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Tourisme responsable (43)

lundi, 05 décembre 2022 15:30

Mission pour la sauvegarde des tortues au Costa Rica

Il est 01h00 du matin, je suis en tenue de « combat » pour partir patrouiller sur la Playa Tres, au nord du petit village de Parismina sur la côte caraïbes du Costa Rica, à la limite du parc national de Tortuguero. Cette patrouille de nuit a pour but la protection des tortues marines durant la période de ponte : principalement pour éviter le braconnage (encore très répandu sur ces plages immenses), mais aussi pour recenser les tortues et les nids à des fins d’études scientifiques.

Durant notre tour du monde en famille, nous avons envie de prendre du temps pour faire un ou plusieurs volontariats. Nous adorons les tortues et quelle plus belle expérience que de donner un peu de notre temps à une petite association* qui œuvre pour leur sauvegarde!

Ces patrouilles sont assez éprouvantes car elles ont lieu en pleine nuit – 2 shifts de 4 heures entre 21h00 et 05h00 du matin – sur une plage difficile d’accès, à la seule lueur de la lune, ou de nos lampes frontales de lumière rouge surtout lorsque l’on aperçoit la silhouette d’une tortue. La lumière rouge est en effet moins dérangeante pour les tortues qui pourraient être aveuglées par la lumière blanche et faire demi-tour. Par équipe de 2, nous marchons de 6 à 12 km à la recherche de traces ou de tortues sorties de l’eau pour pondre.

Une fois une tortue repérée en train de préparer son nid, le travail consiste selon le cas à : compter les œufs pendant la ponte (en général une centaine d’œufs), trianguler la position exacte du nid avec les coordonnées GPS, marquer la tortue avec une bague si elle n’en a pas encore, la mesurer et effectuer un contrôle général de la tortue avant qu’elle ne retourne à la mer.

Il est parfois nécessaire de repositionner certains nids s’ils sont trop proches de la ligne de marée ou dans une zone de braconnage. Dans ce cas débute un travail délicat de recherche du nid, de collecte des œufs et de leur déplacement dans un endroit plus propice, en prenant bien soin de le répertorier et de le camoufler également.

Marcher au son des bruits des vagues, sous un ciel étoilé, sentir l’adrénaline quand une tortue est repérée et une grande responsabilité lorsque l’on doit compter ses œufs ou lui fixer sa bague, quel sentiment incroyable !

Succédant directement aux deux patrouilles, vers 0500 du matin démarre le recensement des nids de la nuit et des « fausses traces » (comprenez par là, des tortues qui sont venues sur la plage mais qui n’ont pas pondu). Cette sortie est encore plus fatigante car elle nécessite de parcourir toute la plage, plus de 10 km aller-retour, et se termine en général sous une chaleur étouffante. Heureusement, la nature nous offre, de ci de là, une eau de coco revigorante.

Nous alternons les patrouilles afin qu’un de nous deux reste avec notre fille qui dort paisiblement… Nous dormons chez l’habitant : une famille costaricienne modeste et adorable, et dont le deuxième enfant est devenu un grand copain de Daphné. Ils jouent ensemble la semaine entière, c’est également une belle expérience culturelle pour elle.

En fin de semaine, nous assistons avec Daphné à l’éclosion d’un nid de tortues vertes : une autre association de la région, qui possède un vivier de nids (repositionnés pour leur sauvegarde), nous invite à voir la mise l’eau des bébés tortues lorsqu’ils sont prêts à parcourir les océans ! Une magnifique expérience que de voir ces petites tortues se hâtant pour parcourir les quelques mètres qui les séparent de la mer. Malheureusement malgré l’action journalière de ces volontaires, une fois en mer, seul 1 bébé sur 1000 parviendra à l’âge adulte… Et les femelles reviendront 30 ans plus tard sur cette même plage pour pondre à leur tour. Un cycle de la vie incroyable et qu’il nous est donné de protéger coûte que coûte !

Nous avons une grande admiration pour ces personnes qui dédient leur vie à ces belles actions et partagent leur passion. Nous espérons en rencontrer encore beaucoup sur notre chemin autour du monde, notre mini.globecroqueuse est prête pour de nouvelles aventures !

*Turtle Love au Costa Rica a pour missions principales : la protection de la ponte des tortues via les patrouilles de nuit, leur recensement à des fins scientifiques et statistiques, la sensibilisation à la conservation et à l’environnement auprès des communautés locales, et certains projets scientifiques de recherche sur les tortues marines.

@mini.globecroqueuse

vendredi, 11 décembre 2015 15:36

Masaï-Mara : Adieu les Big Five !

Deux lions mâles à belles crinières noires somnolent paresseusement à l'ombre d'un acacia ! Tout autour, la savane blonde, infinie, brûlée d'un soleil ardent, danse sous la brise légère. Quelques véhicules tout-terrain défilent cycliquement devant les patriarches. Les touristes en mal de belles photographies et de sensations fortes s'impatientent un peu mais réalisent toutefois quelques clichés. Il faut bien rentabiliser le très cher coût du safari. Lorsqu'ils interrogent leur chauffeur, c'est la même question, sempiternelle, qui revient systématiquement : "Ils vont dormir encore longtemps" ?

- "Cà dépend, on ne peut pas savoir. Les lions sont vraiment actifs et chassent surtout de nuit. Aux heures chaudes, la savane se fige. Ils vont sans doute dormir comme ça, toute la journée. "

La culture Massaï a sans doute contribuée, jusqu'à il y a peu, à la conservation de l'écosystème du Masaï Mara, le parc mythique, théâtre de la grande migration des gnous et de ses spectaculaires "crossing", qui attiraient, jusqu'à il y a peu, des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier. Le Masaï-Mara, le plus célèbre, le plus somptueux et le plus riche sanctuaire sauvage d'Afrique, permettait d'observer, en une unique journée de safari, les fameux big five (lion, rhinocéros, éléphant, léopard et buffle) les espèces que les premiers colons blancs tuaient plus volontiers, "avec noblesse", lors de chasses imbéciles.

Le peuple des fiers guerriers Massaï, autrefois nomade, vivait en symbiose avec la grande faune charismatique des savanes d'Afrique de l'Est. Et si un jeune "morane" tuait parfois, tradition oblige, un lion à la sagaie pour prouver son courage et devenir un homme aux yeux de sa communauté, cela n'impactait nullement l'équilibre séculaire qui régissait les savanes d'Afrique de l'Est depuis la nuit des temps.

Les temps ont changé ! La sédentarisation, la démographie galopante que connaît le Kenya aujourd'hui, la pression humaine ont bouleversé le fragile équilibre de la réserve ! Aujourd'hui, le constat est aussi alarmant que désespérant.

tony52

Les feux de brousse, allumés cycliquement sans aucun contrôle, ont anéanti toute une frange de petits animaux, reptiles, insectes, oiseaux. Qui peut se vanter aujourd'hui d'avoir observé une tortue lors d'un safari à Masaï-Mara ? Les lycaons, tués jusqu'au dernier, ont disparu depuis belle lurette. La petite trentaine (vingtaine ?) des derniers représentants du rhinocéros noir ne se reproduit plus (un vaste complexe hôtelier fut édifié tout récemment au cœur de leur dernier sanctuaire forestier de reproduction). Ils sont liquidés par les braconniers, les uns après les autres, lentement mais sûrement. Les guépards, l'une des espèces les plus emblématiques et attractives pour les touristes, ne se comptent plus que par quelques dizaines d'individus. Cette espèce erratique, sans territoire, à la biologie fragile, se trouve bien trop à l'étroit sur les derniers 1500 kilomètres carrés du parc, chaque jour davantage grignotés. En compétition avec les grands prédateurs, elle ne fait pas le poids : près de 95% de ses petits sont décimés par la destruction (lions) prédation (hyènes, chacals et babouins...) et le trafic (google-isez Dubaï cheetah par exemple sur votre clavier d'ordinateur pour vous en convaincre...) sans que cela ne semble émouvoir les rangers du parc !

Les éléphants tombent comme jamais auparavant sous les balles ou les flèches empoisonnées des braconniers partout au Kenya : les conteneurs d'ivoire à Mombasa et l'orphelinat des éléphanteaux à Nairobi ne désemplissent plus !

Le nombre de lions est en diminution constante depuis plus de 20 ans. Révolu le temps, jusque dans les années 90, où l'on pouvait encore observer des clans de plus de 40 individus, voire davantage. Les jeunes lions mâles, lorsqu'ils atteignent l'âge de deux ans, sont chassés des troupes et doivent conquérir un territoire, pour s'y établir et fonder leur propre clan ; la biologie de l'espèce l'exige ! Mais de nouveaux territoires, il n'y en a plus ! Le parc est désormais cerné de toute part par les activités humaines, le pastoralisme, l'agriculture... Et quand bien même ces jeunes lions oseraient s'aventurer, en désespoir de cause, dans les zones limitrophes pourtant dites de "conservation", ils n'y trouvent que la pointe d'une sagaie et les balles. Qu'ils aient l'outrecuidance de dévorer une vache qu'on leur apporte pourtant sous leur nez, la sentence est sans appel : le poison et la mort...

tony59

Pour couronner le tout, chaque nuit, des milliers de têtes de bétail investissent illégalement la réserve, jusqu'en son cœur le plus profond. Les autorités gestionnaires du parc et les rangers ferment les yeux ! Les Bomas sont d'ailleurs stratégiquement positionnés sur sa frontière même ! Outre le dérangement permanent, les vaches sont accompagnées de chiens qui errent librement dans la réserve et détruisent les jeunes gazelles ou les portées de guépardeaux ! Ces intrusions constituent sans nul doute le plus grave fléau pour la réserve. Imaginez ce que serait devenu le Masaï-Mara si sa frontière Sud avec le Serengeti tanzanien ne lui permettait pas d'échapper totalement à l'étouffement. Nous n'en parlerions même plus aujourd'hui !

Bilashaka et le marais de Musiara n'appartiennent plus désormais au clan de la Marsh Pride, les lions les plus célèbres d'Afrique, starisés par les documentaires de la BBC : ils en sont chassés chaque nuit par les éleveurs de bétail et n'y reviennent finalement plus ! D'ailleurs, à l'heure où j'écris ces lignes, la Marsh Pride, empoisonnée, mutilée, n'est plus que l'ombre que de ce qu'elle était jadis...

Les safaris kenyans ne font plus rêver depuis bien longtemps ! Ebola et le terrorisme y ont sans aucun doute leur sinistre part, mais pas que...

Le pays est aujourd'hui à la croisée des chemins : il devra relever un difficile défi : sauver ce qui peut encore l'être, sauvegarder à tous prix son unique et merveilleux héritage. La culture Masaï doit s'adapter, entrer résolument dans le monde moderne... ou dire adieu aux temps heureux des safaris et à sa manne financière, pourtant indispensable facteur de développement. Cela est possible, la gestion exemplaire du Trans-Mara (rive droite de la rivière Mara) est là pour le prouver.

En laissant mourir le Masai-Mara, le Kenya est en train de perdre son plus beau fleuron, sa plus belle carte postale, sa vitrine, son meilleur atout...

Mais, manifestement, il ne l'a pas encore compris !

< Texte et photos deTony Crocetta



vendredi, 21 juin 2013 13:32

Bilan de l'Opération "Unis pour un tourisme alternatif »

Pendant 3 mois, entre mars et juin, ABM a parrainé l'opération « Unis pour un tourisme alternatif ».
Lancée par le blog collaboratif Voyageur du Net, cette opération visait à promouvoir le tourisme alternatif et responsable au sein de la blogosphère du voyage.

Mikaël et Kalagan, les 2 initiateurs du projet, ont réussi leur pari : 41 blogueurs ont rejoint l'initiative et ont publié sur leur blog des articles de réflexions sur le voyage, des articles critiques sur le tourisme de masse, des articles de promotion de lieux insolites, de projets écologiques, solidaires ou communautaires. Vous trouverez ci-dessous le bilan de cette opération et la liste des participants :

"Unis pour un tourisme alternatif" : plus de 40 contributions, un bilan positif . Un bilan positif qui démontre qu'une partie de cette blogosphère est consciente des enjeux du tourisme et du voyage, que beaucoup se posent la question du sens même du voyage, le différenciant de simples vacances.
Les problèmes écologiques liés à l'industrie touristique ont été abordés dans plusieurs articles. Les conséquences sociales et économiques également. Mais comment changer ses habitudes de voyage afin de devenir un touriste responsable ?

Sortir des sentiers battus en évitant les pièges touristiques, partir moins souvent mais plus longtemps afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre produites par les transports aériens, avoir une approche du voyage plus locale en participant à des projets solidaires auprès des populations les plus pauvres, privilégier les acteurs du tourisme et les agences qui prennent en compte des facteurs écologiques et humains...

Toutes ces solutions mises en avant dans les articles, les débats et les commentaires tendent à démontrer qu'aujourd'hui, une transition des habitudes des touristes est en cours et que la blogosphère y à son rôle à jouer.
Pour en savoir plus, découvrez le site des Voyageurs du Net 

lundi, 19 novembre 2012 14:53

Arvel à Paris

Arvel Boutique ephemere novembre 2012BOUTIQUE EPHEMERE mais TOURISME DURABLE

Le tour du monde, notre pays ... en 5 jours à Paris.

ARVEL VOYAGES association de voyages lyonnaise qui œuvre depuis plus de 40 ans pour un tourisme différent,
porteur de sens et de valeurs conjuguant les solidarités, vient à la rencontre du public parisien.

ARVEL VOYAGES promet 5 jours d'animations, de découverte, de rencontre et de partage à l'image de ses voyages.
Un programme riche et varié : à l'occasion du lancement de la nouvelle brochure de voyages 2013, cocktail et concert acoustique de Bino Barros, jeune artiste talentueux du Cap Vert ; forum de présentation des destinations ; « Rendez-vous » animateurs ; rencontre avec les responsables de groupes et collectivités ; animation spéciale enfants le mercredi ...

Un évènement capital et original à ne pas manquer, convivialité assurée !

Du samedi 24 novembre 13h au mercredi 28 novembre 19h,
l'équipe d'ARVEL sera à la Galerie VOSKEL, 5 rue Timbaud Paris 11ème.
Entrée libre à la boutique éphémère, animations gratuites mais places limitées, inscription souhaitée.
Programme détaillé : www.arvel-voyages.com  rubrique « Actualités » ->> http://www.arvel-voyages.com/voyages/arveliens-actus-fiche.asp?P01=31 
lundi, 19 novembre 2012 14:44

Forun national du tourisme responsable

Visuel TropheeL'Association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables (V.V.E) organise le "Forum National du Tourisme Responsable" à l' Université Montpellier II

Du 30 novembre au 2 décembre 2012

Le rendez-vous national pour découvrir ceux qui agissent aujourd'hui pour le tourisme responsable de demain

V.V.E., c'est 1 000 adhérents voyageurs, 16 voyagistes et réceptifs, des guides-accompagnateurs, réunis et mobilisés autour du tourisme responsable, l'écotourisme, la solidarité et la protection de la biodiversité.

CETTE ANNÉE : 4 thématiques, 3 sujets principaux :
L'ÉCOTOURISME - LA BIODIVERSITÉ - LA SOLIDARITÉ

ÉVÉNEMENT PARRAINÉ par YVES PACCALET, Écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste
Objectifs du FNTR 2012
o Réfléchir, échanger et s'informer sur les solutions alternatives et les démarches novatrices qui seront présentées
de manière concrète.
o Rencontrer les acteurs : voyageurs, voyagistes, associations, engagés dans une démarche de Tourisme
responsable.

www.forumnationaltourismeresponsable.com
mercredi, 26 octobre 2011 10:30

Maitriser ses empreintes



Partir en vacances, c'est découvrir un pays, son patrimoine et son environnement. Il s'agit là des premières visites organisées pour s'imprégner de la culture et des richesses touristiques du pays.

Des richesses que chacun se doit de respecter grâce à quelques consignes simples mais toutefois utiles à rappeler.

Bien entendu, il est vivement recommandé de ne pas laisser ses déchets derrière soi, que ce soit dans un lieu public ou dans sa location de vacances. De plus, en fonction de votre destination, certains pays ne disposent pas de système d'élimination des déchets.

Les poubelles (lorsqu'il y en existe) restent tout simplement dehors. Il est donc parfois préférable de ramener avec soi sacs plastiques, piles, batteries et autres éléments très difficilement dégradables et nocifs. Par contre, il arrive que les boites de conserves soient réutilisées par la population pour la fabrication de bijoux ou autres objets. Penez les informations sur place. Brûler ses déchets est une possibilité mais il est essentiel de bien se renseigner avant car pour certaines civilisations, le feu est sacré. Il serait donc irrespectueux de le consacrer à la destruction d'objects aussi impures que des déchets.

Dans certaines régions, il est également recommandé d'utiliser des moyens de combustion qui demandent l'utilisation d'une quantité peu importante de bois comme le gaz, notamment pour faire la cuisine. Si le gaz n'est pas disponible, préferez le bois mort au charbon qui dans tous les cas demande beaucoup de combustible.

Enfin, l'eau est une denrée rare, en particulier pour les civilisation qui n'y ont pas accès. Il est donc essentiel de la respecter et ne pas la gacher. Symbole de vie, il serait très bien vu si vous demandiez l'autorisation avant d'utiliser le puit ou la pompe utilisé par les villageois. De même, il serait préférable de ne pas se laver autour de ce point, même si c'est une pratique courante pour la population locale.

Dans les hauts lieux du patrimoine, pensez à enlever le flash de votre appareil photo qui abime les éléments alentours. Ce sera très apprécié, surtout par les futures générations qui pourront alors profiter également de l'éclat des ces merveilles. Les monuments touristiques souffrent en effet, dans leur majorité : bâtiments, vitraux, peintures, espaces naturels...

De nombreux facteurs rentrent en comptes. Tout d'abord des restaurations mal gérées, la pollution ou encore les intempéries, tant de points que nous ne pouvont maitriser.

Le tourisme de masse est également un gros problème que rencontrent les lieux en question. Heureusement, par notre comportement sur place, il est possible de limiter les dégradations dues à cette cause. Evitez notamment de prélever des éléments de l'architecture. Ce démambulement détruit à jamais ces richesses toutes plus uniques les unes que les autres. De plus, un simple geste, comme caresser la main d'une statue, répété des milliers de fois peut avoir des conséquences définitives et déplorables. Cela ne vous empèche pas d'ouvrir grand les yeux. Les merveilles de cette terre sont tout autour de vous.

Le respect de l'environnement et le respect de la culture locale vont de pair et participent à part entière dans le succès de votre séjour. Pour votre propre confort mais également afin que votre entourage soit également à l'aise, optez pour des tenues larges, ou en tout cas pas trop moulantes. Evitez également les vétements trop courts ou avec des décoltés trop plongeant.

Dans certains environnements, vous pourriez avoir peur d'avoir trop chaud. Renseignez vous pour l'achat de tenues étudiées pour les fortes chaleurs avec des tissus plus légers et souvent anti-transpirant. Il est souvent dur de déchiffrer la culture des nouvelles populations que vous pourriez rencontrées, surtout lorsqu'elles sont très différentes de ce que l'on peut connaitre en Europe. Commencez par porter des vétements en bonne état, propres et sans trous.

Prenez soin de vos affaire. Vous pourriez être en présence de personnes qui ont du mal à obtenir une simple paire de chaussure. Respecter ses affaires et être conscient de sa chance est déjà un premier signe de respect pour ces populations.

Vous l'aurez compris, la première consigne est d'observer. En plus d'être témoin de scènes exceptionnelles vous apprendrez ainsi les manières de vos hotes. N'hésitez pas également à poser des questions.

Et enfin, si vous souhaitez prendre des photos, il est préférable de demander la permission surtout concernant les scènes de la vie courrante.
Vous êtes maintenant prêt à partir en tout respect des civilations que vous pourriez rencontrer et de leurs environnements.

Annabelle Favier

mardi, 29 septembre 2009 13:54

Pour un tourisme responsable...

"Voyager c'est aussi respecter et comprendre si possible l'environnement, tant humain que naturel, qui nous entoure."
 
Festival "Partir autrement" :

ABM qui depuis plus 20 ans défend une certaine idée du voyage organise depuis 2008 le Festival "Partir autrement" à Paris, à l'Espace Reuilly.

Cette manifestation a pour ambition de parler du tourisme responsable, équitable et solidaire ainsi que d'écotourisme à travers des documentaires et des débats de spécialistes.

