« Le Chemin transforme, purifie, ouvre et libère… »
J’ai parcouru le Chemin de Compostelle de Paris jusqu’à Santiago en 5 saisons.
1 800Km en 75 jours
VEZELAY-NEVERS-GARGILESSE-SAINTE FOY LA GRANDE-BURGOS-SANTIAGO
SAISON 1 : VEZELAY – NEVERS 110 KM 17 au 25 septembre 2013
SAISON 2 : NEVERS – GARGILESSE 200 KM 30 avril au 10 mai 2014
SAISON 3 : GARGILESSE – PORT SAINTE-FOY 350 KM 9 au 27 septembre 2014
SAISON 4 : PORT SAINTE-FOY – BURGOS 600 KM 30 avril au 25 mai 2015
SAISON 5 : BURGOS – SANTIAGO 500 KM 9 au 31 octobre 2015
Depuis, je l’ai complété par
Il y a 5 bonnes raisons de faire le Chemin de Compostelle :
> CONSEILS PRATIQUES
SE PREPARER :
1 – Quel chemin choisir ?
Les chemins ne sont pas équivalents en termes de difficultés : étapes plus ou moins longues, dénivelés, infrastructures d’hébergements
EN FRANCE, 4 chemins principaux :
Beauté de ses paysages et des villes, bien pourvue en hébergements mais la voie la plus fréquentée 90% des pèlerins partent du Puy. Possibilité de portage du sac
2 possibilités depuis VEZELAY : la voie de NEVERS ou la voie de BOURGES
Cathédrales et abbayes parmi les plus célèbres de France mais difficultés d’hébergement et pas de portage du sac
Passe par POITIERS et BORDEAUX
La voie la plus ancienne et aujourd’hui la moins fréquentée.
Appréciée par la profusion de ses sites jacquaires et églises romanes.
Son faible relief et ses sentiers goudronnés la rendent particulièrement adaptée aux cyclistes mais pas aux marcheurs.
On franchit les Pyrénées au col du SOMPORT on poursuit en Espagne par le CAMINO ARAGONES jusqu’à Puenta de la Reina où on retrouve le CAMINO FRANCES .
Passe par Toulouse, prolongeait les chemins arrivant d’Italie.
Variété des sites historiques (vestiges de l’Antiquité romaine ; cités, monastères, églises romanes, châteaux et fiefs du pays cathare) des paysages (plaines, montagnes, vallons)
Cette variété de reliefs peut présenter des difficultés pour le marcheur. FORTS DENIVELES.
EN ESPAGNE, 2 routes principales :
Chemin des origines. Le plus célèbre.
Bien balisée, beaucoup d’hébergements, on rencontre bcp de pèlerins venus du monde entier. Tout le monde chemine dans une ambiance sympathique.
A éviter pendant la haute saison.
Encore peu fréquentée, belle et sauvage.
Etapes longues avec forts dénivelés.
Peu d’hébergements même si cela s’améliore
2 interrogations pour orienter son choix :
2 – Quand partir?
Personnellement, je préfère le printemps et l’automne. Même si les jours peuvent être frais et moins longs, mais la nature y est superbe et il y a moins de monde sur les chemins.
En été, la chaleur rend la marche difficile et il y a affluence sur certaines voies.
En hiver, les refuges pèlerins ferment souvent vers le 31 octobre jusqu’au début avril. La traversée des zones montagneuses dangereuses voire impraticables.
3 – Combien de temps partir ?
Tout dépend de votre envie, de votre temps disponible et de votre état de santé.
Se donner la liberté de marcher plus lentement car une rencontre, un événement un lieu peut vous donner envie de ralentir notre marche.
Sans compter, les ampoules, une tendinite ou autres blessures peuvent vous amener à faire une pause.
Partir une semaine est à déconseiller, car le corps met une semaine à s’habituer à l’effort d’une marche journalière soutenue.
Interrogations pour orienter son choix :
Marcher le Chemin d’une traite?
Marcher le Chemin en plusieurs fois ?
4 – Le choix des étapes
J’ai commencé par des étapes de 15 à 20 km pour tester mon endurance physique et psychologique marchant seule sur la voie de Vézelay par Nevers qui n’est pas fréquentée.
Ensuite, j’ai pu faire des étapes de 25 à 35 km car il n’y avait pas d’hébergements.
Pour moi, l’idéal faire des étapes entre 20 et 25 km marquées régulièrement par des pauses.
