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Espagne (8)

Espagne3J'ai garé ma semi-remorque sur le port de pêche d'Almeria .

De ma cabine je vois, à flanc de colline, des grottes fermées par des tôles. Ce doit être des demeures de clandestins. Je pars à pied à la recherche de mon hôtel. Je traverse un quartier populaire composé de petites maisons cubiques dominées par l'importante forteresse d'Alcazabar. Construit par les sarrasins, pris par les chrétiens, le château offre une belle vue sur la ville et ses toits en terrasse qui me rappellent un peu le Maroc.

Espagne1Nous sommes vendredi, Valérie arrivera en train dimanche soir. J'ai quitté la maison samedi dernier. J'ai récupéré mon camion à Taragone où mon collègue me l'avait amené. Il y a 5ans, je ne voulais pas de cette cuisine d'exposition pour professionnels. Maintenant ma femme et moi sommes fiers de cette semi-remorque unique en Europe. Grâce à elle nous avons sillonné la France dans tous les sens. Puis un jour les Espagnols en ont entendu parler. Après un voyage avorté aux Antilles et en Grande-Bretagne, nous avons commencé à rêver lorsqu'ils ont signé un contrat de deux mois. En traînant dans les rues d'Almeria je dégotte des restaurants populaires où pour moins de 10 euros je découvre la cuisine locale. Je m'en méfie parfois un peu depuis que j'ai vu toute une tablée se régaler de bottes de poireaux grillés à Tarragone. Il n'y a pas vraiment d'entrée mais plutôt un premier plat puis un deuxième. Le dessert n'a pas vraiment d'importance et peut être remplacé par un café assez fort pour remettre sur pied un agonisant.

A son arrivée j'ai emmené Valérie dîner dans un bar où les clients commentent bruyamment le match de football. Quelques tapas et un plat combiné feront l'affaire. Il est tard et demain nous devons mettre en place notre camion sur le port, près du terminal minéralier construit par des disciples d'Eiffel. Je vais aussi présenter Valérie à l'équipe espagnole avec qui nous allons travailler : Surtout Andréa, le directeur commercial italien et Joan, le cuisinier catalan. Celui-ci va enseigner à Valérie ses premiers mots de castillan : « puta madre » et « ostia ». Mais après tout dans les menus on trouve des « albondigas de la abuela ». Ce qui signifie : « couilles de grand-mère » .C'est à déguster au même titre que la queue de taureau et le flamenquin.

L'opération d'Alméria terminée nous partons pour Cordoue. Ma coéquipière s'est endormie lorsqu'en traversant la Sierra Nevada la neige limite la visibilité. Je roule prudemment sur la route glissante. Il y a deux fourgons au fossé. Deux heures plus tard nous voilà attablés devant une soupe chaude dans un restaurant routier. Le soleil réapparait avec des oliviers à perte de vue.

L'hôtel est dans le vieux Cordoue. Un dédale de ruelles bordées de portes ouvertes sur des patios nous émerveille. Celui de l'hostal del Antiguo Convento n'est pas en reste. Marilou, la patronne va se mettre en quatre pour nous être agréable durant notre séjour. Elle sera l'une des premières à apprendre la grossesse de Valérie. Ce qui créera des liens encore plus forts. Pendant quatre jours nous déambulons dans la ville sans omettre la célèbre mosquée cathédrale et le quartier juif. Une glace pas très fraîche va indisposer ma femme. Mais le médecin, au lieu de la gaver de médicaments va lui prescrire un régime tout aussi efficace arrosé d'Aquarius, eau gazeuse locale.

A Séville nous admirons comme à Cordoue les vitrines de magasins qui regorgent de châles et de robes andalouses dont le prix n'entre pas dans notre budget. Mais à l'entrée de la cathédrale nous avons le plaisir de voir des sévillanes arborer leurs magnifiques toilettes en attendant une future mariée. Et l'une des plus âgées, dont la chevelure était ornée d'une mantille n'était pas la moins photographiée. Par contre les prix des restaurants sont aussi élevés que le nombre de touristes et en regardant l'assiette des voisins nous comprenons qu'il vaut mieux aller ailleurs pour commander une paëlla. Heureusement, en s'éloignant un peu du centre, nous retrouvons les petits restaurants où nous pouvons nous régaler de « larmes de poulets » et autre « salmorejo ».

