Rallye Découverte du XIIe arrondissement à Paris
Samedi 2 Décembre 2022
Sur l'invitation au rallye inédit organisé par Huguette, Claire et Joel , nous étions 15 participants à braver une petite brise humide et frisquette ..
Boucle depuis Bastille , quartier des ébénistes et ses innombrables impasses , jardins et cours privatives
Splendide , appétissant et luxueux Marché d'Aligre..
Coulée verte bordant le bassin de l'Arsenal ,ville flottante et animée au cœur de Paris..
Les quatre équipes vaillantes et combatives n'ont toutefois pas hésité à faire une petite pause roborative et réchauffante à mi parcours..
Une fois de plus ambiance joyeuse et extrêmement sympathique
Rallye enrichissant à tous points de vue
Amitié, Culture et découvertes
Clôture et dépouillement des questionnaire au "Régent Bastille "
Un grand merci et bravo aux organisateurs !!
< Catherine DERVIN
Mission pour la sauvegarde des tortues au Costa Rica
Il est 01h00 du matin, je suis en tenue de « combat » pour partir patrouiller sur la Playa Tres, au nord du petit village de Parismina sur la côte caraïbes du Costa Rica, à la limite du parc national de Tortuguero. Cette patrouille de nuit a pour but la protection des tortues marines durant la période de ponte : principalement pour éviter le braconnage (encore très répandu sur ces plages immenses), mais aussi pour recenser les tortues et les nids à des fins d’études scientifiques.
Durant notre tour du monde en famille, nous avons envie de prendre du temps pour faire un ou plusieurs volontariats. Nous adorons les tortues et quelle plus belle expérience que de donner un peu de notre temps à une petite association* qui œuvre pour leur sauvegarde!
Ces patrouilles sont assez éprouvantes car elles ont lieu en pleine nuit – 2 shifts de 4 heures entre 21h00 et 05h00 du matin – sur une plage difficile d’accès, à la seule lueur de la lune, ou de nos lampes frontales de lumière rouge surtout lorsque l’on aperçoit la silhouette d’une tortue. La lumière rouge est en effet moins dérangeante pour les tortues qui pourraient être aveuglées par la lumière blanche et faire demi-tour. Par équipe de 2, nous marchons de 6 à 12 km à la recherche de traces ou de tortues sorties de l’eau pour pondre.
Une fois une tortue repérée en train de préparer son nid, le travail consiste selon le cas à : compter les œufs pendant la ponte (en général une centaine d’œufs), trianguler la position exacte du nid avec les coordonnées GPS, marquer la tortue avec une bague si elle n’en a pas encore, la mesurer et effectuer un contrôle général de la tortue avant qu’elle ne retourne à la mer.
Il est parfois nécessaire de repositionner certains nids s’ils sont trop proches de la ligne de marée ou dans une zone de braconnage. Dans ce cas débute un travail délicat de recherche du nid, de collecte des œufs et de leur déplacement dans un endroit plus propice, en prenant bien soin de le répertorier et de le camoufler également.
Marcher au son des bruits des vagues, sous un ciel étoilé, sentir l’adrénaline quand une tortue est repérée et une grande responsabilité lorsque l’on doit compter ses œufs ou lui fixer sa bague, quel sentiment incroyable !
Succédant directement aux deux patrouilles, vers 0500 du matin démarre le recensement des nids de la nuit et des « fausses traces » (comprenez par là, des tortues qui sont venues sur la plage mais qui n’ont pas pondu). Cette sortie est encore plus fatigante car elle nécessite de parcourir toute la plage, plus de 10 km aller-retour, et se termine en général sous une chaleur étouffante. Heureusement, la nature nous offre, de ci de là, une eau de coco revigorante.
Nous alternons les patrouilles afin qu’un de nous deux reste avec notre fille qui dort paisiblement… Nous dormons chez l’habitant : une famille costaricienne modeste et adorable, et dont le deuxième enfant est devenu un grand copain de Daphné. Ils jouent ensemble la semaine entière, c’est également une belle expérience culturelle pour elle.
En fin de semaine, nous assistons avec Daphné à l’éclosion d’un nid de tortues vertes : une autre association de la région, qui possède un vivier de nids (repositionnés pour leur sauvegarde), nous invite à voir la mise l’eau des bébés tortues lorsqu’ils sont prêts à parcourir les océans ! Une magnifique expérience que de voir ces petites tortues se hâtant pour parcourir les quelques mètres qui les séparent de la mer. Malheureusement malgré l’action journalière de ces volontaires, une fois en mer, seul 1 bébé sur 1000 parviendra à l’âge adulte… Et les femelles reviendront 30 ans plus tard sur cette même plage pour pondre à leur tour. Un cycle de la vie incroyable et qu’il nous est donné de protéger coûte que coûte !
Nous avons une grande admiration pour ces personnes qui dédient leur vie à ces belles actions et partagent leur passion. Nous espérons en rencontrer encore beaucoup sur notre chemin autour du monde, notre mini.globecroqueuse est prête pour de nouvelles aventures !
