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Le coin des bourlingueurs (146)

Le coin des bourlingueurs, ce sont des nouvelles d'ABémistes partis aux quatres coins du monde. N'hésitez pas à nous envoyer les vôtres à !

vendredi, 09 août 2024 17:40

À la rencontre des nomades Kirghizes

Quelques kilomètres après la frontière ouzbèke, dans la vallée de Ferghana, s’étend Och, deuxième ville du Kirghizstan avec ses 300 000 habitants. À une heure de voiture au Sud, les vallées des monts Alaï offrent de somptueux paysages verts et sauvages, entourés de pics rocheux de haute montagne et ponctués par les yourtes des nomades et leurs chevaux en liberté.

En route pour le camp de yourtes Tepchi

Mercredi 13 juillet, Och.

8 heures du matin. J’enfile mon sac à dos et rejoins à pied le bureau du CBT (Community Based Tourism) de Och Alaï, où je fais la connaissance de Zabeen, qui m’accompagnera pendant trois jours pour un trek à cheval dans les montagnes d’Alaï. Zabeen, une Zambienne d’une trentaine d’années, est une jeune femme déterminée et indépendante avec laquelle je ne tarderai pas à tisser un lien fort. Après quelques formalités, Zabeen, notre guide Symbatek et le chauffeur prenons la route direction les vallées des monts Alaï. Une heure plus tard, au détour d’un virage, un berger nous attend avec trois canassons à la robe baie.

Le soleil, haut dans le ciel, darde ses rayons sur la vallée. L’air est pur, le tumulte de la civilisation déjà loin. Après quatre heures de chevauchée sur une piste rocailleuse, nous atteignons le camp Tepchi et ses pâturages verdoyants de moyenne montagne.

Aux traits marqués de notre hôte, une femme d’une trentaine d’années mais qui en paraît bien davantage, on devine la rudesse de la vie nomade. À vrai dire, ceux que nous appelons nomades ne le sont qu’à moitié : ils vivent dans les pâturages de juin à septembre pour faire paître leurs bêtes et habitent dans un village alentour le reste de l’année. Encaissé entre deux versants de la montagne, le camp abrite plusieurs familles. Si le paysage verdoyant et montagneux rappelle la Suisse, il s’agit bien de la Kirghizie. Entre les yourtes blanches, les animaux évoluent paisiblement en toute liberté. Des hordes de chevaux galopent d’un bout à l’autre du plateau, tandis que des vaches se laissent traire gentiment, mais seulement par leur propriétaire ! Quant aux moutons à la laine brune, dont les fesses dodues sont caractéristiques de la région, ils sont rassemblés dans un enclos à la tombée de la nuit. Poules, poussins, dindes et dindonneaux font aussi partie du tableau.

La yourte est sombre mais chaleureuse, égayée par d’épais tapis colorés sur lesquels nous dormirons. Un poêle au charbon dont la cheminée traverse le toit sera précieux cette nuit, lorsque les températures chuteront. Pour aller aux toilettes, rien de plus « nature » : un trou, fermé aux yeux du public par des planches en bois, mais seulement de trois côtés ! Comme il n’y a pas de douche, un nettoyage du visage au savon et à l’eau fait l’affaire. Nous communiquons peu avec la famille. Même si Symbatek est notre interprète, notre hôte s’occupe seule de ses animaux, de ses enfants et des invités. Le soir venu, après un repas chaud bien réconfortant – une soupe, accompagnée de crème et de borsok, une sorte de donut –, nous nous glissons entre les tapis et les couvertures, Zabeen et moi dans la yourte, et Symbatek, pudeur oblige, sous la tente.

La vallée de Sary Oï par le col Airy Bel

2Après un petit déjeuner composé de pain, de crème au lait de vache et d’un grand bol de porridge, nous enfourchons nos montures, direction la vallée de Sary Oï et un autre camp de yourtes.
Pour cela, il faut passer de l’autre côté de la montagne et franchir le col Airy Bel.

En milieu d’après-midi, après avoir emprunté une piste rocailleuse jalonnée de déchets, nous arrivons au second camp. La famille – une mère, ses cinq filles et un cousin – s’empresse de nous servir le thé sous la yourte.

C’est l’heure de traire les vaches et les juments. Le lait de vache est séparé entre une partie liquide et une partie crémeuse à l’aide d’une machine actionnée à la main. La partie crémeuse est dégustée telle quelle, tandis que la fraction liquide sert à la confection du kurut, une boulette de fromage fermenté et durci, au goût aigre, qui a séché au soleil. Le lait de jument, réputé pour rendre fort, fermente dans un sac en cuir avant d’être bu. Symbatek nous explique que les nomades n’abattent jamais leurs propres animaux. Lorsqu’ils sont au village, ils les vendent et achètent de la viande au marché (ainsi que des légumes, de l’huile, de la farine), puis la sèchent et la conservent avec du sel. Mais les traditions culinaires nomades ne s’arrêtent pas aux produits laitiers ou à la viande. Le kattama, pain frit qui fait penser à un millefeuille très gras, et le borsok, donut goûté au camp Tepchi, composent la palette sucrée des nomades kirghizes.

Le camp est beaucoup plus moderne que le camp Tepchi. Les nomades ne dorment pas sous la yourte, réservée aux visiteurs, mais dans une maison juste à côté. Derrière celle-ci, il y a une douche, des toilettes turcs et même un urinoir pour les messieurs ! Un robinet extérieur permet de boire directement l’eau de la montagne.

Le soir venu, nous nous régalons d’un plov, plat traditionnel d’Asie centrale avec des variantes selon les peuples et les régions, mais toujours avec les mêmes ingrédients : riz, boeuf, oignon, carottes, ail et gras de mouton. La famille improvise une petite fête. Les deux filles les plus âgées chantent et jouent du komuz, instrument à trois cordes qui rappelle une petite guitare. Puis, sous la voûte étoilée, nous dansons tous ensemble au rythme des chansons kirghizes diffusées par une grande enceinte reliée à un générateur électrique. Il suffit d’une belle soirée estivale, d’un morceau de musique et d’un grain de folie pour abattre les derniers remparts de la langue, de la culture et de la religion.

< Clara Legallais-Moha, Newbury (Angleterre) Instagram : @clara_legallais

vendredi, 22 mars 2024 11:44

Moto cocotte

Moto cocotte c'est une ode à la vie à travers une balade à moto en France en solo ou accompagnée. 

De la micro-aventure en passant par une immersion sensorielle dans les régions françaises, Moto cocotte se veut être un podcast "gourmand" dans le lequel je vais vous partager mes trouvailles, nourrir mon esprit de belles rencontres, régaler mes yeux de paysages connus ou atypiques, faire pétiller mes papilles avec des mets régionaux, entendre le doux chant du coq me réveiller le matin et me rappeler que c'est encore une belle journée pour écrire son histoire.

Moto Cocotte c'est également des motardes qui font le monde de la moto d'aujourd'hui et de demain. Sur quelques épisodes, je ferai intervenir des invités pour nous parler de leurs réalisations et de leurs projets.

Enfin, des "motocasts" autour de plusieurs thèmes tels que l'image de la femme à moto, et la moto en tant que thérapie sont prévus.

Brève présentation….

Je m'appelle Annie. Je suis motarde depuis quatre ans et avant tout passionnée de voyages.

J'ai longtemps parcouru les quatre coins du globe en sac à dos. Cette fois-ci, la besace a été remplacée par des valisettes sur ma moto.

Vous me suivez ?

https://smartlink.ausha.co/moto-cocotte

 

samedi, 16 mars 2024 07:48

Tour du monde à vélo

Je m'appelle Bernard et d'habitude, je pars chaque année faire des voyages à vélo de deux trois semaines, mais c'est toujours trop court.

Alors pour mes 50 ans, j'ai enfin pris une année sans solde pour pouvoir pédaler sans limite et avec la liberté de me laisser surprendre par les rencontres au fil des kilomètres.

J'ai débuté mon voyage à vélo en septembre en Ouzbékistan et j'ai encore des étoiles dans les yeux d'avoir contemplé les bâtiments et monuments de l'empire timouride en faïence bleue. Ensuite, je me suis lancé sur la route de la soie en pédalant dans le Pamir et ses sauvages vallées avant de me diriger sur la Karakorum Highway, direction sud au Pakistan. J'ai découvert dans ce dernier pays, une population qui est peinée que les européens le conçoivent avec des a priori très négatifs.

Et c'est vrai que je n'y ai trouvé que des gens bienveillants, me partageant quelques instants de leur vie autour d'un thé ou d'un repas, même quand la barrière de la langue aurait dû interdire cette rencontre. Poursuivant ma route, en traversant l'Inde tumultueuse et colorée, avant d'arriver au Népal dont les montagnes et la qualité de la route pourrait refroidir plus d'un cycliste. Cependant, en arrivant à un col, la vue sur les Annapurna baignés des rayons du soleil couchant compense largement les nombreuses heures à pousser le vélo sur des routes, des chemins et des pistes dont leur qualité fait qu'on peine à les différencier.

D'un saut de puce, je me suis offert le luxe d'un détour par le Bouthan. Ici pas de vélo, car pour éviter le tourisme de masse, les services d'un guide sont obligatoires et je ne voyais pas l'intérêt de pédaler suivi par une voiture pendant tout le séjour. Il vaut parfois mieux savoir renoncer à pédaler plutôt que d'en faire un non-sens. C'est encore l'esprit rempli du "Bonheur National Brut" partagé par les bouthanais que je recommence à pédaler sur des terres toujours plus lointaines, voire hostiles, l'Australie.

