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jeudi, 17 novembre 2022 13:40

Journée du Voyage et de l'Aventure à Paris

Samedi 26 novembre de 14h30 à 20h

Un moment d'échanges et de passion entre voyageurs en plein coeur de Paris.


Salle Jean Dame
17 rue Leopold Bellan 75002 Paris
M° Sentier

https://www.abm.fr/event/2787-journee-du-voyage-et-de-l-aventure.html

jeudi, 17 novembre 2022 13:29

Film « Zanskar, les promesses de l’hiver » en DVD

au profit des protagonistes du film.

Dans une vallée himalayenne nichée à 3500 mètres d’altitude, vivent 13 000 âmes en harmonie, encore coupées du monde au coeur de l’hiver  À cette saison, le seul moyen de se rendre dans cette vallée est de suivre Le Tchadar, un fleuve gelé.

A l’aube de ses trente ans, Caroline Riegel est tombée amoureuse du Zanskar, vallée sublime, rebelle et délaissée au nord-ouest de l’Inde, dans la région du Ladakh.. Elle y a vécu un premier hiver majestueux qui a chamboulé son existence. Elle s’est liée d’une amitié forte avec une petite communauté de nonnes bouddhistes, des femmes remarquables qu’elle a appelées les Semeuses de Joie. A leurs côtés, la vie est paisible, collective, joyeuse ; rien n’est superflu et le rire omniprésent.

Depuis, au fil des nombreux séjours qu’elle a effectués dans cette région, elle s’est engagée à soutenir ces amies sans ressources et au bas de l’échelle bouddhiste, et constate que l’isolement qui protège encore cette vallée des pressions d’un monde gourmand et ultra rapide n’est désormais palpable que l’hiver.
Alors elle décide de filmer l’hiver dans cette vallée et ses montagnes, de janvier à mars 2020, afin de témoigner de ce Zanskar d’antan avant qu’il ne s’efface complètement. Ce nouveau film de Caroline « Zanskar, les promesses de l’hiver » (Arte, Ushuaïa TV) fait suite au premier volet multi-primé « Semeuses de Joie » (France 5, Ushuaïa TV). Il a reçu le Trophée du Globe-Trotters lors du festival 2022 d’ABM et est désormais en vente au profit intégrale de la nonnerie via l’association THIGSPA fondée par Caroline Riegel.

 

mercredi, 16 novembre 2022 13:51

Souvenirs de Birmanie

Nous avions quitté notre chère patrie en janvier 2020. Nous rêvions du Myanmar, hésitants car solidaires des Roningyas rejetés et obligés de fuir au Bangladesh. Mais, plus de voyageurs visiteraient ce pays, plus son gouvernement serait peut-être contraint de modifier sa politique ? C’est donc l’esprit libre et optimiste que nous avons atterri à Mandalay, 2 000 000 habitants, dernière capitale royale, après avoir survolé des montagnes innombrables et verdoyantes d’où émergeaient quelques rares habitations. Un vieux bus insolite aux rideaux de dentelle et au tableau de bord orné d’un bouddha en plastique nous amena, à notre plus grand étonnement, directement à l’hôtel. Quel accueil chaleureux ! Boisson fraîche et sourires !

Aucun touriste ? Nous comprendrons seulement plus tard, que c’était à cause d’un virus inconnu.

Mais, pour nous, la rencontre avec les Birmans empressés de nous apporter aide et gentillesse, commençait. La réciprocité était évidente ! Les touristes sont une chance pour le Myanmar oublié de tous, sauf des spéculateurs et habituellement des nombreux touristes chinois. Nous voilà immergés dans les dorures et la ferveur des fidèles à la pagode de Mahamuni. Harmonie totale, raffinement absolu, collage de feuilles d’or sur le bouddha géant. Hors du temps, celui de la spiritualité nous happe. Les pèlerins, bras chargés de fleurs et d’offrandes, défilent dans une sorte de ballet incessant d’une pagode à l’autre dans le sens des aiguilles d’une montre, indifférents aux voyageurs que nous sommes. Nous avons l’impression d’être voyeurs, impression qui se dissipera car peu à peu nous délaisserons nos schémas occidentaux. Un défilé d’une centaine de couples en habits de fête, passe devant nous, puis prend la pose. Profusion de tissus chamarrés et de coiffes extraordinaires. Les nostalgiques d’une époque révolue sont parés de leurs plus beaux atours loués pour un mariage. À ce stade de notre périple nous n’avons pas encore découvert la dure réalité du Myanmar. Nous sommes sur une autre planète.