Vous pouvez également consulter le site voyageons autrement .

  voyageurVoyageons-autrement.com fait la promotion d' hôtels, tour-opérateurs et autres entreprises de tourisme en france et dans le Monde qui ont été vérifiés par un programme de certification de tourisme durable tiers et indépendant ou recommandés par un organisme reconnu.

L'objectif de ce site est d’aider les voyageurs et les tour-opérateurs à choisir des destinations, pas uniquement pour la beauté des sites, mais également parce qu’ils pourront ainsi contribuer au développement des communautés locales et à la protection de la faune et de la flore.


Un nouveau site sur le toursime responsable http://www.babel-voyages.com/ 

mardi, 29 septembre 2009 12:14

Voyager dans les années 60




Travail stable, vie de famille, enfants, séparations, retrouvailles, pour beaucoup, 30 ans plus tard, le voyage est devenu le synonyme pâlot de congés annuels. Sommes nous entrés dans le rang ? Pas sûr. Car en chacun de nous sommeille cette petite graine de folie semée lors du grand voyage initiatique...




"Années 60..."

Nous avions 20 ans et des rêves pour seul bagage. Sur les murs des slogans insolites exprimaient notre soif d'idéal : "sous les pavés la plage", "faites l'amour, pas la guerre". Mai 68 était proche. Tournant le dos à cette société de consommation qui menaçait de nous absorber, nous sommes partis vers d'autres horizons. Mais l'Histoire toujours réductrice n'a retenu de nos voyages qu'un seul cliché : des auto-stoppeurs aux cheveux longs, aux tenues flamboyantes, filant vers Katmandou pour rejoindre des paradis artificiels.

Nous avions 20 ans l'âge de tous les possibles. Nous partions pour un mois, six mois, un an, sans projet de retour parfois, avec quelques dollars en poche. Pas de guides, peu de cartes. Ni informations, ni conseils. ABM n'était pas née.
Des points de chute incontournables, aussi précaires qu'incertains : le "Young Hotel" à Istanbul, "l'Amir Kabir" à Téhéran, le "Bamyan" à Kaboul, le "Lodi" à Delhi, "l'Everest Lodge" à Katmandou... Des lieux de rencontres et d'échanges : les "bons plans", les combines, le shit pas cher bien sûr. Nous allions à Katmandou, en Indonésie, en Australie ou ailleurs. Rien ne nous liait à rien. Epris d'absolu nous faisions l'amour, pas la guerre. Nous nous voulions libres... Nous nous disions libre. Peu nous importaient les déboires, les routes chaotiques, les nuits sans confort, les pays qui fermaient leurs portes, les projets sans cesse modifiés. Rien ne pouvait nous rebuter. Nous avions le temps... Nous prenions le temps. Sûrs de ne pas nous perdre puisque chaque chemin parcouru nous rapprochait de nous-mêmes.

Nous avions 20 ans et nous sommes allés au bout du monde. Au bout de nos rêves...


L'esprit du voyage

Rien, nous n'avions rien ou presque... Ni charters, ni prédécesseurs. Ni guides, ni agences. Ni argent. Ou si peu. Nous n'avions pas lu les grands ancêtre, les Maillard, les David-Neel, les Bouvier. L'usage du monde, nous l'avons déchiffré par nous-mêmes. Seuls ou en petits groupes d'amis, nous partions à pied, en voiture, en train ou en bus, sans savoir ce que nous trouverions... Six heures du matin, Porte d'Orléans, en stop. Destination Katmandou ! Cela peut paraître rétrospectivement fou, mais c'était ainsi ! Un grand saut dans le vide. Mieux que le saut à l'élastique.

• Le voyage sans mode d'emploi : 1960-1970

Les voyages ne se préparaient pas. Ou si peu. Nous partions avec le moins de bagages possibles; le minimum de médicaments. Le danger nous semblait tapi partout passé Rome ! Naples avait une réputation sulfureuse, la Turquie "jouissait" d'une réputation épouvantable de sauvagerie, de viols et de grêles de pierres sur les routes isolées... Au-delà, terra incognita ! L'ignorance nous protégeait.
Mais comment n'aurions-nous pas pensé que le reste de la planète était peuplé de bandits de grand chemin, de peuples farouches aux coutumes bizarres et idiomes incompréhensibles, survivant à peine sous des climats d'étuve ou de glacière ? Pourquoi en aurions-nous douté ? Nous lisions dans nos vieux manuels scolaires que la race blanche, civilisatrice et raisonnable, tenait sa mission de son climat idéal et de son juste milieu géographique : t.e.m.p.é.r.é. !
Cela nous dérangeait-t-il ? Bien sûr que non puisque c'est cela même qui nous attirait : l'inconnu, le désir de vérifier de qu'en rapportaient les médias, de connaître la réalité, derrière tous les rideaux de fer et de bambou, de franchir les frontières, toutes les frontières, y compris et surtout celles des interdits...
Les premières occasions de quitter l'Europe étaient souvent circonstancielles : un travail d'été dans un kibboutz ou un stage dans un ashram, une bourse d'études ou de voyage et, plus prosaïquement, le long temps des vacances universitaires ou les moments de disponibilité entre deux jobs. Il n'y avait ni peur du chômage, ni hantise des petits boulots.
Une fois, comme Alice, passé de l'autre côté du miroir et rencontré le Pays des Merveilles tout changeait.
Le voyage devenait un but en soi qui se construisait en chemin. La route prise, elle ne vous lâchait plus. Car la découverte était fabuleuse : c'était beaucoup plus facile qu'on ne croyait. Et surprise, le monde était hospitalier ! Bien plus qu'en France. Les gens se montraient chaleureux, la vie était peu chère et, en prenant des précautions élémentaires, les pays sûrs et les maladies rares. On dormait à la belle étoile, en camping ou dans des chambres poussiéreuses d'hôtels cafardeux. Qu'importe, le "virus du voyage" était inoculé. Nous n'étions pas seuls à faire cette découverte. Beaucoup de jeunes de notre âge, de tous les pays et de toutes les classes sociales, se rencontraient et voyageaient de concert. La génération des "baby boomers" s'était mise à parcourir le monde. Ce phénomène allait se décupler au cours des dix années suivantes alors que voyager aller devenir de plus en plus organisé.

• La décade prodigieuse : 1970-1980

Les américains nous avaient précédé sur la piste des mouvements "beatnik" puis "hippies". Toujours pratiques, ils suscitèrent la création de bed and breakfast, de restaurants, de lieux de rencontres et de "paradis artificiels". Souvent, ils étaient réfractaires à la guerre du Viêtnam. Un pacifisme déclaré gagnait les nouvelles générations. "Mai 68" accentuera cette volonté de fuir le confort matérialiste d'un Occident aseptisé, de refuser les cadres tout établis. La musique avait déjà commencé à nous rassembler sur l'île de Wight et à Woodstock. Elle continuera à le faire à Mogador, Ibiza, Marbella, Mykonos ou au lac Atitlan.
Bref, c'était un très grand appel d'air. Un désir inouï de subversion et des découvertes totales. Une soif immense de liberté et d'absolu dépassant le simple effet de mode moutonnière. De même que le voyage commença avant l'ère des transports de masse, il précéda les grands mouvements sociaux.
Certes, les modes (de transport et de comportement !) ont accéléré le mouvement. Une conjonction exceptionnelle jeta la jeunesse occidentale sur la route de l'Orient : la route terrestre des Indes.
Ayant traversé rapidement l'Iran qui apparaissait trop moderne, occidentalisé et cher, les chevaliers de la Route à la quête du nouveau Graal trouvaient tout ce qu'ils cherchaient : les musiques lancinantes, les spiritualités enivrantes, le sexe comme religion, des frises des temples indiens aux versets du Kâmasûtra, le pacifisme végétarien, les champignons hallucinogènes et les fumeries locales (rappelons que jusqu'à 1972, le haschisch était en vente libre à Katmandou). Tout cela tourbillonnait en un creuset ardent, en une immense fête collective cosmique, fusionnelle et émotionnelle avec la "Mother Earth". Bref, la grande Régression.
Mais, à la fin de ces dix années de fêtes et de fleurs, la route était déjà coupée. Simultanément, en 1979, l'Afghanistan est envahi par l'URSS et la révolution iranienne commence.
Durant cet intervalle, les pays étaient encore assez peu engagés dans la voie de l'industrialisation et des concentrations urbaines; ils préservaient encore leurs coutumes. Certes, tout n'était pas facile. Le passage des douanes était toujours une épreuve redoutée. Le change nous obligeait à passer des heures dans les banques pour remplir des paperasses ou à rechercher le marché noir, parfois dangereusement, parfois pittoresquement. Et à la suite d'une maladie, d'un accident ou d'une agression, il était facile de franchir "the thin red line" et de basculer irrémédiablement du Paradis à l'Enfer. Surtout si pour survivre le routard se livrait, avec une grande inconscience, à de multiples trafics. Dès lors il ne fallait pas compter sur le soutien des ambassades, débordées et hostiles. Les contacts avec l'extérieur, notamment téléphoniques, étaient difficiles et rares. L'isolement pouvait être total surtout pour ceux qui avaient fuit leurs familles et tourné le dos au passé. Beaucoup échouèrent misérablement, grelottant de fièvres et de malnutrition. D'autres basculèrent dans la folie où se brûlèrent les ailes au grand soleil noir du dérèglement des sens. Certains restèrent définitivement dans ce pays convertis en Sâdhu blancs, mendiant leur pitance sous la risée des autochtones. Sans omettre ceux qui croupissent encore dans les geôles locales et n'ont pas encore trouvé le "Midnight Express" pour la sortie.

Et maintenant

Aujourd'hui la fête est finie. Les lampions sont éteints et les flonflons se sont tus. Les nouveaux arrivés, à partir des années 80, ne trouvèrent plus sur la plage déserte que débris et papiers gras. Les hôtels de béton se sont construits là où avaient élu domicile, avec un goût sûr, ces communautés, chassant plus loin et plus au secret les derniers survivants. Les automobiles et la pollution ont envahi les métropoles et chassé les cycles. En réaction contre cette uniformisation mondiale, où Dallas est regardé par toute la planète, on a assisté parallèlement au grand retour des intégrismes de tout poil. Les tchadors et les turbans qui avaient disparu refleurissent. Au prix de la liberté défunte.
Sans doute cette rencontre de l'Occident et de l'Orient était-elle vouée à l'échec. Ce que recherchaient les enfants perdus de l'Ouest ne correspondait en rien à ce qui était la réalité des sociétés conservatrices, hiérarchisées, ou des prudes de l'Est. Nous voulions être transformés par lui, mais lui ne voulait pas être transformé par nous. Tel fût le quiproquo. Peut-être même avons nous apporté une conscience du malheur à des populations isolées qui vivaient jusque-là heureuses dans une existence rudimentaire ? Surtout, nous avons ouvert involontairement les vannes du tourisme de masse sans contribuer pour autant à un développement différent.
Nous n'avons pas changé le monde, mais le monde nous a changés. Nous avons appris d'autres valeurs, d'autres modes de vie, d'autre manières d'être et de voir. En ce sens notre Graal nous l'avons trouvé et nous nous sentons dépositaires de ce bien précieux, la tolérance, en ce monde où tourisme rime souvent avec ségrégation, attentats, haine ou racisme, où tout s'uniformise ou se retranche.
Mais des pays s'ouvrent à nouveau depuis la chute du Mur de Berlin. D'autres nouvelles destinations sont possibles qui compensent la fermeture de certains pays. Malgré l'insécurité grandissante par endroits, il existe toujours des lieux magiques. Il suffit d'aller les chercher, en dehors des sentiers battus et des hordes. La fête est finie ? Vive la fête. Que le voyage continue...


Années 60 sur Internet

Bien entendu nul ne connaissait encore Internet dans les années soixante. Mais s'il avait existé, le voyageurs de l'époque en partance pour la route des Zindes ou les contreforts des Andes aurait sûrement jeté avant un coup d'oeil sur des sites qui, de Woodstock à la 2 CV, en passant par l'art psychédélique ou la guerre du Viêtnam, symbolisaient à eux seuls l'air du temps.

• Mai 68 : ou la révolution à la française qui incontestablement déclencha chez certains l'envie de découvrir d'autres horizons. Evénements, photos, slogans et "une vague de liberté".
• Good morning Viêtnam ! : bien plus dramatique, la guerre du Viêtnam omniprésente dans les esprits de chacun à cette époque et un film-spectacle culte pour toute une génération : Hair.
• Che Guevara : LE personnage mythique de ces années; "sa vie, son oeuvre".
• Pop Art : les 60's virent bien des changements et de remises en question dans de nombreux domaines. On réclamait alors une gratification visuelle immédiate, de la nouveauté, du changement, du provisoire. Le Pop Art était né.
• Psychedelic gallery : pour beaucoup, en parallèle au voyage "terrestre", il y eut aussi le voyage intérieur qui créa peu à peu une nouvelle forme d'art graphique. Photos, dessins et compositions psychédéliques.
• Woodstock : manifestation psychédélique s'il en est, l'inoubliable concert de Woodstock en 1967. Son histoire, sa (dés)organisation, les photos, interviewes et témoignages d'époque; le tout sur fond de musique bien sûr.
• Hippyland : avec Woodstock le monde découvrait aussi le mouvement hippy, sa philosophie, sa bouffe (végétarienne), ses événements ou, parmi bien d'autres choses encore, ces communautés hippies disséminées à travers le monde.
• 2 CV : et justement pour parcourir le monde les hippies (et les autres) firent appel aux services de la dedeuche née elle-aussi à la fin des années 40. A moins qu'ils aient préféré un combi Volkswagen personnalisé aux couleurs "peace and love".
• Et pour finir ce mini tour du web des années 60, un site pour les voyageurs en herbe. Egalement, "Paradis artificiels", l'histoire de la toxicomanie et un tour du monde des législations concernant l'usage des drogues. Et à la clé, des conseils à suivre pour éviter que votre joyeux périple ne se transforme en cauchemar...



Et pour continuer le voyage...

Rendez-vous au numéro 65 de la revue Globe-Trotters Magazine dont ces textes sont extraits.


Numéro 65
(mai/juin 99)

gt65

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• On the road again
Nous avons voulu nous souvenir

L'esprit du voyage
1960-1980: tentative de bilan

Sous les pavés le voyage
20 ans de bouleversements sociaux et politiques

En quête de rêves
Qu'est ce qui les fait courir ?

L'heure du départ
Charters, adresses, petits prix,
le voyage était affaire de bonnes
combines

Cheveux longs, idées courtes
Les modes du voyage
Sur la route des Zindes

Itinéraires
La route et ses à-côtés

Impressions de voyage
Fragments d'un journal de voyage

USA l'autre destination

D'autres horizons

Et les rubriques habituelles version années 70
- Musiques du monde
- Ecrits et chuchotements
- Infos voyages
- Le coin des Bourlingueurs
- Internet
- Petites annonces


mardi, 29 septembre 2009 12:13

Le voyageur du XXIe siècle




Et pour conclure imaginons comment on voyagera au cours du XXIe siècle....

Pas au niveau des destinations ni des modes de transports, même si l'on parle de super gros-porteurs (jusqu'à 1 000 places !) et d'appareils pouvant voler à Mac 2 , mais plutôt au niveau des aspects pratiques et surtout de l'importance que vont prendre de plus en plus les nouvelles technologies dans la vie du voyageur. Car c'est bien ce domaine qui risque de transformer nos habitudes. Et à l'honneur, évidemment, Internet.

Internet qui à déjà changé les pratiques de beaucoup pour ce qui est de la préparation aux voyages. Désormais, à travers de multiples sites, on peut obtenir toute l'info souhaitée, rencontrer et discuter en direct et en visuel, avec ceux qui connaissent la destination où l'on veut se rendre, et surtout réaliser les réservations de son choix aussi bien pour le transport que la location de véhicule ou de chambre d'hôtel.

Il n'est donc pas étonnant que le Net soit cité comme la première source d'informations par 77% des internautes-voyageurs devant l'entourage (71%), les guides touristiques (54%) et les brochures d'agences (48%). De même, 69% des internautes pensent que d'ici 2010, le Web sera aussi le principal moyen de préparation et de réservation de séjours touristiques.

Dès lors, à partir du moment où chacun pourra trimballer son ordinateur de poche relié à la toile, le support papier entamera un déclin. Le voyageur pourra en permanence au cours de son périple accéder aux infos, constamment actualisées, de son choix, visiter virtuellement une ville avant de s'y rendre, voire même sa chambre avant d'y dormir, et même choisir son menu pour le resto du soir. Le tout avec possibilité bien sûr de payer directement avec son numéro de carte bancaire.
Plus besoin non plus de cartes et de plans, une connexion sur un site et l'itinéraire idéal sera proposé enlevant au passage l'angoisse de ne plus retrouver son hôtel lorsque l'on est perdu dans la ville.

Et que dire de la consultation en direct avec son médecin en cas de problèmes de santé, son banquier pour négocier un découvert, ou ses proches pour donner des nouvelles quotidiennes.

En parallèle le numérique permettra d'envoyer directement ses photos et vidéos à qui l'on veut, d'enregistrer son journal de voyage à distance sur son ordinateur, et même de converser avec quelqu'un dont on ne parle pas la langue. Une reconnaissance vocale traduira automatiquement vos propos en la langue de l'interlocuteur avant que celui-ci ne fasse de même pour vous répondre en français.

Loin d'être une fiction, cela risque fort d'être pour bientôt. Car tout existe déjà, pas forcément encore commercialisé ou grand public au niveau des prix, et ne demande qu'à envahir l'univers de ceux qui se déplacent. Evolution ? Révolution ? Progrès ? A chacun d'y apporter sa réponse. Mais s'il est une chose quand même qui ne sera jamais remplacée, c'est bien l'envie de vivre et découvrir d'autres choses...


. Chiffres : SMT, Direction du tourisme, TourMag, ABM.
mardi, 29 septembre 2009 12:12

Les Globe-Trotters




Les français

S'il existe nombre de statistiques concernant les pratiques de la population française en vacances ou encore les voyages organisés, rien par contre n'est réellement disponible pour ce qui est du voyageur individuel et plus particulièrement le "routard". Qui sont-ils, où vont-ils, comment voyagent-ils ? Début de réponse à travers l'expérience d'ABM qui depuis sa création, en 1988, a vu défiler plusieurs milliers de globe-trotters, mais aussi les questions que nous posons aux visiteurs via les sondages disponibles sur ce site.

Profils

Première constatation, dans cette catégorie comme les autres, le voyageur est d'abord une voyageuse dans près de 55 % des cas. Plus ouvertes sur le monde, moins "carriéristes", ou pour toutes autres raisons, les femmes voyagent plus que les hommes, y compris d'ailleurs lorsqu'il s'agit de partir longtemps, sur plusieurs mois. Deuxième chose, le routard n'est pas forcément très jeune. La moyenne d'âge tournerait plutôt aux alentours de 30/40 ans d'après les statistiques ABM.
En attendant, et c'est normal, le voyage notamment de longue durée est très fortement présent dans les envies de chacun puisque deux personnes sur trois on déjà envisagé des balades de plus de 6 mois et un sur sept l'ont déjà fait. De même, il arrive souvent à 43% de ne plus avoir envie de rentrer au cours d'un périple. Et c'est vrai que voyager permet d'avoir une autre vision des choses, du moins c'est ce que pensent plus de 9 personnes sur 10. C'est aussi beaucoup ou un peu mieux si l'on est seul pour 6 voyageurs sur 10. Bref, en filigrane, une certaine réflexion sur les choses doublée d'une prise de position sur des points précis tels que les droits l'Homme (à 71% vous pensez qu'aller dans un pays qui ne les respecte pas peut à la longue faire changer les choses) ou le développement du tourisme dans les pays du Tiers Monde (un impact négatif pour 36%). Un regard très critique également sur l'information existante; déjà 71% considèrent que les médias n'accordent pas aux voyages la place qu'ils méritent, 41% ne font pas du tout ou très peu confiance aux guides, et surtout 61% trouvent le contenu des sites voyages francophones sur Internet absolument nul ! Logique donc qu'un voyageur sur trois utilise majoritairement de l'info en anglais.
Quant aux destinations, et ça se comprend aussi, le globe-trotter n'attend pas qu'un pays devienne à la mode pour le visiter, au contraire. Le Viêtnam ou Cuba par exemple ont-ils été ainsi visités par beaucoup aux débuts des années 90 bien avant l'arrivée massive des tour-opérateurs et de leurs clients.
Sans trop de surprises non plus, le voyageur indépendant préfère l'Asie aux autres continents (hors Europe de l'Ouest) dont, au niveau Asie du Sud-est, l'Indochine qui est plébiscitée à 32% juste devant l'Indonésie (30%). Viennent ensuite l'Amérique Latine (le Pérou/Bolivie/Equateur comme destination préférée dans 38 % des cas devant l'Argentine/Chili dans 23%), puis l'Afrique (dont celle du Nord) devançant les USA/Canada, le Pacifique et les Pays de l'Est. Et quand on voyage on a des contacts avec les populations, et pas uniquement marchands, à 82%. De plus, 7 voyageurs sur 10 entretiennent plus ou moins ces contacts après leur retour, que ce soit d'ailleurs avec des " locaux " ou d'autres voyageurs rencontrés.
Dernière chose, la révolution Internet passe-t-elle par le voyageur individuel ? Réponse à priori positive puisque 58% des personnes indiquent que cela a modifié leur façon de préparer leurs périples, voire même leur façon de voyager…

Et au niveau mondial ?

