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mercredi, 01 octobre 2014 14:04

Namibie … et les chutes Victoria (Zimbabwe)

Après un joli vol de nuit à bord du nouvel Airbus A380, nous arrivons à Windhoek, capitale de la Namibie au milieu d’un désert chaud, sec et aride. Il fait beau et chaud, environ 30°C mais dès que le soleil se couche vers 17h30, on ressent la fraicheur, la ville est à presque 1700m d’altitude.

01Ici, en ce moment c’est l’hiver. Dès le lendemain, nous prenons possession de notre petit camping car, on l’appellera Bobo Campers (c’est le nom de l’agence de location). Pour la première petite étape, nous prenons la direction du sud, 90km jusqu’à Rehobot, ça permet de s’habituer à la conduite à gauche et volant à droite. Dans le campement près du lac Oanob, chaque campeur possède son emplacement assez éloigné les uns des autres. On installe rapidement notre petit Bobo Campers. Quand la nuit tombe, on a l’impression d’être seul au monde pour contempler le ciel illuminé d’étoiles, seuls les « braii » (barbecue) donnent une petite lumière de part et d’autres dans l’obscurité.

Après Rehobot, nous quittons la route goudronnée pour de la piste caillouteuse mais assez roulante. Avant de partir, nous nous sommes bien assurés d’avoir suffisamment de carburant, d’eau et de nourriture pour cette journée car sur la piste, a part du désert, il n’y a rien, pas une ville, pas un village, pas une maison sur au moins 150km. On ne croise pas beaucoup de véhicules non plus et derrière seul un gros nuage de poussière nous suit. Au milieu de rien, si ce n’est un carrefour de quatre pistes, la localité de Solitaire porte bien son nom, on se croirait au milieu du tournage du film Bagdad Café. Des épaves de voitures des années 50 nous accueillent devant l’unique station d'essence, bureau de poste, lodges, campement, magasin et boulangerie allemande. Les 60km suivants sont toujours de la piste mais plutôt de la tôle ondulée où à 30-40km/h tout vibre dans le Bobo Campers, il faut oser passer le cap des 60-70km/h pour que les roues survolent ces petites vagues mais prudence car comme de l’aquaplaning il faut veiller à ne pas glisser.

A Sesriem, le campement est complet, on nous autorise à nous installer près de l’entrée à un point d’eau, on a accès aux sanitaires mais on n’a pas de branchement électrique, tant pis on économise les batteries en allumant une bougie et les lampes frontales. Au milieu du désert, à environ 800m d’altitude, il fait froid dès que la nuit tombe, très froid. A notre réveil, avant le lever du jour, il fait 2°C dans le Bobo Campers, évidemment dehors, c’est descendu bien en dessous de 0°C et il faut que je gratte le pare brise pour partir de bonne heure vers les dunes de Sossusvlei. Par une belle route goudronnée, nous nous enfonçons encore vers l’ouest au milieu d’une plaine aride bordée de mers de dunes. Le soleil apparaît à l’horizon dans notre dos, un renard court au bord de la route certainement attiré par la nourriture que doit leur donner les touristes. Plus loin, nous apercevons un couple d’autruches et quelques impalas. Au bout de la route de 65km, il faut prendre un 4x4 pour les 4 derniers kilomètres de sable fin jusqu’au site de Sossusvlei. Ce vaste désert de sel (salar) et d’argile apparaît au milieu des dunes rouges qui s’élèvent jusqu’à 200m au dessus du fond de la vallée blanche parsemés d’acacias ressemblant plus à des arbres morts. Par une crête, nous montons à pied sur les hautes dunes avant que le soleil ne chauffe de trop, le sable fin vole sous nos pas. Plus nous montons et plus la crête est fine, juste de quoi poser nos pieds, de chaque coté, la pente est très raide, on se demande si on y roulerait ou si on s’y enfoncerait, dans le doute, on « marche droit ».

Une grosse étape de 327 km vers l’est nous fait rejoindre la côte et l’Océan Atlantique à Walvis Bay.

Quel contraste de quitter ces étendues de déserts arides ocre et retrouver la fraîcheur et le bleu de la mer ! Au sud du port, de belles résidences secondaires bordent la plage. Une lagune de 45 000 hectares peu profonde et abritée par une baie attire un immense rassemblement de flamands et toutes sortes d’oiseaux aquatiques côtiers. Entre deux océans – l’un maritime, l’autre sablonneux - Swakopmund est considéré comme un petit bout d’Allemagne avec ses promenades le long du rivage, ses cafés bavarois, ses maisons à colombages et ses élégants bâtiments de l’époque coloniale. On se croirait dans une ville balnéaire de la Mer du Nord avec en plus quelques palmiers et les dunes de sables du désert qui entoure la ville.

