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Birmanie (11)

Birmanie/Myanmar

Le lac Inlé

Birmanie 2Les pêcheurs du Lac Inle sont devenus un emblème de la Birmanie, grâce à leur technique de pêche unique au monde : ils pagaient avec les pieds, pour ramener, les mains libres, le poisson dans leurs immenses nasses coniques.


Ces “fils du lac”, qui figurent sur tous les dépliants touristiques, appartiennent à l’une des nombreuses ethnies qui peuplent le pays : les Inthas.

Située sur la route toute tracée autorisée par les autorités, la région du Lac Inle accueille la majorité des touristes venus découvrir la Birmanie. À ce titre, le village de Nyaung Shwe manque peut-être d’authenticité, mais la chaleur et le sourire des Birmans font oublier ce petit désagrément. Car à l’échelle de l’Asie du Sud- Est, Nyaung Shwe reste un désert touristique !

Difficile d’échapper à la journée de bateau organisée sur le lac, c’est en effet le seul moyen de découvrir cette vie animée et originale.

Tous les cinq jours, les tribus shans descendent dans la vallée vendre au marché leurs produits et leur bétail. Ma pirogue me fait parcourir une partie du lac pour aller à leur rencontre. Dans la brume de l’aube, l’eau se confond avec le ciel, les montagnes se détachent à peine des nuages. Je distingue peu à peu, perdus dans ce camaïeu de bleu, les premiers pêcheurs inthas dans de frêles embarcations en bois. À chaque remous, ils jouent les équilibristes unijambistes, sous leurs chapeaux pointus. Je croise également de longs bateaux à moteur, chargés de paniers de légumes dans lesquels les femmes se protègent pudiquement des embruns sous leurs ombrelles multicolores. Tous semblent se rendre au même endroit, là où les bateaux transportant les touristes accostent.

Les Shans sont reconnaissables aux foulards à carreaux dont les femmes enveloppent leur chevelure. Je porte aussi involontairement un foulard et m’attire bien des regards et des rires malicieux ! Mes yeux se posent sur les vieilles femmes aux sourires édentés vendant les cheerots, ces gros cigares locaux, et s’attardent sur les jeunes femmes devant des pyramides de tanaka, cette crème cosmétique végétale traditionnelle.

Difficile de profiter des joies simples du marché, car je suis sans cesse interpellée par des vendeurs.

La journée se poursuit chez les artisans locaux qui, en cette saison des pluies, semblent n’ouvrir leurs ateliers que pour les montrer aux touristes présents. Il en résulte une impression de décor de théâtre, souvent dépourvu d’âme.

J’apprécie malgré tout de voir à l’oeuvre une tisseuse qui fait jouer les fibres de lotus pour former un châle, de comprendre comment une ombrelle peut surgir d’un rond de papier peint à la main ou encore d’admirer le travail rude des ferronniers, la peau noircie par le feu qui modèle le métal.

Une autre curiosité de la région tient dans la présence de cultures maraîchères à même le lac ! De véritables jardins flottants, à fleur d’eau, émergent des flots tel un mirage.

Tomates, pommes de terre ou haricots poussent ainsi, malheureusement aidés par des produits chimiques qui stérilisent peu à peu le lac et menacent ainsi la vie de ces habitants.

C’est sous la lumière rasante du crépuscule que je rentre à vive allure au village, profitant une dernière fois du superbe paysage qui s’offre à mes yeux fatigués. Si cette journée ne restera pas la plus authentique de mon séjour, je garde le souvenir d’une Birmanie qui s’ouvre au tourisme, de ses balbutiements parfois gauches, mais dont l’économie se développe et la situation politique s’ouvre à la connaissance du grand public.

Texte et photos : Aurélie Rawinski (71)




Myanmar les royaumes disparus.


Voyage dans un pays sous surveillance. Quand la richesse des temples bouddhistes et des stupas côtoie la misère.

Notre voyage au Myanmar nous a conduits à nous interroger sur le plan politique et éthique. Nous avons tenté de placer notre visite sous un angle responsable. Selon nous, la question n’est pas de savoir si on doit venir ou non au Myanmar, il s’agit plutôt de se demander comment on doit appréhender le tourisme dans ce pays que la dictature régit impunément depuis plus de cinquante ans.

Myanmar3Abandonnée par l’Occident et sous le joug d’une Chine qui considère le Myanmar comme un moyen d’écouler ses surplus de productions indésirables, la nation birmane est en voie de paupérisation flagrante.