Selon un sondage réalisé au niveau mondial fin 2003 par Lonely Planet (7 500 personnes de 134 pays), la Thaïlande et l'Italie sont les deux destinations préférées des voyageurs indépendants. L'Italie étant devancée par la Thaïlande de quatre voix seulement. Viennent ensuite l'Australie, l'Inde et la Nouvelle-Zélande.
Malgré le SRAS et les menaces terroristes, l'Asie arrive en tête chez un tiers des sondés, suivie de l'Europe (30%). Les Asiatiques et les Sud-Américains ont placé en tête leur propre continent. Pour la qualité de l'accueil, c'est la Thaïlande qui est numéro un.
Il y a 30 ans, lorsque Lonely Planet a été créée, le profil du voyageur était nettement différent. Dans les années 1970, c'était plutôt un hippie à la recherche d'un mode de vie différent. Aujourd'hui, il est cadre, diplômé, âgé en moyenne entre 25 et 34 ans, prêt à consacrer un budget relativement important à son voyage, avec un durée variant de un à trois mois. Culture, farniente et loisirs sportifs figurent désormais au programme.
Les routards des années 1980 et 1990 continuent à voyager, mais différemment. Ils ont désormais des attentes plus élaborées et ont affiné leurs critères de sélection. La moitié des personnes interrogées a voyagé dans plus de 16 pays, et un tiers voyage en couple.
Lonely a demandé aux personnes de lister leurs destinations préférées. La diversité des réponses est frappante, allant de l'Antarctique à l'Amérique du Sud en passant par les tours du monde... Ces résultats prouvent que le désir d'évasion est toujours très marqué, et que la soif de découvrir des régions peu connues est toujours aussi fort.
A quoi ressemblera le voyage du futur ? Le questionnaire indique qu'il pourrait s'agit du voyage dans l'espace, du voyage en train, du développement des courts séjours, de la proportion plus importante de seniors et du développement du voyage chez les Chinois.
Sans surprise, le voyage "ouvre l'esprit", "il est une école de la vie", "est un outil pour combattre les préjugés", etc.
Parmi les autres chiffres que l'on peut tirer de cette enquête :
32% des sondés voyagent en couple, 28% avec des amis, 28% seuls, 8% en famille et 3% seulement en voyage organisé.
Plus de 80% des personnes ayant répondu déclarent acheter un guide de voyage plus de six semaines avant leur départ, et 3% n'achètent pas de guide.
87% déclarent voyager sans enfants.
La plupart des voyageurs indépendants ont un niveau d'études élevé : 50% possèdent un diplôme du secondaire et 28% un diplôme universitaire.
La destination préférée des plus de 65 ans est la Nouvelle-Zélande. Pourtant, ce pays a une image plutôt sportive.
Les réponses sont très variées : sur 212 pays répertoriés par l'ONU, 183 ont été cités.



mardi, 29 septembre 2009 12:08

Voyager à l'étranger




Depuis plusieurs années, c'est près d'un cinquième des Français (18%) qui partent au moins une fois par an à l'étranger pour raisons personnelles ou professionnelles avec un budget moyen tout compris par personne de l'ordre de 1 150 €; soit 30% de plus que la moyenne européenne.
Globalement après une progression en 1994 et 1995, les départs hors frontières ont subi un net ralentissement en 1996 et 1997 (-2,9 % et -5,9 %) à cause notamment de la baisse de la consommation des ménages ces deux années là pour remonter ensuite en 98 (environ 17 millions de départs) jusqu'aux attentats de septembre 2001 qui ont marqué un frein logique pour quelques mois à l'envie d'ailleurs (ou tout du moins de certaines destinations). Depuis, la tendance est repartie à la hausse avec notamment la démocratisation des compagnies "à bas prix" qui poussent nombre de français à les utiliser pour de courts séjours en Europe.
En tout, les Français ont effectué 17,25 millions de séjours hors frontières en 2002 dont 15, 9 millions pour des raisons personnelles.

Motivation

De manière générale, les Français sortent toutefois moins hors de chez eux que leurs voisins européens, entres autres allemands (70 millions de séjours) et anglais (38). Même si le pays est grand et varié cela n'explique pas tout.
Début 2003, la Sofres a justement réalisé une enquête sur "les freins et motivations des Français à partir à l'étranger". Et cela afin de savoir pourquoi ceux-ci sont si peu nombreux (23%) à partir hors de nos frontières pour leurs vacances. Première constatation, les Français sont bien... en France contrairement à leurs voisins Britanniques, Hollandais ou Allemands qui pour plus de la moitié partent régulièrement hors de chez eux. Même si l'Hexagone possède sans aucun doute d'innombrables attraits et que l'on peut argumenter de contraintes financières ou autres, le fait est que, d'après cette enquête, si l'envie d'aller voir ailleurs est souvent là... la décision de partir reste difficile à prendre pour beaucoup. Explication première : si l'on n'est pas parti à l'étranger durant sa jeunesse, franchir le pas n'en sera que plus difficile par la suite. D'autre part, toujours d'après l'enquête, c'est avant tout sur les recommandations-propositions souvent répétées de l'entourage que près des 3/5 des partants vont voir ce qui se passe ailleurs. Bref, si on ne le pousse pas un peu, le Français aurait donc tendance à rester chez lui...

Qui sont-ils ?

Bien évidemment, l'âge, la profession, la taille du foyer, le revenu, influent sur l'envie d'effectuer un déplacement touristique hors des frontières.
L'analyse par tranche d'âge montre une propension plus forte à séjourner à l'étranger chez les personnes âgées de plus de 50 ans. Celles-ci génèrent à elles seules 39% des déplacements hors hexagone. Plus précisément, 22% du marché est imputable aux 50-64 ans et 17% aux plus de 65 ans. La part des personnes vivant en couple s'est aussi fortement accrue en sept ans; ces derniers étaient à l'origine de 38% des séjours à l'étranger en 1995 contre 52% du marché en 2002. La part des "solitaires" est de 21,5%, celle des groupes composés de 3 à 5 adultes de 21%, de 6 à 10 adultes de 4%, et des groupes d'au moins 10 adultes de 1,5%.
D'autre part, 69% des Français partent sans enfants, 13% avec un enfant, 13% avec deux enfants, 4% avec trois enfants et 1% avec quatre enfants et plus. Les destinations sans enfants sont les plus lointaines, les plus longues, en hébergements coûteux et avec des activités diverses.
Si la parité semble être respectée pour les déplacements à l'étranger (48% d'hommes et 52% de femmes), ces proportions sont fortement divergentes pour certains pays. La clientèle masculine demeure par exemple majoritaire en Afrique (67% en Namibie, au Gabon et au Kenya) ou encore en Malaisie (80%). Par contre, elle n'est que d'un tiers aux Philippines, en Chine et au Costa Rica où les femmes restent les plus nombreuses.

Destinations

Au niveau des pays visités, l'Europe accueille toujours autant de monde (et même encore plus grâce à l'Euro qui simplifie bien les choses) avec 69 % des séjours des Français. Viennent ensuite l'Afrique, en progression, avec 11,1 % de part de marché, les Amériques (9,5 %), les Dom-Tom (5,4 %) et enfin l'Asie-Pacifique. En entrant un peu dans les détails, l'Espagne compte a elle seule pour environ 1/5 des séjours effectués hors hexagone, devant l'Italie et la Grande-Bretagne (9 %), le Bénélux (4,5 %) l'Allemagne (4 %), la Tunisie et les USA (3 %).
Bien entendu, le choix de ces destinations suit aussi l'actualité. Et un pays soumis à des troubles politiques (Moyen-Orient) ou à une épidémie quelconque (le SRAS en Chine et Asie du Sud-est) verra d'autant chuter sa fréquentation touristique. Même si le comportement des français est loin d'être aussi "caricatural" en la matière que celui des américains ou des japonais, le fait est qu'il n'est pas non plus des plus aventureux...
En attendant, les Français choisissent d'abord une ville comme destination dans 53 % des cas (30 % lorsqu'ils restent en France). Un choix qui s'explique peut-être par les facilités de connexions aériennes, ferroviaires ou routières entre la France et de nombreuses grandes agglomérations du monde. Après la ville, la mer accueille 47,9 % des séjours, la campagne 18,8 %, la montagne 17,4 %. Et pour les transports, l'avion arrive en tête des modes utilisés avec 47% des départs contre 28% pour la voiture.
En matière d'hébergement, ils privilégient l'hôtel à 42 %, loin devant la famille et les amis qui représentent 24 % des modes de nuitées, le camping (6 %) et les clubs de vacances (4 %); à signaler 24 % de "autres" correspondant à des types d'hébergement multiples lors d'un même séjour.

Périodes et durées

Quant aux périodes de vacances, pas de surprises, aussi bien en France qu'ailleurs on choisi juillet-août (27 %), mai et ses ponts (12 %) puis septembre (9,5 %). A l'opposé, décembre et janvier n'accueillent chacun que 4 % environ des départs.
Enfin, comme on s'en doute, le Français reste assez peu de temps hors de chez lui. 28,7 % des séjours durent moins de 3 nuits (55,5 % lorsqu'il s'agit de la France), 33,5 % de 4 à 7 nuits (24,3 % en France), 27,3 % de 1 à 2 semaines (13,6 %), 8,5 % de 2 à 4 semaines (5,2 %) et seulement 2 % durent 1 mois ou plus (1,4 %). La part du long séjour (officiellement 4 nuitées et plus) en Europe de l'Ouest est de 63%, en Europe Centrale/Est de 74%, de 91% au Moyen-Orient, de 90% en Asie et de 93% en Amérique.

Nombre de visiteurs français/an par pays

. Europe
Allemagne : 2 351 000 (07)
Autriche : 465 000 (07)
Baléares : 262 000 (07)
Belgique : 1 033 000 (07)
Bulgarie : 138 000 (07)
Chypre : 41 400 (07)
Croatie : 470 000 (07)
Danemark : 51 000 (06)
Espagne : 9 331 000 (07)
Estonie : 18 500 (08)
Finlande : 133 000 (06)
Grande-Bretagne : 3 323 000 (07)
Grèce : 850 000 (07)
Hongrie : 141 500 (07)
Irlande : 407 000 (07)
Islande : 22 500 (07)
Italie : 3 243 000 (07)
Jersey/Guernesey : 33 000 (07)
Lettonie : 39 000 (07)
Lituanie : 19 000 (07)
Luxembourg : 107 000 (07)
Malte : 75 100 (07)
Monténégro : 30 000 (07)
Norvège : 107 000 (07)
Pays-Bas : 613 000 (07)
Pologne : 193 000 (07)
Portugal : 1 859 000 (07)
Rép. Tchèque : 240 000 (07)
Roumanie : 129 500 (06)
Russie : 201 500 (07)
Serbie : 18 400 (07)
Slovaquie : 41 300 (07)
Slovénie : 60 500 (07)
Suisse : 634 000 (07)
Turquie : 768 000 (07)
Ukraine : 42 400 (06)

. Moyen-Orient
Bahrein : 12 000 (01)
Dubai/EAU : 123 000 (07)
Georgie : 3 000 (00)
Iran : 6 500 (01)
Israël : 253 000 (07)
Jordanie : 56 600 (08)
Koweit : 6 000 (00)
Liban : 72 400 (07)
Oman : 36 700 (06)
Syrie : 25 300 (06)
Yémen : 5 400 (07)


. Afrique
Af. du Sud : 128 000 (08)
Algérie : 170 000 (07)
Angola : 9 000 (01)
Bénin : 12 100 (06)
Botswana : 4 000 (04)
Burkina-Faso : 38 000 (01)
Canaries : 100 000 (07)
Cap Vert : 23 600 (07)
Comores : 5 800(00)
Congo : 4 800 (01)
Egypte : 586 000 (08)
Ethiopie : 5 900 (00)
Guinée : 7 300 (00)
Kenya : 52 600 (07)
Libye : 7 000 (04)
Madagascar : 181 000 (07)
Mali : 57 700 (07)
Maroc : 1 600 000 (07)
Mayotte : 19 500 (04)
Maurice : 240 000 (07)
Mauritanie : 16 000 (00)
Namibie : 12 000 (06)
Niger : 13 400 (06)
Nigéria : 31 000 (01)
Réunion : 281 000 (07)
Sénégal : 287 500 (05)
Seychelles : 32 000 (07)
Tanzanie : 21 300 (07)
Togo : 9 700 (00)
Tunisie : 1 400 000 (08)
Zimbabwe : 11 800 (06)

. Pacifique
Iles Cook : 275 (01)
Australie : 73 700 (07)
Fiji : 2 500 (03)
Nlle Calédonie : 31 500 (08)
Nlle-Zélande : 18 700 (07)
Polynésie : 43 100 (07)


. Asie
Bangladesh : 2 350 (00)
Birmanie : 14 500 (06)
Cambodge : 90 000 (07)
Chine : 470 000 (07)
Corée du Sud : 59 800 (08)
Hong-Kong : 229 000 (08)
Inde : 175 000 (06)
Indonésie : 99 000 (06)
Japon : 138 000 (07)
Laos : 32 500 (06)
Macao : 36 000 (07)
Malaisie : 59 500 (07)
Maldives : 45 300 (07)
Mongolie : 5 200 (06)
Népal : 14 800 (06)
Ouzbékistan : 6 000 (04)
Philippines : 19 300 (07)
Singapour : 99 000 (07)
Sri-Lanka : 10 600 (08)
Taiwan : 23 700 (07)
Thaïlande : 352 000 (07)
Vietnam : 182 000 (07)

. Amérique(s)
Antilles Néerl. : 2 500 (02)
Argentine : 67 500 (07)
Bahamas : 12 000 (07)
Barbade : 2 700 (06)
Bolivie : 27 300 (05)
Brésil : 254 000 (07)
Canada : 375 000 (07)
Chili : 61 000 (07)
Colombie : 15 800 (02)
Costa-Rica : 26 000 (07)
Cuba : 92 000 (07)
Equateur : 17 000 (07)
Guadeloupe : 462 000 (01)
Guatemala : 19 800 (07)
Guyane : 59 900 (06)
Haiti : 6 400 (00)
Honduras : 3 950 (01)
Jamaique : 5 000 (03)
Martinique : 437 000 (01)
Mexique : 192 000 (07)
Nicaragua : 3 100 (01)
Panama : 11 700 (07)
Pérou : 58 700 (07)
Québec : 276 000 (07)
Salvador : 2 000 (07)
St Domingue : 287 000 (07)
St Martin : 70 000 (06)
Ste Lucie : 3 600 (07)
Uruguay : 9 500 (01)
USA : 1 244 000 (08)
Venezuela : 21 900 (02)

Modes en tous genres

Comme n'importe quel produit, le voyage subit ses modes et ses tendances. Au delà des types de séjours (nature, luxe, etc) les destinations elles aussi sont soumises aux marketing des professionnels. Ceux-ci, du moins les plus puissants, font et défont les "pays touristiques" au grès de leurs envies et surtout des gains potentiels qu'ils peuvent en retirer, quitte à pomper au maximum une région avant de passer à une autre. Bien entendu, cette démarche tient compte des envies et surtout des moyens de la clientèle.
Pour les destinations proches, la Tunisie (particulièrement le sud), les îles grecques, le Maroc, l'Italie et l'Espagne demeurent des valeurs sûres depuis des années. Aux amateurs de courts séjours on proposera encore l'Europe centrale et ses capitales (notamment Prague) ou encore l'Irlande. Et à ceux qui aiment partir loin, encore et toujours les Dom-Tom, le Québec, plus ces destinations grand public "artificielles" que sont devenues le Viêtnam, la Thaïlande, Cuba, le Costa-Rica et surtout St Domingue. En parallèle un événement culturel, sportif ou autre (l'Expo universelle de Lisbonne en 98, les JO 2000 en Australie) drainera un public potentiel blasé par la découverte simple (!) d'un pays et qui souhaite désormais associer un événement à son voyage.


. Chiffres : SMT, Direction du tourisme, TourMag, ABM.
mardi, 29 septembre 2009 12:06

Les Francais en voyage




Qui sont-ils ?

Pour à peine quelques jours ou pour plusieurs semaines environ 75% de la population part en voyage d'agrément chaque année (69% en 1996). Une tendance qui devrait encore s'accroître puisque l'on prévoit 90 à 95% d'ici quelques années.
Sur l'ensemble c'est le troisième âge qui représente la principale catégorie de voyageurs-vacanciers, du moins celle passant par des prestataires. Ils forment environ 40% de la clientèle des agences et autres professionnels du secteur. Normal puisque ce sont eux qui disposent finalement du plus de temps libre et de ressources suffisantes. Derrière cette tranche de population arrivent les cadres et professions libérales avec 35% des acheteurs de prestations touristiques. Relativement récente, la part des professions intermédiaires (commerçants, employés) s'est accrue ces dernières années au point de représenter aujourd'hui la troisième catégorie des acheteurs.
Quant aux internautes, ils partent plus que la moyenne des Français : 74% en 2005 au niveau national et 83% pour les adeptes du Web. De même, ces derniers partent plus facilement à l'étranger (30% contre 18%) et plus souvent en France (79% contre 63%) que les autres.

Comment voyagent-ils ?

En attendant, les français rechignent de plus en plus à passer justement par un intermédiaire pour leurs vacances en France ou ailleurs. Sur l'ensemble, seuls 15% choisissent d'acheter des prestations; et à peine 50% - hors transport international - s'il s'agit de voyages à l'étranger. Fini pour beaucoup le temps du "tout compris", chacun choisi les prestations qui l'intéressent, et encore cela se limite-t-il en de fortes proportions à un simple vol sec payé au plus bas prix.
Depuis plusieurs années l'envie de vacances se développe chez les Français et ceux-ci effectuent désormais un nombre de plus en plus élevé de déplacements annuels, ce qui est d'ailleurs une conséquence assez logique des 35 heures et du nombre de jours de congés dont on dispose. A ce sujet, au niveau des pays industrialisés, c'est en France que les salariés disposent du plus de vacances avec en moyenne 39 jours (RTT comprises) par an. Viennent ensuite les allemands (27 jours) et les hollandais (25 jours). Et loin derrière on trouve les anglais (23 jours), les canadiens (21 jours) et les américains (12 jours).
Malgré tout ce temps libre, pour beaucoup, la tendance demeure au fractionnement avec à la fois des séjours d'hiver, d'été (août à 54%, juillet à 36% et 10% en juin ou septembre) mais aussi lors des ponts de mai ou de novembre. Toutefois, la durée moyenne du séjour hors frontière est en légère diminution.
Dans tous les cas, le voyageur est maintenant quelqu'un d'avisé, connaissant plus ou moins le marché et les tarifs (du moins c'est ce qu'il pense) et surtout de plus en plus exigeant sur le contenu et l'information.

Où vont-ils ?

En toute logique, le Français va d'abord en France dans plus de 80% des cas. Selon une étude européenne de 2006, les Français demeurent d'ailleurs les plus casaniers de l'U.E. en matière de vacances. En effet, 83% d'entre eux préfèrent passer leurs congés dans leur pays, contre 31% des danois qui sont les plus mobiles. Bref, à peine 17% choisissent de partir hors frontières.
Quant aux priorités, le repos (à 61%) et la découverte (37%) sont privilégiés. C'est la mer qui reste de loin la principale destination (64%); le climat jouant un rôle important pour 80% des personnes, juste après le budget (81%). Important aussi dans le choix des vacances : la qualité des infrastructures touristiques (74%), les risques sanitaires (73%), les possibilités d'activité (70%) et les risques d'attentats (65%).

