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mardi, 29 octobre 2024 13:36

Le magazine Globe-Trotters de nov/déc. arrive dans vos boîtes aux lettres

Couv N218 nov déc 2024 web 1Le Moyen-Orient, entre rêve et dure réalité La région est en pleine escalade de conflit avec son lot de souffrances des populations, et le risque de propagation menace les espoirs de retour au calme à court ou moyen terme. J’aurais aimé pouvoir écrire : “L’Orient.

Ce mot réveille en nous des images anciennes, chargées de mystère et d’aventure. Qui, enfant, n’a pas rêvé de voguer sur les mers aux côtés de Sinbad le marin, à la conquête de cités perdues et de trésors enfouis ?

L’Orient, c’est aussi les mille et une nuits, les palais aux coupoles dorées, les marchés parfumés d’épices, et la promesse d’un ailleurs où la réalité se mêle au merveilleux. Au-delà des récits enchanteurs...” mais l’enchantement est en berne.

Vous l’aurez deviné, les articles de ce numéro ont été écrits avant l’extension de la guerre au Liban et leur lecture est à considérer non pas comme une déconnexion de l’actualité mais pour se souvenir de la réalité d’avant avec le secret espoir qu’un jour, peut-être, les merveilles de ces pays pourront être à nouveau vues.

Dans ces moments d’instabilité, on comprend que le voyage prend tout son sens. Il permet d’aller à la rencontre de l’autre, de mieux comprendre les complexités du monde. Alors, continuons d’explorer — ailleurs — de rencontrer, de nous émerveiller, tout en gardant à l’esprit que les récits de voyage ne sont pas qu’évasion, mais aussi un pont entre les cultures.

Guy Colombet (92)

mardi, 15 octobre 2024 10:57

8ème édition du festival à Montpellier avec ABM

Quelle Aventure : 8ème édition du festival ABM OFF du What A Trip du 27 au 29 septembre.

Malgré une météo capricieuse, Montpellier était le rendez-vous des amoureux du voyage : projections /débats et rencontres avec les aventuriers, expositions, village du voyage avec ses stands, expos,  conférences, ateliers, concerts…

Nous avons démarré avec notre exposition photos sur le thème de la mer aux journées du patrimoine au château de Castries où nous avons reçu plus de 6000 visiteurs.

Au village du voyage, vous avez été nombreux à venir à notre stand ABM pour s’informer, découvrir, échanger , nous rencontrer…

Les cinq séances de projections à l’espace Charles II de l’université Paul Valéry, dans le cadre du festival ABM OFF ont été très intenses. SI nous avions un coup de cœur a décerné, il reviendrait à :

Fabien Douillard et Clément Chauveau pour un voyage hors norme « Vertiges, un pas vers la liberté ». Le détenu Toumy qui est intervenu et a animé le débat avec brio nous a fait vivre un moment inoubliable.

Au nom de l’équipe ABM, nous remercions les participants pour leur votre dévouement et leur engagement qui ont contribué à vivre ce magnifique festival.

< René Mompied.

Septembre est le moment idéal pour s'évader et découvrir des destinations moins fréquentées. Entre la douceur du climat et le retour à la tranquillité après l'affluence estivale, voici quelques idées d'escapades en France qui combleront vos envies de découvertes et de repos.

Collioure : un tableau vivant sur la Côte Vermeille

Niché entre Perpignan et la frontière espagnole, Collioure est un véritable joyau qui charme par ses paysages époustouflants et son riche patrimoine artistique. Ce petit port catalan, où chaque coin de rue semble tout droit sorti d'une carte postale, enchante par ses maisons aux façades colorées qui se reflètent dans les eaux cristallines de la Méditerranée. L'église fortifiée de Notre-Dame-des-Anges, avec son clocher emblématique qui s'élève au-dessus de la mer, et le majestueux château royal dominant la baie, rappellent l'histoire fascinante de ce lieu.

Les amateurs de promenades seront ravis de parcourir le sentier des Fauves, un chemin où la nature côtoie les œuvres d'art, offrant des vues spectaculaires sur la côte accidentée. Le Musée d'Art Moderne, quant à lui, expose des œuvres d'artistes ayant succombé au charme de Collioure, tels que Matisse et Derain, les pionniers du fauvisme. Se perdre dans les ruelles étroites et pavées du village, où le passé et le présent se rencontrent harmonieusement, est une expérience en soi.

En septembre, les eaux douces et encore chaudes de la Méditerranée vous inviteront à plonger dans les criques secrètes et sauvages qui bordent la côte. Pour les plus aventureux, une ascension jusqu'au Fort Saint-Elme vous récompensera par une vue panoramique à couper le souffle sur la baie de Collioure et les montagnes des Albères. Pour une expérience unique et romantique, pourquoi ne pas séjourner dans une cabane dans les arbres avec jacuzzi, offrant détente et confort au cœur de la nature ?