Comparé à ses dynamiques voisins, le Myanmar affiche un décrochement sur tous les plans. Le peuple asservi depuis si longtemps n’en finit plus de souffrir. Paradoxalement, la douceur de la population est inversement proportionnelle aux agressions subies.

Sur la route menant de Kalaw à Inle, nous comptons pas moins de quatre garnisons sur une cinquantaine de kilomètres. Les militaires restent néanmoins discrets au quotidien, ils préfèrent infiltrer les populations civiles et religieuses. Le pouvoir central a bien compris l’utilité d’entretenir coûte que coûte le bouddhisme introduit au Xe siècle. L’opium du peuple fait son affaire et la fatalité demeure un gage de stabilité dans son entreprise. Ainsi, à coup de millions de dollars, les militaires et leurs familles dirigent-ils le pays en embellissant les stupas et en recouvrant les bouddhas de feuilles d’or. D’une certaine façon, ils sont parvenus à endormir une population majoritairement bouddhiste. Toutefois, jusqu’à quand ce trafic d’indulgences fonctionnera-t-il ?

La jeunesse représente un espoir. Bien que continuellement bercée de mièvreries télévisuelles et musicales parfaitement orchestrées par le pouvoir en place, la jeunesse demeure un espoir. Les moeurs changent et les moyens de communication progressent. Quoi qu’il advienne, les jeunes sont de plus en plus séduits par le souffle des idées venues de l’extérieur et, bien que strictement sous contrôle depuis 2001, Internet est plus accessible au Myanmar qu’en Chine.

Myanmar2Si Rangoun cache difficilement sa pauvreté, Mandalay ne dissimule pas sa misère. La nuit, la ville vit dans une pénombre où un million d’habitants s’entassent dans une grande précarité. Quel aurait été le destin de cette cité si les Britanniques n’avaient pas détruit son joyau, le palais royal, pour déloger des Japonais reclus dans son enceinte durant la Seconde Guerre mondiale ? De nos jours, il s’agit d’une ville construite en damier n’offrant qu’un intérêt mineur. Nous prenons le temps de découvrir, à bicyclette, la belle perspective des douves du palais et le magnifique monastère Shew Nam Daw, fait d’or et de teck.

Le lendemain est consacré à la découverte de lieux emblématiques des environs de Mandalay. Pour cela, nous recourons au service de Toke Paw, facilement repérable par son petit véhicule Mazda jaune d’or stationné sur la 25e rue entre le cybercafé Netcom et la Royal Guesthouse. Dynamique, il connaît parfaitement la région.

Une spiritualité palpable. Très tôt, vers 3 h 45 du matin, les grilles de la pagode Maha Muni s’ouvrent et déjà beaucoup de pèlerins se présentent pour assister à la toilette du Bouddha. Durant quarante-cinq minutes, le visage d’or est rincé, lavé puis éventé. La spiritualité de cette cérémonie est palpable. Plus tard, à Amarapura, le spectacle est grandiose. Dès l’aube, les reflets roses et chatoyants sur le lac Taungthaman soulignent le déplacement de quelques barques avec pour toile de fond les silhouettes blanches et massives des stupas voisins au loin dans la brume. Nous traversons le vieux pont de teck U Bein au pas du soleil levant. En contrebas, des pêcheurs glissent doucement sur des eaux tranquilles, seul le doux bruit du craquement des planches sous le roulis des vélos nous ramène à la réalité. Dans la matinée, nous rejoignons le monastère Maha Gandayon afin d’assister au défilé dominical des mille moines et novices. Le moment est néanmoins gâché par l’attitude irrespectueuse de quelques touristes confondant cérémonie et spectacle. Nous nous perdons alors dans les ruines du royaume d’Inwa avant de rejoindre en fin d’après-midi les collines escarpées de Sagaing de l’autre côté du fleuve Irrawaddy pour embrasser toute la région de Mandalay au coucher du soleil.

Dans une autre dimension. Si Inwa fut une étape importante dans l’histoire des royaumes birmans, ses monuments ont toutefois quasiment disparu. À l’opposé, situé à une centaine de kilomètres plus au sud, malgré le fort tremblement de terre de 1975, le site de Bagan demeure bien plus présent. Grâce à une aide précieuse de préservation octroyée par l’Unesco, cette cité moyenâgeuse élevée entre le Xe et le XIIe siècle constitue un ravissement pour les yeux. À l’époque, plus de quarante mille édifices coexistaient. Aujourd’hui, il n’en reste que deux mille répertoriés. Outre l’architecture et l’homogénéité des lieux qu’il offre en répétition de gu (temples) et de zedi (stupas), le site tout entier apaise et nous transporte dans une autre dimension. Il va sans dire que Bagan se déguste à coups de pédales pouvant parfois être très ensablées.