Les dépenses

En 1996, une enquête indiquait que les Français dépensaient en moyenne 257 Francs par jour et par personne dans une fourchette allant de 244 à 700 F selon que le motif de déplacement était personnel ou d'affaires. Sur ce chiffre, 23% concernait le transport, 16% l'hébergement et 15% l'alimentation.
Bien entendu, proportionnellement, les courts séjours reviennent plus chers que les longs avec une moyenne de 422 F/jour/personne pour ceux-ci contre 219 F pour les autres; logique vu la dépense liée aux transports qui passe de 49 à 129 F en quotidien selon que la durée rétrécit. De même, les vacances à la campagne demeurent les plus économiques avec 213 F/jour/personne devant la mer (227 F), la montagne (439 F; à cause du ski) et la ville (465 F; à cause du prix des hébergements).
Plus récemment, une étude de 2005 au niveau européen, indiquait que les Français dépensaient en moyenne 680 € pour leurs vacances d'été, soit bien moins que les Allemands (890 €) et les Hollandais (687 €).
Concernant les destinations, il n'existe par contre aucune données officielles. Pour une première idée concernant le voyageur individuel (type "routard"), on peut toutefois se reporter au budget quotidien nécessaire par pays.

Et les Françaises ?

Environ 3/4 des Français partent au moins une fois dans l'année. Pour les voyages en France, les femmes sont plus nombreuses que les hommes (75% contre 74%), de même que lorsqu'il s'agit d'aller à l'étranger (24% contre 22,6%). Si elles se déplacent autant que les hommes pour leur plaisir, elles sont par contre moins nombreuses à voyager dans le cadre de leurs affaires (7,8% contre 10,6%). Mais de façon générale, en France ou ailleurs, les femmes partent toujours un peu plus longtemps; 49,7% contre 47,9% choisissent ainsi des séjours supérieurs à une semaine à l'étranger.
Au niveau de l'hébergement, elles privilégient un peu plus le logement chez la famille, les amis ou la résidence secondaire à l'opposé du camping ou de la location qui impliquent peut-être (?) des contraintes domestiques. Pour ce qui est de l'hôtel et des clubs, hommes et femmes utilisent à égalité ces types d'hébergements.
Quant aux destinations, si chacun privilégie la mer puis la ville avant la campagne, elles sont plus nombreuses à choisir la ville (45% contre 42% pour les hommes) et la campagne (43% contre 41%).


. Chiffres : SMT, Direction du tourisme, TourMag, ABM.
mardi, 29 septembre 2009 12:05

Touriste et consommateur




Pas de surprise, le tourisme et les voyages sont un produit de consommation comme les autres (et même parmi les premiers). Le passage aux 35 heures a de plus augmenté cette envie pour les voyages puisque 40% des personnes entendent consacrer ce nouvel espace de liberté à de nouveaux périples. Logique donc que ce secteur subisse ses modes et ses engouements tant dans le domaine des comportements que des destinations.

Des demandes multiples

Victime (?) de notre société de consommation et de ses chimères, le vacancier apparaît donc comme un individu tiraillé par les modèles qu'on lui propose et des envies personnelles parfois antagonistes.
Ainsi, dans notre monde du "toujours plus vite", il rechercherait à priori pour son temps libre un autre rythme moins speed et surtout plus personnel dans son aménagement. Et à la clé en matière de formules de voyages, celles privilégiant des périodes de liberté à organiser (journées libres dans les circuits, locations, achat simplement de quelques prestations).
Autre opposition, celle d'un monde uniformisé et des envies personnelles de nouveautés, voire de surprises. Encore peu prise en compte par les professionnels du tourisme, cette demande aboutit toutefois dans la commercialisation de circuits tournés vers "l'authentique" (destinations lointaines et nouvelles) ou de produits mixtes associant une activité thématique, si possible innovante, à un voyage.
En parallèle le touriste actuel, quoique encore individualiste, veut également se soucier de son environnement et même du respect d'autrui au travers d'un tourisme "responsable". D'où un choix de destinations et de prestataires responsabilisés face au tourisme sexuel, la préservation des milieux naturels, ou encore l'éthique du voyage. D'ailleurs, sur ce dernier point, 35% des vacanciers seraient prêts à payer plus cher pour des voyages conçus en harmonie avec les populations et le milieu naturel.
Dans un souci d'exigence un peu similaire, il veut aussi en avoir pour son argent, sur place bien sûr (accueil, animation, prestations), mais aussi dès son arrivée dans l'agence de voyage à qui il demande de plus en plus de compétences et de conseils.
Enfin, sans réelle surprise là aussi, l'amateur de voyages s'il est séduit par l'aventure et parfois même l'extrême n'en demeure pas moins quelqu'un qui a besoin d'être pris en charge et surtout sécurisé. D'ailleurs 41% des vacanciers Français estiment que les risques liés à un voyage (catastrophes naturelles, terrorisme, maladies...) sont très nombreux. Dès lors, exit déjà les pays (et même malheureusement parfois leurs voisins éloignés) un peu trop sous le feu de l'actualité (troubles politiques, épidémies...). Et une demande d'information préalable accrue, des lois et des réglementations protectrices, des assurances en tous genres, de même qu'une mise en confiance vis à vis des transports, l'alimentation, l'environnement et sa qualité, etc, que le visiteur sera amené à pratiquer lors de son périple.
Bref, à partir de ces quelques constations, on peut en déduire que le touriste de notre époque recherche d'abord son bien être physique et moral dans un environnement actif sans cesse renouvelé, mais aussi largement sécurisé. Seule question : est-ce bien cela le voyage ?

Niches touristiques

Les niches (créneaux) dans le secteur du tourisme deviennent maintenant aussi une réalité de plus en plus présentes. Il y avait déjà les voyages pour "hommes d'affaires" ou encore ceux pour "3eme âge". Désormais apparaissent aussi depuis quelques temps des niches encore plus spécialisées : voyages pour mélomanes, pèlerins, handicapés, étudiants, célibataires, femmes seules, homosexuels, plus tout un tas d'autres circuits et séjours à buts plus ou moins sportifs ou culturels. Sans oublier le "tourisme humanitaire", apparemment le truc à la mode vu que d'après la communauté européenne 110 000 français ont choisi cette notion de "voyager utile" pour leurs vacances lors des 9 premiers mois de 2006. Reste maintenant aussi à savoir ce qu'on appelle "tourisme humanitaire" chez certains...
Bref, on pourrait croire qu'il s'agit là simplement de satisfaire une minorité ou même d'une mode passagère qui passera avec le temps (quoique pour certains...). Toutefois, ce mouvement de segmentation du marché touristique correspond à priori d'abord à une réponse aux besoins très spécifiques pour des voyageurs de plus en plus exigeants quant à leurs différences et leurs envies de vacances, tant estivales qu'hivernales, en France ou à l'étranger.
Conséquence, la démocratisation des réseaux devrait ainsi s'accentuer et permettre la création de nouveaux voyagistes très pointus dans leurs domaines respectifs. Plus petits, plus spécialisés et surtout plus nombreux, ces tours-opérateurs devraient ainsi répondre théoriquement au mieux aux desiderata de chacun d'entre nous...



lundi, 28 septembre 2009 17:42

Nouvelle forme de pollution




C'était pour le numéro 50 de Globe-Trotters Magazine.
A cette occasion Aventure du Bout du Monde avait voulu donner la parole à ses adhérents non plus seulement pour des récits de voyage, mais aussi à travers une réflexion plus générale, dont nous livrons ici les grandes lignes, sur le voyage et le tourisme au sens large.
De fait, l'ensemble des points de vue développés ici représentent des opinions personnelles (qui n'engagent que leurs auteurs comme on dit généralement) même s'il y a fort à parier qu'elles sont partagées par bien d'autres voyageurs....
Si vous aussi vous souhaitez réagir ou défendre telle ou telle opinion, n'hésitez pas à nous contacter. D'ailleurs, depuis sa parution, ce dossier s'est enrichit de nouvelles réflexions et témoignages de voyageurs.

- ABM -


Origine de la démarche

Lors du Festival des Globe-Trotters 1995, nombre d'adhérents de l'association, dont des responsables des stands pays, furent surpris par l'augmentation d'un public plutôt passif, consommateur de voyages, influencé par la mode, cédant à la facilité, sans esprit critique et qui, dans un effort ushuaïesque aime à zapper dans ses voyages comme on zappe sur son téléviseur sans savoir ce que l'on cherche.
"Nous avons parfois vu à certains stands un défilé "d'ayants-droit" qui prenaient les membres d'ABM pour de simples distributeurs d'informations afin de visiter un pays (ou un autre) le plus rapidement possible, au moindre coût, sans rien oublier de ce qui est "à voir" sur leur liste."
Or rappelons rapidement qu'ABM regroupe plutôt les amateurs de voyages individuels et indépendants. Sous entendu qui tentent de savoir pourquoi ils voyagent, mais aussi ce que le voyage peut leur apporter et quels échanges ils ont - ou peuvent avoir - avec les populations visitées. Bref, c'est l'humain qui est d'abord privilégié à toute autre notion plus matérielle du voyage.
Sans vouloir évidemment régenter le tourisme dans le monde ni être systématiquement négatif, il peut être parfois nécessaire de débattre d'un phénomène préoccupant et de plus en plus d'actualité : celui d'un tourisme déséquilibré, engendrant des méfaits parfois irréversibles pour les populations et milieux concernés.



En préambule

Qu'est-ce que le Tourisme ?
L'INSEE le définit, d'après une étude de mars 1996, sous une appellation plus générale de vacances, comme suit : "Tout déplacement comportant au moins 4 jours pleins consécutifs en-dehors du domicile, effectué pour des motifs autres que professionnels, d'études ou de santé".

Qu'est ce que le touriste ?
Selon notre sensibilité de voyageur et selon le principe de l'antagonisme complémentaire de la vie (symbolisé par le Ying et le Yang), nous sommes, de façon révélée ou non, de doubles personnages avec, d'un côté, le personnage officiel identifié "travailleur" dont nous pouvons contempler le portrait sur notre carte d'identité et de l'autre, le personnage dit "touriste" dont nous accouchons progressivement en voyage.
C'est donc cet "autre" qui aujourd'hui, nous intéresse face à celui qui nous reçoit dans son pays lorsque l'on voyage.

Au sommaire....



Qu'est-ce que le tourisme au quotidien? Plaidoyer pour la légèrete
Réunion: si les touristes volaient... Bretagne: Iles contre "Ils"
Pérou : la vie tranquille des Taquiles France-Inde: l'effet miroir
Birmanie, l'éveil au tourisme Fable du voyageur
Voyage ethnologique: le tourisme qui tue Népal: savoir vivre, savoir voyager
Tourisme en milieu polaire: des voyageurs responsabilisés Voyager à l'Est, des échanges pas d'assistance
Humeur: moins d'humanitaire, plus d'humanité Est-il possible de voyager sans "polluer" ?



lundi, 28 septembre 2009 17:24

Une autre forme de voyage


Entretiens


La découverte d'associations, d'organismes, de voyageurs qui parcourent le monde et essaient de promouvoir une autre forme de tourisme.
Tous les entretiens ont été réalisés par ABM.

A Pas de Loup Humalaya
A 360 degrés Planète Urgence
Agir ici
Réseau Jeunes Solidaires
Echo Way
Transverses


Quelques définitions

Le tourisme durable :
Il consiste, selon l'Organisation Mondiale du Tourisme, "à répondre aux besoins des touristes et à ceux des communautés d'accueil tout en protégeant l'environnement et en développant des opportunités pour le futur".

Le tourisme "intégré" :
Il fut à l'origine expérimenté en Casamance au Sénégal. Il repose sur l'intégration des activités touristiques à la vie locale et au service du développement. Précurseur du tourisme durable, il s'oppose au tourisme enclavé.

Le tourisme équitable :
C'est un concept récent qui se réfère à celui du commerce équitable. Il propose une rémunération correcte de l'hôte du pays d'accueil et réduit les aléas du commerce entre régions consommatrices riches et les régions productrices pauvres.

Le tourisme alternatif :
Il met en avant tous les éléments qui constituent l'identité d'un pays. Il suppose que les activités soient gérées majoritairement par les populations locales.

• L'écotourisme :
C'est un concept créé pour décrire un voyage de découverte dans une nature préservée avec la visite de milieux naturels relativement intacts. L'une des bases de l'écotourisme est la conservation du milieu naturel assorti d'une aide financière.

Le tourisme citoyen :
Il se définit par certaines associations militantes qui n'hésitent pas à boycotter des pays ou des régions qu'ils jugent politiquement incorrects



A voir aussi...

Tourisme... :
... durable, responsable, solidaire. Pour éviter la confusion, comment s'y retrouver dans les méandres du "tourisme éthique" ?

"Ethisme" :
"Jamais, depuis que l'homme existe, il ne s'est autant préoccupé de la planète qu'il habite". C'est à partir de ce constat qu'est né le site Ethisme, le site pratique des vacances durables.

"Voyage écolo" :
En prenant de bonnes habitudes en voyage, vous pouvez limiter l'impact de votre passage. Les réflexes à avoir en voyage, à la mer, en randonnée, mais aussi au contact des animaux.

Association Française d'Ecotourisme :
Diffuser le concept d'écotourisme, en faire la promotion auprès des professionnels et du grand public, et accompagner le développement de projets ou la mise en place de statégies de territoire liées au tourisme durable.

"Tourisme solidaire" :
Un site d'informations et d'actualités avec un répertoire des organismes de voyages solidaires, des publications d'entretiens avec les acteurs du solidaire, des témoignages de voyageurs, librairie, forum de discussion, newsletter...

"Voyageur responsable" :
Un site comprenant des avis d’experts, des actualités et les témoignages d'internautes autour des thématiques du tourisme responsable et du développement durable.

Bakapi :
Informer les voyageurs sur le tourisme équitable, solidaire ou participatif, et les sensibiliser au voyage responsable.

Faune Ecotourisme :
Une association dont le but est la gestion de sites ayant pour objectif la protection de notre planète.

Latitud Sur :
Des voyages en Amérique du Sud permettant de financer des projets de solidarité et en particulier ceux de l'association Arutam avec qui nous partageons une expérience de près de cinq ans.

Projects Abroad :
Des missions de volontariat en partenariat avec des organisations sur le terrain dans différents domaines : environnement, enseignement, missions humanitaires, archéologie, etc.

Imag'In :
Créée en 2007, cette association a pour vocation la mise en oeuvre et le soutien d'actions sociales en France et à l'étranger.

"Voyageons-autrement" :
Les recettes pour devenir un voyageur responsable et avisé, comprendre les enjeux d'une telle démarche, et même choisir au mieux sa future destination avec l'hébergement et les voyagistes qui vont avec. Tels sont les objectifs de ce site portail.

"Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable" :
Le CITRR regroupe 335 ONG dans 88 pays engagées pour un tourisme responsable, ainsi qu'un comité scientifique d'experts travaillant sur le développement durable. But : sensibiliser, informer, dénoncer, convaincre et alimenter le débat autour de l'intérêt de la pratique d'un tourisme responsable.

"Eco-volontaire.com" :
Vivre une expérience unique, au coeur de la nature, pour la préservation de l'environnement, c'est ce que permet l'écovolontariat. Aujourd'hui, des organismes font appel à des ecovolontaires pour renforcer leurs moyens. Eco-volontaire.com recense ces possibilités.

"Développement dura... le bol" :
Petit billet d'humeur de TourMag concernant la tendance du moment à vouloir faire du développement durable pour tout et n'importe quoi, notamment au niveau du tourisme et des voyages.

lundi, 28 septembre 2009 16:41

Témoignages





Vous pouvez nous envoyer vos réactions, commentaires ou témoignages concernant ces sujets.





Méfaits du tourisme

"Etant de "vieilles" habituées du Pérou, nous sommes d'année en année et au fur et à mesure de nos séjours consternés par la pollution à la fois écologique et économique provoquée par le lobby industriel du tourisme au Pérou. Cela en devient démentiel ! Au Macchu Picchu, au mois d'août, des masses énormes de touristes commencent à laisser l'empreinte du saccage. Les touristes font n'importe quoi; nous en avons même vu grimper sur les murets du "quartier des fontaines". Le site perd de son mystère et de sa solidité.

D'autre part nous avons pu apprécier après 3 jours de trek éprouvant le merveilleux site de Choquequirao dont 30% seulement a été dégagé de la végétation et répertorié par les archéologues français et péruviens. Mais nous avons appris par les agences locales, les guides, la population de Cachora qu'il est fortement question de créer un gigantesque complexe touristique de luxe (qui s'appellera "Parque de Vilcabamba") dans cette région. Cela consistera à tracer entre autres des routes le long de l'Apurimac, fleuve torrentiel fortement encaissé dans ce relief montagneux entre deux flancs de montagne. Ce projet consiste de même à créer une piste hélico directement sur le site archéologique de Choquequirao pour transporter par hélicoptères, de la vallée au site, ce genre de touristes qui veulent tout sans effort et dans le confort maximum. Il est d'autre part question de faire construire pas un, mais, des téléphériques. La conséquence de ce projet de complexe touristique de luxe est qu'une région magnifique dont la population vit en harmonie avec son environnement va être défigurée par : 1) le tracé d'une route qui défigurera à jamais le canyon de l'Apurimac; 2) des aller-retours d'hélicoptères et l'activité des téléphériques qui ne pourront que polluer et détruire l'écosystème de la montagne et souiller le site; 3) des hôtels de luxe à la mode occidentale qui auront délocalisé toute la population d'origine.

Ce projet risque fort de ruiner l'économie de cette région dont la population vit du tourisme du trekking. Que deviendront les muletiers qui louent les chevaux et mules aux trekkeurs, les cuisiniers qui accompagnent les trekkeurs et qui à l'heure des bivouacs régalent les trekkeurs de leur savoir faire extraordinaire dans la préparation de la cuisine locale ? Que deviendront les petits propriétaires des campements très soucieux de l'environnement de "leur" montagne (Casa masama, Chikista, Santa Rosa, etc...) et qui permettent aux aventuriers de la marche de planter leurs tentes pour une somme dérisoire ? Que deviendra le village de Cachora qui pour l'heure vit dans la sérénité et la paix ? Déjà des promoteurs peu scrupuleux , en vue de ce projet de tourisme, tentent de spolier les terres des petits paysans locaux en leur proposant d'acheter leurs lopins de terre à un prix bien inférieur au coût réel.

Et qu'on arrête avec ce sophisme qui veut faire croire que ce genre de projet de complexe touristique est une chance pour la population locale. Nous connaissons bien la mentalité des personnes corrompues qui détiennent les rênes de l'économie dans ce pays. Le sort des populations quéchuas des campagnes est le cadet de leurs soucis; seul compte pour eux le profit à tout va même atteint par les voix les plus malhonnêtes qui soient.

On peut constater qu'à cause du tourisme à outrance dans la région de Cuzco c'est la splendeur d'un côté (là où le tourisme incontrôlé s'est développé) et la misère noire de l'autre (celui des quéchuas de plus en plus refoulés et méprisées par la population métis -les cholos - péruvienne). Le même phénomène risque de se produire dans toute la région de Vilcabamba.

Nous ne savons que faire face à ce projet insensé. Nous faisons feu de tout bois pour alerter le plus de monde possible, mais nous nous heurtons à chaque fois à un mur de l'indifférence et sourd au devenir des populations qui dans le monde sont menacées par les pressions des lobbies du tourisme industriels."
( - 10/07)


Argent contre photo

"Je suis guide depuis 30 ans en Afrique de l'Ouest et Australe et je trouve aberrant de donner de l'argent pour prendre une photo. Je peux vous garantir que les enfants en particulier savent quand les touristes passent et ne vont ni à l'école, ni au champ, etc, pour attendre de se faire prendre en photos et récolter des sous. Ces touristes ne feraient pas ce geste chez eux; ils ne respectent pas les habitants ni eux-mêmes. J'ai toujours lutté contre cela, comme distribuer des bonbons, de l'argent, des stylos et des cahiers directement aux enfants car ils les revendent et ne s'en servent pas à bon usage. Comme il est dit : "donnez les bonbons, stylos, cahiers et médicaments soit aux instituteurs, soit aux dispensaires". Il est tellement plus facile de prendre des photos avec l'accord et de leur envoyer ensuite un exemplaire. Cette photo représente énormément pour eux et leur famille. La plupart ne possède pas d'appareil photo et ils sont tellement heureux de posséder ces photos et de savoir qu'elles proviennent d'un pays étranger et de personnes qui pensent à elles. Leur expédier par courrier ce n'est pas toujours facile dans des villages éloignés, mais les expédier aux guides qui les distribuera c'est facile !"
( - 2/06)


Réflexions sur l'écotourisme

"- L'écotourisme peut-il sauvegarder les écosystèmes :

Voici quelques années, en route pour le Nicaragua, je transitais par l'aéroport de Miami, en Floride. Un avion par jour se rendait à Managua, un modeste B-727 d'Iberia, tandis que sur San Jose, capitale du Costa-Rica, un énorme Boeing 707 s'envolait toutes les deux heures environ, rempli de jeunes américains partant pour l'un des pays précurseurs de l'écotourisme. Je me suis alors posé des questions qui n'ont fait depuis que s'amplifier et auxquelles je voudrais tenter d'apporter ici quelques éléments de réponse.

