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vendredi, 29 janvier 2016 14:19

Népal Kathmandou

Excuse me, can you take me in picture ?

Dis-je avec un grand sourire à une passante, choisie au hasard, à Durbar Square (Katmandou, Népal).
Hasard ? Jamais en voyage !

Elle s’appelle Katrin, elle est bénévole dans une association népalaise :Local women’s handicrafts.

La fondatrice, Nasreen, n’est autre que son amie d’enfance…
Le lien est créé.

Et hop ! Me voilà l’après-midi-même en selle sur un VTT de location, aux côtés de Katrin, afin de découvrir le plus motivant des chantiers actuellement en cours pour l’association, à quelques kilomètres de là !

Le chantier Je vous épargne mon périple en VTT avec sa selle trop basse, les rues gorgées de nids-de-poule… Je découvre enfin le chantier : une maison édifiée en vue d’accueillir des femmes népalaises défavorisées, ayant besoin d’un abri, d’un soutien, d’une formation afin de rebondir dans la vie.


Ce chantier est financé par les donateurs s’étant manifestés sur une plateforme animée par Pascaline et Katrin, bénévoles de l’association. Dix mille dollars sont nécessaires pour venir à bout des travaux, qui évoluent au rythme de l’avancée des fonds.

Je découvre hébétée, touchée, l’histoire de Nasreen, 23 ans, la fondatrice de l’association. Elle me parle de ses valeurs, de ses choix de vie.

“J’ai quitté ma famille et mon village à l’âge de 20 ans afin de fuir l’avenir qui m’était réservé : mes parents voulaient me marier contre mon gré, tout comme ma soeur, mariée à l’âge de 11 ans.

Il est de coutume pour les femmes de se marier très jeune. S’ensuivent le plus souvent, de nombreuses souffrances: dominations, intimidations, frustrations et avilissements domestiques…

J’ai fui cette vie où coutumes et conservatisme étriqué ne me correspondaient pas. Quand je suis arrivée “à la ville”, à Kathmandou, avec mon frère, je suis restée durant deux mois cachée dans l’appartement à regarder la vie depuis ma fenêtre, tant j’étais intimidée ; à la fois curieuse et farouche face à l’activité grouillante qui se déroulait sous mes yeux. Tout était nouveau pour moi ! Un monde incroyable. Puis j’ai eu la chance de rencontrer des personnes merveilleuses qui m’ont aidée.

Bannie de mon village et ignorée de mes parents suite à mon émancipation, j’ai trouvé un bienfaiteur en ville qui m’a appris l’anglais, qui m’a éduquée. Peu importe les liens du sang, les personnes qui prennent soin de vous peuvent devenir des parents à vos yeux. Cette personnequi m’a instruite a dans mon cœurun statut de père à jamais.

Face aux associations contactées qui n’ont pas daigné s’intéresser à mon histoire et m’aider, j’ai décidé d’agir par moi-même. J’ai appris à coudre et j’ai commencé à vendre mes créations. Puis, petit à petit, j’ai aidé à mon tour des femmes dans le besoin. Aujourd’hui, je me sens forte, émancipée, libre, les yeux grands ouverts sur le monde. J’estime qu’il est de mon devoir d’éveiller les femmes autour de moi. Je leur souhaite de connaître l’éveil intellectuel qui permet de faire ses propres choix dans la vie. Quand on a la chance d’être instruite, il est important de transmettre, partager, enseigner, afin que toutes nous puissions acquérir la liberté.

J’ai écouté, adhéré, le coeur battant la chamade.

“Can I take you in picture ?”

Haaaa! Finalement l’appareil photo est un chouette prétexte de rencontres… et permet de les immortaliser.

< Texte et photos : Marie-France Marchand (85)

Pour plus d’informations sur Nasreen et son
équipe, rendez-vous sur le site de l’association ;
www.lwhnepal.com

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