Espagne2Le matin nous prenons notre petit déjeuner dans un bar : un chocolat tellement épais que je m'amuse à y faire tenir ma cuillère debout et du pain grillé beurré ou huilé accompagné de jambon Ibérique. D'ailleurs nous voyons parfois des espagnols frotter une tomate sur leur pain avant d'y laisser également couler de l'huile. Inutile de préciser qu'elle est à base d'olive. On ne semble pas connaître d'autre type d'oléagineux ce que Joan nous confirme.

Nous quittons la quatrième ville d'Espagne. Valérie n'est pas rassurée dans la circulation. Les taxis que nous avons parfois emprunté ne respectent les feux et les limites de vitesse que modérément. Heureusement nous sommes vite sur l'autoroute et trois heures plus tard, nous apercevons la mer à Malaga. Encore quelques kilomètres pour Torremolinos où la ville a élevé un monument au tourisme. Nous nous attablons dans un restaurant ouvrier où pour moins de 8 euros chacun nous avons un repas complet, boisson et sourire compris. C'est un prix courant ici mais tous les estaminets ne se valent pas : si un midi les frites sont visiblement issues du congélateur, le soir nous nous régalons d'un délicieux « tocino de cielo », sorte de crème caramel offerte par le patron de l'établissement voisin. Mais la qualité du petit déjeuner est inversement proportionnelle à la classe de l'hôtel.

Il n'y a pas grand-chose à voir à Torremolinos à part la plage bordée de bar tenus et fréquentés par des néerlandais.
Heureusement un restaurant à l'écart nous servira une délicieuse paëlla bien garnie.
Après quelques jours à déguster omelette aux crevettes, filet mignon, calmars, seiche etc...

Nous partons pour Albacete. La ville est aussi moche que Torremolinos, la mer en moins.
Le musée du couteau nous émerveillera quand même. La cité étant renommée dans cet artisanat. Les restaurants utilisent d'ailleurs des couverts fabriqués sur place. L'un d'eux nous offrira même les canifs que nous avons utilisés au cours du repas.

D'Albacete nous traversons la Manche de castille .Dans la plaine des constructions circulaires assez larges, et au toit de lauze m'intrigue : un genre de borie. Plus loin un berger surveille son troupeau au bord de la route. Des collines apparaissent en s'approchant de Tolède. Des moulins juchés aux sommets semblent attendre le héros local : Don Quichotte. Son père, Miguel de Cervantès Saavedra prince des génies a son buste dans toutes les villes. Quant à El Quijote, comme on dit ici, on le retrouve un peu par tout en effigie : sur les murs ou au fond des assiettes surtout à Talavera de la Reina où nous allons passer une petite semaine.

Les ateliers de porcelaine qui ont fait la gloire de la ville nous attirent. Mais Joan nous a conseillé de ne pas oublier d'acheter un jambon ibérique à 50 euros pour 6 ou 7 kilos. La vieille ville n'a pas beaucoup d'attrait hormis la muraille et le pont romain. Mais c'est dans le cabinet vieillot du gynécologue que Valérie et moi voyons pour la première fois le foetus de 11mm dont le cœur bat en elle. Nous sommes aussi émus l'un que l'autre. Dehors une cigogne plane et nous fait un clin d'œil avant d'aller rejoindre ses consoeurs sur clochers et toits des églises voisines. Nous les entendons claquer du bec. Un prêtre croisé à l'entrée d'un couvent bénit le fruit de notre union. Derrière la porte les clarisses entonnent un chœur...

Sur la route qui mène à Cadix, nous apercevons des cochons gris sur un chemin. Le paysage est rocailleux. Nous traversons peu de village. Nous n'aurons pas le temps de visiter la ville la plus au sud de notre périple. Il nous faut arriver à Valence avant samedi soir puisque nous ne devons pas rouler le dimanche. Dans cette province la langue n'est plus le Castillan ni le Catalan mais un mélange des deux. De toutes manières de nombreux commerçants sont francophones. Notre mission en Espagne touche à sa fin. Une dernière étape à Tarragone, nous permet de visiter la ville et ses murailles romaines.

Avant de rentrer en France nous achetons sur la route des sacs d'oranges gorgées de soleil entre 50 et 80 centimes le kilo pour compléter le Turron et le jambon qui pendra au plafond de notre maison et qui nous permettront ainsi de garder quelques saveurs d'Espagne et surtout d'en faire profiter nos proches.

Jean Michel Paoletti 

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