C'est sûr que le mot "écotourisme" sonne bien puisqu'il commence par "éco" comme "écologie". Mais en fait qu'entend-on par "écologie" ? S'il s'agit d'une vague notion qui consiste à trier les déchets, à cotiser au WWF et à manger (en partie) bio, ça me semble un peu léger. Mais si une attitude écologique consiste à respecter profondément tous les êtres faisant partie des écosystèmes naturels, y compris les humains, il y a de quoi réfléchir à l'écotourisme.

- D'abord, qu'est-ce que l'écotourisme ?

Tourisme alternatif, tourisme de nature, tourisme durable ? Il y a toujours le mot "tourisme ", et je crois qu'il ne faut pas se leurrer : tourisme et écologie sont profondément antithétique. Nous y reviendront, mais en gros le tourisme est basé sur le "viol", l'écologie sur le respect.

Le tourisme est "l'action de voyager pour son plaisir" (Larousse dixit) donc dans un but égoïste, sans se soucier réellement de la culture où l'on se rend ou de la nature que l'on va visiter. Le touriste doit sentir recréé, autour de lui, son environnement habituel pour se sentir à l'aise. Or d'aller dans un autre pays ou dans la nature implique nécessairement de se retrouver dans des conditions différentes desquelles on tentera de soustraire artificiellement le touriste : les danses locales, liées à un lieu et un moment donné, auront lieu chaque semaine à l'hôtel sur une piste; la nature sera parcourue de chemins bien balisés et les curiosités à ne pas manquer indiquées par des panneaux ou par un guide. Pour moi c'est du voyeurisme, donc du viol.

- Un minimum d'impact :

L'une des conceptions de l'écotourisme consiste à envoyer des groupes à l'étranger dans des conditions où ni l'environnement ni les populations locales ne sont touchés. C'est tout simplement impossible ! S'il s'agit de nature, elle ne peut exister réellement que là où l'homme n'est pas ou alors ce n'est plus de la nature. Et dès que des gens du Tiers-Monde entrent en contact avec des Occidentaux, leur culture se modifie, c'est obligatoire. Mais on peut agir avec un impact minimal : emmener des groupes dans la nature en modifiant le moins possible l'environnement, avoir des contacts avec les populations en favorisant des échanges réels. Car c'est là le côté positif de l'écotourisme : les "touristes" prendront conscience de l'importance de la nature, auront alors une influence favorable sur sa "protection" et se rapprocheront de leur propre nature intérieure, ce qui est essentiel. Ils rencontreront d'autres être humains dans un cadre culturel différent et se rendront compte que malgré nos différences nous sommes tous les mêmes. Ils réaliseront aussi les limites de notre mode de vie occidental et que tout ce qui est matériel nous encombre pour être heureux. C'est ce qu'ils pourront partager avec les personnes qui les accueillent, en les mettant en garde contre le fait de brader leurs valeurs pour absorber sans réflexion notre culture dominante. L'échange se fait dans les deux sens, chacun a quelque chose à apprendre de l'autre, de façon absolument symétrique.

Mais ce n'est pas facile. J'ai souvenir d'avoir emmené moi-même un groupe d'une dizaine de personnes au Sénégal, et ça s'est mal passé : les gens avaient peur de tomber malade en buvant de l'eau (nous faisions bouillir l'eau de boisson, mais certains devaient encore y ajouter des comprimés avant de la boire), en mangeant des choses bizarres, peur de se faire piquer par les moustiques et d'attraper la malaria, peur des gens tellement différents. Et la fatigue n'arrangeait rien : il aurait fallu organiser les choses différemment, être plus sédentaire, apprivoiser les participants dans le cadre d'un village. Ma façon de voyager n'est pas celle de tout le monde, c'est sûr !
Heureusement, certaines personnes, certaines associations travaillent très bien : les participants à leurs voyages reçoivent des informations qui les font réfléchir au préalable et bénéficient d'un encadrement efficace qui permet les rencontre avec les populations, la compréhension d'une culture différente, des échanges profonds, réels, humains.

- Les fléaux qui accompagnent le tourisme :

Cet impact terrible du tourisme sur les mentalités dans les pays du Tiers-Monde (je ne dis pas par euphémisme "du Sud" car il y en a aussi en Europe de l'Est ou en Asie du Nord; foin du politiquement correct !). Je viens encore de le voir au Cameroun. Dans les villages de l'intérieur, où l'on ne voit jamais de blancs, l'accueil est remarquable, les échanges sont spontanés, les gens sont vraiment contents de m'apprendre leurs traditions, de me faire goûter leur cuisine, de discuter des heures sur leur vie, ma vie, le monde. Tandis qu'à Kribi, sur la côte, où les plages attirent quelques touristes, les gens font payer pour prendre des photos. Ils cherchent à vendre à des prix ahurissants comme souvenirs les objets traditionnels qu'ils utilisent (quoique ce soit, même son patrimoine, c'est bon à vendre). Les enfants vous abordent en vous demandant des stylos billes (c'est le moins pire), des bonbons ou de l'argent. La prostitution est devenue courante dans les hôtels et les bars. On pouvait s'y attendre : ce sont les fléaux qui accompagnent le tourisme !

L'écotourisme entraînera-t-il les mêmes affres dans un village du sud-cameroun à Akoabas qui est la porte d'entrée du sanctuaire de gorilles de Mengamé géré par la Jane Goodall Association (un projet d'écotourisme y est en cours) ? Eh bien, j'ai trouvé un peu choquant que la première question du chef ait été : "Mais combien le blanc va-t-il laisser comme "cadeau", combien va-t-il dépenser ici ?". Il ne me l'a pas posée en face, mais discrètement, au Camerounais qui m'accompagnait : les rapports sont déjà faussés. Cependant soyons clairs : si ce projet d'écotourisme peut faire diminuer le braconnage et la destruction de la forêt, c'est de toutes façons préférable. Donc il y a sans conteste des aspects positifs. A condition que son impact reste raisonnable, car il ne faut pas se voiler la face : l'écotourisme, c'est avant tout du commerce. Or il est tentant d'en profiter au maximum. Emmener les gens dans des sites naturels en les incitant à ne pas laisser traîner leurs boîtes de conserve. OK, ce n'est peut-être pas mal, mais il y a un énorme danger à faire venir trop de monde dans des environnements culturels ou humains fragiles, comme on le voit déjà au Costa-Rica où les forêts de certains parcs sont submergées de touristes.

- Des idées fausses au sujet du développement :

Quant au fait que le tourisme apporte des devises aux pays en voie de développement, il y a là deux idées fausses à dénoncer. D'abord le plus gros de la manne va aux tour-opérateurs occidentaux, les partenaires locaux n'en récoltant que les miettes. Et les plus petits, guides et habitants normaux, ne reçoivent que les miettes des miettes. L'écotourisme est censé entrer dans le cadre du commerce équitable, et donc la répartition devrait y être mieux faite. C'est peut-être vrai, même si la chose reste à démontrer : avec l'être humain, les dérapages potentiels sont innombrables et une bonne partie des potentialités se concrétise.

De toutes façons, c'est le concept même de développement quil faut remettre en cause : il s'agit tout simplement de néocolonialisme, de développer des marchés pour écouler les produits occidentaux. On fait croire aux populations du Tiers-Monde, de façon officielle par les gouvernements et les organismes internationaux et surtout par le biais des médias, en particulier de la télévision qui présente de façon brute le mode de vie occidental, qu'ils peuvent accéder à notre niveau de richesse matérielle, en créant des envies. En fait, ce n'est pas possible - la nature ne le peut plus - et encore moins souhaitable : nous nous rendons compte maintenant des limites du matérialisme qui crée l'individualisme, la séparation des être humains, la souffrance psychologique. Les habitants du Tiers-Monde vivent à un niveau matériel inférieur, certes, mais à un niveau relationnel et spirituel bien supérieur. L'individu n'est pas seul, mais soutenu par (ou soutenant) sa famille, les contacts sont bien plus faciles, les gens vivent leur foi. Je vous fais part ici de mes expériences personnelles, je n'ai pas tout vu, mais je crois que c'est généralement vrai.

- Qu'est-ce que le développement "durable" ?

C'est comme l'agriculture raisonnée, un moyen de se voiler la face et de reculer l'échéance des problèmes sous couvert de politiquement correct. Ceci dit, c'est certainement une façon de minimiser les dégâts et si on le présente ainsi, d'accord, pourquoi pas ? Mais c'est une médecine symptomatique et tant que l'on se refusera à regarder les causes droit dans les yeux et à agir en conséquence, on ne traitera pas la maladie profonde de notre société qui est tout simplement celle de l'Homme. Le débat est trop large pour être développé ici, mais les solutions (peut-être la solution ?) existent, et pas vraiment là où on les cherche.

- La rencontre des plantes :

Comme je l'ai dit au début de cet article, il ne s'agit pas de juger, mais de réfléchir et de mettre en garde en incitant à se poser les questions essentielles. Quel doit être vraiment le but de l'écotourisme ?
Personnellement, j'ai tenté de répondre à cette question suivant mon point de vue. La base est le respect. C'est pourquoi j'organise, depuis près de trente ans, des stages de découverte de la nature pour que l'individu y trouve sa place. J'ai choisi l'intermédiaire des plantes et de leurs utilisations. La rencontre d'une plante peut être aussi émouvante que celle d'un être humain. L'échange n'est pas verbal, et c'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'il est particulièrement profond, comme l'est souvent l'interaction avec une personne dont on ne parle pas la langue. Ce qui passe au-delà des mots est sans doute ce qu'il y a de plus important car il touche à l'intérieur. Etre avec les plantes est une méditation permanente, qui finit par se prolonger dans la vie.

Les plantes vous permettront de découvrir un monde passionnant et étrange, d'une richesse inouïe, où ont lieu toutes sortes d'interrelations entre les végétaux, les animaux, les sols, les climats... et l'homme. Un monde d'acceptation totale : les rapports aux plantes sont tellement plus simples qu'avec les humains. D'ailleurs, avec le recul, ma passion pour le végétal, m'a également rapproché de l'être humain. En un sens, j'aborde les Hommes un peu comme les plantes, dans leur variété inouïe, l'infinité de leurs cultures et de leurs individualités. Ce sont ces expériences successives, bases de ma transformation progressive, que je souhaite partager car les végétaux peuvent vous servir à développer vos relations aux autres et au monde.

C'est par les plantes que la nature peut prendre place dans votre vie comme elle l'a fait dans la mienne. Car la "nature" n'est pas une notion abstraite : ce sont les végétaux herbacés, les arbres et les buissons, aux mille nuances de vert, aux couleurs éclatantes ou subtiles, aux parfums étonnants, doux ou piquants sous les doigts, amers ou sucrés sur la langue. Un monde prodigieux, harmonieux, et totalement impossible à explorer dans sa totalité au cours d'une vie humaine. C'est aussi la terre, le sable jaune ou l'argile rousse, le granit rugueux ou la légère pierre ponce. Ce sont les animaux sauvages, les oiseaux aux chants étonnants, les insectes par myriades. C'est le ciel changeant, les étoiles qui tournent dans un parfait ensemble avec une infinie lenteur, l'eau qui cascade et glougloute en stéréo... Avec toutes ces réalités, il est possible de communiquer aussi bien qu'avec un être humain. Mieux même par certains aspects car il n'y a pas d'attentes de part ou d'autre, pas de jugement, pas d'ambiguïté. Encore une fois, les choses sont simples.

- Moins de consommation, plus de nature :

La nature, c'est ce sur quoi l'homme n'a pas prise. Il s'agit aussi de notre nature intérieure, du "sauvage", de l'être libre qui vit en nous, de ce que la culture n'a pas pu modifier - et les plantes nous en rapprochent. Nous nous sentons tellement mieux quand nous sommes nous-mêmes, plus acteurs, plus efficaces, plus heureux... ainsi notre vie prend un sens.

Depuis le Néolithique, l'homme s'est séparé de la nature en passant de l'état de cueilleur, directement nourri par son environnement, à celui de cultivateur, alimenté par les fruits de son labeur. De prédateur, il est devenu producteur en manipulant son environnement. "Bien" ou "pas bien", là n'est pas la question, mais en quelques millénaires cette approche unidirectionnelle s'est développée au point que l'artificiel enveloppe actuellement l'ensemble de notre vie.

Peut-on continuer dans cette voie ? Personnellement je ne le pense pas. En tous cas, je sais que je n'en ai pas envie, si je suis les indications de mon "baromètre" : je ressens beaucoup de bien-être dans la nature, mais du mal-être dans un milieu où les créations de l'Homme occupent trop de place, bien que j'adore les grandes villes et leur vie grouillante, culturellement très riche. A vous de voir où vous vous situez, mais souvenez-vous que qu'il faut du temps pour apprendre à se sentir bien dans la nature : les plantes vous guideront sur ce passionnant chemin.

- Les implications de la cueillette sont multiples :
Celui qui utilise directement la nature perd la peur de manquer devant l'abondance qu'il perçoit, ce qui lui apporte un sentiment de sécurité dans sa vie. et il ne laissera pas tuer la poule aux oeufs d'or : sans doute se rebiffera-t-il si l'on veut construire un centre commercial à l'endroit où il fait ses récoltes. Un pas certain vers moins de consommation et plus de nature. On ne sauve pas le monde en dehors de soi...
( - 9/05)


Label "Ecotourisme"

"Alors qu'en matière de consommation il y avait déjà le sigle "Vu à la télé" étiqueté fièrement sur certains produits comme gage de qualité, voilà qu'au niveau des voyages débarquent maintenant des labels "Ecotourisme" et "Tourisme solidaire" sur les programmes de plus en plus de tours-opérateurs.
Même si l'idée et le principe ne sont pas tout à fait nouveaux chez certains, ou encore qu'il est plus que souhaitable que chacun s'inquiète quelque peu des retombées du tourisme individuel ou de masse sur les milieux naturels et humains qu'il est amené à croiser en voyage, on peut cependant se poser quelques questions sur cet engouement soudain de la part de structures traditionnellement intéressées avant tout - et c'est leur droit - par la progression du nombre de leurs clients.
C'est à la lecture d'un rapport intitulé "Le tourisme solidaire vu par les voyageurs français" réalisé il y a peu à la demande du Ministère des Affaires Etrangères que l'on obtient ce qui pourrait peut-être apparaître comme un début d'explication. Il est en effet stipulé dans celui-ci que 7 français sur 10 se disent concernés (et c'est très bien) par les problèmes d'éthiques, et surtout que 52% des intéressés sont prêts à payer plus pour des voyages solidaires ou respectueux de l'environnement. Si l'on relie cela au fait qu'actuellement à peine quelques dizaines de milliers de personnes par an effectuent de tels voyages faute notamment de structures engagées, on comprend mieux alors pourquoi nombre de T.O. souhaitent désormais verser leur obole à des projets humanitaires, d'environnement ou n'importe quoi d'autre pourvu que cela garantisse une image "solidaire".
Encore une fois tant mieux pour les intéressés. Mais on peut aussi rester perplexe par l'approche que certains peuvent avoir du sujet. C'est ainsi que, récemment, dans un magazine à destination des professionnels du tourisme on pouvait lire un article intitulé "Ecotourisme au Sénégal, c'est juste à côté de l'hôtel" ! Et à ce titre déjà un peu surprenant venait s'ajouter tout un argumentaire pour bien vendre la destination dans lequel on lisait notamment que "Le Sénégal va permettre à vos clients de se relaxer en bord de mer, mais aussi de faire du quad dans la savane et du 4x4 à la rencontre des populations dans leurs villages". Bref, de l'écotourisme version Paris-Dakar..."
(Edito. Globe-Trotters numéro 101 - 5/05)
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"Ayant moi-même connu ce que revêt l'écotourisme ''commercial'' et non ''associatif '' à la suite d'un emploi chez l'un des acteurs français de ce secteur (j'y ai d'ailleurs perdu bon nombre d'illusions quant aux motivations réelles de sociétés commerciales françaises et étrangères se cachant derrière le paravant d'ONG, ou l'inverse...), je salue personnellement la qualité de votre dernier éditorial.
Ainsi, et en parfait accord avec votre prise de position, je me trouve bien fermement opposé à toute promotion de voyages touristiques écosolidaires vendus à des prix exorbitants (mais, où vont réellement les marges dégagées ?) et proposant des séjours tels que décrits à la fin de votre article ("Bref, de l'écotourisme version Paris-Dakar...") !
Bravo pour votre courage et votre engagement sincères en faveur de ce qui rend la philosophie, l'esprit et la vocation d'ABM vecteurs d'une prise de conscience publique - hélas, encore naissante - salvatrice pour notre écosphère. Très bonne continuation..."
( - 6/05)


"Ethique"

"Je suis bien d'accord avec la plupart des points de vue que je lis dans ces pages. Je pense qu'un encadrement des voyages organisés avec des guides ou accompagnateurs français formés à nos exigences et préoccupations est une obligation pour aller jusqu'au bout des intentions affichées. Une collaboration avec les guides et accompagnateurs locaux est une nécessité absolue, mais leur seule présence est souvent insuffisante pour que ça puisse se passer conformément à nos critères "modernes" que nous sommes souvent bien les seuls à pouvoir comprendre et mettre en oeuvre. Une collaboration entre un encadrant français et un local est la seule bonne garantie que les différents aspects de l'éthique puissent être appliqués. Mais elle a un prix que beaucoup d'agences françaises entre autres (... et même signataire de la charte éthique du voyageur !) n'appliquent pas pour des simples raisons liées à la marge commerciale.
Il est facile d'éditer une charte qui ne donnent aucun engagement de mise en oeuvre spécifique sur le terrain; c'est ce que j'appellerai "surfer sur la vague facile de l'humanitarisme à trois centimes". La justice demande aussi qu'on y accorde des moyens, c'est je pense la deuxième phase de l'action-réflexion.
( - 12/04)


Tourisme durable et responsable
"Au delà de la nécessité d'avoir une charte de tourisme durable (respectant les hommes, la nature, leur culture, la redistribution équitable des retombées financières..), le tourisme est un concept des pays du Nord. Les formes de tourisme responsable (Vacances bleues..) permettent un réel échange entre les individus; l'état d'esprit est plus digne de conscience que de consommation. Mais tout de même, je me donne le droit d'aller chez quelqu'un qui n'a pas le droit de venir chez moi.
Alors le tourisme responsable ne serait-il pas un tourisme durable ajouté à un échange physique ? Je ne viens voir ton pays que si je peux te montrer le mien. La logistique financière reste à réfléchir.
J'espère ne pas aller me faire bronzer ou faire mes loisirs personnels (Vtt au Tibet) dans un pays où l'on torture, un pays qui a faim, en toute impunité, parce que j'ai payé mon billet d'avion et mon séjour (Chine, Cuba, Maldives...)."
( - 7/04)


Voyager de façon responsable

"Je suis certaine que beaucoup de touristes deviennent de plus en plus conscients de la nécessité de voyager de façon responsable. Un point me semble rarement évoqué et pourtant... qu'est-ce qui peut détruire une économie rapidement ?... maître dollar !

Je m'étonne encore que des agences bancaire en France et de nombreux guides préconisent de voyager avec des dollars (avec qui travaillons-nous ? en 2003 !). Car, enfin, même avant l'heure de l'Euros, dans de nombreux pays qui s'ouvraient au tourisme, les monnaies européennes étaient très bien acceptées. Il y a encore des idées bien arrêtées sur le sujet. Est-ce à dire que les Français (puisque je voyage avec des Français) sont particulièrement "près de leurs sous" et ont encore peur de perdre un peu d'argent sur la petite somme qu'ils échangent lors de leur voyage ? Je dois répondre, hélas oui.

C'est le constat que je dresse pour avoir toujours voyager avec des Francs, des DM ou des Euros, toujours seule aussi pour avoir refusé d'échanger au noir, acte souvent, sinon conseillé, du moins évoqué dans les guides. Pour affaiblir une économie, rien de plus facile... et à qui cela profite ? Au touristes et aux nantis des pays visités.
J'ai vu les Russes accepter et rechercher des dollars, et depuis dix ans que je vais en Russie, je constate avec plaisir que le billet vert a perdu de son pouvoir.

