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Récits de voyage (46)

mardi, 21 janvier 2014 10:53

Le Kawah Ijen : une merveilleuse expérience !

Après notre aventure pour nous rendre sur place, et les deux jours passés sur l'île de Java, il est juste normal de consacrer un article à ce petit périple.

Nous sommes partis d'Ubud en taxi pour rejoindre la gare de bus d'Ubung, soit 1 heure. Puis, négociation du prix du bus pour nous rendre à Gilimanuk, à l'ouest de l'île pour prendre le ferry. Nous prendrons un bus local, l'aventure durera 3 heures. Arrivés à Gilimanuk, direction l'île de Java, via le ferry à Ketapang, soit 45 minutes.

A la sortie du ferry, nous sommes arrivés sur Java, nous voyons le Kawah Ijen, la partie organisée de notre voyage prend fin. Place à l'imprévu pour nous rendre au départ du trek de ce volcan.

Il faut savoir qu'avant de partir nous nous sommes renseignés un minimum sur les trajets depuis Ketapang, nous savons qu'il nous faut rejoindre Banyuwangi, pour ensuite rejoindre le point de départ, Paltuding. Banyuwangi se trouve à 7-8kms de Ketapang.

Et là, nous voyons un centre d'informations touristiques. Il y a juste le panneau, car le bureau a l'air désertique. Finalement, Dédé nous accostera et nous invitera à rentrer dans le bureau. L'impression extérieure est confirmée, on dirait que ce centre d'informations sert tous les 36 du mois. Dédé n'a même pas de carte à nous donner. Lol. Nous lui expliquons que nous voulons faire l'ascension le soir même du Kawah Ijen, et que nous souhaitons arrivés au plus tard au point de départ à 1h00 du matin pour démarrer l'ascension et arriver au cratère de nuit pour voir le fameux « blue fire » (flammes bleues). Il nous propose un transport avec chauffeur qui comprend l'aller-retour, et le dépôt le lendemain matin au ferry. Nous négocions, normal, nous sommes en Indonésie, et nous programmons le RDV à 0H00 devant le Giant supermarché de Banyuwangi. Nous évitons de penser à notre expérience de la Grande Muraille, où le chauffeur ne nous a jamais attendus...lol Nous décidons de nous lancer, et de croiser les doigts pour que Dony, notre chauffeur, soit au point de RDV.

Il est 13h, il nous reste 11H à tuer avant le RDV, nous partons rejoindre le centre ville de Banyuwangi en bémo (taxi collectif local), direction le fameux supermarché. Une pause gourmande, et nous décidons d'arpenter les rues vers le centre ville. Les gens sont tous intrigués de voir deux blancs se promener, nous avons le même sentiment que sur les Moluques. Les enfants sont curieux et souriants.

Et au moment où Lionnel aimerait bien retourner au supermarché, pour attendre paisiblement notre RDV nocturne, je le booste un peu, et quelques mètres plus loin, je vois une petite fille voilée qui s'apprête à monter sur un scooter avec une dame, je lui dis bonjour, et finalement, la jeune femme va nous aborder.

Et là, nous ne le savons pas encore, mais une aventure extraordinaire va démarrer.
Elle nous demande d'où nous venons, ce que nous comptons faire à Banyuwangi, et de fil en aiguille, nous apprenons qu'elle est l'institutrice de la petite fille, que l'école vient de finir, et qu'elle n'a rien à faire cet après midi et qu'elle voudrait nous faire découvrir sa ville. Elle nous affirme que c'est totalement gratuit, car nous sommes méfiants. Des indonésiens qui font des choses par simple sympathie, nous n'avons pas encore vu. Lol. Depuis notre arrivée sur l'île, il n'est pas rare de nous faire aborder gentiment, et derrière, de nous demander en contrepartie une somme d'argent. Elle sent notre méfiance, et nous sentons son honnêteté dès le début, Lionnel et moi décidons donc de nous laisser porter, de toute façon, nous n'avons rien à faire jusqu'à minuit, lol !!




Notre « guide » d'un jour, s'appelle Frida, pendant qu'elle ramène son élève en scooter, elle nous paie un pousse-pousse pour la rejoindre chez elle.
Sur le chemin, nous ne savons pas ce qui nous attend, et nous sommes heureux.
Arrivés chez elle au même moment, elle nous présente sa maman, et nous propose de regarder l'album photos de son mariage avec sa maman, le temps qu'elle se change de tenue.
Une fois prête, elle me prendra sur son scooter et Lionnel conduira celui de son mari, Imron.

Et nous voilà partis à la découverte de Banyuwangi : les rizières, les étangs de pêche, les monuments, et quelques découvertes gastronomiques locales. Frida nous connaît peu et elle a déjà trouvé la corde sensible : « la nourriture »!! lol

Nous nous régalerons avec une cuisine de rue : les boulettes de viande avec un bouillon de pâtes, et elle prendra à emporter une crêpe salée, farcie avec des œufs, et d'autres choses. En revenant chez elle, nous faisons la connaissance de son papa et de son mari. Nous comprenons qu'ils vivent ensemble. Frida m'expliquera que la famille d'Imron habite trop loin et que pour le moment il vit avec elle chez ses parents, et l'année prochaine ils espèrent avoir leur maison. Elle nous sert donc la fameuse crêpe, du poisson frit et du riz : nous sommes comme des pachas.