Nous quittons le Myanmar avec l’envie d’y revenir afin de découvrir des contrées plus reculées encore.

Texte, photos et illustrations

Hervé Dohen et Hervé Martin (61)


Le paradoxe Birman

 

Difficile d'écrire sur la Birmanie… Difficile de faire passer en quelques lignes toute l'émotion ressentie au cours de ce voyage initiatique de trois semaines , de ce  pays qui m'aura passionnée, marquée, déboussolée, plus que tout autre sans doute… Par où commencer ? Quels mots choisir pour exprimer tout cela ?

Mon itinéraire fut des plus classiques pourtant : Rangoon, Bago, le Rocher d'Or, Mandalay, descente de l'Irrawady en bateau jusqu'à Bagan, Heho, Pindaya, le Lac Inle, avant le retour à Rangoon.

 

Mais un séjour en Birmanie est tellement enrichissant : ses paysages, sa culture, ses habitants…

Puisqu'il me faut choisir, je m'en tiendrais à évoquer brièvement deux sites que j'ai trouvés magnifiques : la Schwedagon à Rangoon et le Rocher d'Or à Kin Pun.

Et puis surtout, je voudrais parler des Birmans, rendre hommage à ce peuple qui m'a tant impressionnée et auquel je pense encore souvent aujourd'hui.

     

Birmaniebach3     Une déambulation dans l'enceinte de la célébrissime pagode Schwedagon de Rangoon est féerique : au sortir du grand escalier d'ombre qui y monte, lorsqu'on arrive sur l'immense parvis dallé de marbre blanc, l'on est ébloui par la lumière et l'or, de l'or partout… le grand stupa central incrusté de plus de 5000 diamants, les innombrables pagodons qui l'entourent, le dédale des tazaung de toutes tailles parmi une multitude de toitures, de pinacles et de flèches, de temples et d'autels, d'arabesques de bois sculptés, de colonnes en mosaïques de miroirs, de plafonds lambrissés de stuc doré… et les oratoires de chaque jour de la semaine où l'on offre bâtons d'encens, fleurs de lotus et quelques petits billets tout fripés et crasseux en allumant un cierge.

 

La Schwedagon ressemble à une petite ville baignée de lumière, des senteurs de gardénia et de jasmin, des sonorités cristallines de centaines de clochettes qui bruissent dans le vent. Il y règne une atmosphère très calme, empreinte de grande sérénité et pourtant grouillante de pélerins debout, accroupis, allongés, qui mangent ou qui prient Bouddha et les nats. Des pélerins recueillis, isolés du monde qui les entoure… en espérant renaître dans une vie meilleure. Un curieux mélange de bouddhisme et d'animisme qui ne peut laisser indifférent tant la ferveur ressentie y est grande, dans une ambiance pourtant très bon enfant. Bref, un monde étrange et fascinant. Un des lieux de notre planète qu'il faut, je crois, avoir vu une fois dans sa vie !

 

      Le Rocher d'or, c'est autre chose. Il est situé au sud de Rangoon, dans l'Etat Mon, à 12 km du petit village de Kin Pun, point de départ de la piste qui monte au sommet de la colline. Là, ce qui m'a marquée, c'est surtout la beauté du site, le courage de tous ces pélerins venus souvent à pied de très loin (car tout Birman bouddhiste doit y venir au moins une fois dans sa vie) et bien sûr, l'impressionnant rocher.

Birmaniebach2Je me souviendrai toujours de l'ascension de la colline, qui se fait dans des conditions rocambolesques, d'abord en camion débâché (1h) assis sur des ridelles rudimentaires, serrés comme des sardines, soumis aux cahots du sentier, ensuite à pied (45 mn de marche, mais heureusement il y a des porteurs!) pour atteindre le fameux Rocher couronné d'un stupa, suspendu  au bord d'une falaise au sommet du Mont Kyaiktiyo, et dont la légende raconte qu'il serait retenu par un cheveu du Bouddha. Je me souviendrai aussi de l'inoubliable coucher de soleil qui embrase le Rocher et couvre les montagnes environnantes de couleurs changeantes. La Birmanie a des paysages magiques, des paysages de carte postale. Je me souviendrai enfin du pittoresque des alentours de la vaste esplanade : des petites ruelles qui descendent les pentes de la colline, recouvertes de bâches pour se protéger du soleil, bordées d'échoppes très simples en tous genres. Une ambiance très locale, animée et conviviale.