Loches : voyage au cœur du Moyen Âge dans la vallée de la Loire

Classée parmi les "Plus Beaux Détours de France", Loches promet une immersion fascinante dans l'histoire médiévale. Dominant la vallée de l'Indre, cette charmante cité se distingue par son impressionnante vieille ville ceinte de remparts du XIIe siècle. En parcourant ses rues, on découvre l'un des plus grands donjons médiévaux encore debout en Europe ainsi que des logis royaux au charme incontestable.

Le marché local de Loches, réputé dans toute la Touraine, est un vrai régal pour les gourmets avec ses spécialités régionales comme le fromage Sainte-Maure-de-Touraine et les rillettes tourangelles. Partez à l'aventure dans les environs pour explorer les châteaux de la Loire voisins, véritables trésors du patrimoine français.

Menton : lumière dorée et citronniers sur la Côte d'Azur

Connue sous le surnom enchanteur de "la perle de la France," Menton brille par son atmosphère unique, baignée de lumière dorée tout au long de l'année. Située à la frontière italienne, cette charmante ville côtière bénéficie d'un climat exceptionnel avec 316 jours de soleil par an, ce qui en fait une destination prisée pour les amoureux du soleil et de la douceur de vivre. Ses façades ocres, qui captent et reflètent les rayons du soleil, donnent à Menton une allure chaleureuse et pittoresque, tandis que ses jardins luxuriants, remplis de citronniers et d'essences méditerranéennes, invitent à la promenade et à la détente.

La vieille ville, avec ses ruelles sinueuses et ses maisons colorées, est un véritable labyrinthe de charme où chaque coin dévoile un nouveau trésor. Au cœur de cette cité historique, la basilique Saint-Michel-Archange s'élève majestueusement, offrant une vue imprenable sur la Méditerranée. Non loin de là, l'étonnante église russe, avec ses coupoles en forme d'oignon, ajoute une touche d'exotisme à l'architecture locale et témoigne de l'influence cosmopolite de Menton.

Les marchés locaux sont un véritable festin pour les sens, proposant une myriade de saveurs méditerranéennes : des olives aux herbes aromatiques, en passant par les fameux citrons de Menton, réputés pour leur qualité exceptionnelle.

Menton n'est pas seulement un lieu de découvertes culturelles et historiques, c'est aussi un havre de paix pour les amoureux de la nature. Les nombreux parcs et jardins, tels que le Jardin Serre de la Madone ou le Jardin botanique exotique du Val Rahmeh, offrent des espaces verdoyants où il fait bon se ressourcer loin du tumulte de la vie quotidienne.

mardi, 27 août 2024 13:59

Dans les steppes kirghizes

En quête d’aventures et de temps forts vécus en famille, nous sommes partis au Kirghizistan avec nos trois enfants de 12, 10 et 7 ans pour une itinérance à vélo de quatresemaines. Une aventure familiale en autonomie, à la rencontre d'une population accueillante, de la culture nomade et des paysages grandioses des steppes d’Asie centrale.

< Retrouvez la famille Lacombe, le film d'aventure sera diffusé au 36e festival des Globe-Trotters, dimanche 29 septembre au Théâtre de Longjumeau (91)

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1. La descente de la rivière Kokomeren : une itinérance au milieu de superbes paysages sauvages et minéraux

Après une visite éclair de Bishkek, nous débutons notre aventure dans la vallée de Suusamyr, avant de rejoindre la rivière Kokomeren. A peine arrivés, nous sommes saisis par l'immensité des montagnes environnantes, dont les formes ondulées et harmonieuses contrastent avec l'aridité des paysages.

Nous nous faufilons rapidement dans l'étroite vallée de la Kokomeren, sur la piste encaissée au milieu de falaises parfois menaçantes mais d'une esthétique qui nous laisse souvent contemplatifs. Les bivouacs se succèdent, et nous apportent un repos bien mérité après des journées à affronter la tôle ondulée qui recouvre intégralement cette piste rugueuse. Ces haltes sont l'occasion de se reposer et de se laver dans une eau de montagne fraîche et vivifiante !

La vallée s'élargit par instant. Les différents plans de montagnes qui se succèdent à l'horizon offrent un panorama à couper le souffle, et nous ne pouvons pas nous empêcher de nous arrêter à de nombreuses reprises pour admirer ce superbe décor. Falaises ocres, montagnes d'une blancheur étonnantes et, au loin, de superbes 4000 m qui nous dominent, imposant leur masse sombre à l'horizon.

La piste met à rude épreuve la mécanique, et un porte bagage finit par nous lâcher, l'acier n'ayant pas résisté au poids des sacoches et aux secousses incessantes liées au revêtement chaotique.  Heureusement, grâce aux précieux outils stockés dans nos sacoches, une réparation de fortune nous permettra de rependre la route jusqu'au prochain village, à 2 ou 3 jours de là. Nous rejoignons la vallée de Jumgal, où les paysages somptueux nous accompagnent toujours : vertes prairies cultivées au premier plan, relief ondulé au deuxième, et sommets enneigés au loin. Le superbe panorama ne nous lasse pas : chaque coup de pédale nous offre de nouvelles perspectives et de nouvelles surprises !

