à la rencontre de cultures (notamment indigènes), et découvrons chaque pays dans sa vérité, parfois banale, parfois incroyable.
On nous dit souvent “ça doit être incroyable chaque jour, vous devez profiter un max”. Et bien la réalité est plus complexe. Trouver son chemin, maintenir le rythme pour arriver avant la nuit, essayer de trouver de quoi faire du feu en altitude, repousser les chiens très agressifs dans les campagnes, défier les moustiques, programmer chaque ravitaillement... fait que chaque jour est loin d'être une partie de plaisir.
La réalité des Andes c'est en effet un sac parfois lourd 14-15kg, une moyenne de 1100m de dénivelé positif par jour et beaucoup plus de nuits á la belle étoile (souvent á plus de 3500 m donc frio frio)… mais on en redemande !
C'est pourquoi nos 6 prochains mois (Bolivie puis Patagonie) sont un concentré de défis, avec toujours le souci d'apprendre de nouvelles compétences (longue périodes d'autonomie notamment sur le “Greater Patagonia Trail”).
Ainsi, en plus de notre marche quotidienne, nous réaliserons de nombreuses ascensions comme celles citées en Bolivie, ainsi que des trails sur mer de glace (“Circo de los Altares”) lors de nos 4 derniers mois en Patagonie.
Suivez notre itininéraire sur thehttp://the10k.travelmap.fr/ ainsi que sur https://www.facebook.com/The10KWalk
The 10K Walk en chiffres :
- 3941 km á pied
- 7 pays traversés
- 31,5km de moyenne en Amérique centrale
- 25km de moyenne et 1100m positifs par jour dans les Andes équatoriennes et péruviennes.
- 6/8 litres d'eau par personne dans l'humidité de l’Amérique centrale
- 12kg sur le dos en moyenne en Amérique centrale
- 14-15kg sur le dos en moyenne en Equateur et au Pérou
- 357 piqures de moustiques, sanguros, araignées…
- 34 coups de gueule contre soi-même pendant la marche (de très jolis jetés de bâtons)
- 7 kg de moins pour chacun
Meilleurs perfs :
- plus de 20 attaques de chiens dans une même journée dans les Andes péruviennes
- 44km et 1200m positifs á environ 3500-4000m d'altitude au Pérou
- 4 journées consécutives á 42 km au Mexique
- 1 piqure de moustique á 3500m d’altitude
Keep cool and Travel
Première étape: Victoria sur l'île de Vancouver.
Vous pouvez suivre ces expériences sur www.keepcoolandtravel.com/
Djibouti, lac Assal - un endroit hors du temps
Nous partons donc le matin assez tôt, faisons des pauses en route et pouvons apercevoir le lac de différents points de vue.
Arrêt aux sources d’eau chaude et au lac Assal où nous roulons en 4X4 sur la banquise de sel !
C’est impressionnant ce sel de partout, l’eau y est turquoise et si on s’y baigne, on flotte tellement c’est salé !
Arrêt pour voir les vendeurs d’objets en sel et acheter des sachets de sel.
Drôle de vie pour ces hommes !
< Léa Amand (35)
Coup de coeur pour Gokarna (Inde)
Gokarna, c’est une station balnéaire touristique, mais aussi une petite ville typiquement indienne et pleine de ferveur religieuse — centre de pèlerinage hindou.
Certains la comparent à Goa d’il y a trente ans, c’est-à-dire plus authentique et moins mercantile. Située au sud de Goa et au nord du Kerala, dans l’État du Karnataka, Gokarna est accessible en bus, ou en train (la gare est à 9 km de la ville).
La plupart des touristes y séjournent de décembre à février. En mars, il commence à faire bien chaud (32 à 34 °C) — et les hébergements sont 30 % moins cher…
Sur la plage principale, d’environ 2 km de long, la baignade est parfois délicate à cause des vagues par moments suffisamment hautes pour que des surfeurs viennent y pratiquer leur sport favori. Pour se baigner dans une mer moins agitée, il faut se rendre au sud de la ville sur les superbes petites plages en forme de criques sablonneuses bordées de rochers et de palmiers : Kudle Beach et surtout Om Beach, véritable petit paradis sur terre.
Farniente, cuisine délicieuse, cours de yoga ou cures de remise en forme à base de médecine ayurvédique, de quoi y passer plusieurs semaines sans avoir le sentiment de s’ennuyer. Après mes sept premiers mois de voyage, Gokarna est incontestablement l’un de mes gros coups de coeur. Sur mes cinq séjours en Inde, c’est l’endroit que j’ai préféré.
< Frédéric Tinland (92)
http://fredalaventure.blogspot.fr/
Un bus en Alaska
Des randonneurs partent régulièrement faire un trek pour aller voir le fameux bus. Ma petite jambe ne peut pas me porter jusqu'à lui pour le moment (et puis perso, je trouve ça assez glauque comme rando).
Nous arrivons dans la soirée à Fairbanks, et l'on découvre qu'il y a des sources d'eaux chaudes (Hot Pool Springs à Chena), ouvertes jusqu'à minuit ! On prend notre auto, nos maillots, la Go Pro et hop, dans l'eau !
On a adoré ce moment, 41 C° dans l'eau, d'autant qu'il était 23:00 et que le soleil n'était toujours pas couché ! Oui parce plus on remonte vers le nord, plus les journées sont longues, voir trèèès longues. Le soleil ne se couche quasiment pas.
Le lendemain, nous avons passé la journée à Fairbanks car c'est le Memorial Day ( jour de congé officiel aux États-Unis, célébré chaque année lors du dernier lundi du mois de mai. Les américains rendent hommage aux membres des Forces armées des États-Unis morts au combat)-Journée off !
On repart vers le sud de l'état, en passant par ce que nous avons baptisé entre nous « la route magique » (Richardson Highway)
On a roulé jusque tard dans la nuit: on ne se lassait pas de regarder les couleurs. Il a bien fallu s'arrêter dormir, mais vu que le soleil ne se couche pas, nous perdons un peu nos repères (bon, j'ai toujours ma jolie montre à l'heure française: à l'heure où j'écris, il est 2h01min 23 sec chez vous).
Suivre l'aventure sur http://keepcoolandtravel.com
Fred autour du monde
Après avoir traversé la Russie et exploré l’Asie, j’ai parcouru l’Inde durant 3 mois (au lieu de 6 semaines prévues initialement). J'ai traversé ce pays en faisant une grande boucle, du sud-ouest au sud-est, puis au nord en passant par la mer d'Andaman.
C’était mon 5ème séjour dans ce pays. Du coup j’avais un peu peur d’être blasé ou de m’ennuyer, et c’est tout le contraire qui s’est produit !… Ma première semaine n’a pas été terrible, mais la suite a été magnifique, fulgurante, enthousiasmante… J’ai d’abord passé 5 jours à Mumbai (ville plutôt agréable et pas trop polluée et bruyante pour une aussi grande mégapole), puis 2 jours à Aurangabad (pour visiter les fameuses grottes bouddhiques d’Ellora et d’Ajenta). Puis je suis allé à Pune où j'ai effectué un séjour spirituel de 2 semaines dans un ashram chez un ancien élève d’Osho , puis direction les plages de Goa (Arambol, Anjuna, Panjim et Old Goa) et de Gokarna qui a été mon gros coup de cœur de ce séjour indien.
Ensuite je suis parti visiter le superbe site de Hampi, puis la jolie ville de Mysore, avant d’effectuer un court séjour dans les petites montagnes d’Ooty. J’ai ensuite traversé l’Inde d’ouest en est pour rejoindre un ami à Auroville, puis je me suis offert un séjour « carte postale » dans les superbes îles Andaman , avant de remonter plein nord pour aller dans le début de l’Himalaya : Darjeeling puis Mussoorie pour échapper aux fortes chaleurs et profiter de l'air frais des montagnes, et enfin New Delhi pour prendre mon avion pour la Nouvelle-Zélande…
< Quand j'y suis allé
J’ai séjourné en Inde de début février à début mai 2015, donc en moyenne saison touristique (hormis la première quinzaine de février qui était assez chargée au niveau touristique). Les hôtels étaient souvent aux ¾ vides, sauf à Mumbai (je logeais dans le chic et beau quartier de Colaba) et durant les week-ends.