Je vous adresse ci-dessous la liste des pays que j'ai visités sans dollars et sans problèmes, seule ou en petit groupe de 2 à 9 personnes maximum, en voyages organisés ou non, mais seulement avec des FF, DM ou Euros, un sourire et un peu de mots de la langue des pays visités, en évitant l'anglais le plus possible, car contrairement à ce que l'on croit, ce n'est pas une langue en honneur de sainteté, même au Chili ! Et puis essayer donc de faire le Moscou-Vladivostock ou l'Anneau d'Or en février seule, avec seulement de l'anglais comme langue ?

1993-94 : Russie. 1995 : Islande, Egypte. 1996 : Yémen, Russie. 1997 : Iran, Russie, Turquie. 1998 : Liban, Syrie, Jordanie, Ouzbékistan. 1999 : Maroc, Chili, Bolivie, Roumanie, Libye. 2000 : Russie (Anneau d'Or), Oman. Roumanie. 2001: Russie (Moscou-Vladivostock + lac Baîkal), Mali. 2002 : Maroc, Russie. 2003 : Russie, Irak (janvier).
Ne parlons pas du marchandage, ni du troc que j'ai vu pratiquer au Mali. C'était plutôt un commerce basé sur une relation de maître à esclave !

La première pollution des touristes reste pour moi une pollution morale, une absence d'éthique : le "chacun pour soi" et "notre intérêt" (notre portefeuille) avant tout. C'est comme pour vider son grenier, il est plus facile de donner pour se débarrasser que de donner pour faire plaisir.

A mon avis, la propreté, le respect, l'honnêteté vis à vis de soi-même induisant celle vis à vis des autres... tout cela doit être naturel si on aime vraiment les pays visités; je dirai même avant de les avoir visités.

Pour avoir vu tant de pays musulmans, je m'étonne encore de voir les Françaises en quête de bronzage... tant de Français en bermuda. Bien sûr il y a la religion, mais les tenues vestimentaires de ces peuples sont dictées par une nécessité climatique aussi.

A ce propos, quelques Français en bermuda et en débardeur, avec qui je voyageais au Mali, ont appris à leur dépends, quand un essaim de guêpes nous a piqués sous un baobab..."
( - 4/03)


Quel tourisme ? (Pérou)

"- Le tourisme, une opportunité de développement ?

A plusieurs reprises nous avons été surpris par l'impact qu'a le tourisme sur les habitants d'une localité : conservation des traditions pour satisfaire un touriste en quête d'originalité ou au contraire abandon de certaines activités (cultures, élevage) au profit d'autres plus lucratives, comme guide pour touristes, ou mendiants de touristes ! Nous ne voulons pas porter un jugement direct, conclure trop rapidement sur les méfaits du tourisme mais plutôt faire part de nos réflexions sur ce thème.

Pour attirer les touristes, les habitants de l'île de Taquilé (sur le lac Titicaca) conservent leurs traditions, leurs costumes. Et il faut reconnaître que ces hommes en chemise blanche, avec un gilet et un bonnet, ces femmes en robes colorées avec un voile noir, nous ont charmés à notre arrivée sur l'île. De même quel dépaysement que de dormir chez l'habitant, dans des maisons en adobe, sans électricité, ni sanitaire : c'est "typique" !!

Mais la discussion que nous avons eu le soir avec notre hôte nous a gêné. Celui-ci nous a expliqué, entre autres, que si les femmes ne portent pas de chaussures (uniquement des sandales en caoutchouc), c'est parce que cela est interdit par le règlement de l'île. Ainsi malgré le froid mordant (nous sommes à 4 100 m d'altitude) et les chemins couverts de pierres, celles-ci doivent respecter l'habit traditionnel et ne porter ni chaussures, ni chaussettes ! Certains penseront peut-être qu'elles ont l'habitude du froid. Certes, mais comment expliquer alors que chez elles, elles portent chaussettes et chaussures ! Au fil de la discussion, nous avons appris ainsi que le comité de l'île veille à l'application de la réglementation de la communauté de Taquilé. Celui-ci vise à conserver le coté traditionnel de cette île et ainsi tout son attrait pour le tourisme, principale source de revenu pour ses habitants. Conserver ses traditions est une chose louable, mais transformer sciemment une communauté en "zoo humain", en rejetant la modernité, ne risque t-il pas de nuire à long terme à ses habitants ??

- Vers un tourisme de luxe ?

Voir le Machu Picchu, nous en rêvions. Nous rêvions surtout de pouvoir l'atteindre en empruntant le chemin des Incas, un trek mythique de 4 jours à parcourir cette voie, au milieu de ruines pour finalement arriver sur le majestueux site du Machu Picchu. Ce rêve nous n'avons pu le réaliser ! En effet, dénoncé depuis plusieurs années par l'UNESCO, le Trek de l'Inca s'est dégradé par des touristes peu respectueux de l'environnement, laissant derrière eux papiers, plastiques, et abîmant les différentes ruines du parcours. Face aux pressions de l'UNESCO, le gouvernement péruvien oblige maintenant depuis un an les touristes à passer par un tour opérateur. Impossible donc de le réaliser sans un guide. Et, bien évidemment, les prix ont grimpé. Profitant de l'occasion, le gouvernement a décidé d'y ajouter des taxes. Résultat, les tarifs ont été multipliés par 3 !

Nous ne contestons pas que la sauvegarde de cette randonnée et de ces ruines soient primordiales. Cela nous paraît même essentiel. Mais la solution adoptée est-elle la bonne ? Les dégradations réalisées étaient-elles uniquement dues aux randonneurs indépendants ? Les tours opérateurs et les guides sont-ils tous responsables ? Respecteront-ils ce patrimoine naturel quand ils ne respectent déjà pas les hommes (porteurs) qu'ils exploitent ? Et les randonneurs actuels, fort du prix de la randonnée n'auront-ils pas tendance à se dire "vu ce que je paye, ils peuvent bien s'occuper de nettoyer derrière moi !" ? Les personnes que nous avons rencontrées et qui ont réalisé ce trek ne nous ont pas rassuré !!!

L'autre moyen de visiter le Machu Picchu est de s'y rendre en train. La société qui l'exploite a été privatisée et bénéficie d'un monopole qui se ressent sur le prix élevé des billets. Ajouter à cela le ticket de bus pour monter au Machu Picchu, l'entrée du site et vous vous sentirez à la fin de la journée sacrément allégé. Bref, le Machu Picchu est une étape incontournable au Pérou et cela nous en sommes encore plus convaincus après l'avoir visité, mais quel dommage de se sentir otage et contraint de devoir délier sa bourse dix fois plus que de raison. L'accès au Machu Picchu nous revient cher. Et pour les Péruviens, ce site qui est leur patrimoine, est quasi inaccessible !"
( - 8/02)


Tourisme et Droits de l'Homme (Birmanie)

"Un voyageur m'a remis un livre avant de quitter la Birmanie avec pour consigne : "maintiens ce livre en Birmanie. Il ne doit pas sortir des frontières. Tu dois donc à ton tour le transmettre à un autre voyageur avant ton départ ". L'auteur de ce livre : Aung San Suu Kyi, prix nobel de la paix en 1991 et leader du parti "National League for the Democracy (NLD)". Cette femme intègre et courageuse a écrit "Letters from Bruma" entre novembre 1995 et décembre 1996 pendant son assignation à résidence. Ces lettres ont été publiées dans un journal durant l'année 96. Sa détention fut élargie à la ville de Rangoon, qu'elle a interdiction de quitter (interdiction levée depuis avril 2002). Pourquoi une telle peine ? Parce qu'elle a gagné les élection en 1990 contre le parti socialiste qui soutient le régime militaire en place.

J'ai appris dans ce livre des détails passionnants sur la vie quotidienne des birmans. J'avais bien compris qu'il était fortement déconseillé aux locaux d'héberger des étrangers, sous peine d'emprisonnement. C'est considéré comme un acte anti-régime, de propagande pour la démocratie. Mais ce que je viens de lire me sidère !?! Un birman, qui souhaite rester dormir chez un ami, de façon impromptue doit se faire enregistrer au Local Law and Order Restoration Council avant 21h00. Sinon, il risque une peine de prison allant de 2 semaines à 6 mois. Les autorités peuvent venir vous inspecter à n'importe quel moment de la nuit et vérifier le formulaire numéro 10. Le formulaire numéro 10 ? Un papier administratif sur lequel sont enregistrés tous les membres de la famille autorisés à dormir sous le même toit, voire les employés éventuels de la maison ! C'est donc le meilleur moyen d'empêcher les regroupements et réunions politiques. Ce papier était utilisé entre 1962 et 1988 pour évaluer les quantités de denrées de première nécessité auxquels avaient droit les familles. Il définit uniquement à présent, qui est autorisé à dormir sous le même toit sans en référer aux autorités. Hallucinant, non ?
Depuis 1988, de nombreuses peines ont été prononcées. Un hôte a écopé d'une peine de prison d'une semaine (contre deux mois pour son invité), mais cet hôte, pris d'une quinte de toux pour protester faiblement contre ce jugement si dur, a vu sa peine changer en cinq minutes et passer d'une semaine à un mois ! Selon certains, il semblerait que cette règle ait été allégée, mais qui croire ?

(...) Cela se passe quelque part dans le nord de la Birmanie. Un vieux monsieur s'est donné pour mission d'ouvrir le coeur et les yeux des backpackers. Il ne peut porter sa parole vers le monde, alors quand le "monde" vient à lui il en profite. Les voyageurs seront ceux qui transmettront son message pour la démocratie. Et qu'importe si seul, un voyageur sur dix mille l'entend et le propage, celui-là vaut tout l'or du monde. Sa révolution est lente. Il est pour une solution non violente et fédéraliste entre les cinq provinces birmanes. "Il faut convaincre par les mots et non par les armes. Ce serait sinon une extermination au sein d'un même peuple qui s'entretuerait. Alors voyageurs du monde, parlez pour nous et ma plus grande joie serait de voir la démocratie de mon vivant".

A la question : "doit-on ou non venir en Birmanie sous peine de soutenir le régime militaire ?", il vous renvoie la question, expose les éléments pour et contre. A vous d'interroger votre conscience et de savoir quel genre de touriste vous souhaitez être. La vitrine est belle, les rues sont propres, les hôtels ont l'eau chaude (ils doivent être au normes pour accueillir les touristes et donner une bonne image du pays et de son gouvernement s'ils veulent obtenir une licence), les pagodes entretenues et rénovées. Pas de mendiants dans les rues ? Les marchés sont bien fournis, mieux qu'au Cambodge. Mais si vous grattez un peu (ce que déteste le gouvernement), vous verrez le travail forcé des villageois pour construire des routes pour les touristes. Les mendiants sont parqués et cachés à l'extérieur des villes. Les universités viennent de rouvrir officiellement, certes, mais elles sont vides (il est d'ailleurs interdit de les visiter). On encourage l'enseignement à distance car le gouvernement a peur des regroupements. Les étudiants sont donc dispersés par matières aux quatre coins de la ville, loin dans les banlieues, de préférence. Les malades du Sida sont nombreux. Ils sont voués à une mort certaine, parqués eux aussi comme les vagabonds dans des camps. "De toute façon, on ne peut pas guérir cette maladie et les soins coûtent trop chers". Mais apparemment aucune campagne d'information et de prévention n'a été mise en place non plus.

Et vous, pauvres backpackers, tout content de n'avoir changé que 100 dollars à l'aéroport au lieu des 200 exigés (c'est toujours ça de moins dans les caisses de l'état corrompu et illégal, vous vous dites), vous croyez avoir gagné ? Il rit jaune notre digne professeur d'un soir. "C'est une petite bataille. Sachez alors que le gouvernement fait une liste des touristes entrés dans le pays. Cette liste sera, plus tard, montrée aux organisations internationales pour prouver à quel point le pays est stable. Sinon, les touristes ne viendraient pas, n'est-ce-pas ? Vous en témoignerez d'ailleurs en rentrant chez vous et en montrant toutes ces belles photos de gens souriants et de pagodes dorées". Et la cerise sur le gâteau : "Vous avez, certes, changé 50 ou 100 dollars en FEC (monnaie de singe du gouvernement, utilisable uniquement dans l'économie approuvée par le régime, et non utilisable sur le marché local en tout cas). Qu'importe, sur la liste officielle, il est spécifié que chaque touriste a changé 200 dollars. La différence, celle que vous n'avez pas changé, servira donc à blanchir l'argent de la drogue".
Alors, faut-il aller en Birmanie ou pas ? Et là, il sort tous les articles de presse écrits par des anonymes de tous pays, des voyageurs comme vous et moi, et dit : "Je ne pouvais imaginer quel pouvoir de simples voyageurs avaient dans leur pays. Cette liberté d'expression, ils peuvent écrire et faire entendre leur voix, leur opinion. Et cette voix dépasse les frontières. Vous êtes le pouvoir". Ces voyageurs sont allés au delà du miroir et ont témoigné. Une petite goutte pour l'humanité mais un grand espoir pour les birmans : "Mr X, condamné à une peine de prison de sept ans, a été relâché sous la pression internationale. Une touriste ayant récolté 1,6 millions d'empreintes digitales sur un immense panneau a fait son portrait sur ce même panneau et l'a diffusé en guise de pétition pour sa relâche". Il reste néanmoins beaucoup de prisonniers politiques dans l'ombre et même les journalistes internationaux peuvent à présent encourir une peine de prison. Alors doit-on venir en Birmanie ?…"
( - 8/02)


Environnement et mesures (Jordanie)

"Paradis des grimpeurs et des amateurs d'espaces désertiques, la région du Wadi Rum dans le sud jordanien a été classée zone protégée en 1999. Un plan intérimaire de protection de l'environnement et de réorganisation du tourisme est actuellement en cours d'étude. Il aura deux conséquences directes sur les activités touristiques dans la région : une limitation de la liberté de mouvement des grimpeurs et randonneurs, et une marginalisation économique des bédouins, comme c'est déjà le cas à Pétra où la tribu locale a été déplacée et réduite à la vente de souvenirs et sandwichs dans le site, au mépris de leurs droit traditionnel sur le territoire.

L'environnement désertique fragile du Wadi Rum a souffert du développement du tourisme de masse, en particuliers depuis le milieu des années 1990. Les détritus se sont multipliés, les traces de 4x4 sillonnent les zones les plus visitées, le bois de chauffe s'épuise, des graffitis recouvrent certains rochers dans des coins de montagne reculés, les animaux du désert ont fuit. Il était grand temps que les autorités jordaniennes protègent ce milieu unique et spectaculaire et réorganise la gestion du tourisme, le nombre de visiteurs atteignant plus de 500 par jour en bonne saison. Pourtant, les autorités concernées ont fait l'impasse sur les trois principaux acteurs impliqués dans le tourisme à Wadi Rum : les bédouins qui vivent de cette activité sur leur territoire traditionnel, les tour opérators et les visiteurs, essentiellement européens, qui la promeuvent et la pratiquent. Ni les uns, ni les autres n'ont été sérieusement consultés sur le projet.

Le résultat le plus évident de cette absence de prise en compte des réalités touristiques existantes est que les bédouins vont se trouver privés de leur autonomie en matière de transport et accompagnement des visiteurs. Un nouveau centre d'accueil est en construction plusieurs kilomètres avant le village. C'est là que seront concentrés les services aux touristes : accueil, restaurant, boutiques, etc, au détriment des habitants du village qui ont investi dans ces activités. De plus, les chauffeurs et même les guides devront se plier strictement à un système de rotation, prenant en charge les touristes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Il sera désormais impossible, sinon en fraudant, de choisir un guide ou un chauffeur que l'on connaît déjà ou qui nous a été recommandé. (...) Pour toutes ces raisons, et pour d'autres qui concernent leurs activités d'élevage qui vont aussi être réduites, les bédouins tentent de s'opposer par tous les moyens à la mise en oeuvre de ce projet. Ils souhaitent conserver au moins une partie de l'accueil des touristes dans leur village et ceux qui se sont spécialisés dans les groupes de randonné ou dans l'escalade veulent continuer à avoir accès directement à leurs clients."
( - 7/02)


Cadeaux

"Je suis particulièrement sensible au voyage éthique. Je vous envoie ci-joint un texte que j'ai posté dans le forum du Guide du Routard en réponse au message suivant : "Que donner aux enfants ? Je pars pour le Vietnam en juin et j'aurais voulu savoir ce que je pouvais emporter avec moi pour faire plaisir aux enfants des rues; bonbons, crayons, vêtements... Sont ils très demandeurs, est-il possible de donner sans se faire assaillir ? Quelle est la région la plus pauvre ?".

Ma réponse : Personnellement je déconseillerai la distribution de cadeaux aux enfants dans la rue car cela crée une habitude : les enfants accourent systématiquement auprès des touristes, au début pour ESPERER un cadeau qui pour eux sont d'une trop grande valeur, un peu plus tard s'accrochent aux touristes pour DEMANDER des cadeaux, et finalement pour MENDIER ces cadeaux. D'une part, je trouve que la mendicité qu'elle quelle soit ne doit jamais être encouragée. D'autre part, je trouve personnellement que distribuer des cadeaux (ou des pourboires) d'une trop grande valeur crée un déséquilibre économique désastreux : les enfants qui quémandent des cadeaux (ou de l'argent) auprès des touristes rapportent parfois beaucoup plus (plus facilement et plus rapidement aussi) que le fruit du travail de leurs parents, oncles et tantes. Je trouve que c'est de l'argent trop facilement gagné. A mon avis, les cadeaux et pourboires devraient être ramenés à la mesure du pays, rester un "petit plus" mais jamais créer de déséquilibre.

De plus, je trouve que faire un don (d'autant plus qu'il est important) crée toujours une relation de supériorité. Personnellement lorsqu'en voyage je m'apitoie sur la pauvreté et la misère, j'essaye au contraire de mettre le moins de distance possible entre moi-même et mes hôtes et de ne pas montrer de supériorité financière. Pour moi un don doit rester discret, ne pas s'afficher dans la rue et à la limite, rester dans le cadre d'ONG ou d'institutions locales.

De plus, en voyage, on remarque qu'il existe une catégorie de mendiants professionnels à touristes, qui n'opèrent que dans les quartiers touristiques ou auprès des hôtels. Ce sont les plus virulents, les plus "assaillants", mais non pas les plus mal lotis. Personnellement je ne donne jamais à ceux-ci !

Quant au cadeau personnel dans le cadre privé, je ne le fais que lorsque j'ai réellement développé une relation avec la personne. C'est alors un cadeau personnel et non un cadeau distribué à un inconnu dans la rue."
(Anh T. - 4/02)


"Débat" d'idées

"C'est avec beaucoup de difficultés que je me "bats" dans les discussions parisiennes ou les forums de voyageurs contre des pratiques ou des idées diverses, plus courantes qu'on ne le croit, telles que... :

- "Ils sont trop pauvres, il faut qu'on leur laisse un pourboire, qu'on leur donne quelque chose". Et voilà notre touriste en train de laisser, donner des cadeaux ou des pourboires équivalent à des jours, des semaines voire un mois de salaire de travail normal.

- "Ils sont tellement pauvres, ils gagnent des salaires de misère, on ne doit pas trop marchander les
prix. En plus c'est ridicule de marchander pour 5 F, même pas le prix d'un ticket de métro à Paris !". Et voilà notre voyageur qui, ne voulant pas "perdre du temps pour des clopinettes", se met à concéder allègrement le prix d'une soupe, d'un bon repas, voire d'un kilo de riz. Certains touristes se justifient précisément en expliquant que ces sommes dérisoire pour nous ne le sont pas pour la population locale. D'où déséquilibre, inflation et hausse des prix générale désastreuse pour nos hôtes, la population locale. Création parfois de 2 marchés parallèles, un marché pour étrangers (vers lequel vont les meilleures marchandises) et un marché local à prix local avec les marchandises les moins bonnes. A mon avis, aucun déséquilibre ne peut être bénéfique pour une économie ou une société quelconque.

- "On ne va pas s'embêter à faire le change, on peut payer directement en dollars, d'ailleurs les locaux préfèrent qu'on paye en dollars". Conséquence : utilisation du billet vert dans un pays qui a son autonomie, son indépendance, sa monnaie propre. Sans parler de la différence des prix entre le prix-dollar et le prix en monnaie locale. A mon avis, l'utilisation de la monnaie du pays fait partie du respect du pays hôte.