En roulant sur la piste la "Tasmanian Trail", en Tasmanie, j'y ai découvert à la fois des gens qui prennent le temps d'aider les cyclistes et le "whoop whoop". Ce terme est utilisé par les locaux pour désigner les endroits de leur pays où il n'y a rien en dehors de la nature sauvage. Donc pas de ville ou village, pas d'humain, pas de réseau de téléphone en cas d'urgence, pas de ravitaillement en eau potable et en nourriture, ...

Du coup, arrivant en Nouvelle-Zélande après ça, on a une sensation de détente absolue qui s'installe : ici pas de serpents ou d'araignées mortelles. Rien que des pistes de VTT avec des paysages sensationnels s'offrant comme une caresse pour les sens du cycliste.

Dans quelques jours, je m'envole pour le Chili afin de pédaler sur une mythique route pour les cyclos, la "carratera australe" et peut-être jusqu'à Ushuaia avant de rejoindre l'Afrique et finir en apogée aux chutes Victoria. Le mix entre des tronçons en avion et du "slow travel" à vélo, peut faire bondir certains cyclistes puristes, mais il permet de réaliser le rêve de pédaler dans tous les endroits où usuellement on se dit "c'est trop loin pour y aller, c'est pas la saison,...".

Alors, pourquoi se priver? Et vous, c'est quoi vos rêves?

vendredi, 13 octobre 2023 17:20

Equateur

Dans le cadre d’un séjour de tourisme solidaire, Marie-José est partie “se retrousser les manches” au sein d’une communauté des Andes équatoriennes, puis à la découverte de l’archipel des Galápagos, l’autre visage du pays. Expérience éclectique.

Plan galère ? Comme se lever à l’aurore pour aller cueillir des cerises de café sous une pluie battante… qui ne chasse même pas les moustiques voraces... ni les taons !

En comparaison, aller traire une vache, toujours à l’aurore, dans la montagne à 3500 m, est divertissant : paysage idyllique, veau résigné, vache placide… et nos “hôtesses” hilares : industrieuses et gaies, bienveillantes et talentueuses, très attentives tout au long de notre séjour.

Rien ne fut dit, ou presque, sur le fait qu’elles et leurs enfants sont seuls, les maris et pères bien loin, le plus souvent aux États-Unis, d’où ils reviennent peu, ou pas. Ces femmes de Bacpancel se démènent, entre la confection des chapeaux Panama, des fromages, leur potager et leurs bêtes.

Le sens du voyage

 Nous aurions pu nous offrir des vacances plus confortables.

Alors pourquoi ce choix ? En ce qui me concerne, pour découvrir d’autres possibles. Pour comprendre d’autres cultures, d’autres priorités, d’autres points de vue. Pour partager, même un court moment, les conditions de vie des habitants : la pluie les mouille, les moustiques les piquent, les taons aussi... C’est la vie, c’est leur vie, au quotidien. S’en plaignent-ils ? Non !

Si nos hébergements sont modestes, nous avons le nécessaire : un lit confortable, de l’eau, des fruits à foison, des repas préparés... En prime, des coqs très heureux qui chantent nuit et jour, la pluie torrentielle qui crépite sur le toit, des geckos aventureux sur les murs, et beaucoup de gentillesse. Sans parler de la beauté des lieux, de la sérénité.

Si notre aide est symbolique — la production de café n’a pas doublé grâce à notre présence, celle du fromage non plus —, elle a des retombées concrètes pour les villageois. Nous, touristes solidaires, sommes les maillons d’une chaîne de personnes qui souhaite vivre dans un monde un peu plus fraternel !

Lire la suitre dans le magazine Globe-Trotters n° 210 !

mercredi, 12 janvier 2022 14:27

Ciné conférence samedi 29 janvier à Lyon.

Flyer recto Seance 29.01.2002< Ciné-conférence avec Henry Bizot (adhérent ABM).

EXPLORATIONS DANS LA CHAÎNE TRANS ALAÏ
 Samedi 29 janvier 2022 de 14h45 à 16h30
Salle Victor Hugo, 33 rue Bossuet, Lyon 6e


Les deux films projetés :

Film (2020) : Le pic Véronique - La voie Les 6 frères

Film (2021) : Le pic Espérance
Bande annonce Film La voie Espérance
 
Entrée libre et gratuite

Au profit intégral de l'association
Rêves 
Possibilité de faire un don après la séance
Collecte par des bénévoles de Rêves
Totalité des dons pour la réalisation du rêve de Nelvin, 4 ans, atteint d'une grave maladie,
qui souhaite aller en Laponie pour rencontrer le père Noël

https://www.facebook.com/henrybizot.dshb
lundi, 15 novembre 2021 15:08

Voyage dans les Balkans.

Grande effervescence avec le retour des beaux jours. Nous préparons la voiture pour un grand périple : Albanie en passant par les Balkans. Voyage avec notre vieille 306, cuisine aménagée dans le coffre et une petite tente. Toutes rencontres avec les habitants seront privilégiées.

Après un week-end familial pour dire "au-revoir" aux enfants/petits-enfants, nous passons une soirée chez nos amis de Vienne (en France). Le confort est apprécié car des trombes d'eau inondent les vignes.

Le lendemain, nous apprécions notre pique-nique au col du Mont Cenis. Par contre, des embouteillages à Milan nous retardent. Nous arrivons au camping de Venise à 20 heures !

La journée à Venise est fantastique, avec une météo très agréable.  

La Croatie

Après l’Italie, nous traversons la Slovénie sur 30 km. Le jeu consiste à éviter l’autoroute (forfait annuel). Nous traversons une zone industrieuse car c’est le seul port de la Slovénie. La Croatie est pays magnifique. La côte très découpée, les criques, les ilots qui baignent dans la mer bleue, turquoise sur le bord. Il fait plus de 30° et nous profitons d’une baignade dans l’Adriatique tous les soirs. Revers de la médaille : les signes extérieurs de richesse, yachts, grosses cylindrées, tours de taille imposants, location en tout genre, tatouages, nous indisposent jusqu’au dégout. Quelques perles que vous retrouverez sur la carte : Porec (prononcez porredge), Roving en Istrie, Pula, Zadar, Sibenik, Trogir, Split en Dalmatie. Nous avons beaucoup apprécié les deux iles que nous avons testées, Pag (prononcez Paq) et Hvar.

Quand on rentre dans les terres on trouve une nature superbe dans les parcs naturels, mais aussi les stigmates de la guerre. Pans de murs effondrés, impacts de balles, maisons envahies de végétation. De 1992 à 1995 les orthodoxes, serbes, et les catholiques, croates, se sont fait la guerre. Les églises catholiques sont neuves. Les monastères orthodoxes ont mieux résistés et renferment une belle iconographie.

Mostar< La Bosnie-Herzégovine et le Monténégro

La Bosnie-Herzégovine. Voilà un curieux pays. Trois communautés en présence : les Bosno-Serbes, orthodoxes, les Bosno-Croates, catholiques et les Bosniaques, musulmans. Terres de conflits puisque la première guerre mondiale a été déclenchée par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et sa femme Sophie. Suite à la seconde guerre mondiale, la Yougoslavie, sous l’égide de Tito, fait partie du bloc communiste. Enfin le conflit honteux de 92 à 95 entre les trois communautés, sans l’intervention de l’occident pour de mauvaises raisons politiques. Le siège de Sarajevo durant plus de 4 ans, et différents massacres dont Srebenica, ont fait nombre de victimes. C’est donc un pays reconstruit, mais qui garde des traces flagrantes de destruction, y compris psychologique. Ici, pas de côte touristique (seulement 15 km de côte) mais des mosquées dans les montagnes verdoyantes.

Nous traversons rapidement le Monténégro. Pays des montagnes noires qui se jettent dans la mer. Les bouches de Kotor et les îlots habités sont de petites merveilles. Présence policière importante dans ce pays qui serait mafieux. Travaux de construction partout, la côte se bétonne.

< L’Albanie

Déclaré premier pays athée du monde par son dictateur Enver Hoxha, églises et mosquées furent détruites, à l’exception des celles déclarées monuments culturels. Depuis 1990, les religions investissent dans des lieux de culte neufs. Ayant été fermée du monde extérieur, l’Albanie n’a pas connu de conflit depuis la deuxième guerre mondiale. Les religions vivent en harmonie et les familles sont multiconfessionnelles. C’est un pays montagneux, agricole et pauvre. Les routes sont dans un piteux état hors de quelques grands axes dans les plaines. Les paysans travaillent à la main, ânes et mulets transportent toutes les marchandises. Les Mercédès finissent leurs vies ici. Les maisons abandonnées et délabrées ne sont pas détruites. Du neuf est bâti à côté et le toit en béton peut accueillir un étage à venir. Il y a décharges et des casses vraiment vilaines. De grandes poubelles récupèrent tous les déchets et certains les trient pour en vivre. Les touristes sont bien accueillis, c’est une manne pour le pays. C’est un pays simple que nous avons beaucoup apprécié.

L’Ancienne République Yougoslave de Macédoine et le Kosovo

La Macédoine, c’est un patchwork de communautés qui cherchent une unité dans des références empruntées à leurs voisins grecs, bulgares, albanais. Cela n‘arrange pas les relations ! Comme partout, des kékés en voitures rutilantes, mais c’est plus choquant dans ce pays avec un niveau de vie très bas. La misère se cache. La région des albanais musulmans semble organisée et prospère. Après avoir travaillé en Europe, ils font construire de grandes maisons avec garage pour leur grosse voiture. En activité, ils ne reviennent que 20 jours par an. Très beau patrimoine religieux.