< La météo que j'ai eu
Plutôt très bonne dans l’ensemble, de type estivale, très peu d’épisodes pluvieux, j’ai un peu souffert des fortes chaleurs mi-mars à Hampi, en avril à Auroville et début mai à New Delhi mais dans l’ensemble je n’ai pas eu à me plaindre (à part la pluie à Darjeeling qui m’a obligé à quitter cet endroit plus tôt que prévu et qui m’a fait renoncer à aller randonner dans les montagnes du Sikkim). Presque aucun moustique.
< Mes coups de coeur
J'ai eu 4 coups de cœur lors de ce magnifique séjour indien : Gokarna, Auroville, l’île de Neil island et Mussoorie, sans oublier mon séjour dans un ashram qui m’a fait énormément de bien et Holi la fête des couleurs .
< Ce que j'ai moins aimé
Ben… Pas grand-chose à vrai dire… Ce séjour a tellement été un enchantement que les points négatifs sont vraiment des détails sans grande importance : la cuisine indienne qui est vraiment trop épicée et trop huileuse pour moi (mais bon, c’est moins pire que la cuisine birmane… et heureusement il y a souvent quelques restos chinois ou européens pour varier un peu…), les fortes températures du mois d’avril (j’ai quitté le pays avant la traditionnelle période de canicule de mai-juin) et la pluie à Darjeeling (il pleut souvent dans ce secteur). Voilà, rien d’autre de négatif à signaler.
< Ce que j'ai mangé
Décidément, j’ai du mal avec la cuisine indienne. Entre les épices qui mettent le feu à la bouche et les plats en sauce ultra-lourds (les curries et les massalas), j’ai dû constamment scruter les menus des restos pour dénicher des plats qui me convenaient (les dosas, les nans, les lassies, les curds, les raita…). Heureusement il y a toujours quelques restos étrangers par-ci par-là (chinois, thaïlandais, italiens) qui permettent de varier un peu l’alimentation…
< Ce que je n'ai pas eu le temps de faire
J’aurais bien aimé aller faire un tour dans l’Etat du Gujarat, découvrir la jolie plage d’Agonda à Goa et y faire un peu de yoga, passer quelques nuits sur la plage de rêve de Om Beach à Gokarna, découvrir d’autres ashrams (en particulier l'ashram de Amma à Amritapuri et l’ashram Puttaparthi de Sai Baba près de Bangalore), découvrir d’autres îles des îles Andaman, faire du trekking à Darjeeling et au Sikkim (la mauvaise météo m’en a dissuadé) et explorer davantage l’Himalaya indien avec ses villages et monastères de réfugiés tibétains. Bref, il y a là de quoi remplir largement un ou deux autres voyages en Inde !...
< Le cliché de "l’affreuse pauvreté de l’Inde"…
J’ai remarqué en parlant de mes voyages en Inde autour de moi que beaucoup de gens n’osent pas aller en Inde car ils pensent qu’ils ne pourront pas supporter de « voir toute cette pauvreté ». Ce cliché de la misère en Inde (véhiculé par des films comme La Cité de la joie ou Slumdog Millionaire) a malheureusement la vie dure, car à moins de faire exprès d’aller se balader dans des bidonvilles, on a rarement cette impression pesante de pauvreté que redoutent certains. Et puis, vivre dans la rue en Inde c’est bien moins pire qu’être clochard en France : en Inde les personnes qui vivent (et souvent travaillent) dans la rue conservent leur dignité (ils se lavent tous les jours ainsi que leurs vêtements, et on les aperçoit souvent en train de se brosser les dents près d’un point d’eau). Rien à voir avec les clodos de chez nous qui souvent puent l’urine et qui picolent pour oublier leur misère… Et puis la pauvreté en Inde est compensée en bonne partie par la richesse du cœur et la richesse spirituelle. Et en Inde beaucoup de gens sont heureux avec pas grand-chose, alors qu’en France les gens se plaignent de tout et n’importe quoi (on est probablement les champions du monde des râleurs…), peut-être parce que justement chez nous il manque souvent cette richesse du cœur, cette sociabilité et cette richesse spirituelle que nous essayons de compenser par toujours plus de richesse matérielle…
Et puis, j’ai envie de dire ceci à ceux qui redoutent de ne pas supporter la vision de la pauvreté en Inde : vous n’êtes pas responsables de cette pauvreté, bien au contraire, si vous allez dépenser vos sous en Inde vous contribuez à faire marcher l’économie indienne et donc à enrichir des indiens. Alors basta avec cette culpabilité qui ne rime à rien ! Oui il y a des pauvres en Inde. Non le touriste n’est pas responsable de cette pauvreté. Et il faut arrêter de se focaliser sur cette pauvreté, car l’Inde est immensément riche de plein de choses.
< Mes conseils aux voyageurs qui souhaitent se rendre dans ce pays
L’Inde est un pays où les touristes hommes sont globalement en sécurité, hormis quelques vols qui peuvent arriver parfois. Les touristes femmes peuvent se faire embêter plus ou moins lourdement par certains hommes indiens, donc en tant que femme c’est plus confortable et sécurisant de voyager avec un homme. Et laisser en France les décolletés et mini-jupes, qui sont mal perçus en Inde.
Vu l’immensité du pays, je conseille de consacrer au minimum 15 à 25 jours pour chaque Etat (l’équivalent de nos régions) sinon on n’a le temps de rien voir et on risque de s’épuiser dans de longs déplacements.
< Le mot de la fin…
En conclusion je dirais que l’Inde, ce pays magique et si différent du nôtre à tous les niveaux, est pour l'instant mon gros coup de coeur de ce tour du monde, loin devant tous les autres pays. L’Inde apporte au voyageur ce parfum d’aventure, cette dose d’imprévus et de spiritualité qui rend unique ce voyage.
Fréderic
http://fredalaventure.blogspot.fr
Les bons réflexes en voyage
Oui mais le voyage c’est beau quand:
- on peut en profiter tranquillement
- on ne nuit pas à l’environnement dans lequel on arrive (Nature, population)
Alors voilà quelques bons réflexes en voyage:
- Ne pas trop se charger: Préparer son sac avec les éléments essentiels, le reste pourra être acheté ou troqué sur place
- Observer: habits, comportements, signes particuliers, distance
- Adapter: son attitude, ses vêtements, et prendre conscience que l’on ne se trouve pas dans sa propre culture. Les notions de temps et de distance sont différents! C’est une question de respect mais également de sécurité.
- Demander un plan de la ville: A l’arrivée dans un aéroport, gare ou hostel . Bien plus pratique et discret que de se promener avec son guide touristique!
- Négocier: vous pouvez négocier beaucoup de choses an Amérique latine: hébergement, taxi (quand il n’y a pas de taximètre), achats, excursions. Vous pouvez toujours essayer, mais toujours en restant raisonnable, n’oubliez pas qu’ils ont également des bouches à nourrir.
- Avoir une copie de passeport: éviter de perdre ou de se faire voler son passeport dans la rue, et nécessaire si vous sortez dans certains lieux le soir!
- Prendre sa carte d’étudiant: si vous en avez encore une, beaucoup de belles réductions dans tous les pays
- Etre curieux: même si vous ne parlez pas bien voire pas du tout langue, sachez que les habitants sont ravis de partager avec vous. Allez vers eux! vous en reviendrez bien plus riche
- Respecter les locaux et les lieux où l’on se trouve (nature, monuments, espaces publics)
La sécurité avant tout: les pays d’Amérique du Sud ne sont pas aussi dangereux que l’on imagine. Cependant il faut rester prudent
- Demander l’avis aux locaux: les quartiers à éviter, les choses à ne pas faire, les heures et lieux où sortir
- Surveiller et mettre ses affaires en sécurité: toujours avoir la main sur son sac dans la rue et les terminaux de bus, mettre un petit cadenas évite les mains baladeuses, mettre ses affaires importantes dans les lockers des hostels (beaucoup de vols ont lieu parmi les propres voyageurs!), garder ses affaires près de soi dans les bus
- Se faire discret: ne pas emmener de bijoux de valeur, ne pas se promener avec le téléphone/appareil photo à la main/au cou, et avoir une tenue très simple et décontractée
- Répartir son argent : dans ses sacs, et si vous avez utilisez votre ceinture ventrale pour mettre argent, CB et passeport (si le sac est volé il vous reste le plus important).
