Le magazine Globe-Trotters de mai/juin n° 203 vient de paraître !
S’il est un mot qui généralement n’engendre pas la mélancolie, c’est bien le mot “fête”. La fête est synonyme d’amusement, parfois de défoulement, de désinhibition car, comme le dit la chanson, “tout a changé ce matin”.
Tout est permis ou presque, le bonheur est dans la fête, quelles que soient ses origines : païennes, religieuses, laïques, mémorielles, saisonnières. Les hommes se mettent à voler, les bambous deviennent fous, et les vaches…
Dans le monde entier, nombreux sont les voyageurs qui se sont vus associés, volontairement ou non, à ces moments de liesse qui ne les concernent pas mais qui agitent tout un peuple, tout un pays, ou toute une région.
Il est alors impossible de rester extérieur aux événements, aux déferlements, aux recueillements aussi. Car la fête, jamais triste, endosse ses habits de mémoire, en souvenir de ceux qui ont fait l’histoire avant de disparaître. Elle nous surprend quand son objet est si familier que nous n’y prêtions plus attention : l’eau, le soleil, les saisons. Quand elle devient “rituel”, elle peut faire couler le sang…
La fête a sans doute été inventée pour faire oublier à l’homme les difficultés qu’il traverse, pour que, le temps d’une parenthèse cathartique, il sorte de son quotidien et se rapproche de son paradis.
Alors, faisons la fête, ensemble, mais gardons une pensée pour celles et ceux qui n’en ont plus la possibilité actuellement, les Afghans et surtout les femmes afghanes, et plus près de nous les Ukrainiens, dernières victimes d’une sale guerre qui, c’est sûr, fêteront comme il se doit la paix retrouvée le moment venu.
→ Philippe Masse (76)