 Nous comprendrons plus tard à quel point le bouddhisme est essentiel pour ce peuple. Beaucoup de Birmans n’ont que cet échappatoire pour avancer et espérer une vie meilleure. Les plus pauvres donnent le plus : un petit bouquet de fleurs, un peu de riz, une feuille d’or si précieuse.

Mandalay est un joyau : moines, au petit jour, recevant leur part de riz quotidien ; étonnement devant le poste à essence ambulant ; ravissement dans le quartier des sculpteurs de bouddhas de pierre blanche ; marchés de rues. Mais aussi consternation devant ces travailleurs miséreux, aux vêtements sales et déchirés, ramassant et triant des déchets pour les amener en d’autres lieux où ils s’accumuleront à nouveau. Plus loin, sur le pont de teck d’U Bein construit en 1849 pour relayer la ville à la campagne pendant la mousson, nous avançons dans un paysage sublime, au coucher du soleil. Des barques nostalgiques passent au milieu du lac TaungThaMan, des plantes aquatiques et des canards pendant qu’une charrette au loin, tirée par un cheval amaigri, ramène le paysan local dans son village. Une femme assise sur le pont étroit, les yeux vagues, loue des moineaux, pour un cours envol porte-bonheur, ceux-ci attendant, dans leur cage l’opportunité de s’échapper quelques instants avant d’y revenir disciplinés. Plus loin, un moine médite, impassible, au milieu de jeunes filles aux beaux yeux bridés parfaitement maquillés et aux ongles peints, posant sous leur ombrelle, oubliant la beauté qui les entoure pour focaliser l’appareil sur leur image digne d’un film de Wong Kar-Wai (In the Mood for Love). De l’autre côté du pont, tout est différent, c’est la sortie de l’école : les enfants aux joues colorées de bois de tanakan broyé, s’interpellent, rient, s’arrêtent dans les échoppes pour acheter des bonbons pour quelques kiats. Le village est paisible, verdoyant, les maisons simples. Un portail ouvert, donne sur une cour jonchée de détritus. En son milieu, une femme fabrique de larges nasses en bois de fibres de bambou. Elle nous invite d’un geste à la rejoindre. Rencontre éphémère, générosité et partage encore. Plus loin, je m’assois sur la marche d’un salon de coiffure. Une jeune femme en sort et insiste pour que je me repose. Dans un bon anglais, elle discute avec moi, me demande d’où je viens, nous échangeons sur nos familles, photos à l’appui ; moment précieux, sans frontières.
Nous traversons la ville en tuk-tuk — nous en prendrons beaucoup en deux mois, des bancals avec de petits rideaux de tissu ou de plastique, certains avec un portillon pour nous empêcher de tomber et d’autres aux 4 vents, d’autres pimpants neufs —, dans un froid vif, car ici, le contraste de température est grand entre le matin et l’après-midi au mois de janvier.

Les merveilles se succèdent : le sanctuaire de la pagode Kuthodaw contient des milliers de textes dictés par Bouddha au 1er siècle avant J C, gravés par les scribes à partir de manuscrits sur feuilles de palmiers répertoriant l’enseignement bouddhique, Le Kripitaka. En sampan, long bateau à fond plat, nous accosterons sur la rive orientale du fleuve Irrawaddy. Nous nous trouverons à nouveau dans des lieux magiques, au milieu des champs et des rizières, des vestiges de cités anciennes datant du XIVe jusqu’au XVIIIe siècle, à Innwa, capitale des pierres précieuses.