Dans ce secteur plus fréquenté, nous rencontrons de nombreux locaux. L'hospitalité légendaire kirghize ne tarde pas à se manifester : nous sommes accueillis un soir chez une famille très sympathique dans le village de Kaiyrma, et les enfants sont ravis de se faire des petits camarades ! Nous en profitons aussi pour découvrir la succulente cuisine kirghize, synthèse des traditions culinaires du Kazakhstan, de la Russie et de la Chine voisine : le résultat est riche et varié pour les papilles ! Ces moments de partage correspondent à ce que nous sommes venu chercher : une culture différente, des modes de vie parfois opposés mais tellement enrichissants.

2. L’ascension et le tour du lac Song Kul : une déambulation au cœur des troupeaux de chevaux et des steppes d'altitudes, à la rencontre de la culture nomade

La suite du voyage nous conduit vers le col de Karakeche, pour atteindre le lac Song Kul. Plus de 1500 mètres de dénivelés nous attendent ! Mais il faut avant tout commencer par nous approvisionner en vivres : nous prévoyons en effet une itinérance en autonomie totale de 6 jours d'affilés avant de retrouver la civilisation de l'autre côté du lac. Nous trouvons une petite épicerie pas très pourvue mais qui fera l'affaire. Nous la dévalisons et chargeons les sacoches : 6 petit-déjeuners, 6 déjeuners, 6 gouters, 6 diners, le tout pour 5 personnes. Cela fait du volume, et nous quittons les lieux les sacoches bien pleines. Il est temps de commencer l’ascension !
Nous trouvons rapidement un kirghize capable de nous emmener à mi chemin jusqu'à la mine de charbon de Karakeche et nous finirons de gravir le col à vélo dans sa partie la plus pentue : la récompense du sommet n'en sera que plus grande ! Le col est là, ça y est ! Après une journée à pousser les vélos, c’est un moment magique qui s’offre à nous !

Nous poursuivons notre route pour descendre dans la cuvette de Song Kul. Les troupeaux de chevaux se prélassent dans les immenses steppes qui nous entourent, l'herbe rase est entièrement recouverte d'Edelweiss, et les sommets enneigés qui nous encerclent rendent la scène féérique. Par moment, un troupeau de chevaux partant au galop ajoute encore à la féérie du moment. Et au loin, le lac Song-kol apparait progressivement, immense ombre tapie au cœur du cirque formé par les montagnes environnantes.

Nous sommes accueillis par Timour, berger nomade dont les troupeaux paissent paisiblement au bord du lac. Nous passons dans sa yourte deux mémorables nuits et nous nous immergeons dans la culture nomade. Conviés à cuisiner avec sa famille, nous confectionnons toutes sortes de pains
kirghizes, participons à la traite des juments et, en soirée, écoutons les chants mélancoliques hérités de la tradition orale kirghize. Un moment inoubliable.

Nous reprenons la route pour gravir le col de Kalmak Ashu et nous extraire de la cuvette de Song Kol. Arrivés à quelques kilomètres du sommet à 3500 mètres d'altitude, une tempête de neige s'abat sur nous et vient blanchir le paysage. La température chute brutalement et nous finissons par trouver refuge dans la tente montée en catastrophe en pleine journée. Tout le monde est sain et sauf, au chaud - l'aventure continue !

Nous dévalons les pistes qui nous mènent jusqu'à Kochkor entre deux averses. Les montagnes ondulées se succèdent, barrant l'horizon de leurs tons ocres, et tandis que nous retrouvons habitations et cultures, nous réalisons que nous revenons peu à peu à la "civilisation" après cette itinérance sauvage.

3. La descente de la vallée de la Tuura Suu jusqu'au lac d'Issyk Kul : immensité sauvage et accueil chaleureux de la population

Depuis Kochkor nous rejoignons le col de Semiz Bel. Nous débouchons dans la vallée de Tuura Suu, superbe corridor sauvage entre les chaines de Tegerek Too et de Terskey Alaa Tuu, formant une vallée parallèle à la rive sud du lac Issyk Kul. Prairies d'altitude à perte de vue, monts enneigés et quelques immenses troupeaux de mouton sont croisés sur la route. Mais pas une habitation pendant plusieurs jours ! La piste très roulante est un régal pour les avants bras et nous ne nous lassons pas de contempler le panorama.

Nous profitons des lieux pour trouver de superbes spot pour bivouaquer et nous rencontrons des familles bien accueillantes. Décidément, cet itinéraire a bien des merveilles à nous faire découvrir. Nous rejoignons la vallée de Kongur Ölöng puis dévalons la pente qui nous ramène progressivement à portée du lac Issyk kul. Quelques fameux cols et routes dégradées nous compliquent bien la tâche, mais la cohésion familiale se forge dans ces instants passés à pousser nos montures !

Nous arrivons un soir dans un petit village auprès duquel nous plantons la tente. Comme notre arrivée tardive ne manquera pas d'être relayée et d'intriguer toutes les âmes du village, je prends les devants en allant me présenter à la sortie de la mosquée. Alors que la nuit est déjà tombée, une nuée d'hommes à longue barbe et djellaba en sortent aussitôt et m'encerclent en quelques secondes ; je leur présente notre aventure familiale. Les regards interrogateurs s’apaisent et se transforment aussitôt en grands sourires, les uns me parlent, les autres courent me chercher des victuailles, et je m'en retourne au bivouac le sourire jusqu'aux oreilles !