*Turtle Love au Costa Rica a pour missions principales : la protection de la ponte des tortues via les patrouilles de nuit, leur recensement à des fins scientifiques et statistiques, la sensibilisation à la conservation et à l’environnement auprès des communautés locales, et certains projets scientifiques de recherche sur les tortues marines.
@mini.globecroqueuse
Bourse jeunes voyageurs 2023 ABM Nantes / Musée Jules Verne
L’association ABM Nantes existe depuis l’année 2000 et compte environ 120 adhérents - voyageurs répartis sur la Loire-Atlantique. ABM Nantes dispose d’un site internet nantes.abm.fr et d’une page
Facebook.
Le voyageur ABMiste est indépendant. Il voyage dans le respect des pays visités. Il aime échanger et partager ses expériences et ses infos avec d’autres voyageurs.
La thématique du voyage est centrale dans l’œuvre de Jules Verne, dont le titre générique est : « Voyages extraordinaires dans les mondes connus et inconnus ». Jusqu'à aujourd'hui l’œuvre de
Jules Verne est porteuse de l'esprit de découverte, de rencontre et de partage qui animent les voyageurs. En raison de cette communauté d'intérêt, le Musée Jules Verne a souhaité s'associer à la
bourse Jeunes Voyageurs créée par l'association ABM.
ABM Nantes, en association avec le Musée Jules Verne, attribue une bourse de voyage pour aider un jeune à réaliser un voyage original sur un sujet de son choix et dans le(s) pays de son choix, pour une durée minimale d’un mois, en partageant les valeurs de l’association : « Voyager dans le désir de rencontres et d’échanges en intelligence avec les populations locales dans la compréhension et le respect des peuples ».
https://nantes.abm.fr/bourse-jeunes-voyageurs-abm44-musse-jules-verne/bourse-jeunes-voyageurs-abm44-musee-jules-verne-2023
Un visa est un document qui permet à des personnes françaises - ou d’une autre nationalité - d’entrer dans certains pays étrangers et de pouvoir y séjourner pendant une certaine période. La demande de visa peut être compliquée, il est donc important de comprendre quels sont les documents requis et comment le processus fonctionne. Cet article de blog vous fournira toutes les informations dont vous avez besoin pour obtenir un visa.
Le processus de demande
Tout d’abord, sachez que près de 186 pays sont accessibles sans visas avec le passeport français. Toutefois, si le pays dans lequel vous souhaitez voyager n’est pas accessible sans ce précieux sésame, il vous faut en conséquence réaliser une demande de visa. Ainsi, vous devez d'abord identifier le type de visa dont vous avez besoin. Une fois le visa exact défini, il faut alors se renseigner auprès de l’ambassade du pays visé pour connaître toutes les pièces à fournir pour monter votre dossier de demande. Dans la grande majorité des cas, un extrait d’acte de naissance doit être fourni. Ce document peut être obtenu auprès de votre mairie de naissance. Si cette dernière est située loin de votre localisation actuelle, sachez qu’il est possible de faire cette demande en ligne, comme par exemple pour les DOM-TOM, en demandant un acte de naissance à Mamoudzou, à Pointe à Pitre, ou à Saint Denis.
D’autre part, soyez attentif et prenez connaissance attentivement de toutes les instructions avant de commencer la procédure de demande, car toute erreur ou omission peut entraîner des retards, voire le refus de votre demande de visa. Il faut également s’y prendre à l’avance, car généralement plusieurs mois sont nécessaires pour traiter la demande et avoir une réponse.
Documents requis
Naturellement, les documents requis dépendent du type de visa demandé, mais vous aurez bien souvent un formulaire avec des informations de base à fournir (qui êtes-vous, pourquoi souhaitez-vous venir, etc). De façon générale, on vous demandera une preuve d'identité (comme un passeport), une preuve de stabilité financière (comme des relevés bancaires), une preuve d'objectif (la nécessité de rendre visite à de la famille ou à des amis, l'envie de travailler dans le pays etc.), et une adresse de résidence durant le séjour. Le détail des documents à fournir varient en fonction de votre nationalité et du pays visé. En ce qui concerne les preuves d’objectif, une invitation officielle à participer à un évènement est nécessaire pour certains pays, comme la Chine. En outre, certains visas peuvent exiger des documents supplémentaires propres aux spécificités du visa, comme une attestation professionnelle de son entreprise.
Processus d'entretien
Pour certains pays comme les États-Unis, le dossier ne suffit pas. Il faut également participer à un entretien. Il peut s’effectuer en amont avec un fonctionnaire de l'ambassade ou du consulat, ou directement à l’aéroport lors de l’arrivée sur le sol du pays en question. Au cours de cet entretien, les candidats sont interrogés sur leurs antécédents et sur la raison de leur visite. Dans le cas où vous ne parlez pas la langue du pays, un interprète sera disponible pour vous traduire les demandes. Il est important de répondre sincèrement et de donner des réponses claires afin de faire bonne impression à l'interlocuteur. Cela permet d’augmenter ses chances d'obtenir un visa et d’accroître sa légitimité.