Un jeune homme, charmant et doux, nous propose des petites clochettes pour un prix dérisoire, des femmes le concurrencent dans une ambiance bon enfant : pas cher, joli alors, pas cher, nous serinent-elles, en éclatant de rire. Une carriole, aux pompons colorés et aux coussins désuets, nous conduit vers cette antique cité dévastée par deux tremblements de terre. Une jeune fille nous suit à vélo, pour nous vendre son artisanat. Dans le beau monastère Bagaya aux colonnes de teck noirci et patiné de brai de pétrole et aux portes sculptées, règnent calme et sérénité, autour des novices de l’école pour enfants défavorisés.

Dans le silence du monastère de Maha Aung Mye Bon Zan, à la structure impressionnante et aux escaliers monumentaux, nous assistons à une scène insolite : un mannequin, une fleur de manguier dans les cheveux, pose en longue robe de soirée, probablement pour un magazine. Nous croiserons plus loin, dans un son de clochettes cristallines, une autre calèche au milieu des chemins de terre battue et des champs de canne à sucre. Mais c’est le moment du retour, nous quittons ce lieu hors du monde. Plus loin, vite installés, la table nettoyée, on se presse autour de nous, sourire aux lèvres, heureux de nous accueillir avec des beignets de minicrevettes séchées et des légumes frits grâce à un barbecue improvisé dans un bidon en fer. Le lendemain, nous traversons encore le fleuve. Arrivés sur la berge, une charrette, en bois patiné par le temps, sur laquelle est gravé TAXI, semble nous attendre, avec ses deux magnifiques bœufs blancs. La pagode Hsinbyume, édifice immaculé de 50m de haut, ressemble à un immense escargot tournant autour de set terrasses concentriques évoquant les sept chaînes de montagnes avoisinantes : un hommage à la femme du roi Bagyidaw. Enfin, la cloche de Mingun, la plus grande au monde (90 tonnes) nous renverra à la vision de la centaine d’ouvriers - esclaves, la hissant sur son support au XIXe siècle ! Dans Mandalay, nous irons de surprise en surprise, du marché de jade à la fabrique de feuilles d’or, en passant par le marché local où les hommes jouent au billard. Nous y déjeunerons au grand étonnement de la cuisinière, car nous serons les seuls clients européens. Encore rire et partage par l’intermédiaire d’un petit garçon qui nous fait un petit bonjour de la main tout à la joie d’attirer notre attention. Voilà comment débuta notre émerveillement au Myanmar !

En relisant ces lignes, aujourd’hui, nous avons le cœur serré en pensant à ce peuple si accueillant et généreux. Nous avions été étonnés de ne pratiquement jamais rencontrer de militaires ; tout semblait simple. Nous n’étions pas dupes. Peu de Birmans osaient s’exprimer sur la politique. Quelques trop rares photos de Aung San Suu Kyi accusée de trahison par l’ONU, coupable ou contrainte par la junte militaire de nier la dure répression des Rohingyas et aujourd’hui à nouveau privée de liberté.

Il ne reste plus qu’à espérer que le courage et la détermination de ce peuple opprimé aboutissent à une évolution positive. Mais comment y croire ? Rien ne va dans ce sens. La pandémie mondiale accentue le manque de prise de position des pays susceptibles de leur venir en aide. Et malgré toutes les prières dans les temples débordant de richesses, il faudrait un miracle pour que la situation s’améliore.

< Marie-Claire Dupont (34)

 
vendredi, 04 novembre 2022 09:55

Festival d'ABM Orléans

Festival des Bouts du Monde 
Vendredi 2 et samedi 3 décembre 2022 
Centre culturel La Passerelle, 57 boulevard de Lamballe, 45400 Fleury les Aubrais 
https://orleans.abm.fr/

Les 2 et 3 décembre 2022, nous donnons rendez-vous, le temps de notre Festival des Bouts du Monde, à tous ceux qui aiment le voyage et les rencontres. Vous découvrirez des films de voyage, d’aventure, de découverte. Nous parlerons environnement, peuples et respect des coutumes.

Au programme :
Une conférence à la bilbiothèque, et neuf films au centre culturel, présentés par leurs auteurs.
Librairie éphémère avec notre partenaire Transboréal.
Stands et ateliers, en accès libre.
Exposition Objectifs de développement durable.