- Prendre deux CB differentes (visa et mastercard) car certains pays ne sont pas bien équipés et certaines cartes peuvent être bloquées (notament au Brésil et au Pérou)
- Toujours avoir un oeil sur ses comptes: il arrive de voir notre carte piratée en l'utilisant sur un réseau non sécurisé ou même à certains distributeurs.
Si c'est la cas contactez votre banque ou l'assistance Visa/mastercard et faites tout de suite opposition. Ils mettrons à votre disposition une somme de secours si besoin et vous renverront une nouvelle carte. Un dossier sera à remplir et les banques généralement remboursent assez vite (et la totalité!)
- Prendre une bonne assurance pour couvrir les frais médicaux et les vols de bagages (à voir l'assurance déjà comprise dans votre CB). De mon côté j'ai opté pour AVI International
Et profitez de chaque moment!
< Chloe (séjour de huit mois en Amérique du sud )
http://clichesdevoyages.com
Le temple d'or d'Amritsar
Après 11 heures interminables de train, nous sommes arrivés au petit matin à Amritsar. A peine débarqués, nous nous sommes entassés avec beaucoup d'autres pèlerins dans le bus direction ce fameux GOLDEN TEMPLE.
Au premier tour de roue, un Guru Sikh à la barbe très longue a entamé un chant et tout le monde dans le bus a suivi son refrain.
Voilà, nous étions donc déjà plongés dans cette atmosphère si « magique » qui nous a accompagnée pour 2 jours.
Le temple Sikh accueille tous les pèlerins, quels qu'ils soient, et gratuitement. Pour nous imprégner complètement de cette extraordinaire ambiance, nous avons décidé de nous loger dans le temple, dans le dortoir réservé aux étrangers.
La religion des Sikhs, le sikhisme, est assez méconnue bien qu'elle soit la 5ème religion du monde. Le Sikhisme a été créé au XVème siècle, en opposition à l'Indouisme et à l'Islam déjà très présents en Inde. Les Sikhs prônent une religion égalitaire quel que soit le sexe et ont aboli le système de castes très présent chez les hindous. Les sikhs sont en général très cultivés et ont un sens de l'accueil extrêmement fort.
Nous avons passés 2 jours hors du temps à déambuler dans ce temple majestueux aux milieux des chants et des rites sacrés. Les repas étaient partagés dans l'énorme salle à manger du temple, qui sert plus de 100,000 repas par jours, toujours gratuitement ! Une organisation incroyable qui fonctionne avec l'aide de nombreux bénévoles et grâce aux donations des pèlerins.
Nous avons essayé de vous retranscrire l'incroyable atmosphère du temple d'or dans la petite vidéo du début de cet article...
Nous avons aussi profité de notre escapade à Amritsar pour aller à la frontière du Pakistan!
A 35km de la ville, nous avons assisté au show de fermeture de frontière le plus inattendu que nous pouvions imaginer.
Il faut savoir que l'Inde et le Pakistan ont un très lourd passif et ne se portent pas vraiment dans leurs cœurs. Tous les soirs, à l'heure de la fermeture de la frontière, c'est une démonstration de force qui se met en place.
Un vrai combat de coqs ! (d'ailleurs rien que l'uniforme en atteste déjà un peu ;)
Pendant 30 minutes, chaque pays essaie d'intimider l'autre avec une surenchère de parades, de coups de pieds lancés dans les airs au-dessus de la tête, de grimaces... et tout cela sous une musique assourdissante ! Ils finissent tout de même par baisser les drapeaux, fermer la frontière et rentrer chacun de leur côté pour mieux recommencer le lendemain.
Cette fermeture de frontière est devenue une vraie attraction touristique avec des gradins pour recevoir les curieux et même un emplacement privilégié pour les VIP.
Bref, nous sommes tout de même ressorti de là en se disant « Ils sont fous ces Indiens » ;)
< Agnès & Flo
www.hellochange.co
Uyuni le désert de sel
“- On est côté ravin, et si on croise un autre bus ?”
Gagné ! Et c’est l’autre qui fait une prouesse de marche-arrière… Ouf !
Spectacles vivants
Pour ce trajet, j’ai acheté une place semi-couchette dans un bus moderne sur la photo… Je me retrouve dans un vieux bus sans doute tout terrain, aux banquettes défoncées. Une halte toutes les deux heures et toujours une foule bigarrée qui charge et décharge…
Dans un voyage au long cours, la première qualité est adaptation. Je partage ma banquette avec un vieil homme qui me raconte en souriant des trucs que je ne comprends pas, je souris à mon tour mais j’ai juste compris “Qué calor !” Il ne fait pas si chaud que ça, mais il est enveloppédans sa couverture… Et toujours la musique à fond ! Les terminaux de bus sont des spectacles vivants. Les femmes en costume traditionnel, leur large jupe froncée avec un cerceau dessous pour ajouter de l’ampleur, leurs longs cheveux en deux nattes terminées par des breloques jusqu’au bas du dos, de grand tissus aux couleurs vives noués aux épaules et formant dans le dos un panier contenant enfants ou paquets, un peu comme moi avec mon sac à dos rouge.
Addition salée
Un jour de déplacement de bus et me voici les pieds dans… le sel ! Un des endroits les plus insolites de la planète. À Uyuni, j’ai trouvé tout de suite l’auberge pour me loger et le tour opérateur incontournable pour aller dans le désert en 4x4. Rien de possible en individuel et en période d’inflation actuelle, l’addition va être… salée. Qui n’a pas vu le Salar d’Uyuuni ne peut pas imaginer ce qu’est un désert de sel : du blanc à perte de vue et des îlots, tels des vaisseaux fantômes au milieu de l’océan blanc dont Incahuaci, île volcanique plantée de centaines de cactus à ne pas toucher au risque, sinon, d’y laisser les doigts. La route bitumée arrive et Uyuni se prépare au tourisme de masse ; le train est en marche et rien ne peut arrêter l’invasion !
Soixante agences touristiques se partagent déjà la part du gâteau, les hôtels poussent directement sur le sel et sont construits en briques de sel ainsi que tables, chaises. Que du sel !
< Jeannette Cochard (77)
Découverte des ours polaires au Canada
Découverte de New York puis Churchill, le pays des ours polaires au Canada
Chaque année une population d'ours polaires de la baie d'Hudson regagne la terre ferme dans la région de Churchill au mois de juillet. Ils vivent normalement sur la banquise où ils peuvent chasser le phoque, leur nourriture de prédilection. Mais en juillet la banquise de la baie fond c'est pourquoi ils regagnent la terre ferme. Ils restent dans la toundra jusqu'en novembre lorsque la glace se reforme. Ils peuvent alors regagner leur territoire gelé.
Fin octobre, début novembre Ursus maritimus se rapproche de la côte pour être ainsi prêt à partir dès que la banquise le permettra. C'est donc la bonne période pour venir observer l'ours polaire. Le voyage se prépare presque un an à l'avance, les possibilités d'hébergement n'étant pas très importantes à churchill.
Nous avons profité du voyage transatlantique pour faire escale et visiter New York ou plus exactement Manhattan. Pendant six jours nous n'avons pas chomé, en vadrouille du matin au soir. Bien que peu amateurs de grandes villes nous avons beaucoup aimé cette visite, historique d'abord avec la statue de la liberté et Ellis island, multiculturelle avec les quartier chinois, italiens, surprenante avec les buildings qui côtoient les petits vendeurs de rue comme dans les pays en voie de développement. Bref, on ne s'ennuie pas à New york.
Après cette étape l'avion nous a conduit à Winnipeg, capitale du Manitoba au milieu des plaines agricoles ! Personne n'aurait idée de venir passer une semaine ici. Et bien nous avons découvert de beaux parcs provinciaux au bord du lac Winnipeg et à l'est de la province. Nous y avons retrouvé les forêts, les lacs, les tourbières tous ces écosystèmes canadiens que nous aimons tant et qui abrite une faune intéressante.