- "Vous partez en voyage ? Faites attention, vous allez dans un pays sous développé, du Tiers-Monde, en voie de développement, il y a énormément de misère, de pauvreté, de saleté, etc, etc". Variante : "Vous partez en voyage ? Vous allez parcourir le pays en train et en bus ? Ramenez-nous des photos de ces bus si exotiques !". Ces remarques, que je trouve dévalorisantes, voire avilissantes pour les pays visités, m'ont été personnellement faites lorsque je suis allée en Iran, au Chili et en Egypte (pour ne citer que les pays où j'étais en profond désaccord avec mon interlocuteur). L'Egypte est une puissance régionale, on voyage au Chili comme en Europe, et l'Iran, comme le Chili, est un pays moderne et développé où la fierté nationale est immense. D'ailleurs, certains voyageurs ont été déçus par l'Iran qu'ils ont trouvé pas assez "coloré", pas assez "pauvre", pas assez "grouillant". Notre interlocuteur oublie souvent que toutes les destinations de voyage en Amérique Latine, Afrique et Asie-Pacifique ne sont pas forcément des destinations miséreuses, sous-développées. Même si ces pays sont moins riches économiquement que l'Occident et l'Amérique du Nord, ce sont parfois des puissances dans leur région respective ou par rapport à leurs voisins. N'oublions pas la fierté nationale de nos hôtes et respectons leur dignité. Ne partons pas dans un pays avec un sentiment de supériorité qui rappelle trop souvent l'attitude du colonisateur !

- "Si tu veux faire des photos de gens, mieux vaut donner un petit billet une fois la photo prise". Commentaire souvent vu dans les forums de photographes. No comment. Transformer (ou encourager) les personnes rencontrées en personnage de cirque qu'on paye en échange d'une photo ? C'est pourtant le sujet sur lequel j'ai le plus de mal à convaincre. Même la charte éthique d'Atalante conseille de donner de l'argent ou un cadeau plutôt que de "voler" l'image des personnes. Personnellement (car je prends beaucoup de photos en voyage), je ne prends des photos que des personnes avec qui j'ai eu un contact et toujours avec une demande d'autorisation avant. Jamais de cadeau ou d'argent en échange d'une photo même et surtout pas si la personne le demande.

- "Mais regardez-moi donc ces troupeaux de toutous ! Tu vois, tu ne me verras jamais dans un groupe comme ça, moi je suis un routard, un vrai !". Même si on a une manière différente de voyager, je crois qu'un peu d'humilité ne ferait pas de mal à certains "routards" purs. Car il n'est pas rare qu'un routard, méprisant envers les touristes en groupe, se retrouve avec ses congénères à Goa, à Dahab ou à Khao Sand Road, où leurs comportements peuvent être pires que ceux des "toutous en troupeaux", puisque leur durée de séjour est plus longue.
Voici en vrac quelques unes de mes préoccupations en voyage. Je suis consciente que mes opinions ont déjà été dites et répétées par beaucoup de voyageurs. Cependant, je crois qu'il n'est pas inutile de répéter encore ces idées à l'internaute-voyageur qui part souvent avec beaucoup de préjugés sur le pays qu'il visite et adopte des attitudes qui pourraient être néfastes.
Ces sujets me touchant particulièrement, j'apprécierais de voir sur les pages d'abm d'autres sources d'informations ou des actions prises par les professionnels du voyage. Un de mes derniers sujets d'indignation était de voir certains professionnels du tourisme continuer à proposer dans leurs brochures des excursions telles que la visite de villages de femmes-girafes dans le nord de la Thaïlande !"
(Anne T. - 3/02)


Environnement (Népal)

"Pour la troisième année consécutive, j'ai effectué un trek au Népal, et plus précisément dans la région des Annapurnas où est passée l'expédition française conduite par Maurice Herzog en 1950. J'ai constaté avec tristesse que le développement de la région, lié en partie à la pression du tourisme, est en train de causer des dommages irréversibles à ce sanctuaire naturel. La vallée de la Kali Gandaki - la plus profonde du monde - se situe au coeur d'une zone soit-disant protégée. Elle offre des paysages exceptionnels, qu'il est merveilleux de découvrir jour après jour, au gré d'une lente progression sur des sentiers tracés par des générations de montagnards. Or, les prémisses d'une route sont d'ores et déjà visibles à partir de la ville de Jomson pour relier, à travers le royaume mythique du Mustang, le territoire chinois. D'après des renseignements fournis par le ministère de l'Équipement népalais, le prolongement de la route menant de Pokhara à l'entrée de la vallée semble programmé. Elle traverserait des villages qui, jusqu'à présent, ne sont accessibles qu'à pied et constituent les étapes principales du tour des Annapurnas.

Bien sûr, les nécessités du développement exigent d'améliorer les conditions de vie difficiles des populations locales, mais il semble que la manne touristique soit en train de faire perdre la raison aux autorités locales, et qu'un patrimoine mondial comme celui-ci soit sur le point d'être sacrifié. Ici comme ailleurs, l'intérêt à court terme se substitue à une réflexion sur un développement durable, respectueux de l'environnement. Faut-il que les erreurs commises ailleurs ne servent jamais d'exemple et que les derniers espaces naturels, ceux de notre liberté et de notre imagination, soient souillés par la poussière des camions et les papiers gras des touristes ?"
( - 4/01)


• Tribus (Thailande)

"Mae Hong Son dans le nord de la Thaïlande est une ville inintéressante, trop touristique à mon goût. La ville est peuplée d'agences de voyages qui proposent des trekkings de 2 a 3 jours pour aller voir les tribus montagnardes comme dans un zoo. Les femmes girafes (tribus des Padengs) ne sont qu'a 15 km. Les tribus font la pause devant les appareils photos des touristes. Je ne suis pas disposé à cautionner ce genre de tourisme où l'argent ne profite même pas à ces villageois mais à des intermédiaires qui s'en mettent pleins les poches."
( - 1/01)

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. Méfaits du tourisme
"Etant de "vieilles" habituées du Pérou, nous sommes d'année en année et au fur et à mesure de nos séjours consternés par la pollution à la fois écologique et économique provoquée par le lobby industriel du tourisme au Pérou. Cela en devient démentiel ! Au Macchu Picchu, au mois d'août, des masses énormes de touristes commencent à laisser l'empreinte du saccage. Les touristes font n'importe quoi; nous en avons même vu grimper sur les murets du "quartier des fontaines". Le site perd de son mystère et de sa solidité.
D'autre part nous avons pu apprécier après 3 jours de trek éprouvant le merveilleux site de Choquequirao dont 30% seulement a été dégagé de la végétation et répertorié par les archéologues français et péruviens. Mais nous avons appris par les agences locales, les guides, la population de Cachora qu'il est fortement question de créer un gigantesque complexe touristique de luxe (qui s'appellera "Parque de Vilcabamba") dans cette région. Cela consistera à tracer entre autres des routes le long de l'Apurimac, fleuve torrentiel fortement encaissé dans ce relief montagneux entre deux flancs de montagne. Ce projet consiste de même à créer une piste hélico directement sur le site archéologique de Choquequirao pour transporter par hélicoptères, de la vallée au site, ce genre de touristes qui veulent tout sans effort et dans le confort maximum. Il est d'autre part question de faire construire pas un, mais, des téléphériques. La conséquence de ce projet de complexe touristique de luxe est qu'une région magnifique dont la population vit en harmonie avec son environnement va être défigurée par : 1) le tracé d'une route qui défigurera à jamais le canyon de l'Apurimac; 2) des aller-retours d'hélicoptères et l'activité des téléphériques qui ne pourront que polluer et détruire l'écosystème de la montagne et souiller le site; 3) des hôtels de luxe à la mode occidentale qui auront délocalisé toute la population d'origine.
Ce projet risque fort de ruiner l'économie de cette région dont la population vit du tourisme du trekking. Que deviendront les muletiers qui louent les chevaux et mules aux trekkeurs, les cuisiniers qui accompagnent les trekkeurs et qui à l'heure des bivouacs régalent les trekkeurs de leur savoir faire extraordinaire dans la préparation de la cuisine locale ? Que deviendront les petits propriétaires des campements très soucieux de l'environnement de "leur" montagne (Casa masama, Chikista, Santa Rosa, etc...) et qui permettent aux aventuriers de la marche de planter leurs tentes pour une somme dérisoire ? Que deviendra le village de Cachora qui pour l'heure vit dans la sérénité et la paix ? Déjà des promoteurs peu scrupuleux , en vue de ce projet de tourisme, tentent de spolier les terres des petits paysans locaux en leur proposant d'acheter leurs lopins de terre à un prix bien inférieur au coût réel.
Et qu'on arrête avec ce sophisme qui veut faire croire que ce genre de projet de complexe touristique est une chance pour la population locale. Nous connaissons bien la mentalité des personnes corrompues qui détiennent les rênes de l'économie dans ce pays. Le sort des populations quéchuas des campagnes est le cadet de leurs soucis; seul compte pour eux le profit à tout va même atteint par les voix les plus malhonnêtes qui soient.
On peut constater qu'à cause du tourisme à outrance dans la région de Cuzco c'est la splendeur d'un côté (là où le tourisme incontrôlé s'est développé) et la misère noire de l'autre (celui des quéchuas de plus en plus refoulés et méprisées par la population métis -les cholos - péruvienne). Le même phénomène risque de se produire dans toute la région de Vilcabamba.
Nous ne savons que faire face à ce projet insensé. Nous faisons feu de tout bois pour alerter le plus de monde possible, mais nous nous heurtons à chaque fois à un mur de l'indifférence et sourd au devenir des populations qui dans le monde sont menacées par les pressions des lobbies du tourisme industriels."
( - 10/07)

. Argent contre photo
"Je suis guide depuis 30 ans en Afrique de l'Ouest et Australe et je trouve aberrant de donner de l'argent pour prendre une photo. Je peux vous garantir que les enfants en particulier savent quand les touristes passent et ne vont ni à l'école, ni au champ, etc, pour attendre de se faire prendre en photos et récolter des sous. Ces touristes ne feraient pas ce geste chez eux; ils ne respectent pas les habitants ni eux-mêmes. J'ai toujours lutté contre cela, comme distribuer des bonbons, de l'argent, des stylos et des cahiers directement aux enfants car ils les revendent et ne s'en servent pas à bon usage. Comme il est dit : "donnez les bonbons, stylos, cahiers et médicaments soit aux instituteurs, soit aux dispensaires". Il est tellement plus facile de prendre des photos avec l'accord et de leur envoyer ensuite un exemplaire. Cette photo représente énormément pour eux et leur famille. La plupart ne possède pas d'appareil photo et ils sont tellement heureux de posséder ces photos et de savoir qu'elles proviennent d'un pays étranger et de personnes qui pensent à elles. Leur expédier par courrier ce n'est pas toujours facile dans des villages éloignés, mais les expédier aux guides qui les distribuera c'est facile !"
( - 2/06)

. Réflexions sur l'écotourisme
"- L'écotourisme peut-il sauvegarder les écosystèmes :
Voici quelques années, en route pour le Nicaragua, je transitais par l'aéroport de Miami, en Floride. Un avion par jour se rendait à Managua, un modeste B-727 d'Iberia, tandis que sur San Jose, capitale du Costa-Rica, un énorme Boeing 707 s'envolait toutes les deux heures environ, rempli de jeunes américains partant pour l'un des pays précurseurs de l'écotourisme. Je me suis alors posé des questions qui n'ont fait depuis que s'amplifier et auxquelles je voudrais tenter d'apporter ici quelques éléments de réponse.
C'est sûr que le mot "écotourisme" sonne bien puisqu'il commence par "éco" comme "écologie". Mais en fait qu'entend-on par "écologie" ? S'il s'agit d'une vague notion qui consiste à trier les déchets, à cotiser au WWF et à manger (en partie) bio, ça me semble un peu léger. Mais si une attitude écologique consiste à respecter profondément tous les êtres faisant partie des écosystèmes naturels, y compris les humains, il y a de quoi réfléchir à l'écotourisme.
- D'abord, qu'est-ce que l'écotourisme ?
Tourisme alternatif, tourisme de nature, tourisme durable ? Il y a toujours le mot "tourisme ", et je crois qu'il ne faut pas se leurrer : tourisme et écologie sont profondément antithétique. Nous y reviendront, mais en gros le tourisme est basé sur le "viol", l'écologie sur le respect.
Le tourisme est "l'action de voyager pour son plaisir" (Larousse dixit) donc dans un but égoïste, sans se soucier réellement de la culture où l'on se rend ou de la nature que l'on va visiter. Le touriste doit sentir recréé, autour de lui, son environnement habituel pour se sentir à l'aise. Or d'aller dans un autre pays ou dans la nature implique nécessairement de se retrouver dans des conditions différentes desquelles on tentera de soustraire artificiellement le touriste : les danses locales, liées à un lieu et un moment donné, auront lieu chaque semaine à l'hôtel sur une piste; la nature sera parcourue de chemins bien balisés et les curiosités à ne pas manquer indiquées par des panneaux ou par un guide. Pour moi c'est du voyeurisme, donc du viol.
- Un minimum d'impact :
L'une des conceptions de l'écotourisme consiste à envoyer des groupes à l'étranger dans des conditions où ni l'environnement ni les populations locales ne sont touchés. C'est tout simplement impossible ! S'il s'agit de nature, elle ne peut exister réellement que là où l'homme n'est pas ou alors ce n'est plus de la nature. Et dès que des gens du Tiers-Monde entrent en contact avec des Occidentaux, leur culture se modifie, c'est obligatoire. Mais on peut agir avec un impact minimal : emmener des groupes dans la nature en modifiant le moins possible l'environnement, avoir des contacts avec les populations en favorisant des échanges réels. Car c'est là le côté positif de l'écotourisme : les "touristes" prendront conscience de l'importance de la nature, auront alors une influence favorable sur sa "protection" et se rapprocheront de leur propre nature intérieure, ce qui est essentiel. Ils rencontreront d'autres être humains dans un cadre culturel différent et se rendront compte que malgré nos différences nous sommes tous les mêmes. Ils réaliseront aussi les limites de notre mode de vie occidental et que tout ce qui est matériel nous encombre pour être heureux. C'est ce qu'ils pourront partager avec les personnes qui les accueillent, en les mettant en garde contre le fait de brader leurs valeurs pour absorber sans réflexion notre culture dominante. L'échange se fait dans les deux sens, chacun a quelque chose à apprendre de l'autre, de façon absolument symétrique.
Mais ce n'est pas facile. J'ai souvenir d'avoir emmené moi-même un groupe d'une dizaine de personnes au Sénégal, et ça s'est mal passé : les gens avaient peur de tomber malade en buvant de l'eau (nous faisions bouillir l'eau de boisson, mais certains devaient encore y ajouter des comprimés avant de la boire), en mangeant des choses bizarres, peur de se faire piquer par les moustiques et d'attraper la malaria, peur des gens tellement différents. Et la fatigue n'arrangeait rien : il aurait fallu organiser les choses différemment, être plus sédentaire, apprivoiser les participants dans le cadre d'un village. Ma façon de voyager n'est pas celle de tout le monde, c'est sûr !
Heureusement, certaines personnes, certaines associations travaillent très bien : les participants à leurs voyages reçoivent des informations qui les font réfléchir au préalable et bénéficient d'un encadrement efficace qui permet les rencontre avec les populations, la compréhension d'une culture différente, des échanges profonds, réels, humains.
- Les fléaux qui accompagnent le tourisme :
Cet impact terrible du tourisme sur les mentalités dans les pays du Tiers-Monde (je ne dis pas par euphémisme "du Sud" car il y en a aussi en Europe de l'Est ou en Asie du Nord; foin du politiquement correct !). Je viens encore de le voir au Cameroun. Dans les villages de l'intérieur, où l'on ne voit jamais de blancs, l'accueil est remarquable, les échanges sont spontanés, les gens sont vraiment contents de m'apprendre leurs traditions, de me faire goûter leur cuisine, de discuter des heures sur leur vie, ma vie, le monde. Tandis qu'à Kribi, sur la côte, où les plages attirent quelques touristes, les gens font payer pour prendre des photos. Ils cherchent à vendre à des prix ahurissants comme souvenirs les objets traditionnels qu'ils utilisent (quoique ce soit, même son patrimoine, c'est bon à vendre). Les enfants vous abordent en vous demandant des stylos billes (c'est le moins pire), des bonbons ou de l'argent. La prostitution est devenue courante dans les hôtels et les bars. On pouvait s'y attendre : ce sont les fléaux qui accompagnent le tourisme !
L'écotourisme entraînera-t-il les mêmes affres dans un village du sud-cameroun à Akoabas qui est la porte d'entrée du sanctuaire de gorilles de Mengamé géré par la Jane Goodall Association (un projet d'écotourisme y est en cours) ? Eh bien, j'ai trouvé un peu choquant que la première question du chef ait été : "Mais combien le blanc va-t-il laisser comme "cadeau", combien va-t-il dépenser ici ?". Il ne me l'a pas posée en face, mais discrètement, au Camerounais qui m'accompagnait : les rapports sont déjà faussés. Cependant soyons clairs : si ce projet d'écotourisme peut faire diminuer le braconnage et la destruction de la forêt, c'est de toutes façons préférable. Donc il y a sans conteste des aspects positifs. A condition que son impact reste raisonnable, car il ne faut pas se voiler la face : l'écotourisme, c'est avant tout du commerce. Or il est tentant d'en profiter au maximum. Emmener les gens dans des sites naturels en les incitant à ne pas laisser traîner leurs boîtes de conserve. OK, ce n'est peut-être pas mal, mais il y a un énorme danger à faire venir trop de monde dans des environnements culturels ou humains fragiles, comme on le voit déjà au Costa-Rica où les forêts de certains parcs sont submergées de touristes.
- Des idées fausses au sujet du développement :
Quant au fait que le tourisme apporte des devises aux pays en voie de développement, il y a là deux idées fausses à dénoncer. D'abord le plus gros de la manne va aux tour-opérateurs occidentaux, les partenaires locaux n'en récoltant que les miettes. Et les plus petits, guides et habitants normaux, ne reçoivent que les miettes des miettes. L'écotourisme est censé entrer dans le cadre du commerce équitable, et donc la répartition devrait y être mieux faite. C'est peut-être vrai, même si la chose reste à démontrer : avec l'être humain, les dérapages potentiels sont innombrables et une bonne partie des potentialités se concrétise.
De toutes façons, c'est le concept même de développement quil faut remettre en cause : il s'agit tout simplement de néocolonialisme, de développer des marchés pour écouler les produits occidentaux. On fait croire aux populations du Tiers-Monde, de façon officielle par les gouvernements et les organismes internationaux et surtout par le biais des médias, en particulier de la télévision qui présente de façon brute le mode de vie occidental, qu'ils peuvent accéder à notre niveau de richesse matérielle, en créant des envies. En fait, ce n'est pas possible - la nature ne le peut plus - et encore moins souhaitable : nous nous rendons compte maintenant des limites du matérialisme qui crée l'individualisme, la séparation des être humains, la souffrance psychologique. Les habitants du Tiers-Monde vivent à un niveau matériel inférieur, certes, mais à un niveau relationnel et spirituel bien supérieur. L'individu n'est pas seul, mais soutenu par (ou soutenant) sa famille, les contacts sont bien plus faciles, les gens vivent leur foi. Je vous fais part ici de mes expériences personnelles, je n'ai pas tout vu, mais je crois que c'est généralement vrai.
- Qu'est-ce que le développement "durable" ?
C'est comme l'agriculture raisonnée, un moyen de se voiler la face et de reculer l'échéance des problèmes sous couvert de politiquement correct. Ceci dit, c'est certainement une façon de minimiser les dégâts et si on le présente ainsi, d'accord, pourquoi pas ? Mais c'est une médecine symptomatique et tant que l'on se refusera à regarder les causes droit dans les yeux et à agir en conséquence, on ne traitera pas la maladie profonde de notre société qui est tout simplement celle de l'Homme. Le débat est trop large pour être développé ici, mais les solutions (peut-être la solution ?) existent, et pas vraiment là où on les cherche.
- La rencontre des plantes :
Comme je l'ai dit au début de cet article, il ne s'agit pas de juger, mais de réfléchir et de mettre en garde en incitant à se poser les questions essentielles. Quel doit être vraiment le but de l'écotourisme ?
Personnellement, j'ai tenté de répondre à cette question suivant mon point de vue. La base est le respect. C'est pourquoi j'organise, depuis près de trente ans, des stages de découverte de la nature pour que l'individu y trouve sa place. J'ai choisi l'intermédiaire des plantes et de leurs utilisations. La rencontre d'une plante peut être aussi émouvante que celle d'un être humain. L'échange n'est pas verbal, et c'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'il est particulièrement profond, comme l'est souvent l'interaction avec une personne dont on ne parle pas la langue. Ce qui passe au-delà des mots est sans doute ce qu'il y a de plus important car il touche à l'intérieur. Etre avec les plantes est une méditation permanente, qui finit par se prolonger dans la vie.
Les plantes vous permettront de découvrir un monde passionnant et étrange, d'une richesse inouïe, où ont lieu toutes sortes d'interrelations entre les végétaux, les animaux, les sols, les climats... et l'homme. Un monde d'acceptation totale : les rapports aux plantes sont tellement plus simples qu'avec les humains. D'ailleurs, avec le recul, ma passion pour le végétal, m'a également rapproché de l'être humain. En un sens, j'aborde les Hommes un peu comme les plantes, dans leur variété inouïe, l'infinité de leurs cultures et de leurs individualités. Ce sont ces expériences successives, bases de ma transformation progressive, que je souhaite partager car les végétaux peuvent vous servir à développer vos relations aux autres et au monde.
C'est par les plantes que la nature peut prendre place dans votre vie comme elle l'a fait dans la mienne. Car la "nature" n'est pas une notion abstraite : ce sont les végétaux herbacés, les arbres et les buissons, aux mille nuances de vert, aux couleurs éclatantes ou subtiles, aux parfums étonnants, doux ou piquants sous les doigts, amers ou sucrés sur la langue. Un monde prodigieux, harmonieux, et totalement impossible à explorer dans sa totalité au cours d'une vie humaine. C'est aussi la terre, le sable jaune ou l'argile rousse, le granit rugueux ou la légère pierre ponce. Ce sont les animaux sauvages, les oiseaux aux chants étonnants, les insectes par myriades. C'est le ciel changeant, les étoiles qui tournent dans un parfait ensemble avec une infinie lenteur, l'eau qui cascade et glougloute en stéréo... Avec toutes ces réalités, il est possible de communiquer aussi bien qu'avec un être humain. Mieux même par certains aspects car il n'y a pas d'attentes de part ou d'autre, pas de jugement, pas d'ambiguïté. Encore une fois, les choses sont simples.
- Moins de consommation, plus de nature :
La nature, c'est ce sur quoi l'homme n'a pas prise. Il s'agit aussi de notre nature intérieure, du "sauvage", de l'être libre qui vit en nous, de ce que la culture n'a pas pu modifier - et les plantes nous en rapprochent. Nous nous sentons tellement mieux quand nous sommes nous-mêmes, plus acteurs, plus efficaces, plus heureux... ainsi notre vie prend un sens.
Depuis le Néolithique, l'homme s'est séparé de la nature en passant de l'état de cueilleur, directement nourri par son environnement, à celui de cultivateur, alimenté par les fruits de son labeur. De prédateur, il est devenu producteur en manipulant son environnement. "Bien" ou "pas bien", là n'est pas la question, mais en quelques millénaires cette approche unidirectionnelle s'est développée au point que l'artificiel enveloppe actuellement l'ensemble de notre vie.
Peut-on continuer dans cette voie ? Personnellement je ne le pense pas. En tous cas, je sais que je n'en ai pas envie, si je suis les indications de mon "baromètre" : je ressens beaucoup de bien-être dans la nature, mais du mal-être dans un milieu où les créations de l'Homme occupent trop de place, bien que j'adore les grandes villes et leur vie grouillante, culturellement très riche. A vous de voir où vous vous situez, mais souvenez-vous que qu'il faut du temps pour apprendre à se sentir bien dans la nature : les plantes vous guideront sur ce passionnant chemin.
- Les implications de la cueillette sont multiples :
Celui qui utilise directement la nature perd la peur de manquer devant l'abondance qu'il perçoit, ce qui lui apporte un sentiment de sécurité dans sa vie. et il ne laissera pas tuer la poule aux oeufs d'or : sans doute se rebiffera-t-il si l'on veut construire un centre commercial à l'endroit où il fait ses récoltes. Un pas certain vers moins de consommation et plus de nature. On ne sauve pas le monde en dehors de soi...
( - 9/05)