Buvette-restauration le samedi.
Buffet le vendredi, inscription obligatoire.
Repas : 07 50 07 95 72 /

Pendant tout le festival
Le public pourra rencontrer des réalisateurs, des voyageurs, des écrivains.
Sur le stand d’Aventure du Bout du Monde, le public pourra faire connaissance avec l’association, échanger des infos voyage, se procurer les derniers numéros du magazine Globe-Trotters et les livres édités par l’association.

Plein tarif : 7 € l'après-midi ou la soirée
Tarif réduit : 5 €
Abonnés / adhérents : 4 €
Pass journée, plein tarif : 12 €

La réservation est plus que recommandée pour la soirée d’ouverture qui se déroulera dans la petite salle (160 places) du centre culturel.

Billetterie : 02 38 83 09 51 / Festival des Bouts du Monde 
 Vendredi 2 et samedi 3 décembre 2022 
 Centre culturel La Passerelle, 57 boulevard de Lamballe, 45400 Fleury les Aubrais 

Les 2 et 3 décembre 2022, nous donnons rendez-vous, le temps de notre Festival des Bouts du Monde, à tous ceux qui aiment le voyage et les rencontres. Vous découvrirez des films de voyage, d’aventure, de découverte. Nous parlerons environnement, peuples et respect des coutumes.

Au programme
Une conférence à la bilbiothèque, et neuf films au centre culturel, présentés par leurs auteurs.
Librairie éphémère avec notre partenaire Transboréal.
Stands et ateliers, en accès libre.
Exposition Objectifs de développement durable.

Buvette-restauration le samedi.
Buffet le vendredi, inscription obligatoire.
Repas : 07 50 07 95 72 /

Pendant tout le festival
Le public pourra rencontrer des réalisateurs, des voyageurs, des écrivains.
Sur le stand d’Aventure du Bout du Monde, le public pourra faire connaissance avec l’association, échanger des infos voyage, se procurer les derniers numéros du magazine Globe-Trotters et les livres édités par l’association.

Plein tarif : 7 € l'après-midi ou la soirée
Tarif réduit : 5 €
Abonnés / adhérents : 4 €
Pass journée, plein tarif : 12 €

La réservation est plus que recommandée pour la soirée d’ouverture qui se déroulera dans la petite salle (160 places) du centre culturel.

Billetterie : 02 38 83 09 51 /

Télécharger le programme :
pdfProgramme Festival 2022 (pdf)
vendredi, 04 novembre 2022 09:11

Exposition Afghanistan - Ombres et Légendes et Sur le fil - Musée Guimet

Afin de célébrer le centenaire de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), le musée Guimet met à l'honneur le pays à travers deux expositions.

La première, Ombres et Légendes, présente un panel d'œuvres dont la majorité provient des nombreuses recherches archéologiques pilotées par la DAFA. L’occasion d’apercevoir le riche héritage architectural que possède l'Afghanistan, aux multiples visages, entre stupas et mausolées.

La collection est enrichie par les fonds de divers musées, mêlant photographies et objets ethnologiques, pour dépasser l’imaginaire construit autour des paysages du Moyen-Orient. De plus, l’exposition permet au visiteur d’observer des sites désormais inaccessibles pour nous, voyageurs.

À l’étage, on retrouve l’exposition Sur le fil, où plusieurs pièces de la maison de couture Zarif Design sont exposées. De magnifiques broderies sont apposées sur le chapan, long manteau afghan. Le travail d’orfèvre des artisans est remarquable, les couleurs et motifs également.

Par ailleurs, la maison de couture revendique son appui aux femmes, en temps de conflits, par la création textile comme moyen de résilience.

jeudi, 03 novembre 2022 09:14

Bienfaitrice à Madagascar

En 2004 nous partons, ma sœur et notre maman, visiter Madagascar. Connaissant les conditions de vie, nous voulons apporter un peu à ce peuple qui manque de tout. Nous ne savons pas quoi et à qui donner quand, un beau matin, arrive une invitation pour une conférence avec sœur Emmanuelle. Moment magique, résonnent encore ses «Yalla» qui donnent envie de bouger. Florence, journaliste, intervient ce soir-là avec la religieuse et nous communique les coordonnées de Thérèse, religieuse d’Antananarivo avec laquelle elle a travaillé à “Ankasina”. Thérèse nous liste alors ses besoins : médicaments pour les enfants, articles scolaires, vêtements enfants et adultes.  