De Winnipeg le train nous a amené jusqu'à Churchill, le but de notre voyage. Ce long trajet (45 h) permet de voir évoluer les paysages. Plus on monte plus la taille des arbres diminue, plus les lacs sont gelés pour arriver enfin dans la toundra.
Les ours étaient au rendez-vous, nous en avons vu dix-huit dont la plupart de près. D'autres espèces arctiques ont bien voulu se laisser voir ou apercevoir car toutes sont déjà blanches en cette fin d'automne (renard arctique, lièvre arctique, harfang des neiges, lagopèdes, bruants des neiges...). Cet écosystème très fragile et les espèces inféodées sont maintenant en danger à cause du réchauffement climatique et diverses pollutions.
Il était important pour nous de voir afin de témoigner à notre modeste niveau et essayer de sensibiliser notre entourage pour que ce magnifique animal ne disparaisse pas.
< Sylvie et Bernard Frachet (Lyon)
Festival de la Vallée de Baliem en Papouasie occidentale
Dans les montagnes, au centre de la Papouasie occidentale indonésienne, se déroule chaque année pendant 3 jours en août, le Festival culturel de la Vallée de Baliem. Le seul accès à cette région est l’aéroport de la petite ville de Wamena.
Le festival met en valeur les traditions et costumes des tribus papous Dani, Yali et Lani qui vivent aux alentours. Plusieurs districts y participent en constituant leur groupe d’acteurs-danseurs.
Après une heure de piste dans un bus public sans âge et rempli au maximum, toit inclus, j’arrive au village de Wosilimo. L’entrée est payante pour les touristes qui sont venus nombreux. Mais les spectateurs papous eux, n’ont pas accès aux estrades et ils se mélangent peu aux étrangers.
Sur un vaste terrain, les groupes se succèdent simulant des attaques, présentant des danses rituelles et des jeux. Les tribus se distinguent par leurs « kotekas » (étuis péniens), leurs coiffures et leurs maquillages.
Pour moi, le vrai spectacle se produit auprès des grandes cases attribuées aux groupes. Malgré la nuée de photographes, je peux assister au plus près à quelques exhibitions, écouter chants et instruments de musique et admirer les parures.
< voir le diaporama
https://www.youtube.com/watch?v=JsZZHD-zrqk&feature=youtu.be
< Catherine Jeudy (44)
Globe Trot'art en Asie
Après 2 mois 1/2 en Inde isolés au milieu du Brahmaputre sur la belle Ile de Majuli en Assam et 3 semaines au Népal à chatouiller les sommets du Langtang, nous voici au Cambodge pour un nouveau projet très croustillant (bien plus que les sauterelles grillées)!
Chaleur, couleurs et odeurs... Retour sur l'Inde et le Népal
De l'Afrique à l'Inde, nouveau continent, nouvelles expériences!
Nous atterrissons à Delhi, en Inde, le 10 avril 2014 après une bref escale ressourçante en France. L'Inde est le premier pays ou nous n'avons pas de contacts préétablis dans le cadre du projet Globe Trot'Art. Nous posons nos bagages chez nos amis Marie et Dhiraj, et partons à l'exploration de la (très) grande ville de Delhi et à la rencontre des institutions culturelles et des artistes. Après quelques petits-fours à l'Alliance Française et la visite de Khoj (lieu de résidence d'artistes international), nous arrivons à Gati, lieu de répétition et de résidence pour les danseurs. Nous y faisons la rencontre du chorégraphe Rahul Goswami qui nous convie à une déambulation dans les rues de Delhi afin de filmer et photographier ses performances.
Par son biais, nous faisons la rencontre de Shilpika Bordoloi, danseuse et chorégraphe qui nous invite dans la région de l'Assam, au Nord Est de l'Inde, sur l'ile fluviale de Majuli," l'Ile aux moines danseurs". Une nouvelle collaboration débute autour de cette rencontre avec l'ambition d'implanter la résidence de l'artiste sur l'Ile et de l'aider à développer son réseau et ses créations. Shilpika Bordoloi nous laisse carte blanche et nous confie les clefs de la résidence pour un mois et demi. Nous imaginons et concevons Katha Yatra II, un bateau sur roues que nous construisons au milieu du marché afin d'ouvrir un espace d'échange autour de l'oeuvre.
Cette création artistique symbolise l’équilibre fragile entre terre et eau auquel sont confrontés les habitants de l’ile. Le bateau est à la fois symbole de voyage et peut être salvateur en cas de grosses inondations. Les maisons Mishing (communauté de l’ile), construites sur pilotis, possèdent toutes une barque qu’elles sortent pendant la mousson. Il est aussi utilisé pour la pêche, une des principales activités de l’Ile de Majuli. Le premier lien avec l’ile se fait par bateau et c’est aussi la seule connexion avec le reste de l’Assam et de l’Inde. Les barques sont également un symbole religieux pour les moines Satras. Le vélo est le moyen de transport privilégié utilisé pour voyager à travers l’ile… Avec la mousson et les inondations, les vélos se transforment doucement en bateaux... Le vélo est un tandem pour exprimer la dualité, le rapport à l’autre. Nous apprenons par la suite que c’est le premier tandem de l’ile…
Pour aller plus loin dans l’implantation de la résidence sur le territoire, nous imaginons une itinérance à travers les routes de l’ile à la rencontre des habitants à bord du bateau-vélo. La chorégraphe se joint au voyage, un réalisateur de films et un comédien sont associés au projet avec l’objectif de documenter ce voyage et de susciter l’échange. Une étudiante en sociologie embarque également dans l’aventure pour apporter son regard aiguisé...
La fin du mois de juin approche, nous reprenons le train pour la frontière népalaise puis rejoignons Kathmandu en bus. Après 34 heures de voyage nous voici sur les hauteurs de l'Himalaya, la tête au frais et les pieds sur terre. Niels nous y rejoint pour 15 jours de vacances et un trek dans la région du Langtang. Nous prenons tout de même le temps de rencontrer Ophélie, la directrice de l'Alliance Française de Kathmandu qui nous parle du paysage artistique népalais.
Juillet pointe déjà le bout du nez et un nouveau départ, pour l'Asie du sud ! Après un transfert par la Thaïlande, nous arrivons au Cambodge ou nous posons nos valises pour un mois 1/2 au cirque Phare Ponleu Selpak. Des missions bien précises nous y attendent: Hafid travaille sur construction/rénovation d'un bâtiment en lieu de résidence et de répétition pluridisciplinaire (cirque, théâtre, danse et musique) et principalement l'élaboration des plans et du cahier des charges. Tina travaille met en place un "coaching" personnel pour l'administrateur théâtre, musique et danse dont le poste vient d'être créé. On vous raconte tout ça bientôt !
Et puis il nous faudra refaire nos sacs à dos pour la Nouvelle-Zélande (septembre) et l'Amérique Latine (octobre)! Le voyage continue, les rencontres et projets aussi!
Pour les détails croustillants, on vous en parle sur notre blog: http://globetrotart.com/inde-delhi-assam-namaste-namascar/
La Slovénie & Croatie en camping-car
Notre intérêt grandissant pour les différentes espèces d’ours de la planète nous a conduits vers la Slovénie où nous espérions rencontrer ursus arctos, l’ours brun européen. Une semaine à sillonner les très belles forêts au sud de Ljubljana la capitale n’aura pas suffit pour réaliser cette rencontre. La Slovénie est un pays paisible, reposant avec des paysages vallonnés voire montagneux, couverts de forêts ou prairies fleuries et de maisons colorées éparpillées. Au nord-ouest dans le massif du Triglav coule la rivière Soca particulièrement enchanteresse, aux eaux limpides, de couleur bleue turquoise ou émeraude.
Plus au sud, changement de décor avec la Croatie. Il y a énormément de maisons abandonnées plus ou moins défraîchies ou en ruines. Les villes et villages de l'intérieur ne semblent pas très riches. En descendant la végétation se transforme, devient plus aride, la garrigue remplace les forêts. La côte nous a déçus. Les stations balnéaires plus ou moins grosses se succèdent, le béton est toujours le maître. Il a fallu se rendre à l’évidence, impossible de trouver une crique sauvage. Heureusement le parc national de Plivitce avec ses merveilleuses cascades a été à la hauteur de nos attentes.