Au Kosovo, les tensions avec le voisin serbe se font sentir. L’église orthodoxe serbe autocéphale (indépendante) possède de beaux monastères qui sont protégés par la KFOR, la police ou l’armée. Les panneaux sont écrits en deux langues mais le serbe est effacé à la peinture. Très peu de tourisme, donc pas de camping. Pendant les conflits de 1999, certains kosovars ont émigré vers l’Europe. Ils sont revenus au pays, pour ouvrir un restaurant, un hôtel ou cultiver quelques hectares de vignes. Ils parlent français et le contact est plus facile. On voit de grosses voitures immatriculées au Kosovo avec un CH ou D à l’arrière.

< La Serbie

La Serbie, pour moi, c’est le Danube. A vélo en 2016, maintenant en voiture et en bateau, les Portes de Fer (gorges du Danube) sont exceptionnelles malgré la pluie. La Serbie est un pays plus moderne qui nous fait sentir la fin de notre voyage, le dépaysement est moindre. La religion orthodoxe est bien implantée.

< Le retour en France

Entrer en Croatie le jour de la finale de la coupe du monde de football, c’est quelque chose ! La plupart sont absolument ravis de fêter leur place de vice-champion. Certains nous ont fait remarquer que nous avons gagné grâce aux africains. Certes, car nous les avons accueillis. Ici, sur 2 mois, les africains rencontrés se comptent sur les doigts d’une seule main.

La Slovénie est un petit pays européen qui semble prospère. Ici, c’est la nature, les montagnes, les lacs qui attirent des myriades de touristes.

L’Autriche est un pays riche : tout est nickel. Depuis que nous retrouvons un niveau de vie comparable au nôtre, nous nous interrogeons sur l’accueil des migrants. Ce sont ces pays-là qui mettent des murs physiques ou politiques pour laisser l’étranger dehors. Y compris la France ! Alpes Juliennes : que la montagne est belle !

Allemagne. Nous sommes dans les alpes Bavaroises et les villages sont typiques. Chalets en bois avec des géraniums au balcon. Les calvaires protégés par un petit toit de bois indiquent que nous sommes en pays catholique. Nous retrouvons le Danube à Ulm ! La course des bolides sur l’autoroute (quand cela est permis) nous effare !

< Sophie Duchêne

vendredi, 12 novembre 2021 11:18

Naufragé volontaire à Saint-Pierre et-Miquelon.

Huit jours sur un caillou français en Amérique du Nord.

“Tu vas à Saint-Pierre-et-Miquelon ?”

C’est où ça ? Voilà la question que m’ont systématiquement posée tous mes amis belges. En France, l’endroit suscite moins de questionnements vu que cet archipel français au large des côtes canadiennes de Terre-Neuve fait partie des collectivités territoriales d’Outremer (ex-DOM-TOM). En revanche, si vous vérifiez la météo, vous noterez avec effroi les températures estivales qui oscillent entre 10 et 17°C. Ici, on parle de canicule lorsque le thermomètre approche la barre des 20 °C, chose assez rare, il faut bien l’avouer, même au coeur de l’été.

Après un vol de 5 h 45, les côtes déchiquetées de l’île de Saint-Pierre percent les nuages. Le temps est venteux, gris, couvert, mais quoi de plus normal en ce début juillet 2021 ? La dame qui m’hébergera pendant huit jours est là pour m’accueillir. L’aéroport n’est distant que de 2 km du centre-ville. Le lendemain matin, le soleil brille. Pas une minute à perdre pour faire les premières photos ! Je me mets à arpenter les quelques rues du centre de cette petite ville de 6000 habitants, ignorant que pendant les huit prochains jours, je les arpenterai plus d’une dizaine de fois pour tuer le temps et pour rechercher un minimum d’animation.

Situé à 25 km des côtes de Terre-Neuve, l’archipel comprend Saint-Pierre, Miquelon-Langlade, ainsi que l’île aux Marins et quelques îlots inhabités.

Les quelque 6600 habitants de l’archipel sont des descendants de marins normands, bretons et basques venus à l’époque faste de la pêche à la morue.

Saint-Pierre

Ce qui frappe en premier le visiteur à Saint-Pierre, ce sont toutes ces maisons colorées qui rappellent les villages des

côtes norvégiennes ou les îles de la Madeleine au Québec. Autre caractéristique de ces maisons, les tambours : porche en bois muni d’une porte d’entrée afin de bloquer l’arrivée de l’air froid et de se déchausser ou de se dévêtir de son lourd parka. Après une visite du centre de Saint-Pierre, j’embarque à bord du P’tit Gravier pour une très courte traversée (10 minutes) jusqu’à l’île aux Marins, située juste en face.

< Extrait du magazine Globe-Trotters Numéro 200 de novembre/décembre 2021.

mercredi, 27 octobre 2021 16:06

Tibet : Au royaume de Gugé.

Nous venons d’arriver, avec un ami, dans le petit village de Thöling, à la découverte du Royaume de Gugé au Tibet.

Ce royaume abrita du Xe siècle au milieu du XVIIe siècle une remarquable civilisation et fut une des sources du renouveau bouddhiste dans la région. Ses capitales furent Thöling et Tsaparang, situées dans la vallée de la Sutlej, affluent de l’Indus.

Accompagnés d’un guide tibétain et d’un chauffeur han, nous souhaitons visiter les grottes de la région abritant, dit-on, de magnifiques peintures. Un musée à “ciel ouvert” si l’on peut dire ! D’après nos lectures, plus d’un millier de grottes recèleraient de nombreuses peintures dans la région.

Royaume des grands espaces

Après plus de 1200 km de pistes depuis Lhassa et la découverte des hauts plateaux du Changtang, nous sommes enfin sur place. Nous visitons le petit monastère de Thöling et établissons notre bivouac à quelques kilomètres de Tsaparang.

Cette ancienne capitale est un champ de ruines. Seuls quelques bâtiments en pisé tiennent debout malgré l’érosion ou les tremblements de terre. Une vaste forteresse perchée sur un éperon rocheux domine le site.

On y accède par un long tunnel creusé dans le rocher. Nous débouchons sur un panorama absolument magnifique surplombant la vallée de la Sutlej.

Le temps est au beau fixe et la vue sur la chaîne de l’Himalaya est à couper le souffle. Le guide nous désigne au loin le mont Kamet (7750 m) situé en Inde.

Daniel Stoecklin. Extrait du magazine Globe-Trotters n° 199.

Acheter le magazine.

jeudi, 05 août 2021 11:56

The Catventures : un tour du monde d' un an en famille.

Le projet est de consacrer 1 année en sac a dos et avec les moyens de transport locaux à faire le tour du monde en famille, 2 adultes et 2 garçons de 10 et 13 ans. Un projet pour sortir du cadre, se donner le temps de faire autrement, laisser place à l'improvisation, aux rencontres, s'imprégner des lieux et entrer en contact avec les gens au fil des rencontres.

​Notre thème principal est la rencontre, avec les habitants des pays, avec les enfants, avec les passionnés de leur pays.

Nous tenterons de déclencher ces rencontres au travers de nos centres d'intérêts variés pour que chacun soit participatif y compris les enfants :

  • Les enfants à travers le monde, leur mode de vie et leur école
  • Les cuisines du monde et le mode de culture local
  • La célébration des fêtes dans le monde
  • La faune et la flore, les jardins du monde

Nous tenterons aussi de nous immerger au sein de familles grâce au Workaway lorsque ce sera possible.

Pour en savoir plus sur le trajet théorique, les conditions de voyage et pour nous suivre virtuellement, direction  www.thecatventures.com

Date de départ : le 7 septembre direction le Canada !

vendredi, 21 mai 2021 09:37

Le street art dans tous ses états !

Au début du 2ème confinement, je me suis lancée un défi: une heure, un km, une image.

Chaque jour je ferai une photo de street art dans mon bout de quartier à la Thibaudière (Lyon 7).Téléphone portable en poche, je pars à la chasse aux photos tout en découvrant mon secteur.

Au coin de la ruelle un chat bleu me fait les yeux doux et semble vouloir me suivre, plus loin les lettres colorées “ SEA SEX SUN “ fredonnent la chanson de Gainsbourg, ici la flûte enchantée d’un charmeur de serpents me rappelle mes voyages en Inde.

Dans une autre rue l’arche de Noë de l’Armée du Salut est déjà bien pleine et je vais avoir du mal à  trouver une place! Mais si vous êtes trop chargé, déposez donc vos encombrants à la bagagerie !

Sur les volets bleus du bistrot du coin, une myriade de poissons volants virevoltent dans ce ciel improvisé. Chez le caviste Vercoquin, le Petit Prince a laissé un message : “Prends garde à toi, je suis toujours là # covid”.

Sur le mur aveugle d’un immeuble, le sourire d’un gone illumine sa frimousse toute bleue. Serré dans son jean bleu délavé et trop court, il se tient droit dans ses baskets. Les bras bleus levés vers le ciel, il brandit, tel un manifestant, une affichette où sont écrites d’une manière gauche les lettres :

 “A M O R”. Des flyers “ANTI-CAPITALISTE” ont été collés à la hâte sur ses godillots. Mais au fait que revendique-t-il ?

Au fil de mes flâneries je trouve sur le sol des “flackings” d’Ememem qui pose sur le bitume des pansements colorés en carreaux de faïence pour soigner les chaussées défoncées.

Skene peint des coeurs plein d’amour, de couleur vert pistache, jaune vanille, mauve lavande ou encore rouge grenadine et croque à pleines dents dans la vie en nous rappellant que :

                  “La vie est belle

                    Toi aussi”

Cet art urbain nous interpelle. Il envahit nos villes et à coups de pinceaux, collages ou matériaux de récupération, part à l’assaut des immeubles, des pans de murs délabrés, des coins insolites ou abandonnés.

A chacun d’entre nous d’en faire sa propre lecture et de trouver les messages que l’artiste nous a laissés.

Marie-Cécile Lepine (69)

 

mardi, 16 février 2021 10:37

Ocean Lives Matter.