. Label "Ecotourisme"
"
Alors qu'en matière de consommation il y avait déjà le sigle "Vu à la télé" étiqueté fièrement sur certains produits comme gage de qualité, voilà qu'au niveau des voyages débarquent maintenant des labels "Ecotourisme" et "Tourisme solidaire" sur les programmes de plus en plus de tours-opérateurs.
Même si l'idée et le principe ne sont pas tout à fait nouveaux chez certains, ou encore qu'il est plus que souhaitable que chacun s'inquiète quelque peu des retombées du tourisme individuel ou de masse sur les milieux naturels et humains qu'il est amené à croiser en voyage, on peut cependant se poser quelques questions sur cet engouement soudain de la part de structures traditionnellement intéressées avant tout - et c'est leur droit - par la progression du nombre de leurs clients.
C'est à la lecture d'un rapport intitulé "Le tourisme solidaire vu par les voyageurs français" réalisé il y a peu à la demande du Ministère des Affaires Etrangères que l'on obtient ce qui pourrait peut-être apparaître comme un début d'explication. Il est en effet stipulé dans celui-ci que 7 français sur 10 se disent concernés (et c'est très bien) par les problèmes d'éthiques, et surtout que 52% des intéressés sont prêts à payer plus pour des voyages solidaires ou respectueux de l'environnement. Si l'on relie cela au fait qu'actuellement à peine quelques dizaines de milliers de personnes par an effectuent de tels voyages faute notamment de structures engagées, on comprend mieux alors pourquoi nombre de T.O. souhaitent désormais verser leur obole à des projets humanitaires, d'environnement ou n'importe quoi d'autre pourvu que cela garantisse une image "solidaire".
Encore une fois tant mieux pour les intéressés. Mais on peut aussi rester perplexe par l'approche que certains peuvent avoir du sujet. C'est ainsi que, récemment, dans un magazine à destination des professionnels du tourisme on pouvait lire un article intitulé "Ecotourisme au Sénégal, c'est juste à côté de l'hôtel" ! Et à ce titre déjà un peu surprenant venait s'ajouter tout un argumentaire pour bien vendre la destination dans lequel on lisait notamment que "Le Sénégal va permettre à vos clients de se relaxer en bord de mer, mais aussi de faire du quad dans la savane et du 4x4 à la rencontre des populations dans leurs villages". Bref, de l'écotourisme version Paris-Dakar..."
(Edito. Globe-Trotters numéro 101 - 5/05)
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"Ayant moi-même connu ce que revêt l'écotourisme ''commercial'' et non ''associatif '' à la suite d'un emploi chez l'un des acteurs français de ce secteur (j'y ai d'ailleurs perdu bon nombre d'illusions quant aux motivations réelles de sociétés commerciales françaises et étrangères se cachant derrière le paravant d'ONG, ou l'inverse...), je salue personnellement la qualité de votre dernier éditorial.
Ainsi, et en parfait accord avec votre prise de position, je me trouve bien fermement opposé à toute promotion de voyages touristiques écosolidaires vendus à des prix exorbitants (mais, où vont réellement les marges dégagées ?) et proposant des séjours tels que décrits à la fin de votre article ("Bref, de l'écotourisme version Paris-Dakar...") !
Bravo pour votre courage et votre engagement sincères en faveur de ce qui rend la philosophie, l'esprit et la vocation d'ABM vecteurs d'une prise de conscience publique - hélas, encore naissante - salvatrice pour notre écosphère. Très bonne continuation..."
( - 6/05)

. "Ethique"
"Je suis bien d'accord avec la plupart des points de vue que je lis dans ces pages. Je pense qu'un encadrement des voyages organisés avec des guides ou accompagnateurs français formés à nos exigences et préoccupations est une obligation pour aller jusqu'au bout des intentions affichées. Une collaboration avec les guides et accompagnateurs locaux est une nécessité absolue, mais leur seule présence est souvent insuffisante pour que ça puisse se passer conformément à nos critères "modernes" que nous sommes souvent bien les seuls à pouvoir comprendre et mettre en oeuvre. Une collaboration entre un encadrant français et un local est la seule bonne garantie que les différents aspects de l'éthique puissent être appliqués. Mais elle a un prix que beaucoup d'agences françaises entre autres (... et même signataire de la charte éthique du voyageur !) n'appliquent pas pour des simples raisons liées à la marge commerciale.
Il est facile d'éditer une charte qui ne donnent aucun engagement de mise en oeuvre spécifique sur le terrain; c'est ce que j'appellerai "surfer sur la vague facile de l'humanitarisme à trois centimes". La justice demande aussi qu'on y accorde des moyens, c'est je pense la deuxième phase de l'action-réflexion.
( - 12/04)

lundi, 28 septembre 2009 16:40

La contrefaçon




Avec la Loi du 5.02.94 la contrefaçon est maintenant un délit. On peut donc être arrêté aux douanes pour recel dès lors que l'on a acheté un (et un seul) faux dans n'importe quel pays, quel qu'en soit sa valeur, y compris pour son usage personnel.

Outre la confiscation immédiate de la contrefaçon, on peut être également condamné à payer une amende calculée en fonction du prix moyen du produit copié. En plus de cela, une procédure judiciaire pouvant déboucher sur 3 ans de prison peut être engagée.
lundi, 28 septembre 2009 16:29

Contre le tourisme sexuel





En France ou à l'étranger, vous pouvez être confrontés à quelqu'un recherchant des contacts avec des enfants lors de ses voyages...


Les "sexes touristes", qui sont-ils ?

D'après une études ECPAT : 7% ont moins de 30 ans, 18% entre 30 et 40 ans, 33% entre 40 et 50 ans, 24% entre 50 et 60 ans, 18% plus de 60 ans.
Ce sont majoritairement des hommes issus de toutes les classes sociales. A la fois des pédophiles occasionnels de passage; des pédophiles habituels fréquentant des pays où le marché des enfants est facilement accessible; des pédophiles pervers, sadiques, violents auxquels les enfants ne peuvent opposer aucune résistance; "Monsieur Tout le Monde", touriste, homme d'affaires, etc, qui loin des contraintes morales de son pays s'adonne à des relations sexuelles avec des enfants comme attiré par cette nouvelle "expérience".
Ils viennent principalement d'Europe, du Japon, d'Australie, du Moyen-Orient, des Etats-Unis, du Canada.


Les victimes

D'après l'Unicef, dans le monde, plus de 2 millions d'enfants de moins de 16 ans sont victimes chaque année d'exploitation sexuelle dans un cadre commercial. Filles et garçons, exploités par des réseaux de prostitution, ils sont âgés de 3 à 16/17 ans. Ces enfants sont le plus souvent issus de famille très pauvres et vivent dans les pays du Tiers-Monde, essentiellement touristiques.
En Amérique Latine et dans les Caraïbes le tourisme sexuel augmente notamment au Brésil, en République Dominicaine et à Cuba. En Afrique, si la prostitution existe déjà dans certains pays, le développement du tourisme international peut faire craindre un accroissement de l'exploitation notamment au Kenya. En Europe de l'Est, avec le développement des mafias, de plus en plus d'enfants rejoignent les réseaux de prostitution. Enfin, en Asie, l'Unicef estime qu'un million d'enfants sont victimes du commerce sexuel. Les flux de touristes se déplacent de la Thaïlande, des Philippines, de l'Inde vers de nouveaux pays comme le Cambodge ou le Viêtnam.
Quant aux causes de la prostitution enfantine celles-ci sont multiples. La pauvreté est un facteur récurrent de la prostitution des enfants. Le chômage pousse les familles à placer leurs enfants entre les mains de recruteurs qui proposent un "travail" à ceux-ci et versent à leurs parents une avance en argent. Le manque d'instruction, l'absence de formation à un métier particulier favorisent également l'exclusion des enfants et leur entrée dans le circuit de la prostitution. Idem pour l'attrait pour les biens de consommation aussi bien pour les parents que les enfants. Quant à la corruption, elle permet aux responsables de réseaux de prostitution de s'affranchir des lois qui pourraient les condamner, mais également aux occidentaux arrêtés de se dédouaner. De plus, les réseaux mafieux sont souvent les organisateurs au niveau national, régional et international. Enfin, dernières raisons, la banalisation des rapports sexuels entre adultes et enfants, plus la demande sans qui le marché n'existerait pas.
En parallèle, on peut aussi souligner que le développement du tourisme sexuel a parfois pu se faire de façon délibérée; certains pays n'hésitant pas à favoriser cette activité afin de remédier à leurs problèmes économiques. La prostitution comme moyen de publicité ou d'attraction relayé à l'occasion par des agences de voyages occidentales ou des magazines spécialisés dans ce type de tourisme.


Les résolutions et les lois

Au niveau mondial, l'ECPAT lutte contre le tourisme sexuel. A l'origine de la campagne "Informez les touristes" réalisée ces dernières années sur le sujet, ils agissent aussi et surtout pour que les lois déjà existantes, tant dans les pays occidentaux, notamment au niveau de l'Union Européenne, que sur place, soient appliquées. De même, ils continuent leur campagne auprès des médias et des professionnels du tourisme afin de sensibiliser au mieux l'opinion. Ils soutiennent également les actions menées sur place par les organismes locaux et internationaux. Enfin, à travers la mise en oeuvre de divers projets de terrain, y compris pour certains en direction des parents des enfants prostitués, ils souhaitent arriver à développer une prévention à tous niveaux.
Au niveau législatif, de nombreux pays à travers le monde, tant occidentaux qu'en voie de développement, ont renforcé leur législation incluant par exemple au niveau de l'Union Européenne des clauses d'extraterritorialité. Les peines encourues en cas d'abus sexuel sur enfant à l'étranger vont ainsi selon les pays de l'emprisonnement à la peine de mort. Au niveau français, la loi du 1.2.94 permet de juger en France tout Français ayant commis un abus sexuel sur un enfant dans n'importe quel pays. Cette procédure a été appliquée la première fois en octobre 1997 contre sept "touristes sexuel" avec des condamnation allant jusqu'à 15 ans de prison.


En conclusion

Le traitement de la prostitution enfantine est une urgence à traiter, conjointement aux actions de fond, politiques, économiques et sociales, pour favoriser sur le long terme un développement harmonieux des pays et des relations internationales dont les plus pauvres des pauvres ne peuvent être impunément exclus.
Face aux dures réalités économiques de certains pays, le tourisme peut être considéré comme une opportunité de croissance et de richesses. Son développement durable sur le plan commercial sera forcément conditionné par le respect des pays hôtes et leur environnement.
C'est au carrefour de cette quête d'humanité et d'un "sens commercial" bien compris que nous avons rendez-vous pour relever les défis d'un tourisme porteur de développement. Cette richesse partagée passe par un nécessaire respect des traditions, du patrimoine, de l'environnement de ces pays, et surtout des hommes, des femmes et des enfants qui y habitent.


Organisations

End Child Prostitution And Trafficking (ECPAT)

L'ECPAT a pour objectif de lutter par tous les moyens légaux contre l'exploitation sexuelle dont sont victimes les enfants, notamment dans les pays du Tiers-Monde.
ECPAT France : c/o Groupe Développement, Bât 106, BP 07, 93352 Le Bourget, tél. : 01 49 34 83 13
Pour en savoir plus, consultez leur site internet.


Unicef

Pour ses actions en faveur des enfants...
Pour en savoir plus, consultez leur site internet.

Organisation Mondiale du Tourisme

Pour en savoir plus, consultez leur site internet.

lundi, 28 septembre 2009 16:20

Respect des minorités



Attention, touristes !

Le tourisme est en passe de devenir la première industrie mondiale. Ce sont les pays les plus riches qui déterminent la nature de l'activité touristique dont les dégâts humains, sociaux ou écologiques parfois considérables sont essuyés par les pays d'accueil et surtout par leurs peuples indigènes minoritaires. Ceux-ci se trouvent particulièrement exposés : peuples pastoraux du Kenya ou de Tanzanie expropriés pour faire place à des réserves naturelles; terrain de golf construit sur les sites funéraires des Mohaws du Canada; réfugiées Karen présentées comme des "femmes girafes" dans un zoo humain de Thaïlande... Ces situations, parmi tant d'autres, sont inadmissibles. Le tourisme dans les territoires habités ou utilisés par des peuples indigènes ne devrait pas être possible sans leur consentement libre et informé.
Survival s'attaque à promouvoir un "tourisme responsable" et appelle les organisateurs de voyages et les touristes à bannir toute forme d'exploitation, de paternalisme et d'humiliation à l'encontre des peuples indigènes.
Soyez vigilants, les peuples indigènes ne sont pas des objets exotiques faisant partie du paysage.


Organisations

• Survival International


Survival est une organisation mondiale de soutien aux peuples indigènes. Elle défend leur volonté de décider de leur propre avenir et les aide à garantir leur vie, leurs terres et leurs droits fondamentaux.
Survival International : 45 rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris
Pour en savoir plus, consultez leur site internet.

Amnesty International

Pour en savoir plus, consultez leur site internet.

Human Rights Watch

Pour en savoir plus, consultez leur site internet.


lundi, 28 septembre 2009 16:17

Protection des espèces menacées




"Vous ne seriez pas le premier à devenir trafiquant sans le savoir"

Lancée mi-97 dans toute l'Union Européenne cette campagne du WWF vise à informer les touristes et les professionnels du voyage des nouvelles dispositions réglementaires qui s'appliquent aux animaux et plantes sauvages menacées.
Au delà de la simple information, cette campagne met aussi en évidence l'impact négatif du commerce illicite sur la sauvegarde des espèces en dissuadant les voyageurs d'acheter et d'importer des souvenirs fabriqués à partir d'animaux et de plantes en voie d'extinction. Car lorsque le voyage s'achève, le désir de prolonger le rêve en rapportant quelques souvenirs est toujours tentant.
Depuis le 1er juin 1997, ce commerce est également une infraction qui peut être sévèrement sanctionnée par une amende et la confiscation de l'objet prohibé. L'importation de plus de 800 espèces d'animaux et de végétaux est donc désormais interdit, et plus de 20 000 autres espèces sont contrôlées conformément à la législation européenne.
Premier importateur mondial de félins et de perroquets vivants, deuxième de primates, de boas et de pythons, troisième de tortues et de plantes, l'Union Européenne occupe une place prépondérante en matière de commerce international de la faune et de la flore sauvages. Or, celui-ci représente un chiffre d'affaires annuel de près de 100 milliards de Francs d'où la valeur exemplaire que doit prendre la réglementation européenne dans ce domaine.


Quelques exemples

Lors d'un séjour à l'étranger, réfléchissez bien avant d'acheter...
> ... de l'ivoire d'éléphant : bien que le commerce international de l'ivoire soit interdit depuis 1990, on trouve encore des objets sculptés en ivoire en vente sur les marchés africains et asiatiques.
> ... des objets en écaille de tortues marines : les objets fabriqués à partir de tortues marines, y compris les carapaces entières, les animaux naturalisés, les bijoux, les peignes et les lunettes de soleil ne peuvent être introduits à l'intérieur de l'Union Européenne. Ces objets peuvent être saisis.
> ... des coraux : les récifs coralliens constituent des écosystèmes fragiles dont dépendent une multitude d'espèces marines. Bon nombre de pays interdisent la récolte, la vente et l'exportation des coraux. Avant de ramener dans l'Union Européenne ces trésors marins, renseignez-vous sur les autorisations requises.
> ... des espèces végétales : le commerce des orchidées, des cycas, des cactés et d'un certain nombre d'autres plantes est strictement réglementé. Seuls les spécimens reproduits en milieu artificiel peuvent être importés dans l'Union Européenne.
> ... des animaux sauvages vivants : les perroquets et autres oiseaux vivants, les singes, les serpents et les caméléons sont couramment vendus sur les marchés pour touristes. Réfléchissez bien avant de ramener un animal vivant à la maison. Le commerce de certaines espèces est interdit et, pour d'autres, vous devez disposer d'une autorisation. Renseignez-vous avant de partir.


Organisations
Pour que voyage ne rime plus avec pillage...


• WWF - Fond Mondial pour la Nature

Le WWF est la plus grande association privée de protection de la nature dans le monde : 5 millions de membres, 29 organisations nationales, plus de 3 500 permanents, 11 000 programmes de conservation, une présence effective dans plus de 100 pays.
WWF : 151 bd Reine, 78000 Versailles. Tél. : 01 39 24 24 24
Pour en savoir plus, consultez leur site internet.

Greenpeace

Pour son action largement reconnue.
Pour en savoir plus, consultez leur site internet.


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