×

Avertissement

JUser::_load : impossible de charger l'utilisateur ayant l'ID 65
Imprimer cette page
lundi, 12 octobre 2009 13:53

Voyager avec ses enfants

• Partir avec ses enfants :

 

Phil_2
© Philippe Jacquerot
 



La plupart des parents rechignent à entreprendre un voyage au long cours, pour éviter un retard éventuel dans la scolarité. Mais les enfants peuvent également suivre des cours par correspondance et avoir des instituteurs particuliers le temps de leur voyage.
Et quelle satisfaction pour eux d'accompagner leurs parents sur les routes du bout du monde, sur les routes de la vie. La complicité née de tous les jours est un fabuleux atout pour toute la famille et restera longtemps ancrée dans les cœurs.

La scolarité :
Il faut simplement consacrer quelques heures par jour à un travail scolaire. Mieux vaut faire appel à des organismes extérieurs qui proposent des travaux scolaires pour chaque niveau. En France un seul établissement public dispensant un enseignement à distance : le CNED.
La scolarité étant obligatoire entre 6 et 16 ans, le choix d’un enseignement à distance doit se faire avec l’aval de l’inspecteur d’académie. En choisissant le CNED, l’enfant est, a priori, dispensé de l’examen à son retour en établissement scolaire.
Il n’y a aucun établissement privé dispensant un enseignement à distance qui ait un agrément ministériel.
 
Les langues :
Les enfants qui voyagent longtemps ont plus de facilité que les autres à s’exprimer, que ce soit dans leur langue maternelle ou dans une langue acquise au contact des populations. Ils n’hésitent pas à aller vers les autres. Un enfant est un formidable passeport pour voyager, mais aussi pour se faire des amis !
 
Les aides :
Vous trouverez quelques solutions pour pouvoir voyager en bénéficiant d’aides ou de prestations qui vous assureront des revenus supplémentaires.
 
¤ Le congé parental d’éducation :

Ce congé est accordé pour 1 an et peut être renouvelé deux fois (ce qui porte sa durée à 3 ans maximum). Il faut avoir travaillé au moins 1 an dans l’entreprise. Les parents peuvent prendre ce congé sans solde ensemble ou non, ou bien l’un après l’autre, à temps partiel ou à temps plein. À l’issue de ce congé le (ou la) salarié(e) retrouvera son emploi ou un emploi similaire.
Il est obligatoire de prendre ce congé parental d'éducation avant le troisième anniversaire de l’enfant.
La mère ou le père devra prévenir son employeur de son intention de prendre ce congé par lettre recommandée avec accusé de réception, et ce au moins un mois avant l’expiration du congé de maternité (deux mois si le congé parental ne suit pas le congé de maternité).
 
Les prestations familiales :

¤ L’allocation parentale d’éducation :
Cette allocation est versée à l’un des parents qui s’arrête de travailler complètement ou à temps partiel à la naissance du deuxième enfant.
Il faut justifier de 2 années d’activité dans les 5 années précédant la deuxième naissance (les périodes de chômage indemnisées étant assimilées à une activité), ou de 2 ans d’activité sur 10 ans s’il s’agit du troisième enfant.
Cette allocation sera versée jusqu’au troisième- anniversaire de l’enfant.
Attention, si les deux parents quittent leur travail, il ne sera attribué qu’une indemnité par famille.
Montant : 536,03 €. par mois pour une cessation d’activité totale.
L’allocation parentale d’éducation ne peut pas se cumuler avec une allocation pour le jeune enfant, sauf en cas de nouvelle grossesse.
 
¤ Allocation pour le jeune enfant :
Cette allocation est versée avec conditions de ressources du quatrième mois de l’enfant jusqu’à son troisième anniversaire. Une seule allocation est versée par famille même si elle compte plusieurs enfants de moins de 3 ans. La mère et l’enfant doivent passer des examens médicaux, sous peine de réduction de l’allocation.
Le montant est de 172,77 € par famille par mois.
Pour y avoir droit, le revenu net imposable ne doit pas dépasser les sommes suivantes au 1er juillet de l’année : - Couple avec un enfant : 32 328 €
 
Témoignages :

La rentrée en voyage :