On se regarde avec Lionnel et nous comprenons le genre de soirée que peuvent vivre certains candidats de Pékin express !! Nous sommes tombés sur cette jeune femme, Frida, et elle a passé toute son après midi avec nous, à nous faire visiter sa ville, sans rien demander en échange, que le partage et la joie d'être ensemble : ces moments-là n'ont pas de prix ! Et sa générosité est sans limite : j'avais parlé à Frida sur le scooter de notre rencontre avec Dédé à la sortie du ferry, et de notre fameux RDV à 0h00, et il se trouve qu'elle connaît un Dédé. Et ce sera le nôtre !! Elle l'a appelé pendant que nous mangions et elle a organisé notre rdv à minuit devant chez elle, pour nous éviter du tralala. Elle est superbe !!

Accrochez-vous, la soirée continue avec son lot de surprises. Imron prend son scooter avec Lionnel et nous ne changeons pas une bonne équipe, je reste avec Frida.

Nous allons ramener des clés à sa maman, et nous passons derrière leur domicile, dans des ruelles étroites où la vie de quartier est animée. Plusieurs femmes se sont retrouvées pour trier des piments. Elles sont tout sourire quand elles nous voient arriver. Là, nous sommes au cœur de la vie d'un quartier musulman.

Puis, Frida nous amène chez les parents d'un de ses élèves qu'elle a en cours particulier d'anglais. Ses parents ont su que nous étions par là, et ont dit à Frida de passer avec nous pour lui faire pratiquer son anglais. Virga, le garçon âgé de 11 ans, va nous faire vivre un super moment. Ses questions fusent, nos réponses aussi, pendant que sa maman, nous reçoit comme des princes. Des gâteaux, du thé, du jus, du café...nous aurons les estomacs en bon état pour l'ascension !! lol
La famille de Virga veut immortaliser ce moment, tout le monde viendra pour la photo, et nous serons heureux d'avoir partager ces moments avec eux.

La visite continue avec une halte chez une couturière qui confectionne des costumes traditionnels musulmans. Frida doit récupérer des chapeaux pour ses élèves qui ont une représentation le lendemain. Là encore la maitresse de maison et son mari nous accueille très chaleureusement. Et ce sera l'occasion pour Lionnel d'essayer le chapeau traditionnel et de nous asseoir sur le banc des mariés. Imron et Frida sont morts de rire. On passe un autre super moment.

Nous poursuivons avec un arrêt chez des amies de Frida, dont une qui lui a fait le henné pour son mariage. Arrivés chez elle, elle demande à son amie si elle peut me faire un henné, sans que je n'ai rien demandé. Elle choisira pour moi un beau papillon, et je choisirai l'emplacement : sous le poignet ! Magnifique !! Il me faut juste tenir deux heures le bras droit pour ne pas gâcher ce beau travail !!

Enfin, nous terminerons notre escapade chez une de ses collègues institutrices qui fait répéter la représentation de danse aux 4 garçons. Nous aurons en avant première le spectacle, et les costumes !! Génial !!

De retour chez Frida à 23H, la journée a filé, et pourtant nous avons l'impression de la connaître depuis plus longtemps. Imron et Frida resteront jusqu'à 0h00 éveillés, le temps que notre chauffeur soit là !! Et même Dédé a fait le déplacement !! Nous disons au revoir à Frida les yeux pétillants de bonheur grâce aux souvenirs de la veille. Merci Frida et sa famille !!

Nous nous remettons de nos émotions, pour réaliser que nous sommes là pour monter le Kawah Ijen. Nous sommes en pleine forme, arrivés à 1h30 à Palturing, nous pouvons démarrer l'ascension !
Le chemin est balisé, ce n'est pas la jungle et pourtant, ça monte quand même !! 500 mètres de dénivelé en 1h c'est pas mal, tout de même. Nos frontales nous éclairerons jusqu'au sommet, et là, spectacle : les flammes bleues nous accueillent, c'est dégagé, donc splendide !

Indonesie3Nous descendrons dans le cratère au plus près des flammes.

Au milieu d'un nuage de souffre, et nous avons la chance de porter un masque!

Nous rencontrerons les premiers porteurs qui travaillent là. Leur métier est harassant. Nous avons beau avoir vu des reportages sur ce volcan, y être, change terriblement notre vision. Ils nous montreront comment ils récupèrent le souffre et comment il durcit au contact de l'eau froide. Ils confectionnent d'ailleurs des souvenirs pour les touristes qui viennent jusqu'ici. Une fois l'extraction du souffre réalisée, les porteurs descendent des paniers de 80 à plus de 100 kilos.

Avec Lionnel, nous serons les derniers des premiers arrivés à repartir. Juste avant, nous laisserons nos masques à deux porteurs, leurs sourires veulent tout dire, « no comment ». L'un deux nous offrira en échange une fleur en souffre, il sera tout naturel pour nous de la garder pour Frida.

