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vendredi, 24 janvier 2020 15:14

Terre sauvage, un exemple namibien

À la rencontre des idées
Après deux mois à parcourir l’Afrique du Sud, nous passons la frontière de la Namibie avec un espoir tout nouveau : réaliser un reportage vidéo. Car ce voyage en Afrique australe se veut différent : nous n’allons plus seulement à la rencontre d’ONG pour échanger avec des personnes engagées et pour s’inspirer de leurs idées. Nous voulons relayer leurs actions. Rappeler aux gens qu’il est possible d’agir.

Nous appelons TOSCO dès notre arrivée dans le pays. L’association a attiré notre attention par sa charte de tourisme responsable qui nous plaît beaucoup. Félix Vallat, le créateur de Tosco, nous répond avec enthousiasme et nous fixe rendez-vous pour le lendemain.  

La richesse d’une rencontre
Nous discutons des heures avec Félix. Face à son ton passionné, nous comprenons très vite qu’il s’agit de bien plus que de voyage durable. Installé depuis plus de dix ans en Namibie et fasciné par sa nature, ses animaux et ses immenses étendues sauvages, Félix, d’origine française, travaille ici comme guide touristique. Il réalise peu à peu la différence de positions entre touristes et locaux... Les premiers viennent s’émerveiller des animaux présents à l’état sauvage. La population namibienne, elle, est confrontée aux importantes difficultés de cohabitation avec ceux-ci. En 2012, il décide de fonder l’association TOSCO “Tourism Supporting Conservation” dans le but d’inciter à voyager de manière plus éthique, en respectant les hommes et leur environnement. Mais aussi et surtout de permettre aux populations locales de bénéficier directement du tourisme et des ressources naturelles qui les entourent. Au fil des échanges, il nous entraîne peu à peu vers un sujet passionnant : la préservation de la biodiversité en Namibie. Le soir, nous retournons dans notre petite tente plantée au cœur de Windhoek, la capitale du pays, heureux de cette rencontre ! Malgré la pluie, nous décidons de passer plus de temps que prévu dans la capitale pour en apprendre d’avantage.

La biodiversité namibienne
Le lendemain, Félix nous met en relation avec Nacso, association partenaire et centrale sur le sujet. La Namibie est un pays remarquable pour la protection de l’environnement. Alors que les animaux sauvages sont en déclin partout dans le monde, ici, ils parviennent à conserver des populations grandissantes d’éléphants, de lions ou encore de rhinocéros en toute liberté. Car en plus de posséder des réserves naturelles immenses, ils ont compris que la préservation de l’environnement devait se faire avant tout sur l’ensemble du territoire. Pour y parvenir, ils ont développé un système de « Conservancies ». D’une part, la population reçoit un soutien pour la cohabitation parfois difficile avec la faune. D’autre part, les opérateurs touristiques travaillant dans le nord du pays grâce à la présence de lions ou d’éléphants participent via des taxes aux retombées économiques de la région. Cet argent est alors réparti entre les différents villages afin de participer au financement de projets choisis en communauté. Ces pratiques permettent de valoriser les ressources naturelles aux yeux de la population locale. Mais aussi de contrer plus efficacement le braconnage et de permettre le développement économique du pays.

Les remises en question
Nos discussions nous emmènent également sur des sujets plus sensibles, dont la chasse ! Difficile de concevoir la chasse comme un outil de conservation. Pourtant, la discussion perturbe nos repères et nos certitudes sur le sujet. Se nourrir d’animaux sauvages ne permet-il pas de garder des endroits intacts, avec toute la biodiversité qui l’accompagne, contrairement aux élevages ? N’est-ce pas finalement normal que les populations locales se nourrissent des ressources naturelles qui les entourent ? D’autant plus que l’aridité du pays ne permet pas un régime végétarien... Quant à la chasse au trophée, très encadrée, elle permet le financement des rangers sur des mois, voire des années. Un atout essentiel pour lutter contre le braconnage... Nous entendons leurs arguments. C’est aussi ça que nous aimons dans les nouvelles rencontres !

Le début d’une aventure Après quelques jours et plusieurs interviews, nous voici sur les pistes namibiennes à bord de notre petite citadine. Direction la région Kunene pour découvrir et filmer tout ce que nous venons d’apprendre. Nous passons nos journées à l’affût du moindre signe de vie. L’observation des animaux dans leur milieu naturel est un véritable bonheur ! Nous apprenons peu à peu à identifier leurs comportements, leurs habitudes, les heures où nous avons le plus de chance de pouvoir les croiser. Cela devient une obsession qui nous pousse bien souvent à quitter la tente sous l’air glacé de l’aube pour tenter d’apercevoir les félins en action.

Nous avons la chance d’assister à une réunion de village dans le cadre d’une “conservancy”. L’occasion de voir concrètement comment se déroulent les séances d’informations locales...

Il nous reste un lieu que nous tenons particulièrement à découvrir. Il s’agit d’un petit village isolé au bout d’une piste d’une dizaine de kilomètres dans le désert dont Felix nous a beaucoup parlé.

Le voyage ne se fait pas sans mal et nous devons abandonner provisoirement notre voiture ensablée pour parcourir à pied la distance qui nous sépare de Deriet. Sur place nous réalisons les difficultés de cohabitation avec les éléphants et les prédateurs. Nous comprenons également l’importance que revêt ce programme. En effet, l’eau est rare ici et hommes comme animaux doivent lutter contre ces conditions climatiques extrêmes... La population vit principalement de quelques maigres cultures et de petits élevages. Si les éléphants s’introduisent dans le village, les risques sont grands pour leurs réserves et pour leur sécurité. De même lorsqu’un prédateur lorgne sur leur bétail... Mais l’intérêt touristique de la région peut les aider à surmonter ces difficultés. C’est ce que veut croire Tosco en développant un centre d’informations destiné à engendrer quelques retombées financières pour le village. Une occasion de diversifier les revenus grâce aux animaux sauvages et de développer des mesures de protection pour l’ensemble des villageois.

La région est magnifique et nous marquera pour longtemps !

Après la poursuite de notre voyage à travers la Namibie et le Botswana, nous rentrons chez nous avec énormément d’images et d’interviews à assembler... et la réalisation de notre tout premier reportage “Terre Sauvage, un exemple Namibien”

 

 

MATHY Delphine & CAREL Clément

Curiosity – Whispering Future

 

www.whisperingfuture.com

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