Le projet de Dorothée et Antoine vient d'obtenir le Label ABM.

Nous allons réaliser un tour de l’Atlantique à la voile « zéro déchet » avec nos deux enfants. Le départ est prévu pour août 2021 et le voyage devrait durer un an. Nous voulons profiter de ce projet pour mettre en lumière la pollution des océans et la nécessité d’agir.

Nous allons :

- Mettre en pratique le « zéro déchet » à bord du bateau et naviguer avec un bateau propre et autonome en énergie. Nous allons valoriser les solutions qui permettent le « zéro déchet » : shampoing solide, gourde, culotte menstruelle…

- Sensibiliser les enfants aux voyages mais aussi à la pollution via des associations comme l’Enfant-L’Hôpital

- Réaliser des relevés scientifiques via l’association RIEM.

Date : Aout 2021 à Aout 2022 (1 année sabbatique)

email :

Blog : https://oclimaasso.wixsite.com/oclima.

Facebook : https://www.facebook.com/OceanLivesMatter

Instagram : https://www.instagram.com/oclima.asso/

YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=CkKr5xXYGqU

samedi, 02 janvier 2021 09:10

Une mini-croisière girondine

A partir de Royan, la "Grande côte", filant vers l'ouest, reste non encore polluée par des immeubles de bord de route. De nombreux carrelets, ces grands filets de pêche carrés remontés à l'aide d'un treuil, laissent supposer que les eaux sont poissonneuses en cette partie si évasée de l'estuaire de la Gironde que le regard, empêché par la brume matinale, ne peut distinguer l'autre rive. Tout aussi incertain est le point de rencontre entre la Garonne et l'océan Atlantique qui se livrent une lutte incessante au cours de chaque marée.

Un vrombissement incongru précède un hélicoptère venant du large, dont l'atterrissage imminent bloque le chemin côtier que nous empruntions. Nous en étions à folâtrer sur les rochers, intrigués par ce trou, dit "puits de l'Auture" où le seigneur des lieux faisait jadis jeter, en fin de battues, les loups qui terrorisaient le pays.

L'hélicoptère dépose une charge de matériaux et la brûme, se dissipant peu à peu, dévoile, dans une lueur rosée, le grandiose phare royal de Cordouan, patrimoine national en cours de rénovation. Après la cathédrale Notre Dame de Paris, Cordouan est le plus ancien bâtiment classé de France. Il se dresse depuis 1611 sur un plateau de roche et de sable, à 7 km des côtes, mais il ne prendra sa forme actuelle qu'en 1790. A notre retour vers l'hôtel, en fin de journée, il  apparaît en gloire, éclaboussé d'or, si royal que la référence à Louis XIV, le Roi Soleil, s'impose.

L'enthousiasme nous gagnant, la visite est décidée pour le lendemain. Il s'agit d'une mini-croisière qui n'est pas anodine. Les départs sont fonction des horaires de marée. Les shorts ou bermudas et sandalettes plastique sont indispensables.

Nous voici vers midi sur le port de Royan, assez dubitatifs. Un ciel plombé pèse sur l'estuaire - nuages de mauvais temps, brouillard marîtime de septembre ? Nous faisons confiance aux "locaux" et commençons la traversée dans une atmosphère feutrée qui n'est pas sans charme. Le phare se laisse longtemps  désirer puis s'offre peu à peu, grandissant au regard tandis que les voiles de brume s'ouvrent pour le découvrir.

Nous ne sommes pas encore  arrivés. Le socle rocheux ne permet pas l'approche de notre bateau. Il faut débarquer sur une barge à fond plat qui nous dépose sur la chaussée d'accès empierrée. L'eau est encore haute, les pierres couvertes d'algues vertes sont glissantes. Nous atteignons la porte s'ouvrant dans le mur de soubassement, impressionnant de hauteur et de robustesse pour nous retrouver dans une coursive où la délicatesse l'emporte sur la force.

Ce que nous découvrons là : "échauguettes, frontons néo-grecs, colonnes doriques,  pilastres corinthiens,  rinceaux à feuilles d'acanthe et  frontons brisés à volutes ..." est bien loin  de la simple tour d'origine, au sommet de laquelle un ermite allumait le feu qui guidait les navires au Moyen-âge. Il faut rendre hommage aux architectes successifs qui construisirent puis transformèrent l'édifice. Tout d'abord Louis de Foix, mandaté par le roi Henri III qui signa en 1584 le contrat de construction. Son fils Pierre, puis François Beuscher achevèrent l'ouvrage après 27 années de travaux. Sous le règne de Louis XIV, en 1645, une tempête rendit nécessaire une restauration qui fit de l'édifice "Le Versailles de la Mer".

L'escalier monumental nous ouvre au premier étage les appartements du roi, au sol pavé de marbre noir et blanc. Louis XIV n'y a jamais séjourné, mais son monogramme uni à celui de Marie-Thérèse y figure. Des grappes de fleurs encadrent quelques écussons. Nous achevons la visite des salles "Grand Siècle" par la chapelle, au deuxième étage. Les nervures bleu passé de son dôme en caissons forment comme une toile d'araignée dont le centre est troué. Cette ouverture, nous la retrouverons à chaque étage. C'est par ce puits central que passaient autrefois les combustibles hissés par les gardiens pour alimenter la lanterne. Depuis la première mise en fonctionnement, où un mélange de bois, poix et goudron fut employé, d'autres substances accompagnèrent les progrès techniques : blanc de baleine, huile d'olive et de colza vers 1823, date à laquelle l'innovation lenticulaire à système tournant de Fresnel apparut. L'électrification eut lieu en 1948. Actuellement, c'est une lampe halogène de 250 watts programmée électroniquement qui projette son feu à oscillations - les périodes d'extinction étant plus courtes que les périodes de lumière -  jusqu'à 22 miles marins pour la couleur blanche (40 kms) et  18 miles (33 kms) pour les secteurs rouge et vert.

Poursuivant notre ascension, nous arrivons à une frontière temporelle qui se  distingue aisément vue de la mer. A mi-hauteur, le style Renaissance fait place à une architecture sobre, dépourvue d'ornements. À l'intérieur, nous voici au troisième étage, dans la salle des Girondins - appellation révolutionnaire insolite dans un phare royal - faisant référence aux représentants de la Région à l'Assemblée Constituante (1789-1791). Les causes de ce changement radical ? Les combustibles des siècles passés avaient calciné les pierres du pourtour de la lanterne. Il fallait reconstruire et à moindre coût. Ce fut l'ingénieur Joseph Teulière qui commença en 1788 l'édification d'une partie supérieure tronconique de 30 mètres. Le phare avait atteint sa hauteur définitive de 68 mètres. Nous y sommes arrivés, enfin à l'air libre sur le balcon de la lanterne, après notre 311ème marche. Un horizon quasi impressionniste se dévoile. L'extrémité de la chaussée de 260 m de long n'est pas encore découverte et se perd dans un flou qui se retrouve sur le socle dont les rochers émergent à peine, formant des nervures tranchant le vacillement sage de menues vaguelettes.

Peut-on imaginer de nos jours que ce monument patrimonial dont l'histoire et la beauté lui laissent envisager une inscription sur la liste de l'Unesco faillit, en 1960, être définitivement condamné ? Les progrès de la navigation moderne le rendaient inutile et de nouveaux et importants travaux ne trouvaient pas de financement. L'opinion publique, informée, se mobilisa - il fut sauvé. Mais  si le phare est un joyau, il est dispendieux. Pour contrer la houle, il fallut, en 2005, construire une protection en béton de 8 mètres de haut sur le flanc ouest du bastion.

Mais, revenons au plaisir des yeux. Des bancs de sable rose, festonnés d'écume, s'enroulent comme une conque et se mettent à monter alors que la marée descend. Il reste assez d'eau en leur centre pour offrir un refuge provisoire au bateau du retour qui,  depuis notre balcon dans les airs, se réduit à un jouet d'enfant.

Les hauts fonds et les bancs de sable sont un danger pour la navigation dans l'estuaire. Les boues s'accumulent à chaque marée alors que les eaux du fleuve et de la mer s'affrontent. Au XIème siècle, les armateurs refusaient de risquer leurs navires dans ces passes où l'on déplorait de nombreux naufrages. Le danger est toujours là. Il faut aux pilotes de navire un grand savoir faire pour rester dans le chenal de 150 m de large, régulièrement entretenu, aborder l'estuaire au bon moment de la marée, tenir compte des vents parfois violents. Les mastodontes qui sillonnent les mers, pétroliers et navires de commerce de fort tonnage n'ont parfois qu'une marge d' un mètre sous la quille.

Alors, il n'est pas rare de voir un homme suspendu sous un hélicoptère, déposé sur le pont d'un de ces bateaux. C'est un "pilote lamaneurs", nom donné en 1681 par une ordonnance de Colbert qui créa le corps. Ce sont maintenant des "pilotes maritimes" qui prennent les commandes depuis le large jusqu'au port de Bordeaux et parfois jusqu'à Libourne, sur la Dordogne. Les plus petits navires de moins de 120 m de long et sans cargaison dangereuse peuvent manœuvrer seuls, avec assistance Radar, jusqu'au chenal où un pilote venant en vedette de Verdon-sur-Mer monte à bord. On compte environ 600 hélitreuillages par an et 21 pilotes maritimes actifs. Pour nous, il s'agit de redescendre. La mer s'est bien retirée, le plateau sableux est creusé de trous d'eau. Les bourrelets de sable délimitant les flaques nous font boitiller gaiement. Derrière nous, le phare s'éloigne comme il était venu, dans une brume de mer qui l'efface comme dans un rêve.