“C’est la rentrée pour nous aussi. Les cours du CNED de Lola sont arrivés à l’ambassade de France à Helsinki et elle a même envoyé sa première évaluation. Les cours de Louise se sont égarés. En attendant, elle a travaillé sur les livres de CE 1 donnés par Sylvie, la maîtresse actuelle de ses copines. Les cours du CNED sont très ludiques et les filles aiment beaucoup la sorcière Frisapla, le chat Teigne et la chauve-souris Gus. Les cahiers de vacances (Nathan) ont été vite finis. Les filles ont encore plein de petites revues que récupère leur mamy chez son kiné. Elles peuvent lire, faire des jeux et apprendre plein de choses. Elles commencent les mots croisés force 0. Le soir, elles passent leur temps sur l’ordinateur bien qu’elles se couchent de plus en plus tôt. Léo est toujours avec elles et apprécie beaucoup. Quand nous roulons, activité dessin, découpage-collage… Les visites des églises nous ont obligés à aborder le sujet de la religion. Louise est très curieuse de tout et veut tout comprendre. Sa curiosité n’est pas un vilain défaut. La lecture des plans des villes n’a plus de secret pour elle. Nous passerons à la lecture des cartes routières bientôt. Et elles font de la géographie en vrai, elles essaient de se rappeler le nom de tous les pays traversés, les capitales, les lettres des voitures, les drapeaux, les particularités. Les enfants adorent les bibliothèques, où ils trouvent plein de jeux, de puzzles… Les activités sportives ne sont pas oubliées : jeux de plein air, longues promenades, plage… Leur emploi du temps est bien rempli !”
Annie Haize et Stéphane Marais
www.periple.org

Partir autour du monde avec des enfants petits :
 
Marie et Joanne ont fêté leurs 2 ans et 5 ans en Amérique latine. Avec l’idée que nos fillettes pourraient se révéler de formidables ambassadrices, nous sommes partis en famille au mois d’août 2001. Loin d’être un obstacle à notre projet, elles ont magnifié ce voyage d’abord maritime sur un voilier aux Antilles, puis itinérant à Cuba, au Mexique, au Chili, en Bolivie, en Argentine, et en Nouvelle-Calédonie. Ces onze mois d'aventure ont constitué un formidable rêve devenu réalité, et resteront à jamais un souvenir à partager.
 
De sa préparation à sa réalisation, le voyage avec des enfants présente des particularités que nous avons essayé de synthétiser par thèmes ci-dessous. Avant même le départ, si la préparation du voyage n'est pas très différente de celle d'un tour du monde sans enfant,  il s'y ajoute toutefois une pression familiale et de l'entourage qui murmure notre inconscience de partir avec des enfants si petits... La motivation doit être forte pour expliquer et rassurer, alors que nous-mêmes avons nos interrogations légitimes.
 
¤ Une expérience unique formidable :

Qui peut prétendre avoir passé toute une année 24h/24 avec ses enfants ? Peu de parents connaissent cette aventure incroyable que représente un voyage de longue durée avec ses enfants. Il génère un vécu familial commun unique, et tisse des liens très forts dans la cellule familiale et dans la fratrie ; ce voyage a probablement joué un rôle dans la complicité qui unit Joanne et Marie. Partager le voyage avec ses enfants partager ses découvertes, ses joies, ses moments plus difficiles, ses rencontres ... est une formidable expérience pour eux et pour nous.
 
 
¤ Les conditions matérielles, la nourriture, les couches, les maladies :

Nous avions choisi de voyager léger, en utilisant  uniquement les transports en commun. Nos affaires étaient regroupées dans  2 sacs à dos de 15 kg chacun, et nous avions également une poussette ultralégère et très compacte. Au cours du voyage, nous avons renouvelé régulièrement les vêtements et les chaussures de nos filles qui grandissaient. Les vêtements subissaient une usure précipitée car ils étaient lavés à la main tous les soirs ; en effet, pour voyager léger, pas de secret, il faut laver ses vêtements très fréquemment.
Sur des conseils de récits de voyageurs, nous avions emporté au départ des couches lavables, par crainte de ne pas trouver de couches jetables dans certains pays pauvres comme à Cuba ou en Bolivie ; au poids des bagages s’ajoutaient alors celui des couches sales ou des couches qui n'avaient pas eu le temps de sécher à la dernière escale... En constatant que nous pouvions trouver des couches jetables même à Cuba, nous nous sommes alors rapidement délesté de quelques kilos de couches en coton, qui ont fait le bonheur d'une maman cubaine pour qui le prix des couches jetables était prohibitif.