Une excursion à Mostar en Bosnie-Herzégovine nous a incités à relire l’histoire tourmentée de cette région.
Pour voir la fiche pratique, cliquez ici.
Voyager le monde
Vous trouverez sur son site des récits pour découvrir notre planète et ses différentes cultures, des astuces pour garder les traces indélébiles de ces échanges à travers les carnets de voyage, récits et photos, des conseils pour construire ses propres voyages sans tomber dans les pièges à touristes et découvrir qu'il est possible de voyager autrement.
< http://voyagerlemonde.com/
Carnet de voyage au Kerala
A cela je joins un diaporama de mes plus belles photos.
Mes derniers voyages m'ont conduite au Kérala (Inde), mais aussi à Madère, au Pérou, à Bali, en Afrique, en Thaïlande, au Vietnam,...
La liste est longue; à vous de l'explorer !
http://odileenvoyage.canalblog.com/
Terre de feu - Alaska
Parti début février, j'ai passé jusqu' ici mon temps entre le verdoyant et sympathique Uruguay et l'intense Argentine, de son nord aux couleurs incroyables jusqu' à la vibration magique de sa capitale.
Il n'y a pas vraiment d'itinéraire, à l'exception de tâcher de joindre les "deux amériques", mais il y a deux portes d'entrée: la musique, et la politique.
La musique, on s'en régale ou que l'on aille, de la chacarera du nord argentin à la murga urugayenne, en passant par le rock nacional.
La politique, il ne faut pas l'entendre au sens de tambouille politicienne, sinon de désir de discuter d'un pays, d'où il va, ce qu'il attend d'aujourd'hui et demain.
C'est pour cela que ce blog mélange carnets de voyage, galeries de portrait, articles musicaux, un peu de poésie pour la liberté de la plume, et des observations disons plus socio-économiques, pour respirer pleinement ses pays, et ne pas se cantonner à la surface du sac à dos de passage.
Prendre le temps de voyager, tenter de s'adapter et comprendre.
Et ouvrir, pourquoi pas, des discussions avec tous les voyageurs, ou non, qui souhaiteront s'y joindre.
http://tierradelfuego-alaska.com
Globe Trot'art au Burkina Faso
Nous avons travaillés sur plusieurs projets, avec le collectif Face-o-scéno au Burkina Faso sur la création du spectacle "Nabi-bila", le Festival Rendez-vous chez nous...
Nous avons fait de belles rencontres que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
Nous avons à présent migré vers Brazzaville, le Fleuve Congo et le projet de construction du lieu de résidence du Chorégraphe Delavallet Bidiefono.
Ce projet est un rêve pour Delavallet, un projet un peu
fou dans un contexte ou les artistes sont très peu considérés, le ministère de la culture inexistant et les financements absents. Le chorégraphe mène ce projet sur ses propres fonds. Le travail a déjà commencé même si les moyens financiers manquent pour acquérir le matériel. Nous allons lancer une campagne de dons en espérant récolter un peu d'argent pour acheter le fer, construire une dalle en béton...
Nous continuons la route, nous nous épanouissons un peu plus chaque jour, nous découvrons d'autres façons de travailler, d'organiser le travail, de développer des projets artistiques.
Et puis nous pensons à l'après, maintenir ce lien avec les artistes, continuer à les aider dans leur travail, même après notre départ...
http://globetrotart.com/
Costa Rica
Le Costa Rica compte de nombreuses forêts aux écosystèmes différents. L’une d’entre elles est la forêt de nuages, une forêt de montagne qui, comme son nom l’indique, est perdue dans les brumes. C’est une jungle très dense, très luxuriante, où le moindre centimètre carré est recouvert par la végétation. Mêmes les arbres abritent des dizaines d’autres espèces de plantes.
Près de Santa Elena où nous sommes hébergés, deux grandes réserves comportent des forêts primaires et secondaires. La forêt primaire n’a jamais été coupée et n’est pas entretenue par l’homme. On y trouve des ficus de 40 mètres de haut, des arbres plusieurs fois centenaires, une trentaine d’espèces de colibris et le fameux quetzal, l’oiseau symbole du Guatemala mais qu’on ne rencontre plus qu’en de rares endroits. Nous aurons la chance d’en apercevoir un.
Le Costa Rica est également le pays des grenouilles multicolores.
Au rainarium de Santa Elena nous admirons les plus jolies.
Certaines mesurent à peine un centimètre… nous aurions du mal à les voir dans leur milieu naturel.
< Liseet Guillaume (75)
http://goodmorningvoyage.tumblr.com/
L'Ouganda, l'inconnue des grands lacs
Départ début décembre à la fin de la saison sèche et avant la haute saison touristique dans ce pays n'accueillant que 70000 touristes étrangers par an.
Raid sur Entebbe
Mon raid sur Entebbe est moins glorieux que celui de l'armée israélienne en 1976 pour libérer ses otages : il se limite à occuper un coin du salon d'attente pour y passer la nuit et à changer mes dollars. Non loin, les employés de l'aéroport, en attente du prochain avion, vibrent aux péripéties du championnat de football anglais.
Au lieu de me rendre à la capitale Kampala, je reste tranquillement à humer l'ambiance du pays dans cette petite ville aérée, au bord du Lac Victoria. Les Anglais ont colonisé la région du temps de cette reine, à la fin du 19ème siècle.
Déambuler dans le jardin botanique, peu à peu grignoté par les quartiers pauvres voisins, dans le refuge pour reptiles en danger, mais surtout dans le "centre d'éducation de la vie sauvage" me fait prendre conscience du souci des Ougandais pour leur nature, bien mise à mal lors des années de dictature. A côté des classiques lions, girafes et rhinocéros enfermés, les singes et les élégantes grues couronnées ont repéré la tranquillité des lieux et y ont élu domicile.
Au bord du lac, des pêcheurs à pied ramènent difficilement un filet. Non loin de là, le gardien de l'église en béton me gratifie d'un salut militaire. Au marché, dans la section des restaurants populaires, une femme se fait pédicurer par un jeune homme. Je commande un "Rollex", venant de "Rolled eggs" chapati aux oeufs, ayant ainsi le sentiment d'avoir presque réussi ma vie selon les critères du célèbre publicitaire français Ségala "On n'a pas réussi sa vie si on n'a pas une Rolex à 50 ans".
Le Lac Victoria
Plus grand d'Afrique (100 fois la surface du Léman), le lac Victoria est partagé entre la Tanzanie, le Kénya et l'Ouganda. A 3 heures de bateau s'étend l'archipel des îles Ssesse. A part les bateaux-taxis coulant parfois lors de soudaines tempêtes sur le lac, il reste le ferry moderne mais pas de trace de gilets de sauvetage ! Avant d'embarquer, les passagers se voient fouiller leurs sacs car les cigarettes sont interdites dans l'archipel. Les 100 sièges sont vite occupés et tous les ponts et passerelles sont vite envahis d'habitués pendus à leurs téléphones portables ou autres Ipod/pad/truc.... on se croirait dans le métro aux heures de pointe.
Mon voisin, Sam, se présente comme "docteur des yeux", il se rend avec sa fille et 10 collègues sur l'île principale pour donner des consultations gratuites à la chaîne aux nécessiteux. Il me raconte son enfance pendant laquelle son père a malencontreusement fait tomber un arbre sur lui. Pendant quelques minutes, les voisins ont voulu le lyncher mais Sam est sorti miraculeusement de l'arbre. Certains malades lui demanderont de l'argent après la consultation.
Il semble nostalgique de l'époque d'Amin Dada quand, selon lui, la corruption était inexistante et les salaires payés à temps. Outre les 300000 morts, ce tyran sanguinaire a tout de même expulsé la communauté indienne qui dominait le commerce. Résultat, l'économie a été ruinée et a eu beaucoup de mal à remonter la pente. Le président actuel, Museveni, au pouvoir depuis 1986, a apporté la stabilité et la majorité de la population préfère le voir rester plutôt que de prendre le risque d'émeutes voire de guerre civile éclatant parfois en Afrique lors des élections.
Sam n'a pas froid aux yeux, il me demande des conseils voire de l'aide pour développer une activité commerciale de vente de verres de lunettes entre l'Europe et l'Ouganda.