Nous prendrons le temps de savourer nos derniers moments au Kawah Ijen, le lever du soleil nous donnera une autre lumière et nous apercevrons ce grand lac d'acide d'une couleur bleu émeraude. Sublime.

Un papillon au sommet du Kawah Ijen

En descendant, nous réalisons que ce périple non organisé, nous a réservé une multitude de beaux souvenirs, l'imprévu a parfois du bon-heur !

La descente est l'occasion d'observer les volcans proches du Kawah Ijen et de nous arrêter à la pesée.

Nous distribuerons des biscuits aux porteurs qui font l'aller-retour. Et par chance, nous croiserons à nouveau, le porteur à qui j'avais donné mon masque, il est heureux, nous aussi !

Indonesie 2Et le bouquet final de ce périple, sera de voir Dony, notre chauffeur nous attendre sur le parking. Nous le rejoignons à 7h30 du matin, malgré la somme encaissée à minuit, il sera là à nous attendre pour notre plus grande satisfaction.
Petit détour par la maison de Frida pour lui déposer un petit souvenir du Kawah Ijen, sa porte sera fermée, et nous sommes d'autant plus heureux que la surprise n'en sera que meilleure!
Retour par nos transports locaux : ferry-bus-bémo, retour à Ubud, notre pied à terre, la tête dans les nuages !!

Rien de tel qu'un bon repas......et une bonne sieste! Le bus local? Une berceuse ultime!!

< Céline Costes et  Lionnel Hennebert 
mercredi, 15 janvier 2014 10:35

Quebec, viv(r)e l'hiver


A cette époque de l'année où chacun rêve de plage de sable blanc et de mer turquoise à 28°, on peut aussi choisir une destination hivernale et vivre un vrai hiver.

Le Québec, destination prisée pendant sa période estivale et son célèbre été indien, a pourtant de nombreux atouts pour séduire les touristes d'hiver. Fini les stations de ski surpeuplées, la neige capricieuse, les galères de location d'appartement et les bouchons sur la route des montagnes ! Un voyage hivernal où l'exotisme est au rendez-vous, un grand bol d'air pur et de grands espaces, une nature préservée et une population accueillante et souriante. Et surtout le Québec ne manque pas d'imagination pour valoriser sa nature, ses traditions, son art de vivre. Une destination idéale pour profiter des joies de la neige et de ses multiples activités. Et si la traditionnelle raclette vous manque, vous pourrez toujours vous rabattre sur la poutine, plat typique constitué de frites et de fromage cheddar copieusement nappé d'une sauce « barbecue ». Repas à déconseiller en cas de température positive ! Pour digérer plus sereinement, on peut l'arroser d'un caribou, mélange fortement alcoolisé composé de vin chaud et de cherry.

Une capitale patrimoine
Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985, la ville de Québec est également la seule ville fortifiée d'Amérique du Nord. Sur la rive nord du Saint-Laurent, la capitale tire son nom de l'expression algonquine « là où le fleuve se rétrécit ».
La Traverse, bateau qui relie Québec à Lévis sur la rive opposée, se fraye un passage à travers les plaques de glace du fleuve. La traversée dure une quinzaine de minutes, l'occasion de se prendre de bonnes bourrasques de neige gelée, quand le climat le permet ! Mais la vue sur la Citadelle qui domine la ville et sur la façade rouge du Château de Frontenac à l'architecture inspirée de la Renaissance vaut le courage de braver les intempéries.
La visite de la ville se poursuit sous la tempête de neige, les rues du vieux Québec sont envahies par la neige fraîche et les habitants et commerçants s'arment de pelles pour rendre les rues plus praticables. Ironie de l'Histoire : le buste du Roi Soleil érigé sur la Place Royale disparait sous la neige.

quebec2Moto-neige et traineau à chiens
Machine imposante ou frêle traineau de bois, moteur à essence ou attelage à poils, vrombissements ou aboiements : deux moyens de locomotion pour se balader en forêt. Il a neigé la veille et les sapins prennent une allure de conte de Noël, la neige poudreuse est idéale.
Un concert de jappements nous accueille aux abords du chenil, il faut partir vite, l'inactivité fait monter la tension dans la meute et déclenche très vite des bagarres. Le traineau s'ébranle tiré par les six chiens. Huskies et malamutes courent en mangeant de la neige pour se rafraichir. A la première côte gravie en courant derrière le traineau, j'en ferai bien autant, malgré la température négative ! Mon leader de meute s'appelle Inouk, je constate que mon autorité canine est un peu faible car malgré les ordres que je lui crie, il m'ignore. « C'est parce que tu n'as pas l'accent québécois ! » me taquine ma coéquipière de traineau.

