You have no items in your shopping cart.

Vous êtes iciAccueil|Toutes les catégories k2|| ABM - Aventure du Bout du Monde
×

Avertissement

JUser::_load : impossible de charger l'utilisateur ayant l'ID 66
jeudi, 10 septembre 2009 10:20

A Pas de Loup




A pas de loup
12, rue Malautière
26220 Dieulefit
Email :



A pas de loup ou l'éco-volontariat, un engagement par l'action.
Le programme "Volontariat pour la Nature, pour la Terre et l'Homme" de l'association A pas de loup vise à sensibiliser le public sur la préservation de la nature et la protection des espèces animales et végétales en voie de disparition. Elle souhaite de plus l'impliquer grâce à sa participation active dans l'amélioration de son cadre de vie et de la relation homme/ nature.



Entretien avec Laurence Girard,
membre fondatrice de A pas de loup



Comment l'idée de développer l'éco-volontariat vous est-elle venue ?

Lors de mes études de tourisme je suis partie 3 mois faire l'étude de l'impact du tourisme sur l'environnement en péninsule antarctique. Comme la météo était mauvaise et que les débarquements des croisiéristes étaient souvent impossibles, j'ai eu la chance de participer à différents programmes avec les biologistes. J'ai réalisé qu'il n'y avait pas besoin de compétences scientifiques pour assister des professionnels dans leur travail et agir au niveau de la protection de l'environnement. Aucun organisme français ne permettait de s'impliquer dans des actions "éco-volontaires" comme cela existait dans certains pays anglo-saxons.


En 1994 vous décidez donc de créer l'association A pas de loup. Comment avez-vous procédé pour mettre en place vos programmes de volontariat ?

Nous étions 4 amis au départ avec notre réseau de relations, ce qui nous a permis de proposer nos premiers chantiers nature et missions à l'étranger en répondant à des besoins que nous connaissions. Puis, nous avons recensé à travers la presse tous les appels à bénévoles lancés par des structures locales accréditées à la recherche de volontaires. Enfin, c'est au cours de nos voyages personnels de repérage ou de loisirs que nous avons mis en place des relations permanentes avec ces structures. Aujourd'hui, nous recevons des propositions lors de conférences et salons ainsi que par Internet.
Nous avons élaboré une charte pour sélectionner les programmes répondant à certains critères tels l'implication de la population locale, un volet "conservation" en plus du volet "recherche".


Concrètement, quelles sont les actions de volontariat de votre association ?

La plupart des missions proposées sont permanentes. Elles réunissent trois aspects indissociables pour protéger efficacement une espèce animale et son écosystème : l'étude et la recherche scientifique, les travaux d'entretien et de contrôle des infrastructures d'accueil, les opérations de conservation et de surveillance des espèces protégées.
Nous proposons actuellement une vingtaine de missions en France et à l'étranger, réparties en Europe, Afrique, Amérique du Sud et Océanie. Au niveau international par exemple, nous proposons aux volontaires d'assister les gardes du Parc National des Abruzzes ou de contribuer à l'entretien des milieux naturels en Australie. Autre exemple, le suivi de chimpanzés réintroduits au Congo dans le sanctuaire de Conkouati, programme scientifique original et unique au monde, tant dans sa durée que dans sa réussite.


Qui peut participer et quelles sont les modalités ?


Tout le monde à partir de 16 ans. Notre sélection se fait surtout sur la motivation et la volonté de s'impliquer. Il s'agit également d'être conscient des conditions physiques, climatologiques ou psychologiques parfois difficiles sur certains chantiers. Nous avons alors un rôle de conseil envers les candidats.
Les volontaires doivent avoir du temps, avec un minimum de 5 jours pour la France et 1 mois pour l'étranger, et prévoir un peu d'argent. En effet, ces missions sont du bénévolat non défrayé. En général, il faut payer le transport jusqu'au site. Les frais de participation, comprenant le gîte et le couvert, ne dépassent jamais 100 F par jour.


Quel est le profil des adhérents ?

Nous avons 70 % de femmes, 30 % d'étudiants, avec un fort pourcentage de jeunes de 20 à 35 ans, 30 % d'entre eux proviennent de la région parisienne.


Quelles sont vos ambitions ?

Jusqu'à présent nous soutenions des structures locales de conservation par notre apport en main d'oeuvre. Aujourd'hui, nous souhaitons initier nos propres chantiers et missions de volontariat pour nous engager plus activement dans la protection de la nature. Il s'agit d'une étape importante dans notre développement qui va nécessiter de sérieuses recherches de partenaires et financeurs, ainsi que de personnel.



jeudi, 10 septembre 2009 10:19

Est-il possible de voyager sans "polluer" ?

Est-il possible de voyager sans "polluer" ?

Extrait de Globe-Trotters Magazine Numéro 79 (9-10/01)

J'aimerais donner mon avis au sujet des nombreux articles, à la mode actuellement, qui parlent d'éco-tourisme ou de pollution par le tourisme, voire même, dans le dernier numéro de Croissance, de boycotter ou cautionner par sa présence des pays reniant les droits de l'homme (Birmanie, Cuba, Iran, Irak, etc.). Je me permets d'avouer à "ceux qui savent", que moi je ne sais pas comment faire, chaque pays étant un cas particulier.
Il y a quelques années, un article de la revue d'ABM titrait "Merci Bouana" en parlant d'un couple qui avait offert un jean troué à son guide local. Peut-être devait-il lui donner une chemise Cardin neuve afin de creuser l'écart entre ceux qui côtoient les touristes et les autres ?