L'obtention d'un visa peut être compliquée, mais comprendre le déroulement du processus peut faciliter les choses. Dans tous les cas, il est important de fournir le dossier complet avec toutes les pièces justificatives demandées et de s’y prendre suffisamment à l’avance. En fonction du pays où vous souhaitez vous rendre, des demandes particulières peuvent être faites comme un entretien ou un document attestant de vos antécédents judiciaires. En sachant à l'avance quels documents sont nécessaires et en se préparant minutieusement à l'entretien, l'obtention d'un VISA n'est pas si intimidante.
Au-delà des apparences Frida Kahlo
L’artiste mexicaine, Frida Kahlo, née en 1907 et décédée en 1954, est une artiste inclassable. Sa peinture fut admirée par des peintres tels que Miró ou Picasso et revendiquée par le mouvement surréaliste d’André Breton. Atteinte de poliomyélite enfant, elle est grièvement blessée dans un accident de la circulation à Mexico à l’âge de 18 ans. Pour faire face à la souffrance, au handicap, elle peint et se crée une personnalité hors du commun. Cette exposition retrace l’image qu’elle s’est forgée d’elle-même grâce à des objets exposés pour la première fois en France et qui avaient été mis sous scellés à sa mort par son époux, Diego Rivera : robes traditionnelles tehuana, châles, bijoux, corsets décorés de ses mains, prothèses, etc. Cette exposition est consacrée à Frida Kahlo, en tant qu’oeuvre d’art. De nombreuses photos prises par de grands photographes comme Nickolas Muray, Gisèle Freund restituent sa personnalité. Et enfin, la dernière salle de l’exposition est consacrée à l’influence qu’elle a eue sur le monde de la haute couture. Son image a inspiré encore récemment des créateurs de mode tels que Karl Lagerfeld ou Alexander McQueen. Une exposition originale sur une femme libre et puissante.
Exposition Palais Galliera (Musée de la mode de la ville de Paris)
10, avenue Pierre 1er de Serbie 75016 Paris jusqu’au 05/03/2023
15 €-13 €, ouvert de 10 h à 18 tous les jours sauf le lundi.
Nocturnes les jeudis et vendredis jusqu’à 21 h
Une mini.globecroqueuse en tour du monde !
Nous sommes une petite famille franco-belge : Daphné de 5 ans, et ses deux parents. Nous avons décidé de prendre une année sabbatique pour mordre la vie à pleines dents et sommes partis pour un grand voyage de plus d’un an autour du monde, avec un retour en août 2023.
L’objectif est de faire découvrir à Daphné notre belle planète. L’itinéraire doit lui permettre d’observer de nombreux animaux dans leur milieu naturel. Il traverse des paysages d’une grande diversité, des montagnes de Patagonie, aux déserts de Namibie, en passant par les forêts d’Amazonie ou les parcs naturels d’Australie.
La rencontre et l’échange culturel forme aussi une partie importante de notre tour du monde : nous souhaitons en effet effectuer quelques volontariats lors de ce voyage, pour donner un peu de notre temps (protection des tortues marines au Costa Rica) ou être en immersion dans certains pays (communauté indigène en Amazonie).
Daphné suivra le programme de Grande Section (3ème maternelle en Belgique) pendant le voyage afin qu’elle soit prête pour la rentrée prochaine.
Afin de partager nos aventures avec nos familles, amis et voyageurs, nous avons créé un compte Instagram et une page Facebook, sous le pseudo de : @mini.globecroqueuse
Exposition Faut-il voyager pour être heureux ?
Au cœur du 7ème arrondissement à Paris, la fondation EDF propose une réponse artistique à la question suivante, simple mais poignante, “Faut-il voyager pour être heureux ?”.
La collection entreposée donne lieu à des multitudes de réponses en interrogeant le sens que les artistes attribuent aux voyages, aux déplacements, sous le joug du réchauffement climatique et du tourisme de masse. Ces réflexions poétiques sont alimentées par des entretiens vidéo projetés, où sont développées des thématiques précises, signe que le voyage nous parle à tous.
Coup de cœur pour les toiles souvenirs de Jean-Christophe Norman, petites reproductions de couchers de soleils qu’il peint en vadrouille pour les envoyer à ses proches, telles des cartes postales.
Encore quelques semaines avant la fin de cette exposition, n’hésitez pas à y faire un saut !
Attention, réservation en ligne. Gratuit.
Espace Fondation EDF du 20 mai 2022 - 29 janvier 2023
Journée du Voyage et de l'Aventure à Paris
Un moment d'échanges et de passion entre voyageurs en plein coeur de Paris.
Salle Jean Dame
17 rue Leopold Bellan 75002 Paris
M° Sentier
https://www.abm.fr/event/2787-journee-du-voyage-et-de-l-aventure.html
Film « Zanskar, les promesses de l’hiver » en DVD
au profit des protagonistes du film.
Dans une vallée himalayenne nichée à 3500 mètres d’altitude, vivent 13 000 âmes en harmonie, encore coupées du monde au coeur de l’hiver À cette saison, le seul moyen de se rendre dans cette vallée est de suivre Le Tchadar, un fleuve gelé.