Dès notre arrivée à Tana, nous nous rendons à “Ankasina”. Sœur Thérèse, petite et frêle femme, dynamique et énergique, nous fait visiter son centre, rencontrer le docteur, la sage-femme, l’infirmière, les institutrices et les enfants. Quel personnage ! Elle nous fait vivre des moments intenses que nous ne sommes pas prêtes d’oublier. Lors de cet après-midi, elle nous parle de sa vie et nous apprend qu’elle fait partie d’une congrégation sarthoise, qu’elle va en pèlerinage à Lourdes avec notre grand-mère… Que le monde est petit !

Thérèse est née à Paimpol, dans les années 1930. Insouciante pendant l’adolescence, elle sent le besoin d’aider les autres et devient religieuse dans la Sarthe. A l’âge de la retraite, elle part à Madagascar soutenir les plus pauvres et s’installe à Antananarivo. Un petit bâtiment fait office de bouée dans le bidonville inondable d’Ankasina. Elle veut porter secours aux enfants mais très vite constate que les 12 000 habitants ont besoin d’aide pour survivre. Le local devient dispensaire. Son obsession d’éduquer les enfants est forte. Avec sa volonté, son opiniâtreté et son courage, elle fonce et mobilise ses relations françaises et malgaches, rencontre même à plusieurs reprises le Président malgache. Rien ne l’arrête, rien ne lui fait peur. Avec les dons obtenus, elle réalise, organise de nouvelles infrastructures avec salles de classe, blocs sanitaires, cuisine, bibliothèque. Elle est si fière de nous parler de sa rencontre avec le couple Chirac qui lui a permis d’installer bancs et tables dans les classes.

Oh, avec sa droiture, elle précise bien que le chèque était de leur nom. Son centre médical fait office d’hôpital de quartier. Elle n’hésite pas à parler contraception aux femmes, allant jusqu’à leur préconiser la pilule. Quel modernisme et quel réalisme pour cette femme de terrain qui comprend ce qu’est la vie, se moquant des tabous. Avec ses yeux pétillants de malice, son sourire, son autorité naturelle, ses réparties, son sens de l’ordre, son désir de sauver, elle a fait de ce centre Ankasina le havre du faubourg. C’est exceptionnel. Les classes pleines d’enfants souriants, joyeux, fiers d’apprendre, nous font réfléchir sur nos modes de vie occidentaux. Comment ne pas être émues devant ces bouilles, si heureuses de partager leur bonheur malgré les conditions de vie, et quelle leçon de les voir se tourner avec admiration et affection vers Thérèse ! Les règles sont faites pour être respectées et Thérèse ne ménage pas les enfants qui comprennent que leur avenir démarre ici. Un repas à base de riz est servi le midi pour tous les enfants du quartier. A l’entrée du centre, elle organise régulièrement des ventes de vêtements contre quelques ariary (100 ariary = 2 centimes) . Elle nous explique qu’il ne faut pas donner pour donner mais bien faire comprendre que tout se mérite. Comme elle a raison et est pleine de bon sens : nous sommes en admiration. Son caractère, sa fougue, sa boulimie à donner aux autres nous impressionnent.

Les conditions de vie et la difficulté du travail ont eu raison de la santé de Thérèse. Fin 2007, elle vient dans un village du pays manceau d’où elle continue à épauler ce centre auquel elle est viscéralement attachée. A chacune de nos visites, elle nous donne des nouvelles, mais ne veut plus y retourner : quitter ses enfants lui a trop fait mal, elle en est restée bouleversée.

