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jeudi, 29 mars 2018 10:53

Les Afar du Danakil (Ethiopie)

> Les Afar

Bien que partagée en différents clans antagonistes, cette population reste très homogène.
L'immense majorité se disperse sur le territoire désertique et aride du nord/est de l'Ethiopie, avoisinant les 50° centigrades au cours de la saison sèche.
La dépression du Danakil, 116 m. en-dessous du niveau de la mer, constitue le point central de leur territoire.
Ils sont de confession islamique sunnite et la loi du talion est toujours appliquée.
A 15 ans, les garçons sont circoncis, les jeunes filles subissent l'excision et l'infibulation.
Ils sont majoritairement pasteurs semi-nomades, d'autres arrachent le sel des plaines torrides du DALLOL, sel en plaques acheminé par d'impressionnantes caravanes de dromadaires vers les hautes terres.
Pendant longtemps, cette zone considérée comme hostile et dangereuse à tenu les voyageurs à l'écart et continue à inspirer une crainte certaine parmi les Ethiopiens.
De nos jours, un circuit touristique sous contrôle AFAR, est autorisé par l'Etat
AFAR duquel il ne faut pas s'écarter sous peine de lourdes sanctions. Le fait d'être porteur d'un permis de visite émis par le Gouvernement AFAR n'est pas toujours suffisant. La légendaire hostilité des populations AFAR se vérifie par ce qui suit : Le 03 janvier 2018, un allemand n'ayant pas respecté certaines règles AFAR a été abattu.

> Au contact des Afar

Fascinés par ces contrées hostiles, un vol nous dépose à MEKELE, aux portes du Danakil. Après plusieurs jours de recherches intenses, elles nous conduisent vers une personne influente de la ville qui nous invite à déjeuner à sa table VIP.
Après plusieurs heures de discussion tout ce qui est « laissez-passer » et intendance est réglé par notre interlocuteur.
Deux jours plus tard la traversée du Danakil nord/sud débute.
Il est mis à notre disposition, 2 policiers AFAR armés de Kalachnikov, 2 véhicules 4X4, 1 cuisinier, 2 chauffeurs.
En cours de route nombreux sont les AFAR portant des armes identiques.
Seuls, les policiers nous accompagnant pouvaient s'engager à pied sur le territoire des villages où ils demandaient l'autorisation de notre venue qui était accordée pour une heure, la matinée, la journée ou pas du tout. Les policiers réglaient ce qu'ils pouvaient mais ne dépassaient aucunement les limites autorisées.
Pour ma part, on m'a fait comprendre que si je prenais des photos non autorisées on me couperait la tête...
Tout cela précise, qu'une traversée nord/sud du Danakil sans le concours de représentants AFAR est tout à fait impossible.
Nous évoluons dans des zones où une autorisation spéciale est indispensable.
Pourtant, rarement il nous est accordé de dormir sur le territoire d'un village aussi, nous rapprochons-nous des sites autorisés au tourisme pour le faire.
Sur le tracé de notre parcours, nous montons la nuit au volcan ERTA ALE et on en redescend à 5 h. du matin avant que la chaleur nous accable.
Le jour se levant, on découvre que de nombreux militaires sont embusqués tout le long du parcours contrôlant les visiteurs par l'intermédiaire des guides. Ceux n'étant pas dans la légalité risquent tout simplement la mort.
Etonnamment, dans un village nous sommes accueillis avec beaucoup d'enthousiasme.
Une peau de tigre, récemment abattu, est exposée debout sur le bord de la piste.
Un AFAR gesticule autour nous montrant les orifices par lesquels les balles de sa Kalachnikov ont pénétré. Il nous fait comprendre que malgré cela le tigre l'avait terrassé et qu'il avait pu lui tirer une balle dans la tête malgré sa position désavantageuse. Tout le village traitait cet homme en héros.

> Les forçats du sel dans la dépression du Danakil

Le 5ème jour du périple nous nous dirigeons au plus profond de la dépression du Danakil à DALLOL à la rencontre des forçats du sel. Il se situe sur le circuit touristique où les visiteurs séjournent de 1 à 2 heures. Nous y resterons 2 jours.
Le 1ier jour, nous resterons discrets distribuant des cigarettes, des casquettes, du pain, des graines, de l'eau et d'autres objets de pacotille de manière à installer un contact amical. J'irai même les aider à transporter des plaques de sel. Le lendemain, j'étais autorisé à prendre des photos et des images.
Les dromadaires chargés de plaques de sel, les uns derrière les autres, quittaient la mine en impressionnantes caravanes. Autorisés à les accompagner, puis à les conduire en cheminant devant, nous avions l'impression de vivre un rêve.
En fin de journée au coucher du soleil, en cheminant en bordure d'une mer de sel, les caravanes constituaient un spectacle fantastique.
Nous étions entourés d'hommes portant des Kalachnikov en bandoulière. Les rayons du soleil couchant projetaient des ombres hallucinantes.
Véritable privilège vécu par des êtres venant d'un autre monde !

> Traversée de la partie sud du Danakil

Le lendemain, nous entamons la 2ème partie de la traversée du Danakil en direction du sud.
Le regard se perd au loin sur une immense plaine désertique. On emprunte une piste rectiligne traversant un désert aride où dardent les rayons du soleil. Cet itinéraire menant à SERDO, à proximité de Djibouti, n'est quasiment utilisé que par l'armée AFAR.
Les quelques villages rencontrés sont constitués de petites huttes rondes très calfeutrées, mais les 40° centigrades extérieurs transforment ces huttes en véritables fours solaires.
Bien qu'étant précédés par nos représentants de la loi, nous essuyons plusieurs refus de pénétration dans les villages.
Rencontrant un homme boitillant, il nous vient à l'idée que Christine faisait partie du personnel soignant des hôpitaux de France et transmettons, par l'intermédiaire de nos policiers, cette nouvelle aux AFAR.
Christine soigne cette personne blessée, et d'autres encore, ce qui nous permet de nous introduire dans les villages pour soigner les souffrants, obtenant ainsi le contact avec la population, mais aussi l'autorisation de prendre des images. Après 2 jours passés dans cette configuration, nous constituons un véritable trésor d'images !

> Conclusion
Atteindre SERDO signifie que la traversée du Danakil est réussie.
Véritable privilège !
Il est certain que le séjour vécu au Danakil constituera une étape importante de notre vie de bourlingueurs.

Maurice Thiney (21)
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