Il y a dix ans, au Viêtnam, notre petit groupe a donné 70 dollars à notre guide pour la remercier de son efficacité, alors qu'un professeur d'université gagnait 20 dollars par mois. J'ai eu honte, j'aurais dû lui donner 2 Francs pour m'avoir fait économiser 150 Francs sur une note de téléphone.
En 1983-1984, au Togo, un problème insoluble aux "beaufs" que nous étions : après avoir vidé un cubi de vin acheté à Ouagadougou, que faire de ce déchet encombrant et polluant ? Nous l'avons donné à un enfant. Ce qui nous a surpris, c'est qu'il a perdu son sourire et qu'il est parti en courant, serrant le bidon dans ses bras. Cinq minutes plus tard, un adulte est venu vers nous en tenant d'une main l'enfant qui n'avait pas lâché son "cadeau", et de l'autre une écuelle avec des oeufs de pintade qu'il nous a offerts après avoir eu confirmation que son fils ne nous avait pas volé ce "précieux déchet encombrant" dont nous ne savions que faire. Bien que la disproportion des valeurs de l'échange fût évidente pour nous, il nous a été impossible de refuser sous peine d'insulter cet homme qui, bien qu'ayant très peu de nourriture, considérait qu'un bidon fermé était un bien précieux dans une province où l'eau est à 4 ou 5 kilomètres. Que devions-nous faire ? Garder le bidon ou le détruire et priver ainsi une famille des avantages des déchets de notre civilisation ? Que "ceux qui savent" m'éclairent, car je n'ai toujours pas trouvé la réponse.

Au cours de ce voyage où nous dormions dans les villages, sous la tente en préparant nos repas (achetés sur les marchés locaux), nous en profitions pour nourrir quelques enfants présents autour de nous. Expérience enrichissante qui ne nous a pas mis à l'abri quelques années plus tard de cotoyer l'extrême dénuement à La Paz en Bolivie. Nous étions quatre dans un restaurant avec des steacks qui dépassaient de nos assiettes quand une jeune indienne d'une douzaine d'années, belle comme une reine mais triste, vint nous mendier les restes de repas, jusqu'aux morceaux de gras que nous, "capitalistes repus", avions laissé de côté. On aime donner son assiette à un chien, mais pas à un humain. Ces gens sont fiers, ils ne mendient pas, sauf s'ils n'ont plus que cette solution. Que "ceux qui savent" m'éclairent, peut-être aurions-nous dû ne rien luis donner afin de ne pas la rendre dépendante du tourisme. On ne sort pas indemne d'une telle expérience et, depuis 1985, chaque fois que je repense à cette soirée, j'ai les larmes aux yeux.
Je dirai en conclusion que je ne sais toujours pas comment ne pas polluer une population par ma présence, mais cela m'a rendu plus humble.
(P. et P. Maret)




jeudi, 10 septembre 2009 10:19

Fable du voyageur

Fable du voyageur.

Un homme voulut creuser un puits. Ne trouvant pas trace d'eau après avoir creusé vingt coudées, il s'arrêta et chercha un autre endroit. Il se remit à creuser et alla plus profond encore, mais ne trouva toujours rien. Il choisit alors une troisième place et creusa plus profondément encore, mais sans obtenir de résultat. La profondeur totale des trois trous atteignait à peu près cent coudées. S'il avait eu la patience de faire seulement la moitié de ce travail au même endroit, sans changer d'emplacement, il aurait sûrement trouvé de l'eau.
Ces sages paroles de Ramakrishna ne s'appliquent-elles pas magnifiquement à ceux qui voyagent tous azimuts ?
Que cherchent-ils au juste ? À sortir de leur désert intérieur ? Sont-ils assoiffés d'absolu au point de s'identifier à cette girouette montée sur un ventilateur ?
- T. M.-




jeudi, 10 septembre 2009 10:18

Plaidoyer pour la légèreté

Plaidoyer pour la légèreté.