Micheline NEY

lundi, 08 juin 2020 14:32

Terroirs de Merlusse

Bienvenue dans l'univers de Merlusse, personnage des contes folkoriques vosgiens (ou plus largement Mélusine).

Soyez patients et visitez cette version prototype (anglais et français accessibles): elle vous contera des aventures de voyages dans le Monde ou à quelques pas de chez vous, tels des morceaux créatifs de carnets d'anecdotes de vie de voyageur épanoui et ouvert. 

Bonne immersion dans ces récits au grand coeur, alliant tout type de patrimoine : culinaire, social, culturel, historique et paysager.

merlusse.net

jeudi, 07 mai 2020 14:32

L’envol maladroit d’une paonne

Un atterrissage en urgence ou le rapatriement d’une Française en Inde.

Ce qui peut nous rendre dingue d’aventures, qu’elles soient à l’autre bout du monde ou à 10 km de chez soi, c’est le processus d’élaboration pré-voyage et son rendu vécu sur le terrain, à adapter avec soins. Six mois déjà que je me bourre le crâne avec ce voyage de 3 mois et demi dans 3 pays d’Asie où j’avais déjà posé le pied 3 ans et demi auparavant : l’Inde, le Népal et la Corée du Sud. Fière de moi, j’avais tracé mon circuit dans le Nord de l’Inde pour cibler les différents spots touristiques -ou non, tout en m’octroyant une marge de manoeuvre pour se laisser guider sur place.

Je m’étais aussi engagée dans un projet personnel : franchir le pas pour partager des aventures et ce que l’on en ressent. Ce n’est pas chose aisée lorque l’on souhaite que celles-ci deviennent plus accessibles, procurent des sensations d’ailleurs et qu’elles mettent en lumière les multiples visages bienveillants rencontrés. Terroirs de Merlusse est né! (merlusse.net)

Première visite dans une des mégalopoles les plus oppressantes et les plus chaotiques du Monde : New Delhi. Il y a toujours un temps d’acclimatation cérébral avant d’embrasser l’atmosphère d’un nouvel environnement. Et c’est encore plus vrai lors de la perte maladroite de ton smartphone- élément indispensable en Asie de nos jours- puis, de l’annulation du séjour de deux semaines dans une école où tu voulais t’engager. Tu maintiendras ton expédition en bus de nuit Delhi-Dehradun et tu seras heureuse de faire la connaissance de deux pépites de jeunesse, Abhishek et Dipanshu. Une jeunesse ouverte aux nouvelles technologies, plongée dans ce secteur professionnel prometteur; celle pour qui Internet a complètement destructuré et revisité leurs codes indiens. De 5 ans tes cadets et issus d’une génération asiatique hyper-connectée, tu accuseras le coup d’être l’historique Européenne en quête de déconnection.

La porte du cimetière chrétien s’est ouverte sur un décor léger de pierres tombales enfouies dans la verdure. Les aboiements de chiens qui commencent à se rassembler autour de toi, te renvoient à tes réflexions : tu seras toujours entourée, plus ou moins hostilement, sur ces terres surpeuplées.

Le sud de Delhi t’accueillera avec plus de douceur que la version précédente de Paharganj, même si au cours de ta visite à Sanjay Van, un parc désert de fraîcheur forestière, les policiers t’expliqueront qu’il n’est pas prudent de faire une pause sur un banc de plus de 15 min sous peine de se faire égorger!

J’entends au loin des échos du coronavirus. Mes poumons absorbent les particules fines de la pollution faisant partie intégrante du tableau desi.

Changement de plan : la route pour aller te perdre chez un hôte direction Himachal Pradesh te sera bloquée. Jaipur te semble une destination fiable pour rester une dizaine de jours. Il est vrai que  c’est encore une ville qui dépassera le million d’habitants sans problème – 3 millions d’habitants- mais les richesses de la capitale rose du Rajasthan conteront les méfaits et les exploits des Rajputs. Les couleurs y seront resplendissantes, vives et chatoyantes : les vêtements scintillants glisseront sur les murs teintés du mélange terre battue orangée et sable rosé; des pointes de blanc y amèneront du relief ainsi que les piles de biscottes dorées, luisant au soleil ardent. Des noms défileront dans l’hoztel Jaipur, régi par Sid et Aimy. Egon et Martin s’étaient rencontrés en route de leur roadtrip d’un an et, avec eux, tu découvriras la cité et son coeur historique bordé de dentelles bleues et jaunes infranchissables. C’est avec un groupe d’anglophones que tu mangeras dans un restaurant ‘fancy’ d’un rooftop. Larissa et Georges seront ceux avec qui tu passeras ton début de confinement, tes moments d’indécision et tes dernières heures d’oiseau, libre de se déplacer.

Chaque voyageur se positionne à l’heure de la psychose suite à la pandémie qui touche durement l’Europe; des messages affluent via les réseaux sociaux et les discussions entre voyageurs ne cessent de tourner en rond, puis se dispersent sur l’attitude à adopter face à une situation inconnue. Je voudrais juste me déconnecter pour un jour encore, avant de sombrer dans le tsunami de deux semaines d’écrasantes informations qui s’abattent comme des vagues dévastatrices.

Réveillée à l’heure du lever du soleil, tu cherchais à aller au fort de Nahargarh à pied. Tu auras encore sous-estimé les distances indiquées par la géolocalisation et la réalité du terrain. Des entrelacs de ruelles formeront une barrière de protection de l’accès secret et alternatif à la route touristique. Ces peintures vivantes du quotidien t’apporteront une facette théâtrale des matinales de Jaipur. Vue d’en bas, la forteresse semble inaccessible surtout lorsque tu te confronteras à la masse beige rocailleuse d’un pan de monts Aravalli, chaîne qui traverse le Rajasthan. Le soleil est déjà haut dans le ciel à 9h30 : on reviendra pour l’ascension de ce joyau défensif, qui brillera aux premiers ou derniers rayons du soleil, la meilleure lumière recherchée par les photographes. Tu t’étais quand même déplacée au nord-est de la ville pour t’élever un peu en altitude donc, tu profiteras de Shri Garh Ganesh Ji Temple pour admirer le panorama sur l’étendue urbaine, le Gaitor ki chetriyan qui n’était pas indiqué dans le guide de Jaipur trouvé à l’hostel et, sur la partie sauvage broussailleuse et poussièreuse emmenant les yeux vers la fameuse Amber, capitale de l’ancien Kachwaha.

C’est à partir de ce moment-là que l’engrenage du piège Covid-19 s’enclenche. Tous les jours, je compte le nombre de pays touchés par le virus, on me transfère les décisions européennes et françaises, je compte le nombre de pays fermant leurs frontières, on me demande dans quelle situation je suis : je déguste le plat indien végétarien préparé par Sid et je choisis ma destination avant le ‘test’ du verrouillage complet du pays prévu le dimanche 22 mars. Petite précision : j’ai dû éplucher une centaine de circuits possibles depuis mon arrivée en Inde jusqu’au moment où je me suis ‘fait confiner’ dans l’hôtel de l’Aerocity à Delhi (étape qui arrive bientôt dans le récit). L’hoztel Jaipur a fermé ses portes après mon départ, la mission vol express du samedi soir vers Hyderabad commence : le secteur du tourisme va subir un sacré coup économique….

Le vol détresse pour Hyderabad était une sorte d’appel à la rescousse; un lâcher-prise de la situation que tu auras voulu partager avec une âme réconfortante, celle qui connaîtrait le terrain dans la ville la plus connectée de l’Inde. Mais ce ne serait sans compter sur la paranoïa de certains, envers les étrangers, qui seraient les premiers vecteurs du virus! Aucune photo ne sera prise à Hyderabad car les sorties dérobées hors de l’étage 23, étage emboîté dans un géant étiré sur 30 paliers, se résumeront à des balades silencieuses et nocturnes en ‘scootie’. Un air d’antan, où les écrivains comme Emile Zola, décrivaient les multiples détails de la transformation de Paris, ou bien des explorateurs comme Alexandra David-Néel, arpentaient les moindres recoins d’un culte : plus tard, il faudra se rappeler l’ambiance fantomatiquement apaisante des grands axes lisses d’une citadelle où coexistent hindous et musulmans. Au bord d’un des plus grands lacs artificiels de l’Inde, Hussein Sagar, tu voudras traverser cette route immense, vidée de sa substance bruyante et dégénérée d’automobiles, pour échapper aux odeurs d’eutrophisation. Au centre, debout, une statue éclairée de Bouddha a été érigée. Dans deux jours, les vols internes seront supprimés : le pays en entier sera bloqué de peur d’une hécatombe sanitaire. Et pourtant, les chiffres des études scientifiques prouvent que la pérennité de la vie sur la planète bleue ne sera pas liée à cette mini-crise mais plutôt à la catastrophe future de la gestion des ressources naturelles, des impacts du changement climatique et du contrôle de la prolifération humaine. Réflexion omniprésente au cours de voyages asiatiques.

L’heure du confinement a sonné! Abhishek t’emmènera à l’aéroport après bien des négociations avec la police, ses colocataires et ses collègues, afin de mesurer l’ampleur des risques à prendre pour aider une Européenne à retrouver les portes de son pays - même si celui-ci est au plus mal. L’ambassade aura donné comme point de chute Delhi. Masque, OK. Température, CHECK par les militaires. Tampon sur le bras, HEIN? Si oui, il indiquera que tu auras été identifiée comme porteuse du coronavirus…. Gel hydroalcoolique. Présent dans tout l’aéroport. Le byriani commandé, plat prisé d’Hyderabad, apportera une douceur finale à cette escapade sudiste.

