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mardi, 01 septembre 2015 18:20

The Dead Lands, la Terre des Guerriers, un beau film de Nouvelle-Zélande

A l'occasion de la sortie du film "La Terre des guerriers" (The Dead Lands) au cinéma en France et en VOD en Nouvelle-Zélande, voici analyses et explications d’un résident français de longue date en Nouvelle-Zélande, Sébastien, fondateur de l’agence de voyages locale Frogs.

Le monde Maori

Jadis, les Maoris étaient les seuls habitants d’Aotearoa, la Nouvelle-Zélande. Ils découvrent et colonisent l’ensemble du pays à partir du 11ème siècle, sept siècles avant que les européens n’arrivent à leur tour. Alors, le monde spirituel et le monde réel ne font qu’un : les ancêtres marchent aux côtés des vivants, les guerriers se battent en leur souvenir, pour défendre leur mana, leur prestige, et les êtres surnaturels peuplent le monde. Le mana comme le tapu (le sacré) régissent les rapports entre les membres du clan, et entre toutes ces tribus qui peuplent alors le Pays du Long Nuage Blanc.

La « Terre des Guerriers », réalisé par Toa Fraser se déroule dans cette ère pré européenne où les ancêtres et le monde surnaturel occupent une place prépondérante dans la psyché maorie. C’est aussi une époque où les maoris ont développé une culture martiale singulière par rapport à leurs ancêtres polynésiens. Le guerrier maori, tatoué, grimaçant et sautillant, est devenu le personnage central de la représentation que l’on fait du peuple autochtone de Nouvelle-Zélande.

poster deadlandsLe parcours du héros

Le film, résolument grand public, nous livre un récit classique du jeune héros inexpérimenté dans une odyssée parsemée de duels épiques. Le style d’art martial utilisé dans le film vient du Mau Rakau. Il s’agit d’une pratique guerrière traditionnelle ancienne dont la particularité est le combat à mains nues avec des massues (mere) et lances (taiaha) et qui se caractérise également par un jeu de jambes habile, des mouvements de mains rapides et des expressions du visage agressives. Pas de haka dans le film, mais l’intensité des combats, les tatouages des guerriers et leurs armes traditionnelles donnent un résultat violent certes, mais assez réaliste. Filmées caméra à l'épaule, ces scènes de combat chorégraphiés raviront les fans de "Kill Bill" et "Apocalypto".

Suite à la profanation d’un cimetière et au massacre de la tribu perpétré par le machiavélique Wirepa et ses frères d’arme, on suit l’odyssée de Hongi, fils du chef et guerrier inexpérimenté rescapé de son clan, en quête de vengeance au cours de laquelle il doit naviguer entre surnaturel et réalité pour nouer une alliance dangereuse avec un taniwha, un démon de forme humaine. C’est ce guerrier démoniaque qui habite la région tapu des Dead Lands. Ensemble, ils vont traquer les meurtriers de la tribu, sauver les âmes de leurs ancêtres et réparer l’outrage.

Le grand attrait du film, ce qui lui donne son réalisme poignant, est qu’il est entièrement tourné en langue maorie, te reo, et sous-titré. La langue parlée, les paysages non retouchés de Nouvelle-Zélande, les huttes traditionnelles et les costumes (quelque-peu revisités pour les rendre plus frappants) plongent réellement le spectateur dans un monde assez proche de ce qu’aurait pu être la réalité du monde maori du 16ème siècle. Evidemment, les maoris contemporains ne vivent plus de cette manière et ont adopté un mode de vie occidentalisé.

Les connaisseurs du cinéma néo-zélandais auront certainement reconnu James Rolleston dans le rôle de Hongi. Le jeune acteur est assez connu en Nouvelle-Zélande depuis sa première apparition en 2010 dans l’excellent film « Boy » de Taika Waititi. Il joue également dans un autre grand moment du cinéma contemporain maori, «The Dark Horse » de James Napier Robertson, sorti en 2014. L’autre star, c’est Lawrence Makoare, qui joue avec tant de prestance le guerrier démoniaque. On l’aura vu dans les rôles de Bolg dans « The Hobbit » et de Za Bing dans la série « Marco Polo ».

Les lieux de tournage

Le chef décorateur, reconnu pour son travail sur le "Seigneur des Anneaux", a cherché à rendre une esthétique classique de Nouvelle-Zélande, peu remodelée. Ceux qui vivent dans le pays, comme moi, retrouveront bien l’univers majestueux et un peu surnaturel des lieux. Si vous prévoyez de venir en Nouvelle-Zélande, vous retrouverez tous ces lieux de tournage dans un rayon de 300 kilomètres autour d’Auckland : côte des Waitakere Ranges, Otuataua Stonefields, Mount Mangere, île volcanique de Rangitoto Island et Tongariro Plateau.

Pour conclure, l’esthétique générale du film ainsi que l’action compensent bien un scénario un peu léger. Mais pour le candidat au voyage en Nouvelle-Zélande, il donne un bon aperçu d’une culture millénaire et des paysages féériques que l’on retrouve dans cet hémisphère.

< Sébastien Michel Fondateur de l’agence francophone n°1, Frogs Voyages
L’agence francophone locale n°1 : Frogs Voyages – www.frogs-in-nz.com ou tél. +64 9360 5458


En savoir plus

Activités maories essentielles sur place :

·         Waka Quest, à Auckland

·         Tamaki Maori Village, à Rotorua

·         Walk with the Ancestors Tour à Napier

·         Tours guidés en Kayak sur le lac Taupo

·         Le Musée Te Papa, à Wellington



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