Nous transportions également une trousse de pharmacie bien garnie, constituée avec l'aide de notre médecin de famille. Heureusement, les médicaments ont très peu servi car nous avons été très peu malades. Les enfants ont été moins malades durant onze mois de voyage que durant l'hiver précédent le voyage en France ; il faut dire que nous avions bien choisi les saisons de visite des pays que nous traversions, et que nos filles ne fréquentaient pas de collectivité. Nous avons consulté des médecins deux fois seulement, au Chili et en Argentine, pour une angine et une otite, les maladies de prédilection de nos enfants à l'époque.

Nous mangions le plus souvent dans des petits restaurants sans prétention. En général, les enfants ne sont pas attirés par les spécialités locales, d'autant moins lorsqu'elles sont épicées ; ainsi, leurs repas se composaient souvent de poulet, de pommes de terre (sous toutes les formes mais avec une préférence pour les frites), de pâtes, de pizzas ou d'omelettes au jambon, quel que soit le pays visité. Nous prenions le plus souvent notre petit-déjeuner dans notre chambre (en le prévoyant la veille), et nous utilisions du lait et du chocolat en poudre pour les biberons, pris à température ambiante, sans aucun souci d'approvisionnement.
 
¤ La vie des enfants en voyage :
Avant de partir, il faut être convaincu qu'on ne voyage pas de la même manière seul qu'avec des enfants. Il vaut mieux avoir fait quelques petits voyages avec ses enfants avant de se lancer dans un tour du monde. Le rythme du voyage doit en effet s'adapter au rythme des enfants.
Parmi ces adaptations, citons par exemple la nécessité de manger à des heures à peu près régulières, l'impossibilité des sorties nocturnes en couple, le rythme des visites beaucoup plus lent, et surtout la nécessité de ménager du temps pour les enfants, pour jouer avec eux ou les laisser jouer, courir, leur raconter des histoires, faire des travaux manuels ...

Malgré toutes ces contraintes, le bonheur de voir ses enfants grandir, d'être acteur de leur éveil au monde en leur faisant découvrir une partie de cette vaste planète est une expérience unique. C'est pour nous le plus beau cadeau qu'on peut faire à ses enfants.

Les enfants s'adaptent beaucoup plus vite que nous aux changements de lieux, pourvu que leurs parents soit présents, qu'ils puissent manger, dormir et jouer. En voyage les enfants  ont des repères différents que lors d'une vie sédentaire (maison, chambre, école, maîtresse). Le principal repère en voyage sont les parents, auxquels s'ajoutent quelques objets comme la poussette, un doudou, un petit sac de jouets.
 
Les rencontres avec d'autres enfants sont toujours un plaisir pour les enfants en voyage. Ces rencontres se font naturellement et très rapidement des jeux se mettent en place. Quel plaisir pour nos filles (et pour nous) lorsqu'il y avait des enfants dans la pension ou nous logions ! C'est arrivé assez souvent à Cuba où le système de logement chez l'habitant est la norme, et également au Mexique.
Le choix de pays de langue espagnole était délibéré pour que nos enfants puissent avec le temps apprendre quelques mots et échanger avec les autres enfants.
 
La participation à des activités pour les enfants telles que jouer dans les jardins d'enfants, aller voir des spectacles de théâtre, des films au cinéma, ... est aussi une manière de découvrir les pays visités. A Cuba par exemple les spectacles pour enfants sont courants dans toutes les villes et sont souvent de bonne qualité, à des prix volontairement abordables par tous ; les artistes sont rémunérés par l'Etat.
Au Mexique, les spectacles de cirque ne sont pas du tout accessibles à tout le monde, mais réservés à la classe supérieure en raison du tarif. En Bolivie où les enfants travaillent très jeunes, il est difficile de trouver des activités spécifiques pour les enfants. Il est intéressant de constater quelle attention est apportée aux enfants dans les différents pays et ainsi toucher du doigt les différences sociétales.
 
Marina et William MAUREL
 
 
 
Lu 56711 fois