Nous ne sommes attendus nulle part, par personne.... Pourtant nous sommes des milliers à débarquer pour regarder, sentir, goûter, s'imprégner d'un monde, d'une culture, d'individus auxquels nous imposons tout à trac notre présence.
Car voyager, c'est non seulement déplacer son corps et - dans le meilleur des cas - son esprit, mais également modifier l'environnement dans lequel nous nous parachutons sans crier gare.
Voyager, c'est déranger, déplacer, perturber, changer...
C'est la règle du voyage. Nul ne peut s'y soustraire, même bardé des meilleures intentions, même pétri des meilleures considérations humanitaires. On ne peut à la fois choisir d'être là et dénier les conséquences de sa présence qui, quoi qu'en disent les tenants du touristiquement correct (pas d'aumône, pas de friandises, payer le juste prix...) ne sont pas que négatives.
Pourquoi la rencontre des cultures, le choc des rencontres personnelles, le mélange des modes de pensée ne devraient étonner, surprendre que le voyageur (et augmenter son stock d'anecdotes et de diapos) ? L'Autre devant rester immuable, drapé dans sa culture immémoriale, incrusté à vie dans son environnement, forcément meilleur avant que la peste voyageuse ne survienne...
Autre question : doit-on être un spécialiste des problèmes géopolitiques, des questions ethniques, des dossiers écologiques pour avoir le droit de voyager dans un pays du Tiers-Monde ? Voyages que la plupart d'entre nous envisagent comme des loisirs plutôt que comme une prise de conscience de la mocheté du monde.
Pas de fausse honte ni de culpabilité de circonstance, ni d'angélisme larmoyant. À la "conscience concernée" en bandoulière, autre forme de l'arrogance occidentale, substituons le bon sens toujours en éveil. En clair, un bonbon donné avec du coeur et de l'amour à un gosse fera toujours moins de dégât qu'une attitude distante, adoptée "pour son bien". Car, au fond, qu'est-ce qui est le plus scandaleux : notre passage, dont il ne faut pas nier les répercussions parfois dramatiques, ou notre insensibilité face aux êtres rencontrés, aux situations vécues ?
Notre présence physique n'est-elle pas rendue plus insupportable par notre absence intérieure ?
- P. L. -


jeudi, 10 septembre 2009 10:18

Tourisme en milieu polaire : des voyageurs responsabilisés

Tourisme en milieu polaire : des voyageurs responsabilisés.

L'association "À Pas de Loup" (48 av. Felix Faure, 75015 Paris) a été créée en 1994 par des naturalistes comme centre de réflexion et d'information sur la faune et les zones naturelles d'intérêt écologique, notamment les régions polaires, ainsi que sur les moyens de les connaître et de les protéger. Un de nos sujets de réflexion est le tourisme polaire qui est un phénomène qui doit se développer de façon responsable et durable, sans culpabilisation excessive, afin d'optimiser cette activité pour le bien des visiteurs, ainsi que des visités et de leur environnement.
Voici un extrait des actes du 3e colloque international sur "l'Ecotourisme polaire" organisé par l'association "Étude des touristes en Antarctique" durant la saison 1993/94.

Résultats de l'enquête sociale
Fréquentation de la Péninsule et de Hannah Point (île Livingston, Shetland sud) en bateau et visiteurs. Cette année là, onze bateaux ont été enregistrés par la NSF dans les eaux de la Péninsule contre neuf l'année d'avant.

Motivations des visiteurs
Les premiers visiteurs de l'Antarctique étaient des passionnés, des naturalistes, des fous d'oiseaux. Désormais, plusieurs types de croisiéristes s'y retrouvent avec des motivations parfois inattendues.
Les uns viennent car ils ont atteint la soixantaine et ont parcouru tout le reste du monde. Ils ont regardé des brochures et ont cherché le produit original, la destination qu'ils n'ont pas encore faite. Ce sont les blasés.
D'autres, souvent plus jeunes, sont attirés par les destinations bizarres, anormales, extraordinaires et se sont décidés sur une publicité qui leur promettait de faire autre chose que les autres touristes. Ce sont les non-conformistes.
D'autres encore sont des habitués des croisières et ont choisi l'Antarctique comme ils auraient choisi les Caraïbes, où ils sont déjà allés. Ce sont les croisiéristes. Ils viennent pour le confort du type de voyage "croisière", pour la société, l'assis tance permanente et les loisirs à bord.

Observation d'un même groupe de touristes sur les sites divers
J'ai pu observer les conduites des quelque 400 passagers du "Marco Polo" de façon systématique sur des sites de débarquement divers et variés.
Répartition spatiale :
Pour les six débarquements, les principaux types de déplacement ont été de :
- se diriger vers les fortes concentrations animales;
- suivre les itinéraires recommandés et les chemins artificiels tracés;
- se disperser s'il n'y avait pas d'itinéraire visible ou recommandé. Les visiteurs allaient alors n'importe où sans comprendre et sans avoir de réflexion intelligente par rapport aux réactions animales.
Si l'itinéraire recommandé par les guides ne rapprochait pas assez les visiteurs des animaux ou si l'espace de visite autorisé obligeait à une trop grande densité de visiteurs et ne nécessitait que peu de déplacements, alors ils sortaient de l'espace recommandé et prenaient des initiatives ou s'inclinaient de façon disciplinée mais étaient vite saturés et rentraient sur le bateau. Peu restaient en groupe, mais si le guide donnait des explications, ils étaient très intéressés et avides d'informations et de conseils de conduite s'ils étaient désorientés par l'absence de direction évidente.
Y-a-t-il eu violations des codes de conduites ? :
Le comportement des visiteurs était globalement respectueux du milieu naturel qu'ils rencontraient. Ils étaient impressionnés par l'environnement et semblaient avoir en mémoire les multiples recommandations, lorsqu'ils en avaient eues. La plupart donc, observait les distances recommandées, soit par discipline, soit par sensibilité envers la nature, mais les visiteurs ne se préoccupaient pas du piétinement des lichens et des mousses, et ne réagissaient pas forcément au comportement animal. Ils semblaient parfois indifférents par inattention, souvent par méconnaissance des réactions animales.
Lorsque les distances n'étaient pas respectées, il s'agissait d'une part, des approches conscientes par les preneurs de photos et d'autre part, des transgressions inconscientes par les marcheurs aveugles et sourds à leur impact et au danger qu'ils couraient parfois avec les otaries.
Enfin, certains suivaient bêtement les silhouettes devant eux, se préoccupant plus des cailloux sur lesquels ils posaient les pieds que de l'environnement général.