 

      De tous les peuples que j'ai eu l'occasion d'approcher, les Birmans (au sens large) sont certainement  ceux qui m'ont le plus marquée. Ils m'ont impressionnée et ils m'ont émue, parfois aux larmes. Impressionnée par leur intelligence, leur calme, leur détermination sans faille pour affronter le manque de liberté, les contraintes, la pauvreté. Pas de lamentations, pas de violence dans leur discours. Juste la volonté de s'en sortir avec patience et douceur mais sans résignation. Et une grande reconnaissance pour ceux qui "osent venir les voir". Une grande générosité spontanée et non feinte aussi, à l'égard des étrangers que nous sommes.

 

Dans quel autre pays aurais-je trouvé un passant, qui, me voyant embarrassée pour traverser compte tenu du flux incontrôlé de la circulation, se place au milieu de l'avenue les bras tendus pour faire stopper tout le monde ? Un autre qui m'emmène chez un petit commerçant isolé où il sait que je pourrai changer des dollars en  kyats à un taux raisonnable, sans me demander le moindre sou en Birmaniebach1échange du service ? Un ex-étudiant, conducteur de rickshaw, qui m'emmène pour le plaisir à la "beer station" pour me raconter son histoire, son implication lors de la "révolution safran" de 2007, et discuter de la vie dans son pays à l'abri des regards ? Une jeune porteuse qui pleure en silence lorsque l'on se quitte sur le sentier du Rocher d'Or ? Mon adorable guide "TinTin" qui m'a "donné" une journée supplémentaire afin de m'accompagner et qui malgré une jambe cassée, a monté et descendu avec moi des centaines de marches ? Qui est venue me retrouver 15 jours plus tard à l'aéroport de Rangoon et m'a serrée dans ses bras en partant ? Dans quel autre pays aurais-je rencontré (par hasard sur un chemin)  une jeune femme aussi dynamique et déterminée que Kiu Kiu qui m'a fait visiter (sans rien me demander) une partie de Bagan au pas de course durant toute une journée - elle marchait très vite ! - et m'a trouvé un horse car "pas cher" pour continuer la visite ? M'a emmenée chez elle voir son "atelier de peinture" (très rudimentaire!) et m'a discrètement offert un bol en bambou laqué avant que je ne quitte Bagan ? Et cette autre jeune fille, Thidar, également rencontrée par hasard, qui m'a invitée à dîner un soir dans sa très pauvre  hutte ? Ainsi que  ces enfants qui venaient me tendre des fleurs en se dissimulant derrière l'enceinte  grillagée de l'hôtel, pour ne pas être vus ? Tout cela sans jamais rien demander en échange, sans se plaindre de quoi que ce soit… mais avec dans le regard une tristesse parfois, une détermination et une volonté incroyables, toujours.

 

Ces rencontres ont mis en évidence pour moi, l'envie irrépressible des Birmans de communiquer malgré leur peur toujours palpable.

Mon grand désir est d'y retourner, de les revoir… mais le pourrais-je ? Je leur avais laissé mon e-mail et ceux qui en avaient un (très rares), me l'avaient donné aussi : j'en ai reçu un du jeune conducteur de rickshaw et j'en ai envoyé plusieurs… mais je n'ai pas eu aucune réponse. La censure toujours.

 

Où en est donc aujourd'hui la Birmanie, un des régimes militaires les plus durs au monde ?

Les choses ont bougé depuis que j'en suis partie, fin janvier 2011.

La dernière constitution datant de 1974, n'était pas appliquée depuis plus de 20 ans. En effet, depuis 1988, le pays était soumis au pouvoir exclusif de la junte militaire (le SPDC) avec pour chef suprême le Général Than Shwe, aujourd'hui âgé de 78 ans, soutenu par le "Parti de la junte" (l'USDP) dirigé par le Général Thein Sein, son ami inconditionnel… Tout était donc bouclé.

Après la révolte des bonzes en 2007, la junte a décidé d'élaborer une nouvelle Constitution de manière à se donner une façade démocratique. En 2008, cette Constitution est approuvée par référendum à 92% des voix. Conformément à la nouvelle loi, des élections législatives ont eu lieu en novembre 2010. L'USPD, le parti pro junte, a obtenu une écrasante majorité, ce qui n'est pas surprenant quand on sait que 25% des sièges était réservé l'armée, et que beaucoup de militaires ont démissionné ou ont  pris leur retraite pour pouvoir se présenter à titre "civil", après avoir racheté les plus grosses entreprises publiques "privatisées" pour la circonstance.