Un long fleuve pas si tranquille !
Soumis aux marées, au mélange d'eau douce et salée, le Saint-Laurent gelé semble emprisonné, contrit, mais les plaques de glace en surface viennent composer un grand puzzle graphique qui se décompose et se recompose en permanence et laisse deviner l'activité et le débit du fleuve. Le Saint-Laurent offre une multitude de paysages différents en fonction du climat : longue langue glacée qui s'étend à perte de vue, éclats de miroirs scintillants au soleil, glaces noyées par le brouillard ou alors la neige qui vient opacifier le décor transformant le panorama en photographie surexposée en noir et blanc. Parfois on distingue à peine l'autre rive, et quand le temps est au beau fixe on aurait envie de le traverser à pied comme sur une banquise.
De La Malbaie à Québec, les grandes baies vitrées du train de Charlevoix permettent d'admirer le coucher de soleil sur le Saint-Laurent. Décor et éclairage design, ambiance jazzy, succession de petits plats gastronomiques, le train glisse entre la montagne et le fleuve et les couleurs du soleil déclinant colorent de reflets pastels la surface gelée de l'eau. Cratères, bosses, trous, plaques forment la surface du fleuve, un décor presque lunaire.

La star du Carnaval de Québec
Depuis près de soixante ans, le Carnaval de Québec démarre ses activités fin janvier pour une quinzaine de jours. Rafting sur neige, promenades en traineau à chiens, concours de sculptures de neige, défilés, bains de neige –pour les plus courageux !-, marshmallows grillés et surtout la fameuse course de canots sur le fleuve gelé sont au programme. Le plus grand carnaval d'hiver a bien évidemment sa mascotte : Bonhomme Carnaval, un grand et gros bonhomme de neige à la voix caverneuse portant sur la tête une tuque rouge et autour de la taille la traditionnelle ceinture fléchée illustrant le métissage québécois et la traite des fourrures. Son identité est farouchement gardée secrète par les organisateurs du carnaval, secret relayé par le public qui préserve ainsi la part de rêve liée à ce personnage. Malgré mes tentatives d'investigation, je n'ai pas réussi à percer le mystère. Plus qu'une mascotte, c'est un véritable phénomène, ses apparitions génèrent une euphorie digne d'une rock star, petits et grands font la queue pour se faire tirer le portrait en sa compagnie et selon la tradition le maire lui remet symboliquement les clés de la ville pendant toute la durée du carnaval.

Quebec3Braver la glace
Départ de la finale un dimanche en début d'après midi. Le temps est au beau fixe, la température doit frôler les moins vingt degrés. Au milieu de la foule, dans un vent glacial, entre la musique et les commentaires déversés par les haut-parleurs, un des organisateurs tente en hurlant et en gesticulant de m'expliquer les règles de la compétition dans un discours passionné. Règles qui au final resteront obscures pour moi, mais j'ai encouragé mentalement toutes les équipes, au vu de l'endurance, de la résistance au froid et aux eaux glacées du Saint Laurent, et des efforts déployés pour se classer honorablement. A force de coups de rames et s'aidant des jambes pour avancer entre les plaques de glace, ce sport extrême ne peut qu'éveiller une certaine forme de compassion envers tous les participants. Même les spectateurs ont du mérite, mais la course de canots est un des points d'orgue du Carnaval de Québec.

< Tyn Braun (75)




 :

Quebc4Office de tourisme Québec : www.bonjourquebec.com 

< Y aller :
Air Transat propose des vols réguliers entre Paris et Québec ou Montréal à partir de 500 € AR
http://www.transatfrance.fr  0 825 120 248

< Où dormir :
- A Québec : hôtel Le Priori (dans le Vieux Québec)
15 rue du Sault au Matelot
T. 418 692 3992 http://www.hotellepriori.com 
à partir de 100 € environ la chambre pour deux

- A Wendake (15mn de Québec) :
Hôtel des Premières Nations
15 place de la Rencontre - Wendake (Québec)
T. 418 847 2222 http://www.hotelpremieresnations.ca 
Un éco-hôtel soucieux de promouvoir la culture Huron-Wendat, il abrite un musée consacré à la conservation et à la valorisation du patrimoine wendat.
Dans son restaurant la Traite, on peut y déguster du caribou ou des produits issus de la pêche autochtone.
Chambres pour deux autour de 100 €, restaurant : environ 35 € par personne.
L'accès au musée est gratuit pour les résidents de l'hôtel sinon l'entrée s'élève à 11 $CAD.

Activités :

- Traineau à chiens
Une petite entreprise familiale , des français installés au Québec depuis une vingtaine d'années située à 30 mn en voiture du centre de Québec, direction Saguenay. Possibilité de prendre un taxi (environ 30 €/personne).
Plusieurs forfaits, entre autres la ballade de 2h avec visite du chenil et collation : environ 100 €/personne
Aventures Nord-Bec
4 chemin des anémones – Stoneham
T. 418 848 3732 www.traineaux-chiens.com 

- Moto neige
Pour deux heures et deux personnes, compter environ 130 €
Fairmont Le Manoir Richelieu
T. 418 665 3703 www.fairmont.com/richelieu 

- Le train de Charlevoix
De La Malbaie à Québec. 136 km
T. 418-632-5876 www.lemassif.com/train 
Train + souper : environ 90 €/personne
mardi, 14 janvier 2014 18:56

Tête de Yak (Mongolie)