A l’aube de ses trente ans, Caroline Riegel est tombée amoureuse du Zanskar, vallée sublime, rebelle et délaissée au nord-ouest de l’Inde, dans la région du Ladakh.. Elle y a vécu un premier hiver majestueux qui a chamboulé son existence. Elle s’est liée d’une amitié forte avec une petite communauté de nonnes bouddhistes, des femmes remarquables qu’elle a appelées les Semeuses de Joie. A leurs côtés, la vie est paisible, collective, joyeuse ; rien n’est superflu et le rire omniprésent.
Depuis, au fil des nombreux séjours qu’elle a effectués dans cette région, elle s’est engagée à soutenir ces amies sans ressources et au bas de l’échelle bouddhiste, et constate que l’isolement qui protège encore cette vallée des pressions d’un monde gourmand et ultra rapide n’est désormais palpable que l’hiver.
Alors elle décide de filmer l’hiver dans cette vallée et ses montagnes, de janvier à mars 2020, afin de témoigner de ce Zanskar d’antan avant qu’il ne s’efface complètement. Ce nouveau film de Caroline « Zanskar, les promesses de l’hiver » (Arte, Ushuaïa TV) fait suite au premier volet multi-primé « Semeuses de Joie » (France 5, Ushuaïa TV). Il a reçu le Trophée du Globe-Trotters lors du festival 2022 d’ABM et est désormais en vente au profit intégrale de la nonnerie via l’association THIGSPA fondée par Caroline Riegel.
Aucun touriste ? Nous comprendrons seulement plus tard, que c’était à cause d’un virus inconnu.
Mais, pour nous, la rencontre avec les Birmans empressés de nous apporter aide et gentillesse, commençait. La réciprocité était évidente ! Les touristes sont une chance pour le Myanmar oublié de tous, sauf des spéculateurs et habituellement des nombreux touristes chinois. Nous voilà immergés dans les dorures et la ferveur des fidèles à la pagode de Mahamuni. Harmonie totale, raffinement absolu, collage de feuilles d’or sur le bouddha géant. Hors du temps, celui de la spiritualité nous happe. Les pèlerins, bras chargés de fleurs et d’offrandes, défilent dans une sorte de ballet incessant d’une pagode à l’autre dans le sens des aiguilles d’une montre, indifférents aux voyageurs que nous sommes. Nous avons l’impression d’être voyeurs, impression qui se dissipera car peu à peu nous délaisserons nos schémas occidentaux. Un défilé d’une centaine de couples en habits de fête, passe devant nous, puis prend la pose. Profusion de tissus chamarrés et de coiffes extraordinaires. Les nostalgiques d’une époque révolue sont parés de leurs plus beaux atours loués pour un mariage. À ce stade de notre périple nous n’avons pas encore découvert la dure réalité du Myanmar. Nous sommes sur une autre planète.
Nous comprendrons plus tard à quel point le bouddhisme est essentiel pour ce peuple. Beaucoup de Birmans n’ont que cet échappatoire pour avancer et espérer une vie meilleure. Les plus pauvres donnent le plus : un petit bouquet de fleurs, un peu de riz, une feuille d’or si précieuse.
Mandalay est un joyau : moines, au petit jour, recevant leur part de riz quotidien ; étonnement devant le poste à essence ambulant ; ravissement dans le quartier des sculpteurs de bouddhas de pierre blanche ; marchés de rues. Mais aussi consternation devant ces travailleurs miséreux, aux vêtements sales et déchirés, ramassant et triant des déchets pour les amener en d’autres lieux où ils s’accumuleront à nouveau. Plus loin, sur le pont de teck d’U Bein construit en 1849 pour relayer la ville à la campagne pendant la mousson, nous avançons dans un paysage sublime, au coucher du soleil. Des barques nostalgiques passent au milieu du lac TaungThaMan, des plantes aquatiques et des canards pendant qu’une charrette au loin, tirée par un cheval amaigri, ramène le paysan local dans son village. Une femme assise sur le pont étroit, les yeux vagues, loue des moineaux, pour un cours envol porte-bonheur, ceux-ci attendant, dans leur cage l’opportunité de s’échapper quelques instants avant d’y revenir disciplinés. Plus loin, un moine médite, impassible, au milieu de jeunes filles aux beaux yeux bridés parfaitement maquillés et aux ongles peints, posant sous leur ombrelle, oubliant la beauté qui les entoure pour focaliser l’appareil sur leur image digne d’un film de Wong Kar-Wai (In the Mood for Love). De l’autre côté du pont, tout est différent, c’est la sortie de l’école : les enfants aux joues colorées de bois de tanakan broyé, s’interpellent, rient, s’arrêtent dans les échoppes pour acheter des bonbons pour quelques kiats. Le village est paisible, verdoyant, les maisons simples. Un portail ouvert, donne sur une cour jonchée de détritus. En son milieu, une femme fabrique de larges nasses en bois de fibres de bambou. Elle nous invite d’un geste à la rejoindre. Rencontre éphémère, générosité et partage encore. Plus loin, je m’assois sur la marche d’un salon de coiffure. Une jeune femme en sort et insiste pour que je me repose. Dans un bon anglais, elle discute avec moi, me demande d’où je viens, nous échangeons sur nos familles, photos à l’appui ; moment précieux, sans frontières.