J’ai la chance d’avoir pris la décision d’attendre la suite dans un hôtel tout confort, qui ne me jettera pas dehors un bon matin, mais mon budget ‘confinement’ n’est pas encore défini : l’ambassade de France s’apprêtera à recueillir autour de Delhi, près de 500 personnes avant d’assurer un vol de rapatriement. 6 jours et 7 nuits, dont la dernière dans l’avion, ce sera le temps imparti à s’occuper dans l’hôtel. Cloîtrée dans ta chambre, tu sentiras approcher la Solitude, l’ombre des Français derrière l’Intimité chérie, mais aussi l’ombre de tous ceux qui ferment leurs portes empêchant l’imprégnation dans le paysage local.  En y repensant, je n’ai pas eu l’occasion de visiter les endroits photogéniques des alentours de Jaipur, ni de Delhi; j’ai ‘juste’ vécu authentiquement, en m’inspirant des quelques leçons tirées du The Alchemist (P. Coelho), donné par Georges.

Il est temps d’aller explorer les moindres recoins de l’hôtel! Dans le couloir du 3ème étage, tu tomberas sur Marine et Anthony, couple avec lequel tu t’aventureras dans les ruelles du quartier commerçant, pour un ravitaillement en produits frais. Tu rencontreras beaucoup d’étrangers errants, comparant les possibilités d’hébergement aux alentours : tu admettras que le personnel souriant de l’hôtel se démèneront pour accueillir respectablement les touristes en vadrouille, lui-même n’ayant eu la possibilité de sortir de l’enceinte du bâtiment pendant plusieurs jours. Dans la chambre d’en face, tu rencontreras deux infirmiers Jean-Michel et Emmanuelle, qui s’indigneront de la situation hospitalière française. Les 3 mois de congés sans solde, acquis par leur acharnement à la tâche des soins, aura tourné court : au bout de 3 semaines, ils se sont retrouvés à la case départ Delhi.

Cela fait 3 jours que la routine s’installe et tu es engluée dans les messages chaleureux reçus. La sortie à la supérette du coin devient une aventure épique étant donné que, désormais, les militaires surveillent nos mouvements : une sorte de protection rapprochée…. La supérette n’ouvre que pendant un certain temps et parfois, ferme ses portes devant les clients en attente en file indienne, séparés de 2m chacun – clients notamment nommés Jean-Mi et Manu, qui sont dans les starting-blocks et qui deviennent enragés à leur entrée dans la caverne d’Ali Baba. Tu sentiras une dernière fois ces odeurs chaudes, alléchantes d’épices, enivrant ton palais des 1000 couleurs avec une commande de ‘matar paneer, paratha, dal makhani’ assaisonnée de ‘curd’ et de ‘kayi chutney’. Le piment contenu dans ce dernier te montrera que ton pouvoir d’adaptation a été meilleur que ton premier voyage en Asie et qu’en 1 mois, tu as su dominer les effets d’une épice si corsée et intense.

Mes 4 acolytes et moi-même tournont à l’autodérision de notre situation et concernant ce chaos mondial : notre avion de rapatriement est prévu le mardi 31 mars à 1h du matin. Les chiffres indiquaient que 2000 français étaient encore en Inde après la fermeture des frontières, éparpillés comme des pépites de chocolat dans une pâte à brioche.

< Amandine Ladrille (69)

mardi, 28 avril 2020 09:14

Road trip Népal durant le Covid-19

« Dans le voyage, ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin parcouru » se plaît à dire Nathalie Nowik, actuellement confinée au Népal. Elle ne pensait pas cependant que son voyage se finirait à Katmandou.

« Arrivés avec mon compagnon à Delhi le 20 février dernier, nous avons loué une Royal Enfield, une moto mythique en Inde.

Au programme, un road trip en commençant par traverser l’Uttarakhand en Inde pour rejoindre l’extrême ouest du Népal. De là, suivre la longue plaine népalaise du Teraï au pied de l’Himalaya, gravir quelques pistes de montagne et revenir par l’Uttar Pradesh à Delhi. Katmandou n’était absolument pas au programme ! » « Lors de notre départ de France, le coronavirus avait malheureusement commencé à faire des victimes en Chine mais nous n’imaginions pas son niveau de dangerosité et une propagation fulgurante à travers le monde. » 

L’actualité nous rattrape 

« Le 10 mars, nous sommes dans les massifs montagneux au centre du Népal. Dans les villages isolés, nous disposons de peu d’informations. La famille et les amis commencent à nous alerter sur la situation en France et en Europe.

Une amie en voyage au Cambodge m’écrit qu’elle n’a pas pu entrer au Vietnam. 

Effectivement, de plus en plus de pays ferment leurs frontières et interdisent aux Français d’entrer sur leur territoire. 

Nous décidons alors de rejoindre Nepalganj, ville située près d’un des principaux accès pour l’Inde. Trois jours de trajet sur des pistes sinueuses et caillouteuses seront nécessaires pour se rapprocher de la frontière. » 

NON. Vous devez retourner au Népal !

« Nous nous présentons à la frontière ‪le 13 à midi. Nous sommes optimistes. Après tout, nous étions déjà en Inde en février et notre visa est valable un an. 

Mais c’est un cordon sanitaire composé d’une douzaine de personnes portant masques et gants qui nous arrête avant même de pouvoir se présenter aux douaniers. Impossible de faire un mètre de plus. Ils nous tendent un masque et nous renvoient sans ménagement » explique-t-elle.

La décision est sans appel. La fermeture des frontières est entrée en vigueur pour les ressortissants français quelques heures auparavant et devrait se prolonger ‪jusqu’au 15 avril.

« A ce stade, nous ne maîtrisons plus la situation. Nous ne pouvons pas rendre la moto louée à Delhi. Je ne peux pas poursuivre mon séjour au Rajasthan où je devais rejoindre une ONG pour deux mois. De plus, nos visas népalais expirent demain et nous sommes à trois jours de route de Katmandou pour pouvoir obtenir une extension. Rien de tel pour tester notre capacité à lâcher prise ! » 

Séjour prolongé au Népal 

“ Le 16 mars, à l’Ambassade de France, l'atmosphère est sereine. Les propos sont optimistes. Le Népal n’est pas touché par l’épidémie. L’Inde, très peu. 

Nous devrions pouvoir rendre la moto à Delhi le 15 avril.

En attendant, avec nos extensions de visas en poche, nous partons à Pokhara. C’est une charmante ville beaucoup moins polluée que Katmandou, située au bord d’un lac tout près des Annapurnas. » 

La décision de confinement a été décrétée par le gouvernement Népalais le 23 mars au soir, sans préavis.

“Le 24 mars à 8 h, nous entendons les premières voitures de police sillonner les rues, sirènes hurlantes, faisant signe aux habitants de rentrer chez eux et de baisser les rideaux de fer de leurs boutiques. Tous les commerces reçoivent l’ordre de fermer, y compris les pharmacies et les magasins d’alimentation.

Les Népalais découvrent la nouvelle du confinement dans la rue et ne semblent pas réaliser ce qui arrive.Tout s’est passé très vite. La veille, nous avions eu connaissance de premières restrictions de déplacement sur les grands axes routiers mais cela ne présageait pas de mesures si rapides et radicales.” 

Nous sommes chanceux d’être au Népal. 

“La ville est soudainement déserte. 

Très vite, quelques commerces bravent l’interdiction d’ouvrir pour nous aider. 

Nous faisons nos emplettes dans l’obscurité derrière les rideaux de fer. De nombreux Népalais nous donnent leur numéro de téléphone au cas où nous aurions besoin de quelque chose. La bienveillance népalaise vis à vis des touristes ne faiblit pas. Nous bénéficions d’attentions particulières, y compris de la part de la police et de l’armée. Nous sommes chanceux d’être au Népal”.

Retour à Katmandou à moto. 

“ Nous avons trouvé un arrangement avec le loueur Indien de la moto et pouvons la laisser à Katmandou. 

À notre grande surprise, la police compréhensive nous délivre facilement un laisser-passer pour faire le trajet de Pokhara à Katmandou. ils nous demandent à plusieurs reprises si nous avons assez d’essence car il n’y aura pas moyen de se ravitailler en route.

En ce 29 mars, à quoi va ressembler notre trajet en période de confinement ? Le trafic habituellement est tellement dense sur cette route qu’il faut compter 8 à 10 heures pour couvrir les 200 kilomètres.

Effectivement, la route est presque déserte. Nous croisons juste une vingtaine de camions, quelques ambulances et quatre mini-bus escortés par une voiture diplomatique anglaise.

Dans chaque ville, les policiers et l’armée font de la prévention et surveillent les déplacements. Un “Help desk”, une tente avec quelques lits et de la nourriture à disposition a été installée dans chaque commune. Personne ne nie le fait que les structures sanitaires au Népal sont insuffisantes pour faire face à une pandémie, mais le gouvernement met des parades en place.

Nous avons également croisé de nombreux jeunes hommes marchant le long de la route, sans doute des journaliers qui tentent de rejoindre leur famille. On lit dans les journaux ici que pour ces salariés au salaire quotidien, pour les expatriés népalais actuellement bloqués à la frontière côté Inde, pour les familles vivant dans les quartiers défavorisés de Katmandou, la situation est difficile. Ils ont plus peur de la faim que du virus. Le nombre officiel de personnes contaminées est actuellement de cinq.

Attente d’un vol pour la France.

“ Nous ne pensions pas finir ce voyage à Katmandou. Depuis notre retour ici, nous vivons au jour le jour.

Nous sommes maintenant dans l’attente d’un vol pour entrer en France. L’ambassade nous informe d’un affrètement possible le 4 avril. L’aéroport est fermé aux Companies privées.

Nous restons en veille de l’évolution de la situation dans le monde, en espérant que la pandémie puisse être contenue rapidement.