4. Itinérance sur la rive sud du lac Issyk Kul : des paysages à couper le souffle et des eaux turquoises pour terminer en beauté notre périple familial

Nous retrouvons la civilisation après quelques jours à parcourir les vallées de Tuura Suu et de Kongur Ölöng. Le lac d'Issy kul nous apparait dans toute sa splendeur et nous accompagnera jusqu'à la fin de notre périple à Karakol. Encadré par deux chaînes de montagnes culminant à près de 4000 m au nord comme au sud, le lac est dominé par des pics enneigés qui contrastent avec ses eaux turquoises invitant à la baignade. Expérience unique.

Nous débutons ce tronçon en longeant le lac sur quelques dizaines de kilomètres d'une piste sableuse totalement épargnée par l'urbanisation. Les nombreuses plages aux eaux cristallines sont un appel au bivouac et à la baignade. L'ambiance est tout autre qu'au bord du lac Song Kol, mais tout aussi attrayante ! Le sable nous impose bien souvent de pousser les vélos, mais après quelques kilomètres, la piste devient à nouveau aisée et praticable pour notre plus grande joie !

Nous explorons en long, large et travers le canyon de Skazka, surnommé canyon de "Fairy tale". Ses tons ocres et ses strates de terre ondulées sont un régal pour les yeux et pour les enfants (petits et grands !) qui explorent et escaladent le site. Les reliefs torturés aux tons ocres au premier plan et la vue sur le lac suivie des montagnes enneigées en arrière plan forment un panorama à couper le souffle.

Notre route se termine à Karakol, ex-ville coloniale sous l'empire de Russie. Ses maisons de bois aux motifs sculptés et colorés, sa cathédrale orthodoxe et sa mosquée chinoise apportent un nouvel exotisme dans ce voyage déjà haut en couleurs.

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Dans les steppes kirghizes, notre petite famille a trouvé ce qu’elle est venue chercher : la découverte de nouvelles cultures, des paysages somptueux et le légendaire accueil kirghize. Mais surtout, nous avons renforcé là-bas la cohésion familiale bâtie autour de souvenirs mémorables, de dépassement de soi et de temps passé ensemble. Un voyage qui restera pour toujours gravé dans nos mémoires et dans nos cœurs !

Emmanuel Lacombe

samedi, 24 août 2024 09:41

Le nouveau magazine Globe-Trotters de septembre/octobre 2024 vient de paraître

GT217 FEST 36 web 1Tout le monde devrait, au moins une fois dans sa vie, partir en voyage, à l’aventure, et rencontrer d’autres peuples, d’autres coutumes, d’autres façons de penser, de prier, de manger. Ou plus simplement rencontrer l’autre près de chez soi, différent ou pas mais porteur d’une histoire à découvrir.

Car la magie du voyage transforme le simple citoyen en curieux de tout, en marcheur qui prend son temps face à un monde où tout va vite, en cycliste qui va gravir des cols et rejoindre des pays très éloignés parfois, en aventurier qui va s’imposer des défis, traverser un lac gelé ou survivre dans la forêt amazonienne sur les traces d’un explorateur disparu. Le monde est un jardin secret qui se révèle à ceux qui se donnent la peine de l’arpenter, tout près ou très loin. Et ce dont témoignent tous ceux qui en reviennent, c’est de la richesse du partage, des rencontres, de l’accueil, du chemin  parcouru plus que du but à atteindre. Bien sûr, la galère est de la partie, c’est un mauvais moment à passer, qui permet de dépasser ou de connaître ses limites, de ressentir des émotions fortes pour les apprivoiser : vaincre ses peurs, exploser de joie, être ému aux larmes, se rebeller contre des visions insoutenables. Cela change notre état d’esprit. La rencontre avec la diversité des autres rend plus tolérant le voyageur, plus ouvert à la différence.

Aussi, dans ce 36e Festival des Globe-trotters, les 28 et 29 septembre au théâtre de Longjumeau, l’occasion nous est donnée de rencontrer celles et ceux qui ont choisi de partager leurs parcours, de les questionner, de vibrer à leurs aventures.

Des aventures qui ne sont pas réservées aux adultes puisque des enfants en vélo ont parcouru les steppes kirghizes avec leurs parents. D’autres sont partis rejoindre Singapour, sur leurs deux-roues. Certains ont choisi le stop pour se rendre en Chine, d’autres ont marché, en Laponie, dans les Alpes, en Mongolie ou dans les montagnes d’Afghanistan. Quelle est notre montagne, questionne les amoureux des sommets ? Et quel sens à la vie, se demande un altiste, parti autour du monde avec pour tout bagage son instrument de musique. Même question du solitaire des mers du monde avec son bateau de 4 m pour seul baluchon. Ce sens qui est si différent du nôtre chez les peuples premiers d’Amazonie !