Le silence émane de l’horizon aux douces rondeurs. Il imprègne l’air à peine parcouru d’un friselis sur la steppe et enveloppe les trois yourtes inoccupées en mi-matinée. Depuis un long moment, je suis juste debout à quelques pas de la belle porte décorée d’arabesques bleues sur fond orange. Harmonie entre les couleurs vives peintes par les propriétaires, l’intensité bleue du ciel mongol et les jaunes dorés de l’herbe sèche. Écho entre mon immobilité parfaite et le si vaste silence…

Seule Pas besoin de pivoter pour embrasser tout l’horizon ouvert dans toutes les directions. L’espace est inanimé à mes yeux d’occidentale : les troupeaux de pattes courtes, de pattes longues, de museaux chauds, de museaux froids sont partis, tôt et loin, vers les pâturages de début d’automne. Tout à l’heure, il restait un cheval entravé et la maîtresse des lieux en sur - vêtement — le beau del brun ceinturé d’orange, c’est pour le soir, peut-être à cause de l’invitée que je suis. Le temps que je m’éloigne de cent mètres, tout à l’heure, elle avait dû sauter en selle sans aucun bruit car les sabots non ferrés volent sur le velours de la paillasse. Les voisins ne sont pas loin, au revers abrité d’autres collines deux ou trois ondulations de steppe plus loin. Depuis une semaine, je suis une hôte, toute petite, attentive par tous mes sens à la vie de cette famille nomade. Pas de paroles échangées, juste deux mots en deux langues “merci” et “on y va” et d’immenses sourires réciproques accompagnant des gestes d’aide, de prévenance ou d’invitation. J’aime me perdre ainsi dans un ailleurs lointain et si possible hospitalier.

Humble Debout toujours — mais sans fatigue — je déguste l’air que j’inspire. Humilité d’avoir vu s’envoler les angoisses de ma vie passée qui collaient encore à mes bagages à Oulan Bator. Humilité aussi de ne pas savoir monter à cheval. Je ne sais pas non plus comment participer au travail du soir, la longue traite ; immobile à côté, je m’amuse des facéties des veaux et des poulains et m’enchante des mélopées des femmes. Je sais juste alimenter le feu en bouses sèches et en écorces, je peux seulement aider à convoyer les bidons d’eau, laquelle est la grande absente, mais l’adaptation à cette économie est astucieuse. Conscience simple des “choses” de la nature dont je ne peux connaître ni les noms ni les usages. J’imite humblement.

Adoptée Personne. Et moi, béate au soleil. Je ne sens même plus ma propre existence comme si cette expérience de “bonheur” ou d’“heure bonne” pouvait être universelle, commune à l’homme, aux animaux et à toute la nature. Silence toujours. Un peu de vent. Puis un doux pépiement… deux ou trois moineaux (ou leurs frères)… puis dix moineaux s’abattent sur l’arène savoureuse des crottins ! Mais d’où arrivent-ils ? De chez les voisins ?

La toile des pentes de yourte n’est pas un bon lieu d’atterrissage. Il n’y a pas de buisson, juste les piquets des parcs où les oiseaux se posent fugitivement. Ce soir, ils auront le choix de se poser sur les crinières et les croupes des troupeaux rassemblés. À cet instant la sarabande des moineaux autour de moi est effrénée… Je suis figée et hypnotisée.

Deux petites griffes dans mes boucles de cheveux gris s’emmêlent et tirent. Envol presque instantané. Confusion et surprise réciproque. Tête de yak ! Je suis à ma place ici.

< Texte France Vulliet (74)
lundi, 30 décembre 2013 11:31

Traverser l’Amazone à bord de bateaux locaux


L’Amazone : perdu au milieu de la plus grande forêt du monde ; une faune magique et dangereuse, qui nous fascine et nous effraie ; des peuples indigènes vivant au bord de l’eau, coupés du monde et de la civilisation. L’Amazone, c’est la magie d’un fleuve sauvage, qui abrite de nombreux mythes et secrets.

Traverser le fleuve, à bord de bateaux locaux, en s’arrêtant dans différentes villes et villages de l’Amazonie, c’est possible !

Pour les amateurs d’aventures, de nature et de grands espaces, c’est par ici que ça se passe !


Je décide de traverser une bonne moitié du fleuve. Je pars du Pérou, à Yurimagua, pour rejoindre Manaus, au Brésil. C’est parti pour plus de 2000 kilomètres sur l’eau, soit 9 jours de bateau. J’embarque à bord de « lanchas », gros bateaux de marchandises. Je voyage avec les cochons, bananes, billets de banque, sacs de riz, singes… et autres étrangetés à découvrir le long du trajet...  

Amazonie2
A 25 euros (Pérou) ou 50 euros (Brésil) la « croisière » de 3 jours sur l’Amazone, en pension complète, il ne va pas falloir s’attendre au luxe ! C’est pas « la croisière s’amuse » ici, mais bien l’aventure ! Selon le bateau, les conditions d’hygiène peuvent parfois être négligeables (surtout au Pérou).
Pour dormir, j’installe mon hamac. Je dors avec une centaine de personnes, entassées, une sorte de dortoir géant. Certes, o
n ne dort pas dans un hôtel 5 étoiles, mais la nuit, au-dessus de nos têtes, ce sont des milliers d’étoiles que nous offre la nature. Et si c’était ça le vrai luxe.