Conclusion
Malgré tout, les touristes en Antarctique ont un comportement particulièrement responsable comparativement au tourisme organisé dans des régions plus clémentes. Certains comportements inadaptés peuvent être améliorés par les conférences d'information et la disponibilité de guides compétents, ainsi que par une diminution de la taille des groupes et l'augmentation de la durée des visites.
Le tourisme n'a que très peu d'impact actuellement, mais il est à risques et si des réglementations sont difficiles à mettre en place du fait du statut international de l'Antarctique, les codes de conduite des voyagistes, les labels et les chartes sont à encourager pour que la qualité et la durabilité soient les critères de développement du tourisme en Antarctique.
- L. G. (chercheur et consultante en éco-tourisme) -





jeudi, 10 septembre 2009 10:18

Népal : savoir vivre, savoir voyager

Népal : savoir vivre, savoir voyager.



Le Népal, en 1970, recevait 46 000 visiteurs. En 1991, 300 000 touristes se rendaient dans ce pays himalayen (400 000 en 2000 NDLR). La beauté des paysages, l'accueil des habitants expliquent cet engouement justifié; mais le développement du tourisme ne va pas sans susciter des nuisances dommageables aux Népalais et à leur cadre de vie.
Vous allez découvrir un peuple dont les valeurs, les religions, les coutumes, le mode de vie sont profondément différents de notre univers et parfois déroutants pour nous, Français.
Cette rencontre soudaine entre deux cultures nous fait adopter, par ignorance ou distraction, un comportement dont les multiples conséquences n'apparaissent jamais au voyageur de passage.
Nous souhaitons vous faire profiter de notre connaissance du Népal et mettre ici en relief certains aspects de la vie népalaise. Les Népalais sont naturellement accueillants, mais l'usage de quelques règles du savoir-vivre népalais vous permettra de créer des liens privilégiés.
Pour être respecté il faut être respectable.
Il est de bon goût d'adopter des vêtements plus conforme à la "mode népalaise" qu'à un séjour estival sur la Croisette.
Dans la Vallée de Kathmandou et en trekking vous serez au contact de la population, laborieuse et amicale. Le plus grand service que vous pourrez lui rendre c'est de ne jamais rien distribuer, pas de stylos, ni de bonbons, ni de roupies... rien. Encourager la main tendue par des aumônes inopportunes, c'est bien souvent, en fin de compte, se faire plaisir et cela n'a jamais résolu les problèmes. Donner, c'est inciter les enfants à faire la manche, activité plus lucrative et plaisante que la fréquentation de l'école. Les gosses grandissent, le sourire ne fait plus recette, ils rackettent les plus petits : voie ouverte vers la délinquance... Privilégiez plutôt les dons aux écoles ou aux associations qui travaillent sur place, elles connaissent parfaitement les besoins réels de la population.
Il est fréquent d'être sollicité pour des soins médicaux (médicaments pour le mal de tête, mal de ventre...). Seul un médecin pouvant assurer un diagnostic et un suivi médical peut répondre à cette demande. Il est prudent de s'abstenir de toute distribution de médicaments ("Doctor Hoïna": je ne suis pas docteur !).
Être visé et mitraillé à chaque détour de chemin par des bataillons d'étrangers n'encourage pas les relations amicales. Demandez toujours l'autorisation avant de "prendre" un Népalais en photo. Et si on vous demande un bakchich c'est la preuve que des mufles sont passés avant vous, refusez poliment et renoncez à votre cliché. Si vous promettez une photo, envoyez-la ou équipez-vous d'un Polaroïd.
La nature en Himalaya est aussi fragile que celle de nos campagnes françaises, elle n'est pas faite pour digérer les déchets. Beaucoup de Sirdar ont pris conscience des problèmes d'environnement, pas tous, aussi une attitude éducative sera certainement profitable.
Le Népal et les Népalais vous accueillent, vous vous sentirez certainement "chez vous" mais souvenez-vous que vous êtes chez eux. L'enrichissement que vous retirerez de votre voyage sera à la hauteur de votre respect de la population et de son milieu naturel environnant.
Bon voyage. !

- Brochure "Voyager au Népal" de l'association Népal-France (55 Bd de Charonne, 75011 Paris) -
jeudi, 10 septembre 2009 10:17

Voyage ethnologique : le tourisme qui tue

Voyage ethnologique : le tourisme qui tue.