Pour finir, une rencontre vous est proposée avec la faune sauvage de Zambie. Et bien d’autres surprises vous attendent lors de ce moment festif, qui devraient faire votre bonheur, car comme le dit Bouddha : “Le bonheur, on ne le trouve pas, on le crée”.

Bon festival !

mardi, 13 août 2024 17:39

Téléchargez le programme du 36e festival des Globe-Trotters

Vous pouvez téléchargez le programme du festival des Globe-Trotters qui se tiendra le samedi 28 et dimanche 29 septembre au théâtre de Longjumeau (situé à 20 mn de Paris-sud).

Reservation et information pratiques sur le site du festival : https://www.festivaldesglobetrotters.fr/
vendredi, 09 août 2024 17:40

À la rencontre des nomades Kirghizes

Quelques kilomètres après la frontière ouzbèke, dans la vallée de Ferghana, s’étend Och, deuxième ville du Kirghizstan avec ses 300 000 habitants. À une heure de voiture au Sud, les vallées des monts Alaï offrent de somptueux paysages verts et sauvages, entourés de pics rocheux de haute montagne et ponctués par les yourtes des nomades et leurs chevaux en liberté.

En route pour le camp de yourtes Tepchi

Mercredi 13 juillet, Och.

8 heures du matin. J’enfile mon sac à dos et rejoins à pied le bureau du CBT (Community Based Tourism) de Och Alaï, où je fais la connaissance de Zabeen, qui m’accompagnera pendant trois jours pour un trek à cheval dans les montagnes d’Alaï. Zabeen, une Zambienne d’une trentaine d’années, est une jeune femme déterminée et indépendante avec laquelle je ne tarderai pas à tisser un lien fort. Après quelques formalités, Zabeen, notre guide Symbatek et le chauffeur prenons la route direction les vallées des monts Alaï. Une heure plus tard, au détour d’un virage, un berger nous attend avec trois canassons à la robe baie.

Le soleil, haut dans le ciel, darde ses rayons sur la vallée. L’air est pur, le tumulte de la civilisation déjà loin. Après quatre heures de chevauchée sur une piste rocailleuse, nous atteignons le camp Tepchi et ses pâturages verdoyants de moyenne montagne.

Aux traits marqués de notre hôte, une femme d’une trentaine d’années mais qui en paraît bien davantage, on devine la rudesse de la vie nomade. À vrai dire, ceux que nous appelons nomades ne le sont qu’à moitié : ils vivent dans les pâturages de juin à septembre pour faire paître leurs bêtes et habitent dans un village alentour le reste de l’année. Encaissé entre deux versants de la montagne, le camp abrite plusieurs familles. Si le paysage verdoyant et montagneux rappelle la Suisse, il s’agit bien de la Kirghizie. Entre les yourtes blanches, les animaux évoluent paisiblement en toute liberté. Des hordes de chevaux galopent d’un bout à l’autre du plateau, tandis que des vaches se laissent traire gentiment, mais seulement par leur propriétaire ! Quant aux moutons à la laine brune, dont les fesses dodues sont caractéristiques de la région, ils sont rassemblés dans un enclos à la tombée de la nuit. Poules, poussins, dindes et dindonneaux font aussi partie du tableau.

La yourte est sombre mais chaleureuse, égayée par d’épais tapis colorés sur lesquels nous dormirons. Un poêle au charbon dont la cheminée traverse le toit sera précieux cette nuit, lorsque les températures chuteront. Pour aller aux toilettes, rien de plus « nature » : un trou, fermé aux yeux du public par des planches en bois, mais seulement de trois côtés ! Comme il n’y a pas de douche, un nettoyage du visage au savon et à l’eau fait l’affaire. Nous communiquons peu avec la famille. Même si Symbatek est notre interprète, notre hôte s’occupe seule de ses animaux, de ses enfants et des invités. Le soir venu, après un repas chaud bien réconfortant – une soupe, accompagnée de crème et de borsok, une sorte de donut –, nous nous glissons entre les tapis et les couvertures, Zabeen et moi dans la yourte, et Symbatek, pudeur oblige, sous la tente.

La vallée de Sary Oï par le col Airy Bel

2Après un petit déjeuner composé de pain, de crème au lait de vache et d’un grand bol de porridge, nous enfourchons nos montures, direction la vallée de Sary Oï et un autre camp de yourtes.
Pour cela, il faut passer de l’autre côté de la montagne et franchir le col Airy Bel.

En milieu d’après-midi, après avoir emprunté une piste rocailleuse jalonnée de déchets, nous arrivons au second camp. La famille – une mère, ses cinq filles et un cousin – s’empresse de nous servir le thé sous la yourte.