Ce voyage m’offre bien plus que le confort : des surprises et quelques aventures inoubliables. Petite mise en bouche : j’ouvre les yeux, un petit matin, et devant l’immensité du fleuve Amazonien, j’admire un dauphin, rose. Non, je vous assure on ne prend pas de drogue sur ce bateau, on peut vraiment observer des dauphins roses et gris sur l’Amazone. Le soir, j’admire un coucher du soleil reflétant sur le fleuve, accompagné d’une petite bière et d’un fond de Samba brésilienne.

Parfois, le bateau s’arrête dans les communautés indigènes et j’observe une autre vie, hors du temps. Les maisons sont en bois, les gens vivent pied nus, sans électricité. Ici, il n’existe pas de port, dès que le bateau arrive, ils prennent une pelle, et piochent la terre pour construire un escalier, afin de mener au bateau.

Amazonie3

Parfois, il faut laisser place à l’aventure : la tempête tropicale est là, le vent est si fort, les sacs volent. Il nous faut remettre les bâches pour nous protéger. On est complètement trempés, à essayer d’attacher tant bien que mal, en luttant contre le vent et la pluie, ces petits bouts de plastiques qui nous protègent. Ce voyage est également une excellente occasion de rencontrer des locaux, car après plusieurs jours entassés dans un bateau, les voyageurs apprennent à se connaitre. On a le temps et la proximité, alors on discute, on joue, on créé des liens… Une excellente opportunité d’échanger et de découvrir les habitants de l’Amazone ! 

Conseils pratiques :

< Pour une telle aventure, il est nécessaire de parler un minimum espagnol. Il est recommandé de voyager à au moins 2 personnes, ne serait-ce que pour surveiller mutuellement vos bagages, en vrac sur la tôle. On peut aussi trouver un compagnon de route au port ou sur le bateau. Amenez un jeu de carte, pour passer les moments d’ennui, c’est également un bon moyen pour créer du lien avec les locaux.

Si tout cela est bien trop dur, il existe d’autres solutions, plus chères, moins conviviales, moins aventureuses, mais plus confortables ou rapides : dormir en cabine (ne vous attendez pas au luxe et ne soyez pas claustrophobe), ou, sur certaines fractions, voyager en « speed boat », 6 fois plus rapide.

Si vous tentez l’aventure, ces journées sur l’Amazone vous amèneront vers des contrées éloignées, avec de nombreuses surprises, probablement quelques aventures, des paysages sauvages, et des rencontres inoubliables.

Pour davantage d’informations, lisez les aventures détaillées de chacun de mes trajets le long de l’Amazone, racontées avec humour et légèreté : www.dautres-mondes.fr



lundi, 16 décembre 2013 16:45

Un printemps couleur coquelicot (Ouzbékistan)


Un rêve d’enfance devenu réalité par la magie des lieux au fil des rencontres

Dix-sept septembre 2001, jour tant attendu pour concrétiser un rêve : celui de sillonner la route de la Soie sur les pas des grands aventuriers à travers le Khazakstan, la Khirgizie et l’Ouzbékistan. Onze septembre 2001, le monde se sent soudainement infiniment petit et se tourne vers les États-Unis, l’Afghanistan.

Mon rêve s’écroule… la peur au ventre, je n’ose partir et laisser les miens. Ce même jour, une amie devait aussi s’envoler vers Tashkent.

Chacune de notre côté, nous nous sommes fait la promesse de réaliser ce rêve. Le destin devait nous donner raison quelques années plus tard.

Tandis que je repartais vers le toit du monde retrouver mes amis tibétains, mon amie découvrait Samarcande. Excitée par tout ce qu’elle vivait, elle m’appella. Son guide, Isrofil, ouzbek francophone, avait commencé sa carrière comme professeur de français avec son épouse Nénuphar. Puis, ensemble, ils avaient monté leur agence et formé une petite équipe de guides. Authenticité, gentillesse, savoirfaire, savoir-vivre : je retrouvais en la personne d’Isrofil le portrait de mon amie Diki, guide tibétaine. Deux personnes de coeur, véritables ambassadeurs de leur pays. L’Asie centrale et l’Himalaya se rejoignaient ainsi.

Envoûtement de l’Asie centrale Il ne tenait qu’à moi de monter un périple pour vivre la magie de Samarcande. Déjà, quelques années auparavant, mon chemin m’avait conduite sur la route du Karakorum au départ d’Islamabad jusqu’à Kashgar. Vertigineuse, inoubliable, taillée dans la roche. D’intenses émotions se succédèrent au fil des paysages et des rencontres gravés à jamais dans ma mémoire.

À proximité de la frontière afghane où certains des plus hauts sommets du monde culminent entre 7 000 et 8 000 mètres, tels le Nanga Parbat et le Rakaposhi, je partageais la vie des habitants de la vallée de la Hunza avec le souvenir d’abricots séchés et de broderies.

