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mardi, 30 juillet 2013 08:03

Tania Houlbert

L'appel du grand Nord

Tania Houlbert, jeune réalisatrice de 23 ans, nous livre son premier documentaire Boréalis, un hiver avec les chiens, tourné en Laponie Suédoise.
Ce film, coréalisé avec Guillaume Temps, nous permet de découvrir la vie de Stéphanie et Rémy, un couple français de mushers, éleveurs de chiens de traineau. Récompensé par le prix « coup de coeur » du Paris Jeunes Aventures, il sera projeté au festival des Globe-trotters le 27 septembre prochain. Portrait d'une aventurière, déterminée et passionnée d'images.



Dès la première rencontre, Tania Houlbert affiche un sourire radieux, l'oeil pétillant des débutants, une force tranquille et une nature généreuse. Une palette de nuances subtiles qui la définissent dans sa vie, ses choix et ses passions. « Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années », déclamait Corneille dans Le Cid. Une maxime à l'image de cette jeune femme au parcours déjà bien rempli. Elle n'est pas de celles qui suivent mais qui entreprennent. En Terminale, elle s'investit dans le théâtre amateur et démontre des aptitudes pour l'art de l'improvisation. S'ensuivent deux années au Conservatoire d'Art dramatique à Orléans, durant lesquels Tania confirme sa vocation pour l'audiovisuel.

L'acteur Christophe Maltot la forme à l'analyse de texte, à la mise en scène et à la mise en lumière : « Au final, j'ai réalisé que l'actorat en soi ne m'attirait pas ; en revanche, j'aimais visualiser la scène, décrypter ce que voulait dire l'auteur et déterminer comment créer un sentiment à partir d'une image. » Son bac en poche, s'est tout naturellement qu'elle s'oriente vers un BTS audiovisuel. La démarche est infructueuse aussi entame-t-elle une formation de journalisme. Déterminée, l'étudiante retente sa chance l'année suivante avec succès. Elle quitte Orléans pour Paris et intègre le Lycée Jacques Prévert à Boulogne-Billancourt où elle se forme au montage-vidéo : « Ce que je considérais de prime abord comme un échec s'est avéré au contraire un bienfait. Tous les enseignements que j'avais reçus se nourrissaient. Au théâtre comme dans le journalisme, on essaie de décrire une image ou une personne au moyen d'un texte, de la même manière, dans l'audiovisuel, on s'efforce de décrire un sentiment à partir d'une image. »

> La quête des grands espaces

Cette voie qu'elle s'est tracée fait écho à son désir d'évasion. Ses premiers rêves de voyage, elle les a vécus par procuration, via son poste de télévision, à travers des reportages et documentaires. A travers ses lectures aussi. Enfant, elle se passionne pour les livres de Jack London dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Ses romans, récits et nouvelles du Grand Nord fascinent et nourrissent cette voyageuse imaginaire. Sur les traces de Croc Blanc et autres héros de ses oeuvres, elle découvre les chiens de traineau. Dès lors, elle ressent le besoin irrépressible de confronter romance et réalité. Elle assouvit son attrait pour les grandes plaines, la montagne et la nature à l'âge de 20 ans.
Sa mère lui offre son premier raid dans le Jura. Trois jours mémorables qui marquent sa rencontre avec un musher de Laponie Suédoise et la genèse de son documentaire. C'est aussi l'occasion pour elle de se confronter à l'univers des chiens d'attelage : « J'ai constaté qu'il existait une hiérarchie au sein de la meute et que chaque chien avait sa propre personnalité. Ce qui m'a frappé également, c'est ce besoin d'attention et d'encouragement qu'ils manifestent. » La même année, elle découvre le monde du travail, se forme à la réalisation et approfondie ses connaissances en montage.
Cette activité lui permet de son financer son premier voyage en solo ; un séjour de trois semaines au Québec qu'elle vit comme une révélation. Au coeur du parc national du Fjord-du-Saguenay, elle réalise pleinement son rêve d'aventure : « Ouvrir sa
tente au lever du soleil sur ce paysage grandiose avec pour seul bruit, le chant des oiseaux, c'est une vraie parenthèse dans ma vie.»