Nous traversons la ville en tuk-tuk — nous en prendrons beaucoup en deux mois, des bancals avec de petits rideaux de tissu ou de plastique, certains avec un portillon pour nous empêcher de tomber et d’autres aux 4 vents, d’autres pimpants neufs —, dans un froid vif, car ici, le contraste de température est grand entre le matin et l’après-midi au mois de janvier.
Les merveilles se succèdent : le sanctuaire de la pagode Kuthodaw contient des milliers de textes dictés par Bouddha au 1er siècle avant J C, gravés par les scribes à partir de manuscrits sur feuilles de palmiers répertoriant l’enseignement bouddhique, Le Kripitaka. En sampan, long bateau à fond plat, nous accosterons sur la rive orientale du fleuve Irrawaddy. Nous nous trouverons à nouveau dans des lieux magiques, au milieu des champs et des rizières, des vestiges de cités anciennes datant du XIVe jusqu’au XVIIIe siècle, à Innwa, capitale des pierres précieuses.
Un jeune homme, charmant et doux, nous propose des petites clochettes pour un prix dérisoire, des femmes le concurrencent dans une ambiance bon enfant : pas cher, joli alors, pas cher, nous serinent-elles, en éclatant de rire. Une carriole, aux pompons colorés et aux coussins désuets, nous conduit vers cette antique cité dévastée par deux tremblements de terre. Une jeune fille nous suit à vélo, pour nous vendre son artisanat. Dans le beau monastère Bagaya aux colonnes de teck noirci et patiné de brai de pétrole et aux portes sculptées, règnent calme et sérénité, autour des novices de l’école pour enfants défavorisés.
Dans le silence du monastère de Maha Aung Mye Bon Zan, à la structure impressionnante et aux escaliers monumentaux, nous assistons à une scène insolite : un mannequin, une fleur de manguier dans les cheveux, pose en longue robe de soirée, probablement pour un magazine. Nous croiserons plus loin, dans un son de clochettes cristallines, une autre calèche au milieu des chemins de terre battue et des champs de canne à sucre. Mais c’est le moment du retour, nous quittons ce lieu hors du monde. Plus loin, vite installés, la table nettoyée, on se presse autour de nous, sourire aux lèvres, heureux de nous accueillir avec des beignets de minicrevettes séchées et des légumes frits grâce à un barbecue improvisé dans un bidon en fer. Le lendemain, nous traversons encore le fleuve. Arrivés sur la berge, une charrette, en bois patiné par le temps, sur laquelle est gravé TAXI, semble nous attendre, avec ses deux magnifiques bœufs blancs. La pagode Hsinbyume, édifice immaculé de 50m de haut, ressemble à un immense escargot tournant autour de set terrasses concentriques évoquant les sept chaînes de montagnes avoisinantes : un hommage à la femme du roi Bagyidaw. Enfin, la cloche de Mingun, la plus grande au monde (90 tonnes) nous renverra à la vision de la centaine d’ouvriers - esclaves, la hissant sur son support au XIXe siècle ! Dans Mandalay, nous irons de surprise en surprise, du marché de jade à la fabrique de feuilles d’or, en passant par le marché local où les hommes jouent au billard. Nous y déjeunerons au grand étonnement de la cuisinière, car nous serons les seuls clients européens. Encore rire et partage par l’intermédiaire d’un petit garçon qui nous fait un petit bonjour de la main tout à la joie d’attirer notre attention. Voilà comment débuta notre émerveillement au Myanmar !
En relisant ces lignes, aujourd’hui, nous avons le cœur serré en pensant à ce peuple si accueillant et généreux. Nous avions été étonnés de ne pratiquement jamais rencontrer de militaires ; tout semblait simple. Nous n’étions pas dupes. Peu de Birmans osaient s’exprimer sur la politique. Quelques trop rares photos de Aung San Suu Kyi accusée de trahison par l’ONU, coupable ou contrainte par la junte militaire de nier la dure répression des Rohingyas et aujourd’hui à nouveau privée de liberté.
Il ne reste plus qu’à espérer que le courage et la détermination de ce peuple opprimé aboutissent à une évolution positive. Mais comment y croire ? Rien ne va dans ce sens. La pandémie mondiale accentue le manque de prise de position des pays susceptibles de leur venir en aide. Et malgré toutes les prières dans les temples débordant de richesses, il faudrait un miracle pour que la situation s’améliore.
< Marie-Claire Dupont (34)
Plus...
Festival d'ABM Orléans
Vendredi 2 et samedi 3 décembre 2022
Centre culturel La Passerelle, 57 boulevard de Lamballe, 45400 Fleury les Aubrais
https://orleans.abm.fr/
Les 2 et 3 décembre 2022, nous donnons rendez-vous, le temps de notre Festival des Bouts du Monde, à tous ceux qui aiment le voyage et les rencontres. Vous découvrirez des films de voyage, d’aventure, de découverte. Nous parlerons environnement, peuples et respect des coutumes.