Nathalie Nowick (37)

mercredi, 12 février 2020 14:50

Pensée de Birmanie

Du fin fond de la Birmanie, nous avons retrouvé ABM!!!

BirmanieC’est extraordinaire !!!

Du fond de notre pirogue, nous embarquons pour le magnifique lac Inle, vaste étendue d’eau entourée d’une ceinture de montagnes, nous surprenons les pêcheurs et bateliers, les habitations sur pilotis, les temples, les nombreux ateliers artisanaux, les jardins flottants et le fameux marché du jour.

C’est une splendeur, une journée mémorable.

> René et Marie (34).
jeudi, 06 février 2020 15:40

Amritsar et les vicissitudes du Temple d’Or

Cœur du Pendjab, grenier à grain de l’Inde situé au sud du Cachemire et en bordure du Pakistan, la ville d’Amritsar n’aurait pas grand intérêt malgré son million d’habitants, presque tous sikhs, si elle ne renfermait l’une des merveilles de l’Inde et le lieu le plus sacré de leur religion, le Temple d’Or.

Le sikhisme, vingt millions de personnes réclamant toujours leur indépendance

Il ne faut pas être né au Pendjab pour devenir un sikh, mais adopter les préceptes de vie de Guru Nânak, inventeur d’une religion nouvelle au XV è siècle. Né près de Lahore, aujourd’hui au Pakistan, Nânak, hindouiste de la caste des guerriers, regrettait l’immobilisme de sa religion, ses sacrifices d’animaux et ses castes. A 27 ans, il eut une révélation : «  Il n’y a pas d’hindous, il n’y a pas de musulmans, il n’y a qu’un Dieu, la Vérité suprême. » Et il partit sur les chemins prêcher sa nouvelle foi. Ses fidèles se dénommèrent « sikhs », disciples en sanscrit. Pour éviter les luttes de pouvoir, il désigna son successeur avant sa mort, guru Angad, qui créa un nouvel alphabet et mit par écrit ses enseignements. Ce fut l’Adi Granth, le livre sacré des sikhs que l’on peut voir au sein du Temple d’or d’Amritsar, fondé en 1574 par le dixième guru, guru Ram Das. Ce mouvement prit de l’ampleur et s’organisa militairement. Les Khalsas, les Elus de Dieu, doivent défendre leur foi et respecter la loi des « 5 K » :  le kesh, laisser pousser barbe et cheveux ; le kangha, placer un peigne dans leur chignon; le kara, enfiler à leur poignet droit un bracelet de fer ou d’argent ; le kacca, porter toujours un caleçon court ; le kirpan, avoir un poignard ou une épée.

Des massacres organisés

Le succès du sikhisme et son organisation militaire favorisèrent son expansion au Cachemire et dans l’actuel Pakistan. Ce qui inquiéta les Anglais. Le 19 avril 1919, le général  Dyer, pour mater une manifestation pacifique des sikhs près du Temple d’Or, les enferma dans le jardin de Jalianwala et commanda de tirer. Bilan : 379 morts et 1200 blessés en 5 mn. Condamné par une commission à Londres, Dyer fut pourtant réhabilité et félicité par le Parlement.

En 1947, la sanglante partition du Pendjab déplaça dix millions de personnes. Si bien qu’en 1980, les sikhs ont demandé la création d’un Etat autonome et les chefs se sont enfermés dans le Temple d’Or. Après quatre ans de négociations non abouties, Indira Gandhi envoya aussi l’armée donner l’assaut au sanctuaire. Bilan : 500 morts et destruction partielle du Temple d’Or. En octobre de la même année, la chef d’Etat fut à son tour assassinée par ses gardes du corps sikhs. Ce fut le signal d’un massacre des sikhs dans l’Union indienne. Si aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre, les sikhs souhaitent toujours leur indépendance.

Le Temple d’Or, un exquis complexe du XVI è siècle

Rattrapée par l’essor de sa population, Amritsar a des problèmes d’embouteillages, pollution, égouts et ramassage des poubelles. La ville n’est propre que dans le périmètre du Temple d’Or. Beaux et hiératiques, barbe fournie et tête parée de turbans multicolores, souvent en tenue blanche, pantalon et tunique de coton, ou de guerrier, grande robe bleue, épée impressionnante, les sikhs vont et viennent dans une atmosphère recueillie. Les femmes n’arborent pas de tenue particulière. Ce quadrilatère de marbre immaculé creusé d’un bassin à carpes sacré ou piscine de nectar (Amrit Sarovar), est ceint de colonnades sous lesquelles peuvent dormir les pèlerins et de divers bâtiments religieux ou administratifs. Quatre portes le percent.

Au centre du bassin s’élève le Temple d’Or, maintes fois saccagé et rénové à l’identique. De proportions parfaites, cube plaqué d’or tout scintillant, coiffé d’un dôme achevé en 1830, il mire dans les eaux bleues du bassin ses délicates ciselures. Un pont y mène et l’on doit patienter avant de pénétrer à l’intérieur du sanctuaire. Tout le monde y est admis, à condition d’avoir une tenue correcte, les pieds nus et la tête couverte d’un foulard en principe orange. La plupart des dalles de marbre sont des stèles funéraires portant les noms des martyres massacrés sur les ordres d’Indira Gandhi, ce qui ajoute à l’émotion. Les plus pieux s’immergent dans le bassin, les autres se contentent de marcher dans l’eau du pédiluve.

La prière du soir

Tous ceux qui le souhaitent peuvent se restaurer à la cantine, où plus de 10 000 repas gratuits sont servis chaque jour dans un ordre impressionnant. Les convives sont assis sur des nattes et attendent les bénévoles distribuant gamelles, couverts et gobelets en inox, puis dal, soupe aux lentilles épicée, riz blanc et thé (les sikhs ne consomment pas d’alcool). Le repas achevé, chacun dessert son couvert et le range dans des bacs servant à la vaisselle. Quand les convives sortent, la salle à manger est prête à resservir.

Quand la nuit tombe, le Temple d’Or, auréolé de lumière, scintille en marbrant des dernières lueurs du couchant les eaux du bassin. Dans le sanctuaire, un guru  que l’on n’a pas le droit de photographier, en prière, presque en extase, tourne avec gravité les pages de l’immense livre sacré surmonté d’un dais incrusté de diamants et de pierres précieuses, le trésor des sikhs. Des chants s’élèvent, ponctués par le son des gongs.

Jalianwala Bagh, le jardin des supplices

La ville s’éveille tôt. Les premières échoppes entrouvrent leurs yeux métalliques. Des marmites de masala tea, thé indien infusé avec lait, sucre, cardamome, poivre et épices, sont mises à bouillir en pleine rue. L’ambiance est recueillie au Jalianwala Bagh, qui ouvre ses portes. On peut voir sur un mur les impacts des balles anglaises (on en trouva 1600). Des groupes d’étudiants viennent rendre hommage aux victimes des Anglais devant le mémorial portant le nom des morts, faisant ensuite le tour de la mosquée qui leur est consacrée. Un groupe de pèlerins psalmodient : « Il n’y a qu’un Dieu, la Vérité suprême ». 

< Isaure de Saint Pierre (75)

mercredi, 29 janvier 2020 15:51

Laos : Vang Vieng : paradis ou enfer pour les habitants

 C'est une première fois pour nous au Laos et dans cette petite ville au bord de la rivière Nam Song et au pied de belles falaises karstiques.
On m'avait prévenu depuis quelques années "il faut vite y aller avant que le tourisme de masse ne dégrade tout". C'est ce que nous deplorons depuis  notre arrivée ...

Les paysages sont très beaux, le tourisme de masse (bcp de jeunes) est bien présent, les chemins praticables en véhicules par les locaux ou en VTT comme nous sont dégradés par le nombre très important de buggies pilotés notamment par des touristes Coréens. La poussière règne en maîresse partout de même que la pollution due aux véhicules à moteur, le bruit assourdissant dans les bars où se défoncent les jeunes ou moins jeunes de toutes nationalités qui constituent les 2/3 des touristes dans cette ville hors du temps du Laotien moyen...

On nous avait bien dit !! La réservation préalable sur Internet (Agoda) d'une chambre dans le Popular View Guesthouse avec balcon et vue sur la rivière est un très bon choix, je recommande donc. Il est situé à côté de la passerelle nord temporaire (15 € la chambre pour 3, avec pt déjeuner mediocre) .

En cette fin janvier 2020, le niveau de l'eau dans la rivière est bas comme à chaque saison sèche, nous avons quand même pu y faire 2h de kayak. Les très nombreuses agences proposent bcp d'activités : VTT 30.000 kips la journée soit 3€, Kayak l'après-midi 12€/pers (à 3 pers, 2 kayaks) avec un guide dont on aurait pu se passer car peu de courant et peu de rapides faciles à négocier, tubing (sur grosses bouées), buggy, escalade, mongolfière, tyrolienne, etc... Tout pour les loisirs (à outrance) !

On nous avait aussi décrit l'accueil souriant des Laotiens, ce n'est pas le cas ici (comme à l'hôtel...) et on les comprend car ils sont totalement envahis par la cohue de touristes (dont on fait aussi partie) ... Malgré tout, ce tourisme les fait vivre. Cette situation n'est pas facile pour eux.

On y est resté 2 1/2 jours avant de gagner Phonsavan et la Plaine des Jarres.

Popkan mai (Kenavo ?)

> Roland Tourbot et Nicole Grellier (92)
mardi, 07 janvier 2020 15:22

Pause en vélo dans les Alpujarras

Depuis plusieurs années, nous pensions et rêvions de voyager autrement.

Nous avons voyagé en utilisant l'avion, hop aller, hop retour en essayant de nous immerger dans le pays "survolé" pendant 10 à 15 jours.

