A pied, nous nous aventurons au milieu des cultures sur les talons de notre accompagnateur. Celui-ci cueille, coupe, ramasse, nous touchons, sentons, goûtons. Une vraie balade des sens. Un jeune garçon des environs nous a fabriqué un panier grâce à des palmes de cocotier où nous glissons chacune de nos découvertes.
Il y a la noix de muscade qui ressemble à un fruit de la passion, la cannelle qui est une écorce réduite en poudre, le poivre qui comme la vanille, est une orchidée, et surtout le clou de girofle. Zanzibar peut s’enorgueillir d’être le deuxième producteur mondial après Bali. Sur l’île, l’épice dispose même d’un statut particulier. Toute la production est achetée par l’Etat et destinée à l’exportation. Il fixe le prix de manière unilatéral et il est strictement interdit de couper un giroflier sans son accord. Pour l’anecdote, sur l’arbre, les clous sont rouges. Ils deviennent noirs en séchant.

Nous croisons également sur notre chemin beaucoup d’arbres fruitiers. Nous sommes une fois de plus surpris par les jacquiers dont les fruits gigantesques poussent à même le tronc ou les branches. Avec un poids allant jusqu’à 15 kg, ceux-ci sont (selon notre guide), les plus gros fruits du monde.

Au terme de la promenade nous sommes conviés à une dégustation de tous les fruits de l’exploitation. Bananes, fruits de la passion, pastèques, ananas, caramboles, nous savourons le goût sucré de chacun avant d’avaler successivement un thé au citron puis au gingembre. Corsé !

Spice Tour à Zanzibar : La plupart des agences de Zanzibar Town proposent l’excursion pour 25 US $ par personne. Le tarif inclut le transfert vers la ferme, la visite guidée et la séance de dégustation. Durée : une demie journée.  

Farniente au paradis

Nous traversons l’île en diagonale. Une centaine de kilomètres pour rejoindre la plage de Kendwa, au nord-ouest, réputée pour être la plus belle de Zanzibar. Durant les 25 derniers kilomètres, nous sommes surpris d’être continuellement interpellés en italien. Nous comprenons vite pourquoi en arrivant à Kendwa. Sur la plage, sont installés plusieurs complexes hôteliers de luxe accueillant une clientèle presque exclusivement originaire de la péninsule. Nous sourions en constatant qu’un commerçant d’art massaï a rebaptisé sa boutique « Chez Rocco Sifredi ». Un effort d’adaptation louable qui, sans doute, lui assurera sous peu une fortune surdimensionnée.

Comme annoncé, le site est insolent de beauté. Le sable, blanc et fin, glisse sous les pieds. L’eau, sous l’effet des rayons du soleil, révèle une palette presque infinie de tons bleutés. Au nord, la plage laisse place à une paroi rocheuse rose orangée, surmontée d’arbres touffus.
Elle a été érodée à sa base par le ressac si bien qu’on peut s’y étendre, protégé du soleil par un toit naturel. Un havre de paix idéal pour contempler, sans rien faire, le ballet des boutres qui semblent voler sur l’onde claire. A l’horizon, les pagnes colorés des femmes triant le poisson  détonent sur la plage opaline. On pourrait croire des coquelicots caressés par le vent dans un champ de neige fraîche. A quelques encablures, une poignée de gamins, nus comme des vers, défient les vagues en sautant dans l’écume. Bientôt on allumera les barbecues et dans l’air flottera l’alléchant parfum des prises de la journée. Alors, il sera temps de renter.  

Plage de Kendwa, 60 km environ au nord de Zanzibar Town. Hébergement : Kendwa Rocks, chambre double, sanitaires en commun : 30 US $ petit déj compris.

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