Une équipe a été mise en place pour prolonger son œuvre mais, malgré la bonne volonté de ces religieuses, il manque et il manquera toujours le gant de fer dans un gant de velours. Voici quelques années, son état se dégradant, Thérèse a rejoint un centre breton, près de sa famille. Elle a fermé les yeux quelques semaines après notre maman. Il ne fait aucun doute qu’elle parlent souvent des enfants d’Ankasina et de Madagascar qu’elles aimaient tant évoquer.

< Marie-Claude Burgé (72)

lundi, 31 octobre 2022 16:49

Ma route est un sentier

Le sentier est à la fois libre, vulnérable, onirique et créatif !

< L'illusion de la liberté

Je parle d'illusion préventivement. Je sais bien que les philosophes et les clercs se moqueront de cette « liberté de pacotille ».

Pourtant, si la route offre sa liberté, c'est que la route implique un abandon, vous y oublierez votre montre, votre boussole et votre identité. Il faut dire que la route n'est pas une route, elle est tout au plus un sentier, elle est solitaire, elle n'est pas répertoriée sur les cartes. Sur ce sentier suivi sans montre personne ne vous attend, sans boussole le ciel seul vous dirige, sans identité vous êtes un inconnu.

Quand personne ne vous connaît, vous n'êtes chargé d'aucun passé, n'êtes impliqué dans aucun avenir, vous n'avez qu'un présent. Simplement, vous voilà.

A la question « D'où viens-tu ? », vous ne savez s'il faut situer votre tente la nuit dernière, ou votre maison en Occident. Vous paraissez indécis, décidément, vous êtes un extraterrestre.

Ainsi, vous vous incarnez à l'improviste, fugitivement. Ce vent n'est-il pas celui d'une liberté ?

Aïe, avouons-le, il y a toujours un fil au cerf-volant : vous avez un accent ! Vous n'oubliez pas que vous êtes français. Vous êtes interpellé, vous êtes surpris d'être parfois Jules Verne, et parfois Zinedine Zidane. Vous devenez schizophrène, vous devez sauter d'une identité à l'autre avec beaucoup d'à-propos. Mais souvent vous êtes pris de court : tout d'un coup plane « La Légende des siècles », vous êtes Victor Hugo !

Ultime avatar : vous changerez de nationalité, vous serez belge, vous serez même japonais ! Pourquoi ? Parce qu'à force d'être extatique, vous êtes souvent désincarné.

< La vulnérabilité est une force

Vous avez choisi de regarder le soleil se lever, partir vers l'Orient, vers les sources de votre civilisation, là où les regards noirs se cachent sous le khôl et les sourcils dessinés.
On y parle en poésie, on y compte en algèbre.

Vous partez seul le plus souvent, confiant en votre toile de tente, en vos mollets fusiformes, il faut vivre d'illusions. Vous n'irez pas par le plus court chemin, vous ferez des détours imprévus, mais un jour peut-être serez-vous à bon port. Vous connaissez les mots essentiels de la survie insouciante, et cela suffit à vos épanchements et à votre appétit. Avoir faim n'est pas un souci.

Vous choisirez la province la plus reculée, sur la frontière la plus contestée, vous serez lustré aux eaux de lacs abandonnés, à celles de monastères intemporels, vous jetterai enfin un œil au-delà du fleuve Araxe ! Au-delà du fleuve et des errances, vous devinerez ces caravansérails, où, il y a longtemps, vous balbutiiez vos "salâm" sous leurs regards noirs.

Parfois, vous partez là où les us et coutumes ancestraux ont des rigueurs et des intransigeances. Pour des crimes et pour des peccadilles, on y manie lame et arme à feu pour laver l'honneur. Vous apprenez que l'honneur est une notion plutôt subjective, et par là-même assez vague, variable de longitude en longitude. Vous vous adaptez... ou non.

Votre devise clame que votre insouciance n'est pas une inconscience.

Être seul sur des chemins lointains vous révèle à vous-même votre vulnérabilité : être sur le qui-vive à chaque instant exacerbe les sens et multiplie les sensations. Le jour, vous ouvrez un œil dont l'acuité vaut celle du léopard des neiges (qui est un autre lynx), la nuit le moindre froufrou est une sirène.

Oui, la vulnérabilité est une force indomptable !