Puis, le passage de la frontière stratégique sino-pakistanaise au col du Khunjerab me renvoya au coeur de la réalité. Celle de l’autorité chinoise.

Cette route hors du temps m’interpellait et m’ouvrait les yeux à la fois sur une beauté indéfinissable sculptée par la nature et sur l’enjeu politique et culturel, du fragile équilibre de ce coin du monde aux confins des monts Tian Shan, du Pamir et du désert du Taklamakan. Bien consciente de vivre un moment unique, Kashgar rythmé par son marché aux bestiaux et ses artisans, me conforta en ce sens. Jamais je n’oublierai les visages de ces femmes et de ces hommes venus d’horizons lointains, tadjiks, kirghyzes, ouzbeks, kazakhs, russes pour certains métissés, ni les troupeaux de chèvres enchevêtrées tête-bêche. Sur la route de la Soie, je me retrouvais en Chine avec le sentiment de vivre l’envoûtement de l’Asie centrale.

Au rythme des peuples ouïghours, huis, tibétains, je poursuivis ma route vers l’Est direction Urümqi puis Tourfan, autrefois principale oasis de la région nord. De là, je rejoignis Lhangzou puis l’enclave tibétaine de Xiahe et son célèbre monastère de Labrang dans lequel je pus m’enivrer de cérémonies religieuses teintées d’émotion et de couleurs. Sensible à la richesse de ces cultures, il devenait pour moi essentiel de me rendre en Ouzbékistan.

Pages de poésie De Samarcande, Nénuphar et Isrofil me concoctèrent une véritable évasion.

À peine le pied posé sur le sol ouzbek, un sentiment étrange d’appartenance m’envahit. Mon rêve d’enfance se réalisait… Sourire, douceur, harmonie se succédèrent dès cet instant puis tout au long de cette première aventure.

Au nord-ouest, les murailles de briques de Khiva, ancienne oasis me plongèrent au temps des cavaraniers avant leur traversée du désert. Jalonnant les ruelles où se succédaient des échoppes d’artisans, j’admirais l’art de la sculpture sur bois et celui de la céramique.

Des enfants couraient de toutes parts au rythme de cette cité hors du temps. Des arbres en fleurs s’épanouissaient au pied des medersas.

Page de poésie qui se poursuivit à Boukhara puis à Samarcande.

Une sensation étrange comme si la nature, les rosiers dialoguaient avec ces tout petits carrés de céramique bleue en parfait camaïeu. Je vivais et partageais des rencontres exceptionnelles.

Touchée par ce patrimoine d’une grande beauté, avec comme point d’orgue la nécropole Chah e Zindeh à Samarcande, je me joignais aux nombreux pèlerins ou simples voyageurs pour savourer la magie des lieux.

Devenus mes amis, Nénuphar et Isrofil me firent partager leur vie de famille à Samarcande et dans leur village natal. Une véritable complicité avec Nénuphar me permit de me rendre au marché quotidiennement, d’être invitée à un mariage, de découvrir la dot de la jeune fille de maison, de choisir la décoration de leurs maisons d’hôtes, de dialoguer avec une enseignante à l’Alliance française.

Avec Isrofil et son équipe, nous sommes partis bivouaquer en yourte, marcher sur des sentiers de randonnées jonchés de champs de coquelicots tel un tableau de Monet. Mes yeux étaient émerveillés de cette palette de couleurs multiples et intenses. J’étais libre, heureuse sous le charme de la poésie ouzbèke. Au coeur d’un petit village, un instituteur et ses élèves m’invitèrent à rejoindre les bancs de l’école.

Époustouflée et émue à la fois, je découvris sur les murs les portraits des savants et des grands hommes français, tels Louis Pasteur, Jules Verne, Louis Aragon, Antoine de Saint-Exupéry… Mon regard s’arrêta ensuite sur un reportage photo sur Paris puis un second sur Orléans. Les enfants entourés de leur maître étaient si fiers de me faire partager leurs connaissances. Ils riaient de mes yeux écarquillés de bonheur.

Tous ces instants magiques resteront pour la vie, au fond de mon coeur.

< Texte et photos Caroline Barraud (75)


mardi, 10 décembre 2013 15:19

Les lions du Pendjab

Le climat est agréable au printemps dans la région du Pendjab, située au nord ouest de l'Inde. C'est la période choisie par la communauté Sikh pour célébrer leur dernier guru, Gobind Singh.

Le sikhisme est né au XVe siècle et est représenté comme la synthèse de l'hindouisme et de l'islam. Pendant deux siècles des gurus se sont succédés pour transmettre la bonne parole aux fidèles. Au XVIIe siècle, le 10ème et dernier guru Gobind Singh a marqué son époque par des faits d'armes et par la promulgation de préceptes pour conserver l'originalité du sikhisme:

Les cinq K : Le Kesh, les cheveux et les poils qui ne doivent, si possible, jamais être coupés. Le Kachcha, port d'un caleçon long, Le kara, un bracelet d'acier au poignet droit. Le Kangha, un peigne retenant les cheveux sous le turban. Le kirpan, un poignard ou une épée.