 

Un Parlement birman a siégé le 31 janvier 2011 pour la première fois depuis 20 ans ! Et grande nouveauté : il y a désormais un parlement national et 14 parlements régionaux dans lesquels sont représentés les minorités ethniques de la mosaïque birmane. Mille députés au total.

 

Puis, en février 2011, la Birmanie s'est dotée d'un nouveau Président : l'ancien Général Thein Sein (65 ans dont 47 dans l'armée), nommé par un comité composé de parlementaires élus et de militaires nommés par la junte laquelle fut ensuite immédiatement dissoute, ce qui constitue le dernier pas de la transformation du régime militaire en un "gouvernement civil" composé… essentiellement de généraux à la retraite. Les deux vice-présidents de la Birmanie sont également deux généraux appartenant à L'USPD. Le Président est responsable devant le Commandant en chef des armées qui n'est autre que Than Shew… qui viendrait d'ailleurs, aux dernières nouvelles, de céder sa place.

Bref, on le voit, le régime est encore sous le joug des militaires et ces élections ont été qualifiées par beaucoup de véritable mascarade.

 

N'empêche qu’il y a pour la première fois des parlements qui vont siéger dans les régions, ce qui pourrait bien constituer les prémices d'une société démocratique. L'USPD n'est pas constitué uniquement de militaires, mais aussi d'une nouvelle élite civile qui n'a pas forcément les mêmes priorités. D'autre part, dans au moins 7 des 14 parlements régionaux, il y a une majorité de partis ethniques et de partis plus ou moins éloignés des centres d'intérêts du pouvoir actuel. Il y a désormais incontestablement un éparpillement du pouvoir entre plusieurs instances : législatif, gouvernement, parti, armée. On est certes encore loin de la démocratie, mais je pense que l'on peut tout de même parler de transition politique.

Pourtant déjà le mois dernier, des combats ont repris entre l'armée et les rebelles des Etats Kachin et Shan, provoquant la fuite de nombreux réfugiés… des bombes ont éclaté à Naypyidaw et Mandalay… Aung San Suu Kyi a été priée le 29 juin d'arrêter définitivement la reprise de ses activités politiques… L'ONU a renoncé à demander une commission d'enquête pour crimes contre l'humanité…

 

La partie est donc loin d'être gagnée, mais compte tenu de ce que j'ai pu ressentir là bas, à travers les non-dits ou les mots couverts, je pense que le peuple de Birmanie, avec sa patience, son intelligence, et son incroyable volonté, finira par s'en sortir, même si le chemin doit être long… Je ne sais pas si cela se fera en douceur ou par la violence… Je penche plutôt pour la première hypothèse… seul l'avenir le dira. Mais cela se fera.

Ceux qui ont été dominés prennent toujours leur revanche… L'Histoire a toujours été dans ce sens.

Alors faut-il aller en Birmanie ?

Dans ce pays où la moitié de la population vit au dessous du seuil de pauvreté, où le taux d'alphabétisation est parmi les plus bas de la planète, où l'OMS classe le système de santé au 190ème rang mondial (sur 191), où les prisons sont pleines de plus de 2000 prisonniers politiques, où la liberté d'expression et d'information est inexistante ?

Je dis oui, mille fois oui.

 

Ces gens ont besoin de nous, qu'on aille les voir, qu'on les encourage, qu'on leur dise qu'on les admire et qu'on ne les oublie pas…

Je suis allée parfois, dans de petits "hôtels d'Etat" ce qui ne m'a pas empêchée de faire de merveilleuses rencontres. Ces gens qui y travaillent, juste parce qu'ils en ont besoin et ne peuvent faire autrement pour survivre, pourquoi seraient-ils toujours privés de rencontrer eux aussi des "touristes" qui parlent avec eux, les comprennent et les soutiennent ? En ce qui me concerne, j'ai noué avec eux des liens d'une exceptionnelle qualité, leur ai donné un peu d'argent, je ne le regrette pas… même si, quand je retournerai les voir, j'essaierai sans doute de m'organiser autrement.

 

La Birmanie est un pays qui suscite le meilleur et le pire : c'est ce que j'appelle "le paradoxe birman".

 

Françoise Rosin

 




VOYAGE DE 24 JOURS EN BIRMANIE – AOUT 2010
Effectué à 2

Vol Emirates Paris/Bangkok – super service à bord

Bangkok – Guesthouse New Siam
– très bon rapport qualité/prix – très pratique
www.newsiam.net

Taxi pré-payé de l’aéroport


Vol Bangkok Airways pour Yangon
(100 euros environ AR pour une personne si réservation tôt)

Les vols Air Asia sont aussi très bien et moins cher.
http://www.airasia.com

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