Au programme :
Une conférence à la bilbiothèque, et neuf films au centre culturel, présentés par leurs auteurs.
Librairie éphémère avec notre partenaire Transboréal.
Stands et ateliers, en accès libre.
Exposition Objectifs de développement durable.
Buvette-restauration le samedi.
Buffet le vendredi, inscription obligatoire.
Repas : 07 50 07 95 72 /
Pendant tout le festival
Le public pourra rencontrer des réalisateurs, des voyageurs, des écrivains.
Sur le stand d’Aventure du Bout du Monde, le public pourra faire connaissance avec l’association, échanger des infos voyage, se procurer les derniers numéros du magazine Globe-Trotters et les livres édités par l’association.
Plein tarif : 7 € l'après-midi ou la soirée
Tarif réduit : 5 €
Abonnés / adhérents : 4 €
Pass journée, plein tarif : 12 €
La réservation est plus que recommandée pour la soirée d’ouverture qui se déroulera dans la petite salle (160 places) du centre culturel.
Billetterie : 02 38 83 09 51 / Festival des Bouts du Monde
Vendredi 2 et samedi 3 décembre 2022
Centre culturel La Passerelle, 57 boulevard de Lamballe, 45400 Fleury les Aubrais
Les 2 et 3 décembre 2022, nous donnons rendez-vous, le temps de notre Festival des Bouts du Monde, à tous ceux qui aiment le voyage et les rencontres. Vous découvrirez des films de voyage, d’aventure, de découverte. Nous parlerons environnement, peuples et respect des coutumes.
Au programme
Une conférence à la bilbiothèque, et neuf films au centre culturel, présentés par leurs auteurs.
Librairie éphémère avec notre partenaire Transboréal.
Stands et ateliers, en accès libre.
Exposition Objectifs de développement durable.
Buvette-restauration le samedi.
Buffet le vendredi, inscription obligatoire.
Repas : 07 50 07 95 72 /
Pendant tout le festival
Le public pourra rencontrer des réalisateurs, des voyageurs, des écrivains.
Sur le stand d’Aventure du Bout du Monde, le public pourra faire connaissance avec l’association, échanger des infos voyage, se procurer les derniers numéros du magazine Globe-Trotters et les livres édités par l’association.
Plein tarif : 7 € l'après-midi ou la soirée
Tarif réduit : 5 €
Abonnés / adhérents : 4 €
Pass journée, plein tarif : 12 €
La réservation est plus que recommandée pour la soirée d’ouverture qui se déroulera dans la petite salle (160 places) du centre culturel.
Billetterie : 02 38 83 09 51 /
Télécharger le programme :
Programme Festival 2022 (pdf)
Exposition Afghanistan - Ombres et Légendes et Sur le fil - Musée Guimet
Afin de célébrer le centenaire de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), le musée Guimet met à l'honneur le pays à travers deux expositions.
La première, Ombres et Légendes, présente un panel d'œuvres dont la majorité provient des nombreuses recherches archéologiques pilotées par la DAFA. L’occasion d’apercevoir le riche héritage architectural que possède l'Afghanistan, aux multiples visages, entre stupas et mausolées.
La collection est enrichie par les fonds de divers musées, mêlant photographies et objets ethnologiques, pour dépasser l’imaginaire construit autour des paysages du Moyen-Orient. De plus, l’exposition permet au visiteur d’observer des sites désormais inaccessibles pour nous, voyageurs.
À l’étage, on retrouve l’exposition Sur le fil, où plusieurs pièces de la maison de couture Zarif Design sont exposées. De magnifiques broderies sont apposées sur le chapan, long manteau afghan. Le travail d’orfèvre des artisans est remarquable, les couleurs et motifs également.
Par ailleurs, la maison de couture revendique son appui aux femmes, en temps de conflits, par la création textile comme moyen de résilience.
Bienfaitrice à Madagascar
En 2004 nous partons, ma sœur et notre maman, visiter Madagascar. Connaissant les conditions de vie, nous voulons apporter un peu à ce peuple qui manque de tout. Nous ne savons pas quoi et à qui donner quand, un beau matin, arrive une invitation pour une conférence avec sœur Emmanuelle. Moment magique, résonnent encore ses «Yalla» qui donnent envie de bouger. Florence, journaliste, intervient ce soir-là avec la religieuse et nous communique les coordonnées de Thérèse, religieuse d’Antananarivo avec laquelle elle a travaillé à “Ankasina”. Thérèse nous liste alors ses besoins : médicaments pour les enfants, articles scolaires, vêtements enfants et adultes.