Nous longeons maintenant la côte Atlantique vers le Nord qui s’appelle Skeleton Coast (la côte des squelettes). Cette côte est originellement nommée ainsi pour les carcasses de baleines laissées par les chasseurs qui jonchaient les plages mais désormais par les épaves de navires imprudents échoués sur ce littoral souvent noyé de brouillard avec des courants froids et dangereux où le sort de l’équipage était fatal au milieu de dunes et de plaines de graviers qui formaient l’un des territoires continentaux les plus inhospitaliers au monde.

Aujourd’hui, par une belle route de sel, on peut remonter jusqu’à la réserve de Cape Cross, un sanctuaire de reproduction pour les phoques, la plus importante des colonies d’otaries à fourrure de Namibie. Ici, jusqu’à 100 000 phoques sortent des eaux glacées du courant du Benguela pour venir se regrouper sur la terre ferme et se prélasser sur la plage avec une forte odeur d’excréments.

06Nous quittons la côte et revenons dans les terres ou plutôt dans les cailloux, le soleil couchant vient embraser le massif de granit du Brandberg qui signifie Montagne de feu, c’est ici que se trouve le point culminant de la Namibie à 2573m connu aussi pour ses peintures rupestres. Pour nous protéger des animaux sauvages (python, cobra, lynx, léopards) présents dans ses montagnes, un guide Damara nous accompagne sur ce superbe chemin qui remonte la ravine totalement asséchée en cette période d’hiver. Autre mystère de la nature, la forêt pétrifiée est à la fois surprenant et fascinante. Preuve de la présence d’étendues boisées jadis en Namibie, ses troncs fossilisés n’ont pas poussé sur ce site inhospitalier et aride où ils se trouvent actuellement ; ils proviennent de terres fertiles et suite à de violentes inondations il y a 200 millions d’années, ces troncs ont été déracinés et charriés par les eaux jusqu’ici. A Twyfelfontein, l’eau a toujours été un problème, quand il pleut, l’eau souterraine s’accumule dans la couche de grès poreuse ne pouvant pas pénétrer dans la couche inférieure plus dure de schiste, et elle crée alors une source. Mais dans ces conditions arides, les pluies se font rares, d’où le nom de Twyfelfontein qui signifie « source improbable ». Il y a 6000 ans, cette source attirait une faune abondante et également les chasseurs qui ont laissé une trace de leur passage sur les rochers environnants en gravant de nombreuses représentations d’animaux et d’empreintes animales.

Beaucoup de gravures représentent des espèces ayant disparu aujourd’hui de la région – éléphants, rhinocéros, girafes et lions.

Le campement de Palmwag est complet, le suivant est à plus de 80km mais comme on a envie de prendre notre temps et rester cet oasis bordé de palmiers au milieu d’austères plaines et de collines rouges où viennent boire parfois les éléphants, nous abandonnons notre Bobo Campers pour une nuit et prenons un confortable et luxueux lodge, ce sera aussi l’occasion de déguster un délicieux rôti de springbok.

En fin de journée, nous randonnons dans les environs avec un guide pour découvrir la flore et la faune, nous apercevons une dizaine de koudous et 3 zèbres. Dans le soleil couchant. Des excréments proportionnels à la taille des éléphants confirment leur présence mais nous ne verrons pas d’éléphant encore aujourd’hui.

En quittant Palmwag, nous apercevons des springboks et des impalas, des girafes, des zèbres, des autruches, un gemsbok. Sesfontein (la ville aux 6 sources) possède un ancien fort militaire transformé en lodge, quelques habitations et une précieuse station-service. Et il en faudra du carburant pour franchir le Joubert Pass un peu plus loin. Après plusieurs kilomètres de tournants et de « montagnes russes », la piste monte droit devant nous comme un tremplin vers le ciel. Le Bobo Camper est balloté dans les énormes trous, il peine, puis cale au milieu de la montée à bout de souffle. Là, je me demande si nous n’aurions pas du prendre un véhicule 4x4. J’opère une prudente et lente marche arrière qui me déporte le véhicule glissant sous les cailloux jusqu’à un terrain moins pentu.