Les questions, parfois inconscientes, de quelques voyageurs peuvent soulever le problème de la destruction au niveau culturel d'ethnies à cause d'un tourisme confronté à des populations dites "primitives" dans certains coins reculés de la planète.
"Tout le monde le fait" m'a répondu mon interlocuteur qui m'interrogeait sur les populations Nilotiques et Omotiques du sud de l'Éthiopie alors que je lui déconseillais un périple dans cette région. Voilà bien une réponse qu'on ne devrait pas entendre d'un vrai voyageur à qui je n'ai pas osé rappeler la légende des moutons de Panurge.
Avant d'entendre cette conclusion contestable, j'avais cherché à savoir si mon interlocuteur voyageait en organisé ou en individuel.
Je commençai par parler des premiers : "Il y a les voyages en groupe que proposent certaines agences françaises ou locales qui disent faire du tourisme ethnologique".
En quoi consiste ce type de tourisme dans cette région du sud-ouest éthiopien ? Comme le précisait une de ces agences parisiennes "c'est un voyage d'aventure et ethnologique de deux semaines. Vous faites 3 000 km en voiture confortable et un tel voyage ne demande pas d'effort". Je n'ai pas de peine, pour les avoir vues, à imaginer les 4 x 4 Toyota Landcruiser, parfois climatisées, transportant les tentes avec moustiquaire, le cuisinier et l'accompagnateur qui vont conduire dans ces "bulles" des gens souvent incapables de voyager autrement que "sans effort".
Peut-on parler de voyage et de contact pour ces Tintins en Afrique qui ne savent ni marcher ni communiquer, qui sont incapables de s'adapter un minimum pour survivre ?
On est à mille lieues dans de tels voyages de penser à la protection de ces populations. On est à mille lieues de personnes qui, comme Jean Malaurie au travers de livres, font parler les ombres et prennent la défense des minorités.
La motivation de ces voyageurs pour aller voir des populations dites primitives est souvent peu claire voire ambigüe. Le sud Soudan est en guerre civile et connaît un génocide dont personne ne parle depuis des années. Le sud ouest éthiopien est devenu depuis le départ de Mengistu un de ces zoos humains que les agences de voyages vendent sans scrupule à des touristes argentés et voyeurs. C'était en fait, derrière sa casquette de globe-trotter, le cas de mon interlocuteur.
On se rend facilement compte de l'aspect néfaste de ces publicités souvent magnifiques qui ne font qu'inciter plus de photographes ou cinéastes - amateurs ou non - et voyageurs à venir à leur tour faire des reportages.
Commentaires de plusieurs voyageurs français passant dans les villages karos du sud de l'Éthiopie visités par le Narcisse de l'aventure et son équipe début 1996 : "plusieurs millions de francs permettent de laisser beaucoup d'argent aux Karos pour qu'ils se prêtent au jeu des caméras. Cela coupe court aux traditionnels et longs palabres indispensables à toute entente et nécessaires à toute rencontre, notamment lorsque des étrangers se présentent à l'entrée d'un village."
Posons-nous la question en essayant d'être objectif : "Qu'en retirent les voyageurs et qu'en retirent les autochtones?".
Les voyageurs en rapportent au mieux des photos, (qui n'ont aucune valeur dans les agences d'illustrations), des films vidéo amateur (qui non montés à 90 % ennuieront par leurs longueurs les proches, sans parler de leur effacement au fil des ans), des expériences personnelles à raconter, le plus souvent pour se moquer ou s'apitoyer ("Les pauvres, la veille de notre passage, dans l'Omo, un crocodile a mangé un enfant" nous a raconté le guide), voire parler de choses qu'on n'a pas vues mais que l'accompagnateur raconte pour faire vibrer ses clients ("Là où on a fait notre camp, ils (?) venaient de castrer un ennemi car il y avait une guerre tribale") (entendu à l'aéroport d'Addis Abeba).
Mais qu'en retirent les autochtones ? Des inconvénients, des miettes, des microbes ou de mauvaises habitudes qui vont provoquer leur acculturation voire leur anéantissement.
Ces voyages dits ethnologiques sont organisés à partir de nos pays riches, relayés sur place par des agences locales, généralement de la capitale du pays. Celles-ci ont décelé un marché et exploitent moyennant finances les instincts voyeurs de nombre de nos contemporains sans que les populations dites primitives aient leur mot à dire.
L'argent de la mendicité devient vite alors pour les autochtones l'unique objectif et consolation du passage des Blancs. Dans le sud éthiopien et dans la vallée de l'Omo, dès que vous mettez l'oeil dans votre viseur vous entendez maintenant "Farandji give me one dollar" .
Ce genre de contact fait non seulement du voyageur un voyeur, mais transforme rapidement l'autochtone en mendiant !
Les peuplades qui à travers le monde ont disparu ces derniers siècles sont nombreuses. Faudra-t'il ajouter le tourisme comme cause de nouvelles disparitions ?
Citons pour mémoire les populations exterminées par les conquistadores espagnols, victimes autant de leur microbes que de leurs armes, les aborigènes de Tasmanie, les Indiens d'Amazonie dénoncés par Lucien Bodard et d'autres dont les massacres continuent. Dans "Nouvelles menaces sur les Indiens" (Courrier International du 14 juin 1995) parmi les menaces soulignées : maladies, déculturation, tourisme, racisme, chômage, construction de routes, manoeuvres militaires, sectes religieuses, chercheur d'or, guérilla, trafic de drogue, invasion des terres, déboisements, industries extractives, génocide, pauvreté, etc.
La liste en est dramatiquement longue.
Pour donner une image forte capable de faire réfléchir nos amis globe-trotters sur ce thème, "l'arrivée de touristes, porteurs potentiels de maladies contre lesquelles les autochtones ne sont pas immunisés est aussi grave que ces cadeaux empoisonnés ou infectés que, il n'y a pas si longtemps - et peut-être encore aujourd'hui - certains grands propriétaires brésiliens larguaient de leurs petits avions aux Indiens amazoniens pour les exterminer".
J'aimerais inciter ces voyageurs à voir et revoir avant de partir le célèbre télé-film "La controverse de Valladolid" avec le remarquable texte de J-C Carrère sur l'attitude de l'église qui s'interrogeait pour savoir si les indiens pouvaient être considérés comme humains. C'est une question toujours d'actualité tant les rapports touristes/autochtones chez des populations dites primitives sont ambigus.
Mais le problème le plus important reste celui de la maladie véhiculée par le touriste et du paludisme en particulier. Cette maladie connaît une très forte recrudescence dans le monde. Deux millions de personnes, principalement en Afrique en meurent chaque année. Dans bien des endroits, le paludisme a évolué et est devenu résistant à nos plus récents médicaments, à cause justement, paradoxe de l'histoire, du passage des touristes prenant un traitement anti-paludéen, lui-même parfois dangereux pour les touristes.
Et comment pourront être soignés et sauvés ceux qui aujourd'hui déjà n'ont pas les moyens de s'acheter les médicaments de nos trusts pharmaceutiques ? Les cyniques parleront de sélection naturelle !
Chaque année, le paludisme fait disparaître plusieurs milliers de personnes en Éthiopie...
On peut même imaginer qu'au moment où les touristes sont douillettement installés à regarder les photos de leur "aventure" des autochtones rencontrés meurent faute de médicaments appropriés.
Le fait d'avoir payé son voyage ne justifie pas tout et une telle inconscience est tout simplement criminelle.
Ma conclusion et mon point de vue : si vous n'êtes pas capable vous-même de vous faire indigène, FICHEZ-LEUR LA PAIX !
- R. -
jeudi, 10 septembre 2009 10:17

