
Au départ, je n’avais jamais fait de voyage au long cours, Estelle n’avait jamais passé plus d’une journée sur un cheval et Baloo était un jeune chien d’à peine un an. Mais quand l’envie est partagée tout est possible.
Concrètement, l’Argentine n’est pas un des pays les plus difficiles. Un visa touristique de 3 mois est accordé à l’arrivée à l’aéroport de Buenos Aires et il n’y a aucun vaccin particulier même pour le chien !
En revanche, le voyage à cheval en soi représente quelques contraintes.
D’abord dans le voyage en lui-même, on vit au rythme des chevaux. C’est-à-dire qu’on s’arrête pour la nuit, là où les chevaux auront de l’eau. On peut continuer à avancer chaque jour uniquement si les chevaux ne sont ni blessés ni malades. Cela a donc participé à notre choix de longer la Cordillère puisque nous étions à peu près sûres de trouver régulièrement de l’eau.
Pour prévenir des blessures (assez inévitables dans ce genre de voyage), il faut une pharmacie adaptée au cheval, bien sûr, mais surtout passer du temps tous les soirs à vérifier chaque « recoin » du cheval. De même, il faudra se préoccuper régulièrement de l’état des fers, dans ce genre de pays, tous ou presque savent ferrer mais il est, à mon avis, utile de savoir aussi le faire soi-même, des stages courts existent pour apprendre les rudiments !

Les chemins aussi sont à choisir en fonction du passage possible des chevaux, certains sentiers empruntables à pied ou à vélo ne le sont pas à cheval, pour cela l’aide des autochtones est la plus sûre mais nous avions aussi des cartes plus ou moins fiables de l’automobile club argentin (il n’existe pas là-bas d’équivalent de notre IGN).
En revanche, le fait d’être à cheval permet d’avancer plus vite et parfois plus facilement (et il est certain que dans le vent patagon c’est un gros avantage), d’autres part, c’est le cheval de bât qui porte nos bagages et non nous. La rencontre avec les gens est aussi facilitée du fait de voyager avec des animaux mais en plus des chevaux, qui, dans le sud de l’Argentine, restent un moyen de transport courant.
Au niveau administratif, chaque pays doit avoir des particularités. Pour l’Argentine, c’est assez simple. Mon chien venait de France et pour lui pas de quarantaine, uniquement les vaccins courants à jour et une taxe à l’aéroport d’environ 20 euros. Bien sûr, il a voyagé en cage dans la soute de l’avion, en revanche attention aux escales dans des pays où la quarantaine est appliquée car même si l’animal n’est qu’en transit, il reste à l’escale pour la quarantaine !
Pour les chevaux, ils sont patagons, achetés là-bas. Pour les trouver, nous avons demandé, à notre arrivée à Calafate (dans le sud), qui étaient vendeurs. Nous avons commencé à demander aux vétérinaires locaux et effectivement, ils sont bien au courant de qui vend quoi.

Ensuite pendant le voyage, il peut vous arrivez de croiser des contrôles vétérinaires de gendarmerie, le trafic étant courant avec le Chili, ils contrôlent les animaux. Méfiez vous, si vous pouvez, évitez-les. Ils contrôlent les papiers mais aussi les vaccins des chevaux, suivant les endroits et les personnes vous pouvez y passer plusieurs jours. Nous, par exemple, nous n’avions fait aucun vaccin et le vendeur ne vous certifie de rien dans ce domaine.
Vous ne pouvez pas non plus passer au Chili avec des animaux, ils interdisent, suite à des épidémies animales, le passage de chevaux, chien… venant d’Argentine sur leur territoire.

En résumé, j’ai adoré voyagé à cheval, ça demande peut-être un peu de connaissance de l’animal, mais c’est un voyage où l’un a besoin de l’autre et vice versa, on voit la nature environnante avec un autre œil, celui de quelqu’un qui la scrute et l’étudie pour sa richesse indispensable à notre survie.
Fanny Hubinet
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