Pendant ce temps, les passagers tuent le temps en commentant la nouvelle du jour, la mort de Mandela, buvant de la bière à gogo, riant à gorge déployée, remplissant leur sudoku, dégustant du poisson frit et des frites ou parcourant le journal. On assiste également à un quasi-défilé de mode de boubous et de robes africains.
Les îles longées sur le parcours ne sont peuplées que de quelques pêcheurs. L'île principale de Buggala nous accueille dans la superbe baie de Lutoboka, son village de baraques contrastant avec les hôtels de bungalows les pieds dans l'eau. Les bords du lac sont envahis d'algues. Celà ne gène pas les les lavandières qui tapissent les rives de tissus multicolores. Malheureusement, baignade interdite à cause de la billiarzose.
L'île fait les gros titres des journaux. Quelques jours avant mon arrivée, un hôtel pour routards tenu par des Allemands a été détruit par la police car le terrain aurait été occupé illégalement depuis 20 ans, le propriétaire est en prison car il ne peut ou ne veut pas payer la caution. Les journaux annoncent également l'arrestation d'un pédophile européen dont le lit était "pris d'assaut" par les jeunes filles pensionnaires de son refuge pour enfants...
Mes voisins de bungalow sont des cormorans, des ibis, des faucons ou des hérons sans compter nombre d'échassiers inconnus. Ils élisent domicile sur des pontons abandonnés et semblent habitués aux promeneurs. Le haut de l'île offre une superbe vue sur la baie et l'archipel mais le village administratif de Kalangala est tristounet : rues boueuses, habitations en béton, boutiques pauvrettes. Seules la mosquée et l'église adventiste du 7ème jour sortent du lot : en ce samedi, toute l'assemblée chrétienne sort sur son 31 et les chants envahissent la rue, à peine troublés par l'appel peu envahissant du muezzin. De nombreuses églises aux noms variés éclosent dans le pays, comme par exemple "Living god church"...
Mes quelques jours de "vacances" sont terminées, départ vers la capitale Kampala où Sam me dépose en voiture, nous sommes 4 à l'arrière et même les remarques de la police militaire sur cet "excess" ne me feront pas débarquer. En ce dimanche, la ville aux multiples collines de terre rouge est une ruche sans charme mais bien aérée. Deux mosquées énormes se font face, la saoudienne et l'indienne mais la population chrétienne est prépondérante à 85%. Les marchés se tiennent à même les trottoirs. La population a été multipliée par 20 depuis l'indépendance en 1960 et celle du pays est passé de 5 à 35 millions d'habitants. L'âge moyen est 15 ans.
Je découvre à l'occasion le coté pratique du taxi local à deux roues, des motos de 125 cm3 appelées "boda-boda" car elles étaient à l'origine consacrées au passage des frontières ("border to border"). Elles sont généralement conduites par d'intrépides jeunes gens toujours pressés. Le prix se négocie toujours dans la bonne humeur. Le fort taux de mortalité de cette activité a conduit le gouvernement à suggérer le port de casques pour le conducteur mais pas pour le ou les passagers car on peut parfois être 7 sur l'engin (version "body-body"), les femmes montant souvent en amazone avec leurs petits dans le dos. On les voit parfois transporter des cercueils, vides, ou des meubles comme des coiffeuses. Pour ma part, je préfère la version luxe, avec le siège arrière et la conversation du pilote pour moi tout seul, mon sac à dos étant posé sur le volant et les cadrans. Pour sa sécurité, il est conseillé de demander de temps à autre d'aller lentement... Je deviendrai ainsi un frequent-rider à la fin du séjour, au point de parcourir jusqu'à 30 km pour éviter d'attendre un minibus.
Le Lac Albert
Courage fuyons : je préfère sauter dans le bus, annoncé comme partant pour Masindi, porte d'entrée du Parc national des Murchinson Falls. Deux heures plus tard, après maintes visites de vendeurs de journaux (en gros titre, la mort de Mandela bien sûr), de chaussures, de semelles, de montres et de victuailles et installations de passagers, le bus, quasiment plein, se fraye un passage dans la gare routière bien encombrée. En sortant, il nous faut vaincre le bouchon de minibus collectifs et de boda-boda. Il fait nuit à l'arrivée et deux compagnons de voyage décident de m'escorter jusqu'à un hôtel. En effet, pas d'éclairage public. Je découvre ainsi que tout l'Ouest du pays souffre, sans jeu de mot, de "black-out", de pannes d'électricité récurrentes.
Au lieu de me joindre à un quelconque groupe de touristes, me voici dans le taxi de Moïse qui me fait découvrir, non seulement le fameux parc national des Murchinson Falls mais ses environs. Moïse m'explique que les études au collège coûtent 200 euros par an et par enfant, je ne marchande pas trop son offre très raisonnable.
Sur la route de campagne très verdoyante vers le Lac Albert (le mari allemand de la reine Victoria), il fait un détour vers la plantation de cannes à sucre de Kyniara appartenant à un groupe indien de Maurice et au gouvernement. Le paternalisme est ici à l'oeuvre mais sans doute que les 500 ouvriers et leurs familles ne s'en plaignent pas : logements collectifs coquets, hôpital, vaste école, bicyclettes fournies. Nous rentrons sans montrer patte blanche dans l'enceinte de l'usine, dominée par une très grande cheminée, nous faisant tout petits par rapport aux énormes tracteurs et leurs remorques apportant par dizaines de tonnes les cannes coupées dans les immenses champs environnants. Il y a deux récoltes annuelles. Étonnamment, les ouvriers me laissent approcher des pressoirs et des cristalliseurs et m'indiquent le poste de commandement où je suis très bien accueilli. Dommage, une visite plus approfondie prendrait trop de temps.
Non loin de là, surprise : une église polonaise, construite en béton pendant la deuxième guerre mondiale, échappe encore à la canne à sucre. Au vu des tombes, elle a été vite abandonnée mais pas par tout le monde. Les étudiants de l'école des forêts viennent y reviser leurs cours et ... se conter fleurette.
Nous descendons le fameux escarpement (100 m en pente douce), symbole géologique du Rift se préparant à séparer l'Afrique en deux jusqu'à la Mer Rouge mais il faudra encore quelques dizaines de millions d'années. Au loin, le Lac Albert et de l'autre côté, les montagnes du Nord-Kivu, région de la République soi-disant Démocratique du Congo, à feu et à sang depuis 20 ans. Une petite balade à pied me permet de rencontrer les habitants qui remontent difficilement à vélo, les pick-up qui descendent des jerrycans chargés d'alcool de canne à sucre bon marché, des babouins bien paisibles et un policier et une policière tout de blanc vêtus attendant l'excès de vitesse au carrefour peu emprunté....
Encore quelques km et nous voici arrivés au village de Butiaba où s'entassent 5000 à 6000 personnes vivant essentiellement de la pêche au bord du lac, depuis l'arrêt du commerce trans-frontalier. Les fortes vagues sapent les bases du village, un peu comme nos tempêtes atlantiques. Les jeunes gens et les jeunes filles, certains complètement nus, se baignent et se lavent dans le lac, dans des endroits séparés tout de même. Sur les plages sont tirées les barques de pêche sur lesquelles les immenses marabouts, bien peureux, se perchent, en quête de restes de poisson. Tout près, des troupeaux de buffles aux cornes de un mètre de long, paissent paisiblement.
Charité et Myenga, même pas 20 ans, m'abordent et la conversation passe vite au français, ils font partie des nombreux Congolais réfugiés en Ouganda. Je leur apprends la mort de Mandela. Ils sont pêcheurs et risquent leur vie pour 5 euros par jour car beaucoup de naufrages ont lieu. Ils aimeraient tout de même retourner dans leur pays pour étudier. Ils m'expliquent que les barques sont remplies d'eau pour être protégées des fortes pluies. Une grande partie du poisson est séchée, sur les toits ou par terre, pour être vendue sur les marchés des villes ou consommée sur place, les plus petits étant réservée à la volaille. Les filets très fins jonchent le sol des ruelles. Mon charme auprès des jeunes filles opère, mes dents métalliques étant signe de richesse mais elle ont peur quand j'approche... Après un repas de poisson bien frais accompagné de farines de bananes et de riz, voici l'heure du départ : mes deux amis pensent que "Dieu est avec moi", au contraire de nombreux voyageurs blancs de passage (les fameux "muzungu", c'est ainsi qu'on m'appellera souvent) qui n'osent pas ou ne veulent pas aborder la population locale.