Humeur : moins d'humanitaire, plus d'humanité

Humeur : moins d'humanitaire, plus d'humanité.

Voyageurs, méfions-nous d'être à l'égal de Séraphin Lampion qui adore raconter ses voyages à qui ne veut pas les entendre. Même pour la bonne cause, à savoir l'humanitaire où trop de paumés ont trouvé refuge pour tenter de résoudre leurs problèmes avant de pouvoir résoudre ceux des autres. Ils ignorent trop souvent que ce n'est pas en changeant de décor qu'on change de peau.
J'ai longtemps appartenu à des organismes humanitaires chargés de la défense des minorités ethniques, afin sans doute de vouloir - plus ou moins consciemment - préserver leur pureté originelle, les maintenir dans un "milieu proche du zéro de température historique", pour reprendre le langage levi-straussien. Depuis que je verse dans l'anthropologie, je sais que la notion d'ethnie est un concept flou qui permet à des bataillons de thésards de faire leurs gammes, et que les peuples dits primitifs ne sont souvent que des débris de groupes étatiques.
De retour en France après une expatriation de dix ans, je me suis alors demandé pourquoi l'altruisme se complaisait dans la distance. Voyageurs, ne sommes-nous pas plus sensibles à la misère exotique véhiculée par le petit écran qu'à celle plus immédiatement tangible ? Il y a plus de commisération pour l'autre distant que pour notre prochain quotidien.
Alors, si l'aventure porte en elle sa propre justification, force est d'admettre qu'il est difficile de se contenter de cette formule en période de vaches maigres. L'actualité télévisée nous a habitués aux actions humanitaires trop brillamment illuminées sous les salves de spots. Pourquoi alors ne pas se joindre à cet élan spontané et désintéressé ? Donnons-nous, à notre tour, bonne conscience en ajoutant à l'aventure l'épithète "utile". Conjuguons aventure et sens de l'humain. Et puis, ce sera peut-être l'occasion d'effectuer un reportage photographique bouleversant qui se vendra à prix d'or.
Toute histoire a sa morale. Le scepticisme a cette vertu qu'il exige un certain désir de ne pas s'en laisser conter. Le grand abus de l'humanitaire, c'est de prendre des convictions - sincères ou construites - pour des certitudes. C'est au nom de l'humanitaire qui n'utilisait pas encore ce mot que des missionnaires et des impérialistes ont colonisé le monde et acculturé des peuples. Les mots changent mais la vanité de l'homme perdure. Développons l'esprit critique avant d'assurer le service après-vente de la décolonisation.
- T. M. -


jeudi, 10 septembre 2009 10:15

Birmanie, l'éveil au tourisme

Birmanie, l'éveil au tourisme.