Le découpage des étapes est avant tout des espaces de liberté. Il est à adapter en fonction de vos capacités physiques, de votre imagination et de vos désirs, de la disponibilité d’un hébergement pour le soir
5 – Avec qui partir ?
Personnellement, j’ai marché seule. C’est une expérience formidable, immersion totale dans l’expérience du Chemin et ses transformations.
La solitude n’est pas à craindre, on passe rarement la journée sans papoter. Et sinon, il y a nos amies les vaches….
6 – S’entraîner ?
« Qui fait le malin tombe dans le ravin » dit l’adage
Peut-être adapté en
« Qui fait le malin s’effondre sur le Chemin »
Personnellement, 2 mois avant de partir, j’ai commencé à marcher régulièrement entre 10 et 15km afin de tester mon endurance et ma capacité à marcher seule dans la nature.
S’EQUIPER :
Nécessité de choisir un sac à dos adapté à sa morphologie.
50L maxi
Il existe des sacs sans armature pesant moins d’1Kg
C’est le cas du mien moins de 800g avec sons sursac: WILSA RAID 38
> Chantal Martignon (91)
Un bon sac à dos est sensé représenter 1/7 de son poids. Cela exige un tri drastique.
Votre sac à dos doit contenir le minimum cad ce dont vous avez absolument besoin.
Sa constitution va exiger de nombreux sacrifices pour atteindre le dépouillement et la légèreté que le Chemin exige de vous
Pour atteindre cet objectif de dépouillement, j’ai créé sur EXCEL un tableau détaillant la nature et le poids des indispensables pour le Chemin.
Quelques astuces : échantillons de dentifrice, de crème… à demander à son pharmacien
Ne pas oublier le poids de l’eau et du ravitaillement
Il est fondamental d’investir dans une paire de chaussures confortable adaptée à votre pied.
Les miennes : LOWA Renegade à tige haute
La chaussure du soi pour délasser les pieds : tongs ou sandales
Mon option : les tongs
Naturellement, les chaussures et chaussettes doivent être éprouvées avant de partir.
Pour 2 bâtons c’est l’idéal, pour les descentes mais aussi pour les grimpettes.
Les miens des LEKI télescopiques. Ils trouvent facilement leur place sur le sac à dos.
Documents à protéger dans une pochette plastique
S’ORIENTER ET CHEMINER
Le Chemin de Compostelle est reconnu « Grand Itinéraire Culturel » par le Conseil de l’Europe. A ce titre, une identité visuelle avec un logotype spécifique a été conçue en vue de signaler le chemin.
Toutefois, sur le terrain ce marquage n’est pas mis en place de façon systématique. Certains chemins empruntent des sentiers de Grande Randonnée (GR) balisage blanc et rouge.
Certains pèlerins aiment marcher en prenant leur temps, aiment profiter du paysage, des haltes, des personnes qu’ils rencontrent. D’autres aiment se dépêcher, marcher vite, tester l’endurance et la résistance de leur corps.
Le rythme de marche correspond à un état mental et émotionnel. Il est profondément corrélé à la vision que l’on a de soi-même, au rapport au temps et aux autres.
Plus on chemine et plus on apprend à trouver son propre rythme.
Marcher sans urgence.
PROFITEZ DE VOTRE CHEMIN. PRENEZ LE TEMPS
Les plus difficiles du Chemin. Si vous y survivez vous serez sûrement capable d’aller jusqu’au bout.
Il faut une semaine pour que le corps trouve son rythme.
SE LOGER :
Selon l’itinéraire choisi, le nombre, le type, la qualité et le tarif des hébergements varient. Les chemins très fréquentés tels que celui du Puy en Velay ou le Camino Frances disposent de gites d’étape, refuges adaptés aux pèlerins.
Pour les autres, il est nécessaire de jongler entre différentes possibilités d’hébergements : accueil pèlerin à domicile, chambres d’hôtes, hôtels, campings, accueils spirituels (monastère, couvent, presbytère)
Le budget est variable en fonction de l’itinéraire choisi, du standing recherché, de vos moyens, de la durée de pérégrination… De façon générale, le budget nécessaire s’avère plus élevé en France qu’en Espagne.
Combien ça coûte :
Budget quotidien moyen : 30 euros en France et 20-25 euros en Espagne
PRENDRE SOIN DE SON CORPS :
1 – de ses pieds
2 – Evitez la tendinite
3 – S’arrêter : «Qui veut voyager loin ménage sa monture »
BUEN CAMINO
> Chantal Martignon (91)