Dès notre arrivée à Tana, nous nous rendons à “Ankasina”. Sœur Thérèse, petite et frêle femme, dynamique et énergique, nous fait visiter son centre, rencontrer le docteur, la sage-femme, l’infirmière, les institutrices et les enfants. Quel personnage ! Elle nous fait vivre des moments intenses que nous ne sommes pas prêtes d’oublier. Lors de cet après-midi, elle nous parle de sa vie et nous apprend qu’elle fait partie d’une congrégation sarthoise, qu’elle va en pèlerinage à Lourdes avec notre grand-mère… Que le monde est petit !
Thérèse est née à Paimpol, dans les années 1930. Insouciante pendant l’adolescence, elle sent le besoin d’aider les autres et devient religieuse dans la Sarthe. A l’âge de la retraite, elle part à Madagascar soutenir les plus pauvres et s’installe à Antananarivo. Un petit bâtiment fait office de bouée dans le bidonville inondable d’Ankasina. Elle veut porter secours aux enfants mais très vite constate que les 12 000 habitants ont besoin d’aide pour survivre. Le local devient dispensaire. Son obsession d’éduquer les enfants est forte. Avec sa volonté, son opiniâtreté et son courage, elle fonce et mobilise ses relations françaises et malgaches, rencontre même à plusieurs reprises le Président malgache. Rien ne l’arrête, rien ne lui fait peur. Avec les dons obtenus, elle réalise, organise de nouvelles infrastructures avec salles de classe, blocs sanitaires, cuisine, bibliothèque. Elle est si fière de nous parler de sa rencontre avec le couple Chirac qui lui a permis d’installer bancs et tables dans les classes.
Oh, avec sa droiture, elle précise bien que le chèque était de leur nom. Son centre médical fait office d’hôpital de quartier. Elle n’hésite pas à parler contraception aux femmes, allant jusqu’à leur préconiser la pilule. Quel modernisme et quel réalisme pour cette femme de terrain qui comprend ce qu’est la vie, se moquant des tabous. Avec ses yeux pétillants de malice, son sourire, son autorité naturelle, ses réparties, son sens de l’ordre, son désir de sauver, elle a fait de ce centre Ankasina le havre du faubourg. C’est exceptionnel. Les classes pleines d’enfants souriants, joyeux, fiers d’apprendre, nous font réfléchir sur nos modes de vie occidentaux. Comment ne pas être émues devant ces bouilles, si heureuses de partager leur bonheur malgré les conditions de vie, et quelle leçon de les voir se tourner avec admiration et affection vers Thérèse ! Les règles sont faites pour être respectées et Thérèse ne ménage pas les enfants qui comprennent que leur avenir démarre ici. Un repas à base de riz est servi le midi pour tous les enfants du quartier. A l’entrée du centre, elle organise régulièrement des ventes de vêtements contre quelques ariary (100 ariary = 2 centimes) . Elle nous explique qu’il ne faut pas donner pour donner mais bien faire comprendre que tout se mérite. Comme elle a raison et est pleine de bon sens : nous sommes en admiration. Son caractère, sa fougue, sa boulimie à donner aux autres nous impressionnent.
Les conditions de vie et la difficulté du travail ont eu raison de la santé de Thérèse. Fin 2007, elle vient dans un village du pays manceau d’où elle continue à épauler ce centre auquel elle est viscéralement attachée. A chacune de nos visites, elle nous donne des nouvelles, mais ne veut plus y retourner : quitter ses enfants lui a trop fait mal, elle en est restée bouleversée.
Une équipe a été mise en place pour prolonger son œuvre mais, malgré la bonne volonté de ces religieuses, il manque et il manquera toujours le gant de fer dans un gant de velours. Voici quelques années, son état se dégradant, Thérèse a rejoint un centre breton, près de sa famille. Elle a fermé les yeux quelques semaines après notre maman. Il ne fait aucun doute qu’elle parlent souvent des enfants d’Ankasina et de Madagascar qu’elles aimaient tant évoquer.
< Marie-Claude Burgé (72)
Le sentier est à la fois libre, vulnérable, onirique et créatif !
< L'illusion de la liberté
Je parle d'illusion préventivement. Je sais bien que les philosophes et les clercs se moqueront de cette « liberté de pacotille ».
Pourtant, si la route offre sa liberté, c'est que la route implique un abandon, vous y oublierez votre montre, votre boussole et votre identité. Il faut dire que la route n'est pas une route, elle est tout au plus un sentier, elle est solitaire, elle n'est pas répertoriée sur les cartes. Sur ce sentier suivi sans montre personne ne vous attend, sans boussole le ciel seul vous dirige, sans identité vous êtes un inconnu.
Quand personne ne vous connaît, vous n'êtes chargé d'aucun passé, n'êtes impliqué dans aucun avenir, vous n'avez qu'un présent. Simplement, vous voilà.
A la question « D'où viens-tu ? », vous ne savez s'il faut situer votre tente la nuit dernière, ou votre maison en Occident. Vous paraissez indécis, décidément, vous êtes un extraterrestre.
Ainsi, vous vous incarnez à l'improviste, fugitivement. Ce vent n'est-il pas celui d'une liberté ?