09Il ne faut pas renoncer à ce passage délicat sinon il faut faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres pour rejoindre notre étape de ce soir. A la deuxième tentative, il ne faut pas caler, mettre le maximum de puissance pour affronter la grimpette mais pas trop tout de même pour garder le contrôle au passage des trous ; Le moteur entraine bruyamment notre maison roulante, faiblit à la sortie d’une bosse, se reprend en descendant un trou et après quelques secondes de secousses dans tous les sens passe enfin l’obstacle à 1600m d’altitude, brave Bobo Campers ! Opuwo signifie « la fin » en langue herero, un nom parfaitement approprié à cet ensemble de bâtiments poussiéreux entourés de cases traditionnelles. C’est la région du peuple himba, dans les rues de la ville des femmes himba déambulent le corps enduit d’une teinture rouge réalisée à base de graisse animale et de poudre d'hématite, marchant torse nu, parmi d’autre femmes herero parées de la traditionnelle robe victorienne colorée. John, guide herero, nous accompagne pour la visite d’un village traditionnel himba à une vingtaine de kilomètre au nord de la ville. Avant tout, il demande à la chef du village (tous les hommes sont partis dans un autre village pour des funérailles) l’autorisation de les rencontrer, elle accepte.

Les femmes s’occupent à garder les enfants, confectionner des bijoux de perles, préparer le repas. Un homme pauvre a une femme tandis qu’un homme riche peut posséder jusqu’à 3 femmes ; une femme peut avoir jusqu’à 10 enfants, ce qui explique le nombre considérable d’enfants dans ce village, il en sort de partout. Une jeune femme de 22 ans, qui n’a qu’un enfant nous demande de la prendre en photo devant sa maison, une hutte conique faite de bois recouvert de terre grasse et d’excrément de vache avec un toit en chaume. A l’intérieur de la maison, elle s’embaume d’un déodorant préparé à base de cendres d'herbes et de résines aromatiques. Notre visite se termine par des danses et chants rythmés de claquements de mains.

Avant de partir, j’offre les produits alimentaires (soupes, sucre, huile, riz) achetés au supermarché de la ville sur les conseils de notre guide tandis que Annie administre quelques médicaments. Les propriétaires de la ferme Otjitotongwe avaient pris au piège des guépards qui attaquaient leur bétail. Ils espéraient les réintroduire dans le parc d’Etosha mais les autorités s’y étant opposées pour des raisons administratives, ils relâchèrent les animaux dans la nature tout en gardant une portée de petits nés en captivités. Quatre guépards sont maintenant apprivoisés et gardés comme des gros chats domestiques, on peut même les caresser mais prudence la rapidité de ces félins considérés comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, avec une vitesse pouvant atteindre 110 km/h. reste délicate. D’autres guépards restés plus sauvages vivent dans un enclos de 40 hectares, en fin d’après-midi, en pick-up, nous accompagnons le fils du propriétaire qui va distribuer un bon morceau de viande fraiche de koudou à chacune des panthères.

Avec 300km de long, le parc national d’Etosha est parmi une des plus belles réserves naturelles de la planète. En passant la porte Anderson, nous ressentons une forte sensation d’entrer dans une nature sauvage parfaitement préservée. Maintenant, interdiction absolue de descendre du véhicule pour quoique que ce soit, ni pour une photo, ni pour aller aux toilettes, ni pour réparer une crevaison. Nous ne sommes plus chez nous, nous sommes ici chez les animaux sauvages, en totale liberté, chez eux. Toutefois, au milieu de cet immense parc, les campements Okakuejo, Halali et Namutoni protégés par de grandes barrières permettent de « vivre » normalement en toute sécurité.

17Durant 3 jours, nous roulons tout doucement à observer une quantité et une variété prodigieuse d’animaux sauvages. On aperçoit souvent des springboks au milieu de paysage inhospitaliers. L’impala se reconnait à sa robe couleur brun-rouge. Au point d’eau, les zèbres de Burchell, que l’on reconnait grâce à leur rayures ombrées ne semblent pas trop effrayés. Les éléphants, considérés comme les plus grands d’Afrique, ont de petites défenses qui sont cassées, résultant d’un manque de minéraux dans le sol et de la nécessité de creuser dans le sable et sous les rochers pour trouver de l’eau et des racines. Des koudous sortant des broussailles inspectent les alentours. Les cornes droites des oryx peuvent atteindre 1,20 mètre. Au détour d’une piste, le cou d’une girafe apparait au dessus de la végétation. Deux hyènes attendent la fin de journée pour sortir de la fraîcheur de leur trou. Une parfaite file indienne de gnous se déplace versun point d’eau. Un couple d’autruche gambade lourdement à notre venue, trop proche.