Cette solution ne nous satisfaisait plus et nous nous sommes orientés vers le vélo et la cyclo-randonnée, plus rapide qu'à pied, même si nous aimons et pratiquons la randonnée, libre aussi de nous arrêter ou bon nous semble, peu polluant.

Depuis deux ans nous partons l'été en vélo avec nos sacoches. la première année le long du Rhin, en Allemagne et Pays bas puis une boucle Ecosse et l'été dernier aux Baléares, en Espagne au Portugal et sur la côte ouest française pour plus de 1800 km à chaque fois.

Nous voyageons en famille (restreinte) nous parents et une de nos deux filles. 

Nous nous faisons un plaisir de porter peu d'affaires et notre matériel de camping. 

Lors de notre parcours cet été, nous avons fait une pause dans les Alpujarras, à Bubion, dans un havre de paix. Niché dans les montagnes, au milieu de villages perchés d'un blanc maculé, nous sommes arrivés sur un coin paisible et bienveillant, au confort simple et authentique, la CASA IBERO.

L' hôte est à l'image du lieu ; nous n'étions plus certains d'être encore en Espagne, d'autant qu'à quelques kilomètres, dans un autre village (Mecina Fontales) officie un couple de Français dont madame est aux fourneaux et nous régale de ses préparations végétariennes (l'Atelier).

je vous laisse l'adresse du lieu en espérant que celles et ceux qui s'y rendront trouveront le même plaisir que nous dans la quiétute des différents espaces dédiés au bonheur.

> Les ALVELO (Stéphane, Nathalie et Ninon ALVINO)

→ CASA IBERO 

Calle Nueva Apertura, 5

18412 BUBION

+34 653 935 056

→ L'ATELIER (Brigitte et Michel)

Calle Alberca, 21

18414 Mecina Fondales

+ 34 958 857 501

jeudi, 12 décembre 2019 11:31

Sur le chemin de Stevenson

Florac, le 24 juin 2019

Je me réjouis d'avoir abandonné mon cahier au gîte de Pradelles. C'était trop lourd. Ces quelques feuilles feront bien l'affaire, car je n'ai encore jamais trouvé le temps d'écrire au cours de ce périple. Trop occupée que j'étais à savourer pleinement l'expérience. Ici, attablée à l'intérieur du bar, après une bière ambrée qui m'a un peu retourné la tête et avec un match de foot féminin en bruit de fond, je rédige ces quelques lignes. L'étape a été longue. Il fait très chaud. J'ai les pieds en feu et la jambe gauche en vrac. C'est ça aussi la randonnée. Il faut souffrir pour connaître l'extase d'un bivouac paradisiaque ou d'un lever de lune sur la montagne. Demain, une journée de repos s'impose. J'ai posé ma tente au camping. J'irai descendre les gorges du Tarn en canoë. Un peu de fraîcheur et de repos pour mes jambes. Le rêve !

Je marche seule depuis huit jours. J'ai réussi à m'échapper de mon quotidien parisien. C'est déjà une victoire en soi. Du temps rien que pour moi, pour m'immerger dans la nature, pour respirer à plein poumon, pour communier avec mon environnement. Le luxe absolu ! Une renaissance.

Arrivée au Puy en Velay le 17 juin vers 19h30. Je m'élance vers Coubon à la sortie de la gare. Il fait beau. Les paysages sont superbes. Je croise un héron majestueux et je me pose pour le bivouac vers 21h. C'est magique d'être seule en pleine nature. Le lendemain, je rejoins le GR 3 qui longe les magnifiques et vertigineuses gorges de la Loire et je retrouve le GR 70 à Saint-Martin-de-Fugères. Le soir, je me pose dans un bois pour planter la tente et profiter du coucher de soleil.

Au réveil, j'ai deux tiques plantées dans le bas du dos. Je prends un café à Saint-Nicolas-du-Bouchet où je demande de l'aide aux deux garçons de café. Ils semblent avoir le coup de main, car ils parviennent à extraire les tiques en entier avec une pince à épiler. Merci les gars ! Je suis soulagée de repartir sans elles ! Je fais un détour par le lac du Bouchet pour me baigner. C'est extraordinaire. Le lac est parfaitement rond. L'eau est glaciale et transparente. Je rejoins ensuite Pradelles via Landos où je m'arrête à la pharmacie pour désinfecter mes piqûres. J'ai du mal à terminer l'étape. La route est longue et j'ai des ampoules à chaque pied. Mon sac est trop lourd. Ce soir, je dormirai dans un lit, mais ce n'est pas évident de trouver un gîte à Pradelles : il y a beaucoup de monde sur le chemin en cette saison. Les autres randonneurs, plus prévoyants que moi, ont réservé leurs hébergements à l'avance. Finalement, je serai seule dans une chambre de huit. Je dispose aussi d'une cuisine. C'est le luxe. Je n'ai pas mangé chaud depuis deux jours.

Après une nuit reposante, je prends le chemin de Langogne. Le centre historique est joli, mais le bruit des voitures me pousse à en partir très vite pour retrouver la quiétude du chemin. L'orage gronde au loin. Je dois faire une pause en forêt pour laisser passer la pluie. J'arrive à Luc par le château sous un ciel noir. L'ambiance est dantesque, apocalyptique. Je monte en haut du donjon. Puis, je descends dans le village pour m'installer à l'aire naturelle de camping. La pluie et l'orage me saisissent en plein montage de tente. Nous sommes quelques téméraires à camper là. Nous passons la soirée en mode réfugiés climatiques à l'abri dans les sanitaires. Ce n'est pas très glamour, mais au moins, nous sommes au sec. La conversation s'engage dans différentes langues entre marcheurs et cyclistes.

Le matin au réveil, le maire du village nous rend visite avec son chien. Il vient vider la boîte en libre-service pour le paiement de la nuit. Il nous conseille un itinéraire bis pour monter à l’abbaye, car le tracé du GR suit une ligne à haute tension. J'arrive à Notre-Dame-des-Neiges vers 13h. Je passe cinq minutes à la messe pour écouter chanter de vieux moines en robes blanches qui tiennent à peine debout. L'accueil n'ouvre qu'à 17h. Je décide de ne pas trop m'attarder et de continuer jusqu'à La Bastide-Puylaurent. J'y arrive à 14h, juste au moment où l'orage éclate. Je m'installe à l'hôtel.

Ce matin, j'enfourne le petit-déjeuner que l'on me sert à l'hôtel. Je suis la seule cliente. Quel plaisir ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas savouré un vrai petit-déjeuner. J'arrive à Chasseradès vers 12h. Je pique-nique près du cimetière où il y a un robinet pour faire le plein d'eau. Les paysages sont magnifiques sur la montagne du Goulet, mais des coupes de bois m'obligent à faire un long détour en forêt. Le chemin est barré. Je prends une magnifique piste en balcon pour rejoindre Les Alpiers. Des genêts en fleurs recouvrent la montagne. C'est superbe. Je trouve un coin de bivouac dans un champ à l'abri des arbres et me laisse bercer par les cloches tintinnabulantes des vaches pour m'endormir.

Le lendemain, je m'arrête prendre un café à Le Bleymard en attendant le passage de la transhumance des moutons. C'est l'effervescence. Plus de 2500 moutons doivent arriver vers 10h30. On les voit dévaler les pentes de la montagne en face puis approcher du village, c'est comme une vague blanche ondulante. Je devance le troupeau quand je le vois arriver et je grimpe jusqu'au Mont Lozère. Il y a du monde tout le long du parcours à chaque embranchement pour canaliser le troupeau dans la bonne direction. C'est une vraie fête populaire. Le sommet n'est plus qu'un alignement de camping-cars. Un marché fermier occupe le reste de l'espace. J'attends l'arrivée des moutons qui sont retenus avant le col pour permettre aux politiciens locaux de terminer leurs discours sans se presser. Je reprends le chemin. La traversée du Mont Lozère est magnifique. On se croirait dans la steppe mongole. Vue à 360° au sommet du Finiels. Redescente avec des panoramas à couper le souffle. Il y a des chaos rocheux partout. Beaucoup d'activités agricoles. Difficile de trouver un coin calme pour poser la tente. Finalement, je me pose à l'écart du chemin, bien cachée, entre quelques pins et des buissons de genêts. Ciel étoilé sublime. La pleine lune illumine la nuit. On voit comme en plein jour. C'est beau, magique, vraiment impressionnant. Je me sens tellement bien, tellement à ma place dans ces moments de communion avec la nature.

Petit-déjeuner dans un café à Pont-de-Montvert. C'est un joli village que l'on quitte par un magnifique pont en pierre. Une montée bien raide mène ensuite à un plateau agricole. Puis, on suit une belle ligne de crête avec des vues à 360° jusqu'au col avant de redescendre sur Florac où l'on retrouve la civilisation, le bruit des voitures et la pollution. Il fait chaud, mon sac est lourd, je suis crevée. Je me pose pour deux nuits au camping au bord du Tarn.

Le lendemain, les températures montent inexorablement. Il fait 35°C. C'est la canicule. Je suis vraiment bien, au frais, dans mon kayak, au fond des gorges. Je m'arrête quand je veux pour me baigner. Les gorges sont sublimes. Des vautours planent dans les airs. La journée est magnifique. Tout comme cette échappée en solitaire sur ces magnifiques chemins de France amoureusement entretenus par des bénévoles à qui je souhaite rendre hommage. Merci à vous de nous permettre de marcher les yeux dans le bleu du ciel et le nez au vent sans trop se soucier de l'itinéraire. Juste besoin de suivre ces jolies traces blanches et rouges que vous avez - comme des petits poucets - semées sur notre parcours pour ne pas se perdre et pour profiter du paysage en toute insouciance.

> Sandrine Ker (75)

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