Le lendemain, nous voici dans le parc national de Murchinson Falls. Ce parc a été créé à la fin du 19ème siècle suite au décès de 250000 personnes causés par la mouche tsé-tsé, le gouvernement anglais ayant alors décidé d'évacuer cette zone ainsi que d'autres zones infestées dans le pays. Le taxi passe partout car nous sommes encore en saison sèche. Malheureusement, c'est également le cas des camions des compagnies pétrolières qui commencent à sérieusement s'installer après la découverte de gisements prometteurs, tant pis pour le statut de parc national et de réserve de biosphère... Le Nil, sorti du Lac Victoria et prêt à se jeter dans le Lac Albert, coupe le parc national en deux et ne fait ici que 300 à 400 m de large.
En cette saison, les animaux ne s'en écartent pas trop pour venir se nourrir et s'abreuver, une chance pour les visiteurs, beaucoup plus rares que dans les parcs kényans ou tanzaniens. Un défilé de girafes, de babouins, de perdrix, de phacochères et d'antilopes à longues cornes nous accueille le long des routes. De mon bateau "African Queen" qui remonte vers les chutes du Nil, on peut observer des crocodiles, des éléphants, des centaines d'hippopotames et de buffles et leurs petits. Des hirondelles ont fait leurs nids dans les falaises de tuf. Au dessus de ces scènes évoluent des aigles africains, des martin-pêcheurs noirs et blancs ne cessant de plonger, des "mangeurs d'abeilles" multicolores et de nombreux échassiers, parfois perchés sur le dos des hippos ou des buffles.
On peut débarquer du bateau pour remonter sur le fleuve à pied. Les rives du plus long fleuve d'Afrique (ici il ne fait que 300 m de largeur) sont envahies d'ajoncs jusqu'aux spectaculaires chutes, non par leur hauteur (45 m) mais par leur largeur et leur volume. Le goulet de 6 m de large est le point le plus impressionnant. Les végétaux et les animaux brassés par cet énorme lave-vaisselle engendrent une mousse brûnatre en aval.
A condition de faire abstraction des omniprésentes enseignes de téléphones mobiles (on envoie de l'argent par internet), la ville de Masindi permet une remontée dans le temps colonial : ont logé dans le Masindi Hotel Hémingway après ses deux accidents d'avion en deux jours dans la région et le couple mythique Hepburn / Bogart pendant le tournage du film African Queen, la cour de justice fonctionne encore à l'anglaise avec perruques et les prisonniers sont gardés dans une prison au fond du jardin.
En Ouganda, il est préférable de privilégier les taxis collectifs ("matatu") pour les trajets secondaires mais il ne faut pas être exigeant sur la sécurité, la vitesse ou le confort. La règle est de remplir le plus souvent possible les véhicules en multipliant les arrêts, quel que soit le volume de bagages, rangés entre les jambes ou sur le toit. Mesurer plus de 1,70 m est un gage d'inconfort. Le trajet Masindi - Fort Portal sur 150 km est épique. Le premier matatu, minibus qui met 4 h à quitter la ville après avoir fait le plein (de 25 passagers serrés comme des sardines) se fait arrêter à la sortie de la ville pour "excess" de passagers. Le chauffeur ne se démonte pas face aux policiers, frisant l'outrage et ne faisant débarquer que deux d'entre eux. Il les récupère quelques km plus loin, allant jusqu'à rembourser à un chauffeur de boda-boda (les fameuses moto-taxis) le transfert sur un km. En cours de route, le reste de mon billet est vendu à un autre chauffeur et je suis transféré, bien sûr en boda-boda, à la périphérie de la ville à bord d'un autre matatu. Après quelques faux départs, nous sommes à nouveau sur la piste mais le véhicule épuisé tombe en panne plusieurs fois. Nous sommes quelques passagers à fuir et monter dans un autre matatu qui nous mènera à bon port, après 8 heures de voyage.
Vue du ciel, la région de Fort Portal est boutonneuse de ses lacs de cratère. Il y a 8000 ans, à peu près à la même époque que la naissance de la chaîne des Puys d'Auvergne, de nombreuses éruptions volcaniques ont causé des cratères de 100 m à un km de diamètre qui se sont peu à peu remplis d'eau. La végétation en a pris possession et les bords sont devenus des hâvres de paix pour la faune locale. Certains malins ont construit de superbes lodges en bois tout au bord des cratères, tombant parfois en falaises dans les eaux du lac. Les prix ont aussi subi des explosions. J'ai l'occasion d'assister aux travaux des champs très fertiles grimpant à l'assaut des bords extérieurs des cratères ainsi qu'aux jeux des enfants. Des prisonniers tout proches, habillés en jaune vif, sont également de sortie. Des pistes et des chemins permettent d'accéder au bords des cratères mais il est souvent nécessaire de se faire guider, généralement par les gamins de villages proches. Au retour des chutes Mahona, une pluie diluvienne m'oblige à m'abriter dans les cases traditionnelles en terre cuite très pauvres où je suis très bien accueilli.
La chaîne du Ruwenzori, dépassant 5000 m, barre l'horizon. Une route, récemment asphaltée par les Chinois, permet d'en faire le tour et d'atteindre la ville de Bundibugyo, à 25 km du Congo. Il n'y a pas grand chose à faire sinon déambuler dans les ruelles sales du centre entre les échoppes de fruits et légumes ou les boutiques de téléphones portables et de cartes SIM, voire sur les trottoirs parfois envahis de fèves de cacao en cours de séchage.
Coup de chance : en recherche d'une douceur à l'unique boulangerie, je rencontre Irène, la secrétaire du directeur de l'unique usine de traitement du cacao du pays. Quelques mots à son patron et nous voici
à arpenter l'usine de mise en sacs. Une fois sorties de leurs cabosses, les fèves sont collectées chez 10000 producteurs locaux et mises à sécher à l'air libre sur deux hectares de séchoirs dans l'usine. Au moindre risque de pluie et tous les soirs, ces séchoirs sont recouverts de bâches. Les manutentionnaires, payés 50 euros mensuels, sont logés avec leurs familles dans de petits pavillons. Au lieu d'utiliser des chariots, ils préfèrent porter un sac de fèves (62 kg !) et parfois deux pour impressionner les copains ou le patron. Entre deux sacs, un petit coup d'oeil à l'écran TV pour voir le score du match de football anglais en cours. Des visites sont régulièrement organisées pour convaincre de nouveaux planteurs de fournir leurs fèves. Je repars déçu car aucun chocolat n'est fabriqué ici ni ailleurs dans le pays car la matière première est exportée vers les industriels et les artisans chocolatiers du monde entier. L'Ouganda est loin d'atteindre les productions ivoiriennes et ghanéennes totalisant 70% de la production mondiale. J'attendrai donc Noël dans quelques jours pour me rattraper.
Une autre curiosité de la région est la récolte des sauterelles. Elles sont leurrées la nuit par d'immenses pièges de tôles métalliques de 6 à 7 m de hauteur et 10 m de diamètre fortement éclairées puis tombent dans des barils avant d'être grillées. Excellent amuse-bouches pour ouvrir l'appétit mais à consommer avec modération !
Un jeune me mène jusqu'au producteur de vanille qui a malheureusement cesser toute production car il n'était payé que sur la base d'un euro le kg.
Le parc national de Semliki, du nom de la petite rivière séparant l'Ouganda du Congo, est un paradis pour les ornithologues. Un chemin de 15 km permet d'aller jusqu'à la frontière. Vu l'heure tardive, je me contente avec mon guide Justice d'une boucle plus courte passant par deux sources chaudes, sorte de mini-geysers, en arpentant les chemins boueux tracés par les petits éléphants et les buffles. La mythologie locale en restreignait l'accès à l'un des sexes. Il utilise parfois son téléphone portable pour attirer avec les chants enregistrés des oiseaux repérés de loin. Nous ne voyons aucun humain et apercevons le fameux "hornbill" et également deux serpents vert vif.