C’est l’heure de traire les vaches et les juments. Le lait de vache est séparé entre une partie liquide et une partie crémeuse à l’aide d’une machine actionnée à la main. La partie crémeuse est dégustée telle quelle, tandis que la fraction liquide sert à la confection du kurut, une boulette de fromage fermenté et durci, au goût aigre, qui a séché au soleil. Le lait de jument, réputé pour rendre fort, fermente dans un sac en cuir avant d’être bu. Symbatek nous explique que les nomades n’abattent jamais leurs propres animaux. Lorsqu’ils sont au village, ils les vendent et achètent de la viande au marché (ainsi que des légumes, de l’huile, de la farine), puis la sèchent et la conservent avec du sel. Mais les traditions culinaires nomades ne s’arrêtent pas aux produits laitiers ou à la viande. Le kattama, pain frit qui fait penser à un millefeuille très gras, et le borsok, donut goûté au camp Tepchi, composent la palette sucrée des nomades kirghizes.

Le camp est beaucoup plus moderne que le camp Tepchi. Les nomades ne dorment pas sous la yourte, réservée aux visiteurs, mais dans une maison juste à côté. Derrière celle-ci, il y a une douche, des toilettes turcs et même un urinoir pour les messieurs ! Un robinet extérieur permet de boire directement l’eau de la montagne.

Le soir venu, nous nous régalons d’un plov, plat traditionnel d’Asie centrale avec des variantes selon les peuples et les régions, mais toujours avec les mêmes ingrédients : riz, boeuf, oignon, carottes, ail et gras de mouton. La famille improvise une petite fête. Les deux filles les plus âgées chantent et jouent du komuz, instrument à trois cordes qui rappelle une petite guitare. Puis, sous la voûte étoilée, nous dansons tous ensemble au rythme des chansons kirghizes diffusées par une grande enceinte reliée à un générateur électrique. Il suffit d’une belle soirée estivale, d’un morceau de musique et d’un grain de folie pour abattre les derniers remparts de la langue, de la culture et de la religion.

< Clara Legallais-Moha, Newbury (Angleterre) Instagram : @clara_legallais

jeudi, 08 août 2024 11:30

Cap-vert, à coeur ouvert.

< Film "Cap-vert, à coeur ouvert" , diffusé au 36e festival des Globe-Trotters au Théâtre de Longjumeau

Samedi 28 septembre à 14 h.

Lydie Roumian-Bertrand et Cécile Clocheret traversent à pied l’île de Santo Antão au #Cap-vert.

Au détour de chemins de pierre vertigineux, elles découvrent un peuple attachant, audacieux et résilient.

L’histoire de cet archipel révèle la naissance d’un métissage afro-portugais singulier. Au fil des siècles, les influences religieuses ou artistiques africaines des esclaves importés ont infusé dans l’héritage colonial, faisant du Cap-Vert un creuset culturel à la croisée de deux continents.

Cette marche est aussi l’occasion pour les deux femmes de réaffirmer leur amitié. Chacune mère de trois jeunes enfants, elles ont largué la charge mentale du quotidien, ont fait fi des injonctions de la société pour nourrir l’esprit d’aventure qui ne les a jamais quittées.

La réalisatrice Cécile Clocheret fait résonner la voix de femmes libres et porteuses d’un message positif pour celles et ceux qui ont du mal à trouver le temps, les moyens ou le courage de s’écouter.

lundi, 22 juillet 2024 10:28

ABM Montpellier dans les Alpes

Émerveillements dans la vallée des Ecrins,

Serge et Gérard, nos maitres de cordées, nous avaient concocté des randonnées adaptées pour satisfaire l’ensemble du groupe. Nous étions vingt-deux gais lurons pour participer au séjour dans les Alpes organisé par Éliane, à la découverte de la magnifique vallée Chamsaur -Valdogomar, dans le parc des Ecrins. La première journée était consacrée à la boucle vers le sanctuaire de Notre Dame de la Salette. L’arrivée au site est surprenante : imposante bâtisse et chapelle, à 1800m d’altitude.

Le second circuit était une boucle au milieu des cascades et des fleurs vers le lac Lauzon, niché dans le massif du Dévoluy. Une randonnée majestueuse dans un cadre exceptionnel du cirque de Geoberney au-dessus de la cascade dite du voile de la mariée et le lac bleu, un petit joyau serti dans un ensemble de montagnes grandioses. Spectacle extraordinaire : fonte des neiges, chutes d’eaux torrentielles et exubérantes qui semblaient nous faire leur show, nous invitant à nous émerveiller au milieu d’une nature explosive de toutes les couleurs . On était tous heureux d’avoir grimpé, sué, respiré et surtout profité de ces magnifiques paysages.

Le dernier jour, nous nous sommes scindés en 2 groupes, un pour aller visiter la maison d'Alexandra David-Néel à Digne et s’offrir une plongée captivante dans son univers fascinant d’aventureuse, l’autre pour découvrir la Commanderie de Peyrassol à Flassans, écrin botanique, gastronomique, patrimonial et artistique au cœur d’un vignoble.

Notre séjour s’est déroulé dans la joie et la bonne humeur, merci à Elyane, Gérard et Serge pour l’organisation.

