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mercredi, 01 juillet 2015 15:55

Rando- kayak au Spitzberg

Un dernier et vigoureux coup de pagaie, le crissement du sable sous la coque et le kayak s’immobilise. Nous somme à 78°5’ de latitude nord, la température est de 8° C, il est presque 2h du matin, le soleil brille sur le ciel clair. Nous sommes en Baie du Roi, sur la côte Ouest du Spitzberg, la plus grande île de l’archipel Svalbard ou nous réalisons une randonnée en kayak .

Nous venons d’aborder la plage où nous établirons le premier bivouac.

Quatre heures auparavant, nous débarquions du Nordstjerenen, sur le quai de Ny Alesund, petite implantation dans ce pays hostile où sont installées plusieurs communautés scientifiques internationales. Nos kayaks attendaient là. Ce sont des engins parfaitement conçus pour notre inexpérience et notre faible envie de prendre un bain dans les eaux de l’océan glacial arctique. Quoique grands, plus de 5 mètres pour les biplaces, nous doutions fort qu’ils puissent qu’ils fussent capables d’embarquer l’ensemble du matériel qui, à cet instant, trônait comme un défi prés des embarcations. Le chargement dura deux heures. Patiemment, vivres, tentes, duvets, réchaud et matériel divers prirent place. On compléta par nos affaires personnelles réduites au contenu d’un sac étanche de treize litres, ce qui laisse à chacun la possibilité d’emporter au moins sa brosse à dent.

Le camp est vite monté, six tentes canadiennes plus la tente commune qui sert essentiellement à prendre les repas. Chacun rejoint son duvet… sauf « l’homme de garde ». C’est l’été au Spitzberg, la plupart des ours sont remontés vers le nord en suivant la banquise et les phoques, leur nourriture favorite. Il en reste cependant quelques uns, distraits, qui ont raté le dernier glaçon en partance et demeurent plus au sud attendant impatiemment le retour de l’hiver. C’est la raison de l’homme de garde ». Il veille sur la sécurité du groupe et donnera l’alerte si l’un de ces prédateurs affamés survenait, regardant notre camps plus comme un garde-manger que comme l’avancée de la civilisation en terre arctique.
Spitzberg363Nous atteignons le Glacier du Roi, un de ceux qui entourent la baie. A proximité des glaciers, le froid est sensiblement plus marqué. Nous restons à distance, d’énorme masse de glace s’écroulent dans la mer avec fracas et, tous stables qu’ils soient, nos kayaks ne résisteraient pas à la vague provoquée. Le temps est plus maussade, le paysage est bicolore, fait de tous les gris que peuvent imaginer le noir et le blanc. Les nuages s’accrochent aux sommets pourtant peu élevés. Les icebergs issus du glacier complètent le décor. Nous bénéficions des courants favorables au retour et retrouvons rapidement le camp. Quelques renards s’y baladent en quête de nourriture…

Au réveil la mer est agitée. Ici, c’est Dame Nature qui décide ! Nous adaptons nos ambitions à ses exigences. En suivant le rivage nous regagnons Ny Alesund afin d’y visiter les lieux fréquentés par Amundsen lorsqu’il lança, en dirigeable, ses expéditions vers le pôle. Le retour est pénible. Avec un peu de vent et des courants contraires la situation est la suivante : en pagayant, on a l’impression de ne pas avancer, sans pagayer, on a la certitude de reculer… mètre par mètre, nous retrouvons le camp…

Le repas se prépare collectivement, à base de conserves et avec la créativité de chacun. Repus, nous laissons l’homme de garde veiller. Demain nous espérons traverser la baie et installer le second bivouac....

< Marie-France et Jean-Pierre Legrand

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