La Birmanie (Myanmar) est un cas particulier mais intéressant car on ne peut pas à proprement parler de méfaits du tourisme dans ce pays.
Et pour cause, avec un accès en avion obligatoire, un visa de deux semaines maxi, un circuit restreint et extrêmement balisé, les touristes furent si peu nombreux jusqu'en 1994 que le pays a été relativement épargné.
Pourtant 1996, l'année du tourisme en Birmanie qui débute le 18 novembre nous dévoile une réalité a priori sordide.
En effet, le pouvoir en place prépare le terrain au tourisme international. Cela n'est pas compliqué, il suffit de regarder les autres pays touristiques pour comprendre ce que désire le tourisme de masse. Et le peuple birman subissant déjà une dictature redoutable doit maintenant subir une nouvelle forme d'autorité, de domination : offrir sa force de travail afin que l'état et les gros investisseurs engrangent les alléchantes recettes touristiques.
Les citations suivantes sont extraites des brochures :
- Birmanie : le guide alternatif (Association Transverses : 7 rue Heyrault, 92100 Boulogne)
- Peuples en marche numéro115 (10 rue Lanterne, 69001 Lyon)
- Info Birmanie (14 passage Dubail, 75010 Paris)

"Les investissements massifs consacrés aux infrastructures touristiques entraînent un manque à gagner incalculable pour les autres secteurs de l'économie. À commencer par la population birmane elle-même."
"Par exemple, à Rangoon, les nouveaux hôtels sont dotés d'eau courante chaude et froide et d'électricité 24 heures sur 24, alors que la population doit s'approvisionner dans des puits publics et que l'électricité reste un luxe. À cela, il faut ajouter que jusqu'à 60 % des revenus liés au tourisme quittent le pays pour financer l'importation de produits nécessaires aux besoins et habitudes de consommation des touristes. Et bien entendu, ce sont les grandes chaînes hôtelières et les grandes compagnies aériennes qui tirent les plus grands profits de l'industrie du tourisme, non le pays et encore moins la population".
"Autre conséquence, des atteintes aux sources de revenus des populations. Par exemple, dans l'État Shan, la junte s'apprête à construire un barrage sur le fleuve Biluchaung pour offrir aux touristes un paysage vert et alléchant, même en saison sèche. Dès lors, les minorités résidentes Intha et Pa-Oh craignent de voir leur récolte de riz se réduire comme peau de chagrin".
"Déjà en avril 1990, les 5 200 habitants de Pagan, l'un des plus grands centres d'intérêt de l'Asie du Sud-Est qui vivaient depuis des générations autour des pagodes et stupas historiques, furent obligés d'empaqueter leurs maigres biens et de déménager à une trentaine de kilomètres de la ville, dans une zone de terre aride dépourvue d'abris ou d'équipements élémentaires. Le SLORC* se borna à verser à chaque famille la somme de 250 Kyats (2,50 US $) en guise de dédommagement".
"C'est la même politique qui est appliquée à Rangoon ou dans des villages se trouvant à proximité de sites historiques, comme à Mandalay, Taungyi ou à Maymo. À ces déplacements de population s'ajoute une politique systématique d'assainissement de sites destinés au tourisme. La population est donc appelée à fournir du travail "volontaire" pour réparer les routes, en construire des nouvelles ou pour ravaler les façades des palais..."
"La population est d'ailleurs "invitée" à la mise en place d'infrastructures qui serviront de manière indirecte aux touristes. L'un des projets les plus tristement célèbres est celui de la construction d'une ligne de chemin de fer de 170 km de long reliant Ye à Tavoy, entreprise depuis octobre 1993. Ce projet facilitera l'accès des touristes à la pointe méridionale de la Birmanie, mais il fait aussi partie de la construction d'un gazoduc, sous la responsabilité de Total. Sur ce chantier, 120 000 personnes furent recrutées de force. Un article du Sunday Telegraph du 27 juillet 1994 estime qu'entre 200 et 300 personnes y sont mortes de maladies et d'épuisement".
"Aung Sang Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, faisait part à des journalistes thaïlandais de sa désapprobation face aux hôtels qu'elle voit se construire où qu'elle aille. Et d'ajouter qu'elle préférerait voir de nouvelles écoles, de nouveaux hôpitaux, de nouvelles crèches, de nouvelles bibliothèques. Selon elle, c'est au développement de l'Homme qu'il faut penser, et non pas uniquement à l'économie dans son sens restreint qui ne s'exprime qu'en termes d'investissements, d'hôtels et de nombre de touristes".
"En mai 1995, le National Coalition of the Union of Burma (NCGUB), le "gouvernement en exil" installé à Washington, a clairement exprimé sa position à l'égard de l'année du tourisme. Il estime que lorsque la démocratie sera à nouveau instaurée et que les gens seront libres, les forces démocratiques de Birmanie accueilleront les visiteurs étrangers à bras ouverts. Pour l'instant, il est trop tôt pour se précipiter en Birmanie".
Entre une junte militaire qui s'accroche au pouvoir toutes griffes dehors, une opposition valablement élue bafouée par les militaires et des lobbies industriels et commerciaux étrangers se servant de l'une ou de l'autre comme levier en vue de conquérir ce nouveau marché, le peuple birman est sévèrement tourmenté.
Cela dit, d'un point de vue strictement touristique, si les Birmans voulaient ouvrir leur pays au tourisme international, avec ou sans gants, avec une carotte ou un bâton, il fallait en arriver là, hélas !
Car ce sont nos exigences de touristes qui imposent cette réalité. La Birmanie sera victime de la mode occidentale qui nous pousse ouvertement ou implicitement à nous y précipiter.
D'une certaine manière nous, touristes, en sommes également victimes par notre disponibilité à la manipulation, notre manque de discernement, notre versatilité. Et maintenant on nous explique que nous tenons la clé de la réussite ou de la catastrophe ! Quelle responsabilité d'un seul coup !
Et bien prenons-là : évitons les phénomènes de masse, de mode, de précipitation hystérique, apprenons à comprendre les différences culturelles et à nous satisfaire des structures ordinaires du pays visité. L'échange humain en sera d'autant plus grand et les souvenirs aussi.
- D. W. -

