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Afghanistan, carrefour de civilisations

 

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août dernier, répression, faim, et misère sont le quotidien des habitants de Kaboul et de ses collines.

Ne les oublions pas !

Cette année marque le centenaire des relations franco-afghanes. Bien sûr, elles se cherchent en cette difficile période et nul ne peut prédire l’avenir dans un paysage géopolitique très complexe mais c’est peut-être l’occasion de rêver ou de se souvenir d’un voyage à nouveau possible un jour dans ce pays montagneux, riche en histoire et en culture. Sa situation géographique au cœur de l’Asie, sur une voie de passage, et la richesse de son sous-sol lui ont valu de subir maintes invasions.

Ses pics rocheux résonnent peut-être encore des sabots des chevaux d’Alexandre le Grand, de Cyrus, de Gengis Khan ou de Tamerlan. Chaque intrusion militaire ouvrait une route qu’empruntaient ensuite les marchandises mais aussi les idées et les religions. La culture grecque y a transité pour aller en Inde ; zoroastrisme, hindouisme, bouddhisme l’ont animé en période préislamique.

Et si les noms de Kaboul, Herat, Kandahar, Bagram évoquent le sang et les ruines, des civilisations prestigieuses avaient pour centres ou capitales certaines de ces villes. La possibilité de poursuivre des fouilles fait rêver plus que les historiens et les archéologues. Pourra-t-on encore se tremper dans les eaux limpides et tumultueuses du Panchir, admirer la mosquée bleue de Kaboul ou la citadelle d’Herat, sentir le parfum des fleurs au printemps dans les jardin de Babur ? Mosaïque de peuples aussi, pluralité des langues, disparité des modes de vie… Handicap ? Richesse ?

On ne sait mais c’est probablement le reflet de son passé agité et certainement l’offre d’une expérience d’altérité enrichissante.

Extrait du magazine Globe-Trotters n° 203 .

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