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jeudi, 10 septembre 2009 10:21

Agir ici




Agir ici
104 rue Oberkampf
75011 Paris
Tél. : 01 56 98 24 40



Agir ici est une association de solidarité internationale qui mène des campagnes d'opinion publique pour des relations plus justes et équitables entre les pays du Nord et des pays du Sud.



Entretien avec Céline Trublin



Le nombre de touristes va doubler dans les 20 prochaihes années, l'association Agir ici a décidé de lancer une campagne de sensibilisation pour un tourisme responsable, pouvez-vous nous décrire vos actions ?

Nous venons en effet de lancer une nouvelle campagne intitulée "Quand le tourisme des uns fait le malheur des hôtes". Avec cette campagne, nous voulons lutter contre l'idée reçue que le tourisme est nécessairement un facteur de développement pour les pays du Sud. Nous ne sommes évidemment pas contre le voyage et le tourisme, mais nous voulons sensibiliser l'opinion publique sur les effets pervers du tourisme notamment en ce qui concerne la dégradation de l'environnement, le non-respect des droits de l'Homme au travail, la destructuration des liens sociaux, etc.


Beaucoup de voyageurs font encore appels à des agences, ne pensez-vous pas que chacun a une responsabilité dans le devenir du tourisme au niveau mondial ?

Bien sûr, les responsabilités sont partagées. C'est pourquoi à travers cette campagne nous voulons sensibiliser les voyageurs mais aussi les agences de voyages qui produisent et distribuent les voyages. Il faut rappeler qu'en moyenne sur un forfait payé environ 760 euros (5 000 FF), seuls 150 euros (1 000 FF) restent dans le pays alors que la différence revient directement dans les poches des multinationales. Demande et offre de voyages sont liées. Pour que l'offre évolue, il faut que les consommateurs et les voyageurs affichent leurs exigences en matière d'éthique. C'est à partir de ce moment-là que les entreprises verront un intérêt à proposer des voyages éthiques.


Vous travaillez avec bon nombre d'associations, quelles en sont les finalités ?

Pour chaque campagne, nous nous entourons d'associations qui peuvent nous apporter leurs différentes comp-tences, Agir ici faisant office de catalyseur d'expériences. Dans le cadre de cette campagne, certaines associations produisent de l'expertise sur le sujet, comme Transverses tandis que d'autres sont spécialisées sur des pays que nous avons souhaité mettre en valeur comme la Tunisie (avec le Comité pour le respect des droits de l'Homme en Tunisie) et la Birmanie (avec Info-Birmanie). Par ailleurs, le lien avec la France se fait à travers deux passerelles, une organisation de consommateurs (Associations familiales laïques) et un collectif d'organisations investi dans le tourisme social (Union nationale des associations de tourisme et de plein air).


Pensez-vous qu'en tant qu'association de voyageurs ABM aurait un rôle à jouer pour motiver les voyageurs à voyager différemment ?

Les informations sur la situation des pays en voie de développement et les impacts négatifs du tourisme ne sont pas aisément disponibles. Le tourisme doit produire du rêve, c'est pour cette raison que rien n'est fait pour générer la prise de conscience. Pourtant le turisme n'est pas un acte de consommation comme les autres. Il peut avoir des répercussions symboliques et politiques. Notre association essaie constamment de rappeler aux individus que nous sommes des citoyens et que nous avons les moyens d'exercer cette citoyenneté, même en tant que consommateur. Tel est également le message de cette campagne.


Comment alors agir pour que chacun puisse apporter une pierre à cet édifice ?


Cette prise de conscience peut s'exercer de plusieurs manières. A titre individuel, on peut s'informer au préalable de la situation en matière de droits de l'Homme du pays dans lequel on va; sur place, il s'agit de respecter les populations, leurs usages et l'espace dans lequel elles vivent, etc. Il est également possible de faire appel à des voyagistes éthiques qui ne sont pas très nombreux pour l'instant mais c'est un secteur appelé à se développer. On peut également apporter une petite pierre à l'édifice en participant à la campagne d'Agir ici !


Comment voyez-vous le devenir du tourisme si nous ne changeons rien à nos mentalités ?

La course aux zones sauvages et/ou préservées va encore s'accentuer jusqu'à ce qu'il n'en y ait plus. Les populations vont continuer à subir les mêmes privations et elles ne verront toujours pas la couleur des devises engendrées par le tourisme. Le 11 septembre a marqué un tournant dans notre histoire. Il est plus que temps de se rappeler que le tourisme peut être un vecteur de paix et d'amitié entre les peuples pour peu que l'on y mette les moyens. C'est cette contribution-Ià que peut apporter un tourisme responsable.




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