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Carnet de route

Le Burkina Faso à mobylette Ou l’art de découvrir le quotidien d’un peuple autrement.

burkina1Notre tour du monde nous a amenés à découvrir l’Afrique.
Nous avons opté pour le Burkina Faso, pays des hommes intègres.
Trois semaines d’aventure que nous avons majoritairement passées à chevaucher une mobylette Peugeot 50 !
Un matin, nous avons pris la direction de Tiébélé, au sud de Ouagadougou, pour y découvrir l’architecture traditionnelle des Gourounsi, ethnie du Burkina-Faso. Cependant notre mobylette avait décidé de nous donner du fil à retordre en tombant en panne pour la troisième fois, et cette fois-là elle n’avait vraiment plus envie de redémarrer.
Nous étions à quelques mètres seulement de l’entrée de Tiébélé, un jeune homme a accepté de nous aider et au fil de la conversation nous a révélé qu’il vivait dans une concession Gourounsi avec sa famille.
L’occasion rêvée pour nous d’atteindre notre objectif de la journée tout en laissant un peu de répit à notre “bécane”.
Nous avons donc suivi le jeune Ousmane jusqu’à la concession où il vit avec... 129 autres membres de sa famille !




Burkina2Trois types de construction. Une entrée principale donne accès aux habitations. La concession comporte plusieurs maisons, regroupées autour d’une cour centrale où vivent les animaux : moutons, chèvres, poules…

On peut distinguer trois types de constructions. Les cases en forme de “8” pour les “couples âgés”, la case rectangulaire qui est l’habitation des jeunes mariés, tandis que les célibataires vivent dans des cases rondes. La construction de l’habitat est à la charge des hommes qui utilisent des briques et de la terre pour élaborer la structure.

Les femmes quant à elles se consacrent à la finition extérieure des cases sur lesquelles elles peignent des symboles en relation avec la vie de leur communauté, à l’aide de plumes de pintades. On peut citer, parmi ces symboles : le triangle avec le sommet qui pointe vers le bas, rappelant aux femmes l’importance de la calebasse et des poteries pour la cuisine, les carreaux noirs et blancs, évoquant le tissu traditionnel, ou encore les losanges, qui sont une représentation des tambours et de la musique caractérisant les fêtes traditionnelles. D’autres dessins reproduisent le maïs ou encore le mil, céréales indispensables à l’alimentation de la communauté, ainsi que le pilon, ustensile essentiel de la cuisine.
Les femmes représentent également le filet de pêche, devenu un élément important de la vie des Gourounsi au cours des dernières années. En effet, les habitants, victimes de la famine suite à une succession de sécheresses ont envoyé les plus jeunes au Ghana pour pêcher et ainsi sauver la vie de leur famille.

burkina3Des pigments naturels. Pour consolider les cases, un premier enduit est appliqué sur les murs, à base de terre et de bouses de vaches. La couleur rouge qui colore la façade est obtenue par de la terre tamisée, que l’on trouve aisément dans le sous-sol et sur les pistes. Le noir utilisé par les femmes pour peindre les symboles est un pigment issu du basalte lui aussi tamisé, la couleur blanche (calcaire) sert à tracer le contour des symboles et permet également de les fixer sur le mur et de le polir afin d’éviter que le pigment ne s’efface lors des pluies. Pour terminer, après avoir bouilli toute une journée, l’écorce de néré est déposée sur les murs en guise de vernis final.

Intimité et sécurité. Des murets édifiés à environ 80 cm de hauteur séparent les ménages et permettent à chaque foyer de garder tout de même un peu d’intimité. Des murs identiques sont construits à l’entrée de chaque case, pour éviter que les animaux ne pénètrent dans l’habitat. En outre, ils permettaient, lors de guerres tribales, que les flèches ennemies n’atteignent pas l’intérieur de la case, laissant ainsi le temps aux occupants de se préparer à contrer en cas d’attaque.

À l’intérieur des cases en forme de “8” deux salles se succèdent. La première est utilisée comme pièce à vivre pendant la saison des pluies, qui s’étend de juin à septembre, et sert quotidiennement de chambre à coucher le soir, les occupants y étendant leurs nattes sur le sol.

La seconde pièce est une cuisine utilisée lors de la saison des pluies et éclairée par un orifice laissant filtrer la lumière. Les pièces sont construites sous terre afin d’y garder une constante fraîcheur. Des fours sont bâtis à l’extérieur et utilisés pendant la saison chaude pour cuire les arachides et le mil qui composent les repas quotidiens de la communauté.

Greniers interdits aux animaux… et aux femmes. Les toits des cases sont plats et on y accède facilement par une échelle creusée dans un tronc d’arbre. C’est sur ces toits qu’est disposé le mil qui séchera pendant la journée avant d’être stocké dans les greniers situés dans la cour centrale. Ces greniers ne sont plus accessibles aux femmes, qui pouvaient auparavant librement vérifier le stock de nourriture.

Lorsqu’elles constataient que le niveau était trop bas pour la saison elles comprenaient qu’une famine allait s’abattre sur le village et prenaient la décision de fuir le village. Pour éviter ce type de situation, seuls les hommes ont accès aux greniers, surélevés pour que les animaux n’y pénètrent pas.

burkinacarteLorsque le temps est particulièrement chaud, les habitants de la concession déposent leurs nattes sur le toit et passent la nuit à la belle étoile.

L’arbre à palabres, témoin privilégié de la vie quotidienne.
Devant la concession gourounsi que nous avons visitée, veille un arbre que les occupants nomment “l’arbre à palabres”. C’est sous cet arbre que les anciens transmettent leur culture et leurs traditions aux plus jeunes. Cet arbre est également le témoin de tous les événements de la vie qui touchent cette famille. Il protège notamment du soleil les hommes qui se réunissent sous ses branches pour se recueillir après un décès.
Finalement, après avoir pesté contre elle, nous remercions notre mobylette de nous avoir offert un prétexte formidable pour partager durant un court moment le quotidien d'une famille gourounsi.

Texte et photos : Anaïs Bouillet et Ludovic Néant (54)

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