Retour de l'autre côté du massif du Ruwenzori, cette fois au pied de la montagne, à Kilembe, porte d'entrée du parc national. Une vingtaine de maisons et une partie de la route ont été emportées en mai dernier par les crues des énormes torrents qui encerclent le village. La plupart des bâtiments d'habitation sont d'anciens baraquements de mineurs de la mine de cuivre abandonnée il y a 40 ans mais en cours de réouverture par les Chinois. Le marché se tient en fin d'après-midi et propose classiquement fruits, légumes, viande fraîche mais également des vêtements donnés par les pays occidentaux, ce sont les plus malins qui profitent de la donne...
Il faut une semaine pour grimper, souvent dans la pluie et le brouillard, jusqu'à la cime. Pour moi et mon genou flageolant, ce sera simplement les contreforts jusqu'aux chutes de Rokoki de 30 m de haut. Les paysans vaquent à leurs occupations et peu connaissent l'anglais. Les flancs très verdoyants sont plantés de bananiers, d'avocatiers, de caféiers et d'arbres aux fruits de la passion. A chaque passage en vue d'une case, les enfants me crient "Hello" jusqu'à ce que je disparaisse de leur vue. Au sommet, les bûcherons m'assurent qu'à chaque arbre coupé, un autre est planté. A voir...
Direction le parc national Queen Elizabeth, le plus beau et le plus varié du pays, tant en faune qu'en paysage. De la route nationale, on voit même des éléphants. A peine sorti du matatu, un chauffeur de minibus avec plate-forme d'observation m'aborde pour me proposer, ainsi qu'à mon voisin, des "game-drive", des visites du parc national au coucher et au lever du soleil, les meilleurs moments pour observer les animaux en quête d'eau et de nourriture. Nous acceptons son offre raisonnable.
Une partie du parc est recouverte de savane avec des papyrus ou de nombreux cactus de 6 à 7 m de haut, rappelant des denses bouquets. Les antilopes et les oiseaux sont les plus répandus et détalent devant le véhicule. D'énormes troupeaux de buffles se voient à quelque distance. Quelques éléphants et phacochères nous évitent. Dans le village de Kyseni au bord du canal de Kazenga, une quinzaine d'hippopotames cohabitent avec les pêcheurs dans leurs canots. Au retour, de nuit, une hyène fuit en sifflant.
Le lendemain matin, les arbres flottent dans la brume. Il semble que la faune s'est habituée à nous. Outre les animaux de la veille, nous voyons quelques grues couronnées, l'oiseau symbole du pays, au sol et en vol et, cerise sur le gâteau, un groupe de 10 lions finissant sa nuit au milieu des antilopes. Notre chauffeur a été informé de leur présence par portable par ses collègues, à charge de revanche. Les premiers rayons du soleil les réveillent et les femelles repèrent le petit déjeuner. Certains mâles se battent avec leurs cornes pour s'assurer les femelles au point qu'ils ne voient pas approcher une lionne. Un autre broute tranquillement alors qu'une lionne se cache derrière une butte à 20 m. Aujourd'hui, les antilopes sont plus malignes et ne laissent pas approcher. Tant pis pour les visiteurs, tant mieux pour les élégantes antilopes !
De l'autre côté du parc national, non loin du Lac Edouard (le fils de la reine Victoria qui lui succédera), près du village de Katwe, se trouvent de nombreux cratères volcaniques, certains vides, certains remplis d'eau, salée ou non, selon la saison. L'eau salée attire les buffles malades ou des milliers de flamants roses qui iront sous d'autres cieux vers les lacs Natron et Turkana au Kénya, une fois le lac vide. Un troisième, à très haute salinité, est exploité depuis 400 ans par diverses familles possédant des concessions. Hommes et femmes se partagent le travail. On se croirait à Guérande avec les nombreux paluds créés pour l'évaporation de divers types de sel sur la moitié des rives. L'usine de traitement ayant cessé de fonctionner à l'époque d'Amin Dada, les lourdes plaques de sel, à raison de 80 tonnes quotidiennes, sont exportées vers les pays voisins.
La nuit, après un bon repas au lodge, je salue les gardiens avant de rejoindre ma modeste pension, à 200 m. Etre poli me sauve peut-être la vie car ils m'annoncent avoir vu, lors de leur ronde, un hippopotame et un éléphant avant d'arrêter le véhicule de leurs collègues pour me transférer en toute sécurité. Le lendemain, sur la piste de l'aéroport tout proche, d'énormes bouses encombrent le terrain...
Avant de quitter ce superbe parc, j'embarque à Mveja sur un petit bateau pour longer les bords du canal de Kazenga : troupeaux d'éléphants buvant au bord de l'eau, nombreux hippopotames avec leurs petits se coursant parfois sur terre et dans l'eau, quantités de buffles, quelques crocodiles bien tranquilles non loin d'une réserve d'oiseaux (hérons, cigognes, pélicans, marabouts). Un enchantement partagé tant par les muzungus que par les Ougandais !
Je partage mon dernier matatu vers le lac Bunyoni, à quelques km du Rwanda, avec le préfet local voyageant incognito pour se rendre compte de la vraie vie de ses concitoyens. Il comprend comme moi que Dieu est sourd, au vu du volume sonore des paroles échangées par les trois prêtres également montés à bord pour participer à un séminaire.
Dehors, des plantations de thé étendues jusqu'à l'horizon attendent les petites mains féminines qui viendront cueillir les feuilles une par une.
La route d'accès est en travaux et les cailloux sont cassés à la main, hommes et femmes étant mis à contribution. De manière générale, les femmes travaillent souvent sur les chantiers ce qui ne les empêche pas d'assurer les corvées d'eau et de bois. Les mauvaises langues disent que les hommes se contentent de bâtir la maison...
L'arrivée au bord du lac de cratère est féérique, les dizaines d'îles semblant flotter dans la brume, notamment au coucher de soleil. Ce lac d'origine volcanique a le même âge que les volcans auvergnats. Il faut négocier un bateau à moteur ou une pirogue pour se rendre sur les îles. L'île d'Itambira s'est en partie transformée en hôtel écologique, les chambres étant des bungalows sans porte ouverts sur les terrasses ou des cabanes en bois. L'électricité est produite par le soleil est c'est d'ailleurs le seul moment du voyage où je peux me connecter sans problème au réseau internet en deux semaines. Les oiseaux nous offrent en permanence des concerts philarmoniques. Les nombreux volontaires des ONG tant ougandaises que rwandaises viennent se reposer ici entre deux missions ou rencontres avec les gorilles ou les chimpanzés.
Le lendemain, jour de marché au bord du lac : les pirogues fendent la surface de l'eau et les discussions des passagers portent loin dans cette atmosphère de brume. Après mes emplettes, je décide de jouer contre le champion local de billard, il me met la pâtée par 4 fois mais me ramène dans sa pirogue à l'hôtel.
Il me faut malheureusement quitter ce petit paradis et parcourir en bus les 450 km jusqu'à l'aéroport d'Entebbe. L'arrivée à Kampala est chaotique à quelques jours de Noêl, les bouchons n'ayant rien à envier aux nôtres. Les journaux annoncent l'envoi de troupes ougandaises pour restaurer l'ordre au Sud-Soudan voisin, en guerre civile depuis une semaine (heureusement que les formalités douanières m'ont dissuadé d'y faire un saut !), et protéger les 200000 ressortissants ougandais y travaillant.
J'ai juste le temps de négocier un taxi pour mon deuxième raid sur l'aéroport d'Entebbe, il lui faudra près de 2 heures en doublant n'importe comment et même en prenant le sillage d'un convoi officiel...
< Conclusion
L'Ouganda résume l'Afrique que j'aime : sourires omniprésents, agressivité absente malgré la misère, chaleur tempérée par l'altitude, luxuriance et variété des paysages, faible fréquentation touristique, nourriture correcte, système D à l'africaine, conscience environnementale des autorités, faibles distances.
Volez vers l'Ouganda, l'inconnu des Grands Lacs !
Patrick Kernen (75)
Janvier 2014
< Fiche pratique