Aller au devant des gens

Un moment à part car pour Tania Houlbert l'échange et le partage constituent sa raison d'être : « Je ne conçois pas le voyage sans la rencontre. » Boréalis, un hiver avec les chiens relève avant tout d'une formidable aventure humaine. Complicité, convivialité et chaleur humaine sont des valeurs essentielles qu'elle place au coeur de son documentaire.

Des amitiés sincères se sont tissées, à l'image de celle qui rassemble aujourd'hui les deux apprentis réalisateurs à leurs protagonistes, Stéphanie et Rémy ; d'autres se sont considérablement renforcées, à commencer par celle qu'elle entretient avec Guillaume Temps, son assistant-réalisateur et soutien indéfectible : « Il a débarqué en Laponie avec sa fraîcheur et son dynamisme à un moment où les échecs répétitifs et les changements de plannings incessants commençaient vraiment à peser sur mes épaules. Engagé quelques mois auparavant dans le 4L trophy, un rallye destiné aux étudiants européens, sportifs et humanitaires, il a démarché ses partenaires pour trouver le budget qui nous manquait. Ensemble, nous avons obtenu la bourse Paris Jeunes Aventures dans la catégorie Sport. » Après deux années de préparation et trois semaines de tournage, Boréalis a vu le jour au terme d'une phase de postproduction de quatre mois. Un exceptionnel travail d'équipe : « Mon ami, Clément Atlan, a composé bénévolement la musique originale du film. Grâce à lui, nous avons pu compter sur de véritables musiciens, quatuor de cordes, hautbois, flûte traversière et piano. La musique donne tout son sens au documentaire ! » Pour tout matériel, Tania Houlbert dispose d'un reflex numérique Canon 60D, d'un Imac et d'un micro bas de gamme : « mon ingénieur du son a réalisé une véritable prouesse technique ! on a aussi donné une colorimétrie spéciale au film durant la phase d'étalonnage ; quand on filme un paysage de neige, faire la balance des blancs est très compliquée. » Sa famille a toujours fait bloc derrière la jeune femme, à commencer par Yoann, son frère aîné, dessinateur et passionné d'images : « Je dois à ses conseils avisés lors du premier montage, le documentaire dans sa version définitive ; elle plus dynamique et davantage à notre image ! »

Une leçon d'humilité

Pour la réalisatrice, Boréalis, un hiver avec les chiens, est aussi une belle leçon de vie. Elever des chiens de traineau « au câlin et à la caresse » requiert investissement personnel et nombre de sacrifices : « Stéphanie et Rémy ont tout quitté pour vivre leur passion. L'éloignement avec la famille, le climat atypique et les difficultés financières sont autant d'aléas qu'ils doivent gérer au quotidien. Se retrouver dans une maison d'hôte en Laponie remet tout de suite les pendules à l'heure !
En occident, n'importe quel prétexte est bon pour se plaindre, le métro en retard, l'électricité trop chère. Là-bas, un trajet d'une vingtaine de minutes peut parfois prendre des heures. En cas de problème, vous êtes livrés à vous-même. Pour se réchauffer, point d'électricité, il faut couper du bois à la hache. Vivre en pleine nature vous fait réfléchir à votre propre condition ! »
Ce galop d'essai réussi, Tania et Guillaume, animés par les mêmes aspirations de voyage, envisagent de poursuivre l'aventure. Telles Les Pintades, ces deux journalistes françaises décodant le mode de vie de femmes dans les grandes villes du monde, nos deux réalisateurs en herbes souhaiteraient se confronter aux choix de vie d'expatriés aux quatre coins du globe.
A bon diffuseur salut !

Par Krystel Le Naour
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