< Samira Benzekri

< Retrouvez Cécile, au 36e festival des Globe-Trotters, dimanche 29 septembre au Théâtre de Longjumeau (91) 

Être à l’écoute de soi

« Tu ne peux pas voyager sur le chemin sans être toi-même le chemin. » Bouddha 

21 à 28 juin 2022 - J9 à J16 

La trace de l’Hexatrek ne suit pas exactement le GR10 : à Lescun, elle s’en éloigne pour aller serpenter dans les Pyrénées aragonaises. Kévin nous rejoint au bout de 9 jours à Sainte-Engrâce et file déjà devant. Ses rendez-vous avec des petits groupes de pionniers sur chacune des grandes étapes de l’Hexatrek met un cadre à son itinérance que je n’ai pas. Nicolas, que nous surnommons maintenant Nut Man pour son énorme sac de noisettes qu’il porte en guise de vivres de course, décide de quitter le groupe : il poursuit sur son projet initial. La pression bienveillante du groupe qui prend plaisir à cheminer avec lui, n’arrive pas à le dissuader. Il va poursuivre sur le GR10, comme prévu. Pour ma part, je n’ai pas aujourd'hui l’énergie pour 10 km de plus comme le groupe, mené par Mika, en a l’intention.

— Tu es sûre que ça va aller Cécile, me demande Zoé ? Un sourire intérieur s’illumine comme une ampoule au fond de moi. Sa prévenance me touche. Une bouffée de chaleur touche mon cœur et effleure ma peau.

— Oui oui, ne t’inquiète pas Zoé. J’ai l’habitude de randonner seule et là j’ai vraiment besoin de m'arrêter. Il faut absolument que j’apprenne à monter ma nouvelle tente.

Couv Seule vers la libertéJe laisse le groupe partir devant, ne sachant pas si je les reverrai. Je sais qu’il me sera difficile de les rattraper, à moins qu’ils ne s’arrêtent longuement lors d’une prochaine étape. En réalité, je désire être seule. L'énergie du groupe m’a mise en confiance et m’a parfois poussée à dépasser mes limites. Elle est acquise maintenant mais je sais aussi que je dois être vigilante. Tenter de suivre à tout prix les autres peut s’avérer dangereux. Je risque de me blesser sans m’en rendre compte. Je n’ai pas non plus envie de suivre un leader quel qu’il soit. Être attendue en haut d’un col parce que je suis plus lente que les autres me frustre. Je n’aime pas l’image que cela me renvoie, celle qu’on attend. Cette comparaison implicite dont je suis seule responsable me coûte. Je souhaite juste arriver et me sentir satisfaite de moi. J’aspire aussi à être libre de prendre mon temps, de m’arrêter où et quand bon me semble : pour m’émerveiller devant un paysage, pour capter une lumière particulière dans une photo, pour ressentir tout simplement l’air sur mon visage ou entendre les chants des oiseaux, pour me baigner dans une rivière ou un lac, pour apprécier un plat bien revigorant plutôt qu’un sandwich … Je perçois la solitude comme la meilleure porte d’accès à la plénitude : c’est un préalable à une présence au monde plus intense. Alors qu’elle était subie et associée à ma souffrance il y a quelques années, je réalise qu’aujourd’hui, je la choisis.

Mes journées sont remplies d’efforts répétés, d’attention portée au balisage et d’une connexion continue à l’environnement dans lequel j’évolue. Ma présence s’intensifie au fur et à mesure que j’avance. Il y a tant à observer et à ressentir. Je me sens excitée en arrivant en haut d’un col, avide de découvrir mon prochain terrain de jeu. Dans les minutes qui suivent, je me retourne et je suis émue : je réalise le chemin parcouru sur mes deux petites jambes. Je prends le temps de vivre ces moments. J’en suis friande. Le prochain col attendra. Quand viennent les longs passages de forêts, je me sens protégée par les arbres. Les branches sont comme des bras qui m'enlacent. Je m’apaise et je souffle. Les troncs noueux et tarabiscotés me racontent des histoires d’un autre temps. Ils veillent sur moi comme des grands-parents. Je prends conscience que les passages en zones urbanisées créent en moi un stress : il retombe comme par magie dès que j’entre dans les forêts. J’ai envie de savourer chaque instant en conscience, à l’écoute de ces pensées, les émotions à fleur de peau. Prendre le temps … Je ne l’ai jamais vraiment pris. J’ai toujours couru après lui avec une liste permanente de projets à mener à bien, de tâches à accomplir. Je me complaisais dans l’action, réactive à répondre à toutes les sollicitations. L’hyper connexion à l'actualité, aux réseaux sociaux, à l’avalanche d’informations dont je dispose à portée de doigts de mon portable remplit ma vie. Ne m'éloigne-t-elle pas encore plus de moi-même ? La confusion règne et la vie passe, en pilote automatique. Les to do list personnelles et professionnelles remplissent les existences. Ici, j’ai l’impression d’être anachronique ou d’être une autre que celle que j'avais l'habitude d’être. Je comprends que marcher au long cours en pleine nature me permet de prendre le temps d’être et de ressentir, tout en répondant à ce besoin de libérer mon énergie en étant en mouvement. J’explore qui je suis en même temps que mon pays.