< Les rêves vous éveillent

Il y a des départs qui sont des impulsions, certains sont des aspirations et d’autres des chutes libres, ou plutôt des apesanteurs. Le mystique, qui ne dort pas en vous, appelle cela une prédestination.

C’est comme un rêve où chaque pas imprévu guide le suivant sans préméditation.

Dans cet espace de heurts et de tourmentes, seuls les oiseaux volent en ligne droite, parfois.

Quand on vous interroge sur cette attraction pour « voir quelque fois ce que l’homme a cru voir », vous remontez aux « Contes et légendes » de votre enfance, c’est dire.

Pourtant, si le départ est forcément concret, réfléchi et réservé, l’arrivée fait la part belle à l’abstraction. Le chemin, qui vous attend, est-il une chimère, loin de l’Europe et de ses parapets ? Votre insouciance prétend que les rêves n’aiment pas les parapets.

Vous avez compris que mirages et réalité importent peu, vous vous réjouissez simplement qu'ils aimantent vos rêves en sourdine.

Ainsi, votre libre arbitre vous guide vers des espaces qui s’apparentent à nulle part, où les frontières se sont déplacées, où les noms des lieux ne se prononcent pas comme vous les écrivez, où les fleuves ont des cours interminables, des débits monstrueux et des identités multiples selon leurs tronçons et selon les civilisations.

Les rêves vous disent que sous toutes les latitudes, les fleuves les plus impétueux portent des ponts.

< La route est notre muse

En réalité, nous nous ressemblons : il n'est pas impératif de partir très loin pour éveiller notre esprit ou aiguiser notre imagination.

Bien sûr, dans mon cas, l'un et l'autre exigent un coup de fouet : dans cette quête, il n'y a pas de ménagements. J'avoue n'être qu'un barbouilleur de couleurs.

Mais si je barbouille des carnets de voyage, ce ne sont pas des carnets de poche.
Il y a longtemps que mon sac allégé ne se charge plus, sur la route, de papier ni de gouache.
L'avantage pour moi qui ignore la miniature, c'est de n'avoir pas la contrainte du format.
L'avantage, surtout, c'est d'emmener à nouveau mes esprit sur les chemins tout en peignant à la maison.
Comme les souvenirs, les mots, les photos, le carnet est intime. Il engrange les pulsations du corps et de l'esprit. Je veux dire prétentieusement que je suis affamé, isolé, et soucieux, ou bien ébloui, multiplié et serein devant le cheminement sur ma toile, comme je l'étais tout au long du sentier.
Peindre, écrire, parler, serait-ce encore marcher ?

Pierre Hurteaux (29)  http://pierre.hurteaux.free.fr

jeudi, 27 octobre 2022 10:24

Exposition - Fela Kuti - Philharmonie de Paris

Depuis cet automne, à La Villette, et jusqu'au 11 juin 2023, une très belle rétrospective autour de l'artiste-activiste nigérian Fela Anikulapo-Kuti est proposée. L’artiste panafricaniste est à l'origine de l’afro-beat, mouvement musical riche de diverses influences en passant par le jazz et les percussions africaines. La rétrospective permet d’en apprendre davantage sur le “Black President” et son époque, d’apercevoir les liens tissés entre sa musique et son engagement politique. On s’immerge dans le monde de la nuit nigériane, au sein de la communauté qu’il avait choisi de construire, avec ses 27 femmes. Fela Kuti s'est évertué à créer un mode de vie atypique, en fondant d’abord la république de Kalakuta et en s’attirant une médiatisation certaine, en tant qu'idole artistique aussi bien que bouc émissaire des forces militaires. L’exposition est un parfait alliage pour découvrir sa musique, s’imprégner de son message politique ou encore pour admirer ses tenues (sa collection de slips vaut le détour !).

mardi, 25 octobre 2022 09:04

Escapade dans les Pyrénées orientales

De rocher en rocher, de forêt en forêt, de lac en lac, une vingtaine d’Abémistes montpelliérains, le pied alerte et gais comme des pinsons, ont pris un grand bol d’air pur, ravis et émerveillés devant ces paysages verdoyants et nimbés de lumière que sont ces lacs de montagne ! Le temps idéal poussa même certains courageux à faire l’ascension du Carlit (2921 d’altitude) ! Pourtant ce ne fut pas une mince affaire même pour les plus aguerris d’entre eux : des rochers innombrables à escalader et les derniers 500 mètres assez difficiles. La descente périlleuse, sous un soleil brûlant, nous les ramena, malgré tout, sains et saufs ! Imaginez le tableau après 1000 mètres de dénivelé ! Mais à cœur vaillant rien d’impossible !