Cela différencie les Sikhs du reste de la population indienne. Parallèlement à l'apparence, il a été développé la pratique des arts martiaux, l'un des plus connus est le gatka qui repose sur la manipulation d'armes blanches dont l'efficacité dépend de la concentration mentale. Les  dix vertus qu'ils proposent sont les suivantes : La compassion, la charité, le pardon, la propreté, le contrôle de l'esprit,la vérité, la pureté,l'accomplissement spirituel, la témérité et la dévotion à leur dieu unique.

Depuis cette époque les Sikhs ont formé une communauté militante dont un des rôles est de se battre avec acharnement pour défendre leur foi.

Au début de chaque printemps a lieu un grand festival religieux, le Hola Mohalla à Anandpur Sahib située près des contreforts de l'Himalaya à l'est de Amritsar la capitale du Pendjab.

Le temple d'or, lieu sacré du sikhisme est situé à Amritsar. Rappelons qu'en 1984 Indira Gandhi alors premier ministre, déclancha une opération militaire pour déloger des indépendantistes Sikhs réfugiés dans le temple. Plus de quatre cents furent tués dont cent cinquante femmes et enfants. Quatre mois plus tard, Indira Gandhi est assassinée par ses gardes du corps qui étaient des Sikhs. Cela montre le côté extrémiste de ces derniers qui n'hésitent pas à sacrifier leur vie pour la cause commune.

Tassinarri 3C'est en consultant une revue, il y a quelques années, que j'ai découvert tout à fait par hasard l'existence du Hola Mohalla. L'originalité des costumes, la beauté des turbans et l'allure des personnages m'ont fasciné. Cette année j'ai réussi à combiner un voyage en Inde à la période du festival. Un guide, Sahota Rajpal, un chauffeur Singh Charanjit, une voiture et un hôtel situé à une soixantaine de kms ainsi que le matériel nécessaire pour tourner un film. Il n'en faut pas plus pour que je sois impatient d'être sur place.

Les renseignements sont difficiles à obtenir. J'ai l'impression que le festival ne se déroule pas en respectant une organisation et un programme biens définis. Afin de faire un repérage, je demande au chauffeur si l'on peut se rendre sur place la veille. Le guide Sahota participe à la fête pour la première fois et est tout à fait d'accord. Nous prenons la route le lendemain de notre arrivée vers huit heures. Après une circulation normale pendant la moitié du parcours, le trafic se densifie et finit par se bloquer. Impossible d'aller plus loin. La foule est énorme. Je prends conscience tout d'un coup de l'importance de la population de l'Inde. Les Sikhs sont les organisateurs du festival et en même temps les participants. Ils ne représentent que 2% de la population du pays mais ils sont néanmoins deux millions dont la moitié est attendue pour le festival.

Les cars sont bondés et leurs galeries aux bagages débordent de passagers. La route est recouverte d'une multitude de véhicules divers mais ce sont les tracteurs et leurs remorques qui ralentissent le trafic. Presque tous les cultivateurs du Pendjab sont présents, leur famille sur les remorques ainsi que le matériel nécessaire pour vivre et coucher pendant trois ou quatre jours. Devant l'impossibilité d'aller plus loin nous décidons de faire demi tour. Le repérage sera pour une autre année.

Méfiants, le  lendemain nous partons plus tôt et surprise nous arrivons au but assez facilement, la plupart des participants ont fait le voyage la veille en prévision des encombrements. Seul petit problème sur la route, un groupe de jeunes a barré la route avec des branches d'arbre. Ils arrêtent les voitures et demandent de l'argent pour je ne sais quelle cause plus ou moins avouable. A défaut de satisfaire leur demande ils aspergent copieusement les passagers de poudres de toutes les teintes. La fête des couleurs et du printemps le holi battait son plein il y a deux jours et c'est un bon moyen pour eux d'épuiser le stock de poudre non utilisé. Singh et Sahota parlementent, donnent une pièce et la voiture repart. Nous l'avons échappé belle.

Après avoir garé la voiture sur un des immenses parkings situés à deux km d' Anandpur Sahib, nous sommes au milieu d'une foule impressionnante dans la rue principale. Sahota se renseigne au fur et à mesure que nous avançons. Depuis un moment  je cherche à comprendre où vont les groupes qui parcourent la rue principale dans les deux sens. Deux rivières humaines qui se rencontrent formant des remous empêchant toute progression normale. Après avoir évalué les risques de tournage en raison de l'importance de la foule, j'ai laissé une partie de mon matériel de cinéma dans le coffre, notamment le pied. Je me contenterai de la crosse d'épaule comme stabilisateur. Erreur ! La crosse fait 50 cm de long alors que je ne dispose que un ou deux cm avec la personne qui me précède. Remarquant les efforts que je fais pour filmer un sikh me fait signe de le suivre et je me retrouve au balcon du premier étage de son immeuble au milieu d'une dizaine de personnes qui s'empressent de s'écarter pour me laisser de la place. Je vais être aidé plusieurs fois au cours de la journée par des Sikhs dont la surprenante prévenance contraste avec leur effrayante réputation et dont le regard semble transpercer l'âme de celui qu'ils regardent.
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