Aïe, avouons-le, il y a toujours un fil au cerf-volant : vous avez un accent ! Vous n'oubliez pas que vous êtes français. Vous êtes interpellé, vous êtes surpris d'être parfois Jules Verne, et parfois Zinedine Zidane. Vous devenez schizophrène, vous devez sauter d'une identité à l'autre avec beaucoup d'à-propos. Mais souvent vous êtes pris de court : tout d'un coup plane « La Légende des siècles », vous êtes Victor Hugo !
Ultime avatar : vous changerez de nationalité, vous serez belge, vous serez même japonais ! Pourquoi ? Parce qu'à force d'être extatique, vous êtes souvent désincarné.
< La vulnérabilité est une force
Vous avez choisi de regarder le soleil se lever, partir vers l'Orient, vers les sources de votre civilisation, là où les regards noirs se cachent sous le khôl et les sourcils dessinés.
On y parle en poésie, on y compte en algèbre.
Vous partez seul le plus souvent, confiant en votre toile de tente, en vos mollets fusiformes, il faut vivre d'illusions. Vous n'irez pas par le plus court chemin, vous ferez des détours imprévus, mais un jour peut-être serez-vous à bon port. Vous connaissez les mots essentiels de la survie insouciante, et cela suffit à vos épanchements et à votre appétit. Avoir faim n'est pas un souci.
Vous choisirez la province la plus reculée, sur la frontière la plus contestée, vous serez lustré aux eaux de lacs abandonnés, à celles de monastères intemporels, vous jetterai enfin un œil au-delà du fleuve Araxe ! Au-delà du fleuve et des errances, vous devinerez ces caravansérails, où, il y a longtemps, vous balbutiiez vos "salâm" sous leurs regards noirs.
Parfois, vous partez là où les us et coutumes ancestraux ont des rigueurs et des intransigeances. Pour des crimes et pour des peccadilles, on y manie lame et arme à feu pour laver l'honneur. Vous apprenez que l'honneur est une notion plutôt subjective, et par là-même assez vague, variable de longitude en longitude. Vous vous adaptez... ou non.
Votre devise clame que votre insouciance n'est pas une inconscience.
Être seul sur des chemins lointains vous révèle à vous-même votre vulnérabilité : être sur le qui-vive à chaque instant exacerbe les sens et multiplie les sensations. Le jour, vous ouvrez un œil dont l'acuité vaut celle du léopard des neiges (qui est un autre lynx), la nuit le moindre froufrou est une sirène.
Oui, la vulnérabilité est une force indomptable !
< Les rêves vous éveillent
Il y a des départs qui sont des impulsions, certains sont des aspirations et d’autres des chutes libres, ou plutôt des apesanteurs. Le mystique, qui ne dort pas en vous, appelle cela une prédestination.
C’est comme un rêve où chaque pas imprévu guide le suivant sans préméditation.
Dans cet espace de heurts et de tourmentes, seuls les oiseaux volent en ligne droite, parfois.
Quand on vous interroge sur cette attraction pour « voir quelque fois ce que l’homme a cru voir », vous remontez aux « Contes et légendes » de votre enfance, c’est dire.
Pourtant, si le départ est forcément concret, réfléchi et réservé, l’arrivée fait la part belle à l’abstraction. Le chemin, qui vous attend, est-il une chimère, loin de l’Europe et de ses parapets ? Votre insouciance prétend que les rêves n’aiment pas les parapets.
Vous avez compris que mirages et réalité importent peu, vous vous réjouissez simplement qu'ils aimantent vos rêves en sourdine.
Ainsi, votre libre arbitre vous guide vers des espaces qui s’apparentent à nulle part, où les frontières se sont déplacées, où les noms des lieux ne se prononcent pas comme vous les écrivez, où les fleuves ont des cours interminables, des débits monstrueux et des identités multiples selon leurs tronçons et selon les civilisations.
Les rêves vous disent que sous toutes les latitudes, les fleuves les plus impétueux portent des ponts.
< La route est notre muse
En réalité, nous nous ressemblons : il n'est pas impératif de partir très loin pour éveiller notre esprit ou aiguiser notre imagination.
Bien sûr, dans mon cas, l'un et l'autre exigent un coup de fouet : dans cette quête, il n'y a pas de ménagements. J'avoue n'être qu'un barbouilleur de couleurs.
Mais si je barbouille des carnets de voyage, ce ne sont pas des carnets de poche.
Il y a longtemps que mon sac allégé ne se charge plus, sur la route, de papier ni de gouache.
L'avantage pour moi qui ignore la miniature, c'est de n'avoir pas la contrainte du format.
L'avantage, surtout, c'est d'emmener à nouveau mes esprit sur les chemins tout en peignant à la maison.
Comme les souvenirs, les mots, les photos, le carnet est intime. Il engrange les pulsations du corps et de l'esprit. Je veux dire prétentieusement que je suis affamé, isolé, et soucieux, ou bien ébloui, multiplié et serein devant le cheminement sur ma toile, comme je l'étais tout au long du sentier.
Peindre, écrire, parler, serait-ce encore marcher ?
Pierre Hurteaux (29) http://pierre.hurteaux.free.fr