Les chacals rodent partout à l’affût d’un jeune égaré. Le plus impressionnant fut ce rhinocéros mangeant quelques broussailles tout au bord de la route, je déporte un peu le véhicule vers la droite de la piste pour garder une distance de sécurité et tandis qu’Annie prend les photos, je ne coupe pas le moteur et garde la première vitesse enclenché prêt à partir au cas où l’animal se manifeste. Il ne nous manquait plus qu’à voir le « roi » des animaux : le lion. Certains viennent ici et ne le voit pas. En consultant le registre des observations au campement qui indique à tel heure tel animal à tel endroit, nous avions des chances d’en apercevoir au point d’eau d’Okondeka. Des véhicules stationnés observaient déjà, nous nous y arrêtons aussi et coupons le moteur, observons, attendons silencieusement. Des springboks, des gnous et des oryx viennent s’abreuver ici, la plupart regarde dans notre direction et semblent sur leur garde. Aux jumelles, je scrute chaque détail de la végétation et ce que nous croyons être un rocher est en fait le dos rond d’un lion couché dans les herbes jaunes. Maintenant, il lève la tête, une belle crinière de mâle. Il se lève, s’étire, les autres animaux prennent un peu le large. Il marche vers nous, toute gueule ouverte. Annie me recommande de relever ma vitre, je continue à faire des photos, incroyable, sommes-nous en sécurité dans ce véhicule ? Il passe à une dizaine de mètres de notre véhicule sans prêter attention à nous. Je ne me sens pas du tout en danger. Ai-je raison ou tort ? Dans le rétroviseur, je le vois s’éloigner.

Le soir, près de notre campement, un point d’eau est éclairé, à la tombée de la nuit un défilé d’animaux s’opère devant des dizaines de spectateurs dans un silence respectueux. Chacun son tour, à leur rythme, un troupeau d’une trentaine d’éléphants, un rhinocéros, des zèbres, des girafes, et des chacals viennent s’abreuver. Quel spectacle, grandeur nature !

De retour à la capitale Windhoek, après 3400km, nous laissons notre infatigable Bobo Campers. La ville se trouve comme par hasard au centre du pays, au sein d’une vallée montagneuse.

De population restreinte (300 000 habitants), elle est toutefois une métropole cosmopolite où se brassent des cultures diverses : africaines et européennes, coloniales et traditionnelles. Cette ville moderne et dynamique a gardé l’atmosphère européenne de l’époque coloniale allemande. Les anciennes façades se blottissent sous de grands édifices de verre et d’acier, ce qui confère à l’avenue bordée d’arbres, un charme particulier et une atmosphère de détente. Tout un éventail de terrasses, de cafés, de musées et de marchés en font une ville attrayante.

Mais on ne s’est pas arrêté là. Nous avons repris un confortable bus pour 16 heures de route vers le nord puis vers l’est sur la bande de Caprivi coincée entre Angola au nord et Botswana au sud jusqu’au poste de frontière avec la Zambie, où nous franchissons le fleuve Zambèze et la mythique ville de Livingstone, puis nous arrivons aux extraordinaires chutes Victoria. Nous traversons la frontière entre Zambie et Zimbabwe par le pont routier parallèle à la ligne de chemin de fer qui enjambe le fleuve Zambèze où les amateurs de sensations fortes se jettent à l’élastique dans le vide. Là, la vue sur les chutes est grandiose, on marche sur plus d’un kilomètre en profitant de la perspective. Avec 108m de haut, ce sont les plus grandes chutes du monde. Nous ne sommes pourtant qu’en période sèche où il y a le moins de débit et pourtant en bas le tumulte et la force de l’eau font remonter des embruns si fort que nous avons l’impression parfois d’être éclabousser de bourrasque de pluie. En fin de journée, le soleil rasant offre des arcs-en-ciel au milieu des embruns.

Ce voyage en Namibie nous a fait ressentir irrésistiblement la grandeur majestueuse et la puissance unique de ses paysages. Rien ne nous préparait vraiment aux découvertes que réservait ce voyage: magie et mystère, magnificence et austérité, et par-dessus tout, une palette de couleurs infinies : en un mot un voyage spectaculaire.

< Un grand merci à Catherine Jeudy, Catherine Capron et Rolland Allard, Cécile et Alain Nierga, Marc Cossart pour leurs renseignements sur ce spectaculaire pays.

Denis & Annie  

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