* Le SLORC : organe dirigeant de la junte militaire au pouvoir, malgré la victoire de la ligue démocratique de Aung San Suu Kyi qui remporta 82 % des sièges lors des élections générales en 1990.





jeudi, 10 septembre 2009 10:15

France-Inde : l'effet miroir

France-Inde : l'effet miroir.

France-Inde : l'effet miroir

L'Inde : multi-culturelle, pluri-religieuse, étonnamment bien ancrée dans la démocratie, admirée pour ses contrastes de traditions et de modernité, ouverte au tourisme, attire le voyageur. L'Inde, comme la France, fait partie des grandes destinations touristiques enrichissantes.
Bénares (Varanasi) est située sur la rive gauche du Gange. Chaque hindou désire, au moins une fois dans sa vie, pouvoir se laver de ses péchés dans ce fleuve sacré ou mieux encore : terminer son existence et être incinéré sur les bords du fleuve.
Les Ghats : sorte de grands quais en escaliers bordant le fleuve. Il s'en dégage une atmosphère étonnante, une étrange fascination qui vous conduit à observer toutes ces pratiques de purification par l'eau et par le feu. Nombre de voyageurs, bardés d'appareils photos et camescopes s'approchent au plus près pour immortaliser ces instants.
Des bateaux chargés de touristes mitraillent les ablutions rituelles. Des groupes ou touristes isolés déambulent sur les ghats et font des gros plans sur le bûcher, le défunt ou les familles dans le recueillement.
Portraits typiques de femmes et d'hommes aux visages sereins malgré la douleur.
Parfois un rictus saisi au hasard ou l'expression d'un visage plus sensible, plus émotif et l'on sait à l'avance que cela fera une bonne photo.
La France : multi-culturelle, pluri-religieuse, étonnamment bien ancrée dans la démocratie, admirée pour ses contrastes de traditions et de modernité, ouverte au tourisme, attire le voyageur.
Notre pays fait partie des grandes destinations touristiques enrichissantes.
Notre ville, notre quartier fait partie d'un circuit touristique. Des bus de touristes viennent d'Asie, d'Afrique même pour flâner quelques instants avant d'assister à l'attraction principale : une cérémonie particulière qui se déroule lors d'un enterrement. Bardés d'appareils photos et de camescopes, ils font de gros plans sur les visages des familles endeuillées. Le cercueil est mitraillé par les flashes qui crépitent. L'activité économique tourne bien grâce à cet apport de devises. Les touristes sont généreux et donnent même de l'argent aux enfants qui font la manche (depuis qu'ils ont cessé d'aller à l'école pour préférer l'argent facile). De nombreux artisans se sont reconvertis dans cette nouvelle économie touristique en organisant (en relation avec les tours-opérateurs) des simulacres de funérailles, des spectacles aussi réalistes que possible malgré tout.
Tout se passerait bien s'il n'y avait quelques incidents avec des adolescents qui rackettent les plus jeunes en les obligeant à voler certains touristes, un peu trop crédules et tête en l'air, il est vrai. On espère que ce n'est pas le prélude à de futures luttes mafieuses dans la région.
Certains experts prédisent que dans dix ans, vingt ans, trente ans peut-être, le tourisme, lassé de cette attraction devenue folklorique, se détournera de notre ville et laissera une économie en ruine car il n'y aura plus d'artisans ni d'industrie... à moins que les étrangers n'investissent de gros capitaux et dirigent l'économie locale.
Rassurez-vous, relaxez-vous. Aucun bus asiatique ou africain ne vient dans notre ville. Ce n'était qu'une fiction stupide, une plaisanterie de mauvais goût. Nos funérailles n'ont rien de particulier, notre économie locale se porte bien et tous nos enfants sont scolarisés.
Au fait, vous pouvez me rappeler où vous partez en vacances cette année ?
- D. W. -



Page 61 sur 71

Derniers adhérents en ligne

mduchesne   dstoecklin   frderenne   anpoisson   blecerf   vpoyade   pgoossens   cpruvel   phumbert   adhabm   cherveau   digrain   fseitz   jpdevey   opaugam  
Copyright © 2024 Aventure du Bout du Monde - Tous droits réservés
Joomla! est un Logiciel Libre diffusé sous licence GNU General Public