Me voilà donc enfin marchant seule, à mon rythme. Je ne dépends que de mes décisions. Arrivée au col de la Cuarde vers 17h, je décide d’installer mon bivouac, sur un terrain plat, près d’un petit point d’eau. Je n’imagine pas alors que le vent va se mettre à souffler fort. Je me retrouve à tester ma toute nouvelle tente dans des conditions musclées. Les arceaux ploient sous la puissance des bourrasques. Pourvu qu’ils ne cassent pas … La porte d’entrée est à une des extrémités, dans la longueur, ce qui allonge encore plus sa forme et la prise au vent qu’elle reçoit de côté. Elle me fait penser à une chrysalide d’un blanc pur, frêle et fragile. Je suis comme une chenille repliée sur elle-même dans son cocon blanc. Je m’y sens à l’abri et pourtant … Quand les habitantes du coin se rapprochent en ombres chinoises, je m’inquiète vraiment. Il ne manquait plus qu’elles ! J’avais bien aperçu quelques bouses de vaches … Mais pourquoi n’y ai-je pas pensé ? J’ai peur qu’une d’entre elles s’allonge sur moi ou m’écrase d’un coup de patte. Et si elles faisaient leurs besoins sur ma toile immaculée ou bien se prenaient les pieds dans les attaches et en ébranlaient la structure ? Je souris en observant mon imagination déborder ainsi et je réalise que la tension monte en moi. Mon cœur se met à battre plus vite. J’ouvre la porte et glisse ma tête à l’extérieur : j’en dénombre une douzaine. Elles m’encerclent pour pouvoir s’approcher du point d’eau. Je suis juste là où il ne faut pas. Elles broutent et boivent comme si je n’existais pas. Ma poitrine est oppressée. Mais que fais-je là, seule ? ! Ai-je un peu perdu la raison ? Soudain, je repense à Wendy chassant les vaches et je me mets à crier de rage comme une furie, espérant éloigner mes imposantes voisines et retrouver un peu d’espace libre. Et effectivement, certaines s’éloignent. D’autres me regardent d’un air de dire : « C’est qui cette folle ? » Le vent s’est encore renforcé : à chaque rafale, ma tente se ploie d’un côté, puis de l’autre. Je vois les arceaux jouer de leur souplesse et espère qu’ils ne vont pas finir par rompre. J’ai peut-être mal orienté ma tente par rapport au sens du vent … Je ne peux pas installer mon réchaud pour me préparer un plat chaud. Je grignote des morceaux de pain, du fromage et du saucisson et avale une compote en guise de dessert. Je glisse une nouvelle fois la tête hors de ma tente pour vérifier où sont mes voisines : certaines se sont éloignées en direction de l’autre extrémité de la mare. Pourvu que les autres les suivent … 

La soirée n’est vraiment pas de tout repos mais je me réconforte et m’encourage : « Quoi qu’il arrive, tu es autonome et tu peux y faire face. C’est quand même incroyable … Wendy t’a montré comment se comporter avec les vaches justement quelques jours avant que tu sois dans la même situation ! » J’ai une envie irrésistible de coucher ces quelques réflexions sur mon carnet. Il est comme mon compagnon, mon confident, toujours à mes côtés. Je repense à tout ce que j’ai entrepris d’inhabituel ces dernières années, tout ce qui m’a conduite jusqu’ici … Chaque expérience m’a amenée vers une autre : j’ai saisi ou provoqué les occasions d’apprendre. A chaque fois, je me suis mise en déséquilibre, créant de l’inconfort pour mieux retomber sur mes pieds et poursuivre le chemin, plus forte qu’avant. En fait, je n’ai qu’une hâte : me remettre en route.

Au petit matin, je plie ma tente au plus vite, sans prendre de petit déjeuner. A peine ai-je dépassé le col que je tombe nez à nez avec un lever de soleil d’une intensité incroyable. Le ciel s’enflamme : le rouge concourt avec le jaune pour rendre les nuages encore plus menaçants. Je n’ai encore jamais vu une telle palette de couleurs dans le ciel. Ces lumières sont étranges : est-ce la fin du monde ? Je suis seule, scotchée sur place, la bouche ouverte d’admiration, les yeux écarquillés devant cette beauté. Qui d’autre que moi a la chance de voir cela ? Suis-je bien sur la planète Terre ? J’ai conscience de vivre un moment exceptionnel. Le sentier me conduit droit dans ce spectacle pendant un temps qui me paraît infini : j’ai l’impression d’être happée par une force puissante. La marche ajoute à l’observation une dimension, celle d’être acteur du moment. Je sens que je fais partie d’un tout qui me dépasse ; j'appartiens au monde ; je ne suis pas grand-chose dans cette immensité et pourtant, je contribue à l’harmonie. Je suis tiraillée entre l’envie d’avancer et l’envie de faire durer le moment, de jouir pleinement de cette rencontre aussi merveilleuse qu’inattendue. Je pose un pas en avant puis je m'arrête. Quel privilège de recevoir ce cadeau ! Comme s’il était la récompense méritée de tous mes efforts, d’une nuit stressante, d’années de souffrance.

< Extrait du livre de Cécile Mailhos (78) "Seule vers la liberté, sur l'Hexatrek la grande traversée de France.
Cécile sera présente au 36e festival des Globe-Trotters

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