Les plus raisonnables firent le tour des 5 lacs au milieu des rhododendrons et à l’ombre des conifères embaumants, s’arrêtant pour pique-niquer faire la sieste sur le lit de mousse des sentiers bucoliques. Tous se retrouvèrent avec bonheur pour partager l’apéritif, dans la fraîcheur du soir, devant le beau lac des Bouillouses et ensuite, le dîner festif, à l’intérieur du gite chaleureux de Bones Hores ! Échanger rires et anecdotes dans une ambiance bon enfant fut le lot de chacun, pendant ce séjour plus que sympathique!

Et cerise sur le gâteau, le dernier jour les rassembla, dans les bains chauds et sulfureux de Llo où le hasard de l’horaire valut à chacun des participants un cours gratuit d’aquagym, les frites en mousse ayant remplacées les bâtons, les maillots colorés les tenues de marche ,les savates en caoutchouc les chaussures de randonnée, et le bonnet de natation le chapeau ou la casquette ! Oubliés les courbatures et les pieds endoloris ! Il fallait bien que le corps exulte !

 C’est donc parfaitement détendue, que la joyeuse troupe prit le chemin du retour, covoiturage oblige et se dit adieu, sachant que ce n’était, bien sûr, qu’un Au Revoir et que d’autres aventures l’attendait certainement au détour d’ABM Montpellier !

Abémistement vôtre .

Marie-Claire Dupont

lundi, 24 octobre 2022 10:23

Le nouveau numéro du magazine Globe-Trotters de novembre/décembre vient de sortir

GT206 web 1Loin de tout ! Faut-il partir au bout du monde pour être loin de tout ? Parfois sans doute, avec le désir d’être seul(e) au monde, d’être au paradis du voyageur(se) au long cours, qui aime plus que tout ce sentiment de liberté que la distance procure. Loin de tout, mais proche de soi.

Faire une pause face à ce que l’on connaît, pour aller vers le mystérieux, l’inconnu, à la recherche du changement — d’environnement, de coutumes, de codes (vestimentaire, culinaire, climatique…). Être sur une autre planète comme le disent certain(e)s, hors de son monde et de ce qui en faisait le quotidien. Prendre des risques, car être loin de tout n’est pas toujours un long fleuve tranquille…

Mais y a-t-il autre chose derrière ce “loin de tout” ? Qu’en est-il de celui ou celle qui s’abîme dans une lecture qui le (la) transporte, une musique qui le (la) sublime ou encore un week-end en amoureux ? Une sensation, une vision, un son peuvent nous transporter loin de tout sans que l’on ait besoin de bouger. On oublie, on s’oublie dans ce tout, qui n’est plus seulement une affaire de kilomètres.

Alors quoi ! Dans le dossier de ce numéro, certains auteurs nous livrent leurs synonymes : loin de tout, c’est être “loin du temps”, comme s’il s’était arrêté dans le passé à l’endroit où l’on est arrivé. C’est aussi être “loin des gens”, en plein désert, ou en forêt amazonienne.

C’est de même “être géographiquement isolé”, sur une île, ou sur un territoire très peu visité, mais au milieu de la population, et pas seul, sinon avec ses habitudes face à une civilisation différente de la sienne. Loin de tout devient alors un sentiment, une recherche d’être…

Enfin, loin de tout peut ramener au “vivre sans”. Sans Internet, téléphone, sans eau ni électricité, sans route parfois, sans magasin ! Votre revue explore la question à travers ses récits de voyageurs, alors bonne lecture;

< Philippe Masse (76)

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